La Pologne face à l’UE

La Pologne face à l’UE

La Commission européenne vient d’activer, le 20 décembre dernier, l’article 7 du Traité de Lisbonne contre la Pologne, la menaçant ainsi de sanctions graves.

Ces sanctions pourraient, en effet, théoriquement, aller jusqu’à la suspension du droit de vote de la Pologne dans les instances européennes.

L’article 7 évoque « un risque clair de violation grave par un État membre des valeurs visées à l’article 1 bis », c’est-à-dire les valeurs de « respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, de l’État de droit, ainsi que de respect des droits de l’homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités ».

Passons sur le jargon : en français normal, le respect de la démocratie n’est pas une valeur, mais – éventuellement – un principe juridique ; et c’est la liberté elle-même qui est une valeur et non le respect de la liberté.

Mais on sait que les technocrates européens ne sont pas vraiment des amateurs du beau langage !

Le plus grave concerne, évidemment, la question de fond.
La Commission européenne considère que la Pologne menace gravement l’État de droit.

Pourquoi ? Tout simplement, parce que la Pologne a entamé une réforme judiciaire de première importance.

Le président Duda a d’ailleurs, le jour même, promulgué la réforme en question.

Selon Bruxelles (où Donald Tusk, ancien Premier ministre polonais, et opposant à l’actuelle majorité, est particulièrement influent, comme président du conseil européen), cela signifie que la justice serait désormais sous contrôle politique.

Selon Varsovie, il s’agit de mieux faire contrôler par le Parlement le Conseil national de la magistrature, en charge de la nomination des magistrats.

Manifestement, cela relève du pouvoir souverain des Polonais. Et nous sommes bien mal placés pour leur donner des leçons, nous qui cumulons à la fois les défauts du gouvernement des juges et le contrôle politique de la magistrature.

En toute hypothèse, ces gesticulations sont une pure perte de temps et d’énergie. La Hongrie a déjà annoncé qu’elle s’opposerait à la dernière phase d’application de l’article 7, qui requiert l’unanimité des membres (à l’exception, naturellement, du pays visé par la procédure).

Mais cette procédure a au moins le mérite de montrer que, pour Bruxelles, être européen, ce n’est pas être attaché à une civilisation sans équivalent ; c’est adhérer à des « valeurs » totalement désincarnées, jusqu’au suicide collectif.

Cette Union européenne n’a décidément plus grand-chose d’européen !

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Comments (12)

  • Cris Mou Répondre

    A tous les esclaves salariés et indépendants qui veulent ce changement, la Démocratie en lieu et place de la dictature actuelle, si vous voulez agir dans la légitimité (un cran au-dessus de la légalité) regardez, documentez-vous sur le CNTF.
    Le 5 mai 2018 sera le jour de cette transition :
    https://www.youtube.com/watch?v=wwfoLaT5Hho&feature=youtu.be
    (Conseil National de Transition de France, ce n’est pas un parti politicard, c’est nous, vous et moi et les autres citoyens qui créerons et qui décidons de notre avenir, de notre choix de vie et pas les félons criminels qui utilisent la république pour nous asservir !)

    9 janvier 2018 à 17 h 44 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    à @ GNI

    pouvez vous me dire où se situe , pour vous, ” la séparation des pouvoirs dans l’ U.E. ” puisque ses décisions sont prises par des personnes non élues ? c’ est un problème démocratique ça, ne trouvez vous pas ?

    29 décembre 2017 à 15 h 00 min
  • Christophe Kowal Répondre

    Espace Schengen – OK, UE – pas tout à fait.
    Qu’est-ce qu’il y a de mauvais dans la phrase: ” La France pour les Français ou la Pologne pour les Polonais”?
    Nous sommes dans nos pays.
    Voulez vous que la France soit pour qui?
    les Alemands? réfugiés illégaux?

    28 décembre 2017 à 15 h 59 min
  • Amélie Robin Répondre

    Rappelons quand même que cette menace de sanctions est l’initiative d’un seule homme, Frans Timmermans, membre du Parti travailliste (AKA des communistes).
    Les Polonais ont assez eu du communisme qui les a affamé et emprisonné dans des goulags. Ca suffit.
    L’UE n’est pas si mauvaise en soi, mais le fait que soient mis au pouvoir des radicaux totalitaires communistes comme Frans Timmermans est absolument scandaleux.

    28 décembre 2017 à 8 h 33 min
  • gaszczynski Répondre

    Sortir est la solution la plus réaliste mais nos dirigeants sont des pleutres, donc rien ne se fera ici.

    Que vive la Pologne libre.

    27 décembre 2017 à 17 h 02 min
  • Paul Répondre

    Nous attendons que les pays soucieux de leur identité emboîtent enfin le pas à la Grande-Bretagne. La Pologne et la Hongrie en tête. Certes, il leur faudra renoncer aux subsides européennes mais les Anglais n’ont pas eu peur de s’appauvrir pour redevenir maîtres de leur destin.

    27 décembre 2017 à 15 h 58 min
  • gni Répondre

    Un peu rapide cet article. Effectivement cela releve du pouvoir souverain des Polonais et personne n’a jamais dit le contraire.
    La ou le bat blesse, c’est que la fin de la separation des pouvoirs qui est actuellement en marche en Pologne cause des problemes pour le fonctionnement de l’Union Europeenne, en particulier pour l’application des directives europeennes en Pologne.
    Dans les faits, on se retrouve avec un pays la Pologne, premier beneficiaire des subventions, et qui n’a plus que faire des autres clauses du contrat qu’elle a signe.
    La souverainete, je suis pour. Les Polonais choisissent de rompre uniteralement le contrat qui les lie a l’UE. Pourquoi pas.
    Tout a fait normal que Bruxelles les mette en garde des consequences. Qu’ils en assument les consequences.
    Je vis en Pologne depuis 15 ans et ce qui s’y passe depuis 2 ans est un deferlement de haine gratuite envers les europeens de l’ouest et les Francais en particulier. Pas un jour sans que l’ouest ne soit traitee de “collabos”, “tueurs de peres et meres”, “gens sans honneurs”, “traitres”, “laches”.
    Un jour c’est Napoleon qu’il faut enlever de l’hymne national, un autre jour on entend dans les medias que l’ouest ne fait qu’exploiter la pauvre Pologne a genoux, la revolution Francaise serait une monstruosite gauchiste des franc-macons…etc.
    Toutes les influences positives de la France sont gommees des programmes d’histoire de mes enfants. La revolution Francaise n’est quasiment plus mentionnee, Napoleon est mentionne comme un dirigeant qui n’a fait qu’abuser les pauvres Polonais.
    L’armee bleue, Foch et Degaulle a Varsovie pour le miracle sur la Vistule…effaces…c’est la Pologne seule qui a vaincu les hordes bolcheviques alors que l’Europe de l’ouest ne faisait rien.

    Il faut regarder les nouvelles sur la television publique TVP pour le croire. On se croirait tout a fait en 1980. Rien que cette semaine, ils ont utilise pendant deux jours la declaration de Florence Parly sur le manque de maintenance des avions/helicos de l’armee Francaise pour dire que les caracal sont defectueux a 75% et donc la France cherchait a arnaquer la Pologne en leur vendant ces helicopteres. Il y a quelques mois le ministre de la defense affirmait aux memes infos que la France avait vendu les Mistral a la Russie pour 1 euro (alors que c’est la Pologne qui a insisite pour que la France ne les vende pas).
    Quand le gvt Francais demande une reduction du temps de travail detache de 2 ans a 1an, les infos racontent que la France demande une interdiction totale de travailler aux Polonais, rompant ainsi unilateralement le contrat europeen sur la libre circulation des travailleurs.
    Et tout est a l’avenant. Entre les deux tours de l’election Francaise, un groupe de Polonais en uniforme chantait “France vieille pute” sous les fenetres de l’ambassade de France, devant les policiers Polonais en faction. Aucune reaction alors que c’est contraire a la loi Polonaise.

    26 décembre 2017 à 21 h 04 min
    • Paul Répondre

      GNI, la séparation des pouvoirs est un leurre car il n’existe qu’un pouvoir. Il faut donc le définir clairement et lui donner les moyens de l’exercer. Là où je vous suis, c’est que la Pologne vit une terrible contradiction: elle souhaite s’affranchir de l’Europe néo-bolchévique alors que sa population, notamment les jeunes, aspire à s’y établir au moins pour travailler.
      La Pologne doit organiser l’émigration avec la même sévérité qu’elle interdit l’immigration. La fuite de la main d’oeuvre doit être endiguée afin que la Pologne puisse se passer des subsides de l’Europe et maintenir sa démographie actuellement en constante diminution. Le Japon en son temps a su interdire les flux de populations. La Pologne doit s’y résoudre. Peut-être la reprise en main de la Justice est-elle une première étape dans cette voie.

      28 décembre 2017 à 10 h 50 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      @ GNI intéressant votre point de vue

      il est évident que depuis l’ affaire du plombier polonais nous avons perdu beaucoup de crédit et d’ influence auprès d’ une Nation auparavant plutôt francophile ; que de changements depuis que j’ y ai enseigné , dans les années 2000, mais n’ est ce pas aussi notre faute ? notre arrogance ?

      31 décembre 2017 à 11 h 52 min
  • Gérard Pierre Répondre

    La Pologne prendrait-elle, elle aussi, le chemin qui mène vers la sortie ?

    Dans l’affirmative, … ‘’Justice leur soit rendue !‘’

    26 décembre 2017 à 12 h 24 min
  • Jean-Marc FOURNIER Répondre

    Sortons-nous de cette “merde” européenne, vite, vite !

    26 décembre 2017 à 9 h 46 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      l’ Europe est certes une bonne idée mais elle ne doit pas être confisquée par des technocrates-jacobins !

      29 décembre 2017 à 15 h 03 min

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