La France vue par la géopolitique

La France vue par la géopolitique

Les manifestations sur les retraites contestant la réforme du gouvernement démontrent certes un malaise populaire réel, mais ce qui surprendrait un observateur extérieur c’est le silence de nos responsables politiques devant les vrais défis auxquels est confronté le pays avec les chiffres qu’ils impliquent.

Revenons d’abord sur les retraites et leurs non-dits. La réforme se projette sur 2020 avec une hypothèse de croissance annuelle de 2, 5 % et un chômage de 5 %. Comment peut-on prévoir à 10 ans, alors qu’aucune banque et qu’aucun économiste ne se hasarde à plus de deux ou trois ans ? La prudence préparerait des plans bi ou trisannuels et de simples scénarios pour le moyen terme.

Plus important que cette affaire de retraites et venant en amont : les données macroéconomiques de nos finances, de nos déficits, de nos budgets et notre sociologie.

A l’heure actuelle les voyants sont au rouge et les responsables politiques ne débattent pas des informations qu’ils annoncent.

Quatre chiffres, je dis bien quatre chiffres, sont majeurs et déterminent notre présent et notre avenir économique.

Premier chiffre, notre balance commerciale qui est la différence entre nos importations et nos exportations. Cette balance est fortement négative à l’inverse des Allemands : 40 milliards d’euro de déficit. Pourquoi ? Parce que notre industrie se réduit régulièrement pour ne présenter que la moitié en pourcentage de celle de notre voisin d’outre-Rhin. Nous avons perdu 1, 5 millions d’emplois industriels en 20 ans.

Pour distribuer de la richesse, il faut en produire, c’est une évidence. Comment faire si la somme de l’agriculture et de l’industrie représente moins de 20 % du PIB ?

Cela nous amène au deuxième chiffre qui concerne nos prélèvements. La part affecté au social est de 33 % en France contre 26 % en Allemagne. Ces six points supplémentaires (120 milliards d’euro) réglés par les entreprises affectent leur compétitivité et accentuent les délocalisations. Cela mériterait un débat majeur, car l’euro nous sert de cache misère et nous amène au troisième chiffre : la dette.

La dette. Nos budgets sont en déficit depuis plus de 25 ans et notre dette dépasse les 1 600 milliards d’euro soit 80 % du PIB. Il est vrai que notre note officielle reste le fameux AAA qui autorise des paiements d’intérêt à 2, 56 %. Mais que se passera-t-il si la santé de la France est contestée, que notre note AAA est contestée et que nous devons payer des intérêts de 5 % ou davantage ?

Quatrième chiffre : les données issues de l’immigration. Y penser toujours, n’en parler jamais. L’ouvrage de Hugues Lagrange, (écrivain qui se veut de gauche), « le déni des cultures » soulève le couvercle en indiquant que les enfants du sahel sont quatre fois plus impliqués dans les délits et ceux du Maghreb deux fois plus. Le chômage touche ainsi 40% de jeunes de banlieue. Là encore, pour résoudre un vrai problème social, il faut d’abord admettre la vérité.

Ces quatre constats se veulent objectifs et ils se placent en amont du problème des retraites, retraites qui ne pourront subsister si ces problèmes ne sont pas débattus en priorité et ne trouvent pas un consensus politique en évitant de faire croire que plus d’impôts serait une solution.

Lucidité et vérité sont et resteront les seules voies du redressement et de la confiance. Il faut nous engager d’urgence dans ces deux voies pour éviter l’enchaînement de séismes incontrôlables.

Hubert Beaufort,

Avec l’aimable autorisation de Radio Notre-Dame

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Comments (1)

  • fred moivre Répondre

    Comment exporter avec une monnaie sur-évaluée pour la France ?
    Parler de balance commerciale sans parler de balance des monnaie n’a pas de sens.
    La chine exporte car sa monnaie et  très largement sous évaluée.
    L’Allemagne exporte avec une monnaie forte car les allemand sont tout simplement très fort.

    22 novembre 2010 à 13 h 14 min

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