La réponse d’AKK à Emmanuel Macron

La réponse d’AKK à Emmanuel Macron

L’encre du Traité d’Aix-la-Chapelle est à peine sèche que la gratitude de Berlin apparaît dans le soleil resplendissant de l’amitié franco-allemande sans limite ni arrière-pensée.

Honni soit qui mal y pense !

Petit rappel : dans le Traité d’Aix-la-Chapelle, la France a souscrit (article 8-2) :
« L’admission de la RFA en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies est une priorité de la diplomatie franco-allemande. »

C’était déjà beaucoup. Beaucoup trop pour ceux qui savent ce que cela peut entraîner dans l’équilibre onusien, sans que cet objectif soit au préalable négocié avec tous les États !

Mais cela a visiblement mis en appétit de puissance la chère Annegret Kramp-Karrenbauer, AKK pour les intimes, et présidente de la CDU allemande destinée à remplacer la Chancelière Angela Merkel.

Cette chère AKK dans sa réponse – publiée par « Die Welt » – à Emmanuel Macron, nouvel évangéliste européen, qui vient d’adresser à ses ouailles une épître fameuse pour les convertir à son credo de progressiste européen, cette chère Annegret donc, franchit le Rubicon et exige que l’Union européenne soit à l’avenir représentée par un siège permanent au Conseil de sécurité :
« Vous, les Franzosen, tirez-vous de ce siège et laissez Germania, sous couvert d’Union européenne, diriger les affaires du monde ! »

Fermez le ban !

Et puis, assez d’anachronisme, nous explique Annegret, certes, nous les Allemands, nous aimons beaucoup Strasbourg, mais le Parlement européen n’en a que faire et doit siéger à Bruxelles.

Faisons fi de l’Histoire et des symboles des relations franco-allemande.

D’ailleurs, si vous aimez les symboles, construisons un porte-avions européen, nous propose AKK, ouvrons aussi notre marché aux produits agricoles africains – sous-entendu : votre PAC coûte trop cher.

Enfin, cher Emmanuel, ne rêve pas avec ta souveraineté européenne. Et AKK d’asséner :
« Le fonctionnement des institutions européennes ne peut revendiquer aucune supériorité morale par rapport à la coopération entre les gouvernements nationaux. Refonder l’Europe ne se fera pas sans les États-nations. »

Et là, AKK a parfaitement raison, mais il faut interpréter l’assertion. Il faut lire : l’Allemagne est redevenue puissante et n’accepte plus la tutelle multilatérale de Bruxelles.

Enfin, nous voilà rassurés, « la communautarisation des dettes, l’européanisation des systèmes de protection sociale et du salaire minimum », l’Allemagne n’en veut pas.

Personne n’en doutait, sauf le président français ! Pour une réplique à Emmanuel Macron, c’en est une ! C’est une double gifle ! C’est une leçon magistrale faite à un amateur qui a oublié que les États n’ont pas d’amis car ils défendent justement leurs intérêts conformément au mandat reçu de leur peuple.

Emmanuel Macron, qui n’a plus rien de jupitérien mais est désormais un roi nu, devrait maintenant méditer cette maxime de Charles Pinot-Duclos dans « Les considérations sur les mœurs de ce siècle » (1751) :
« L’ingratitude demande sans peine, reçoit sans pudeur, et oublie sans remords. »

AKK a dû en faire sa devise, nous sommes prévenus !

Partager cette publication

Comments (5)

  • Jean-Marie Lallau Répondre

    En total désaccord avec Myard. L’appui de la Vrôôônce à la candidature de l’Allemagne à un siège permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU remonte aux années Chirac. Et c’est tout à fait légitime. Il faudra bien, un jour, qu’à une politique étrangère commune corresponde un siège commun au Conseil de Sécurité. Il y a déjà 3 pays européens comme membres permanents avec droit de veto au Conseil de Sécurité. On ne peut pas “ajouter” simplement l’Allemagne alors que ni l’Inde, ni le Brésil n’y siègent. Qu’en pensent les Myard allemands ?

    25 mars 2019 à 12 h 06 min
  • Fox69 Répondre

    Comme je ne pense pas qu’Emmanuel soit naïf, c’est donc par stupidité qu’il a signé ce Traité. Pourquoi avoir signé avec une personne qui ne fait plus le poids dans son pays ? Savait-il que dame AKK serait son interlocutrice ?

    Il n’est pas encore à la tête de l’Europe…

    Tout comme Omer D. je ne saisis pas en quoi cet article est inepte.

    22 mars 2019 à 20 h 56 min
  • OMER DOUILLE Répondre

    Mme MAUD CAMBRONNE – joli nom -, auriez vous l’amabilité de développer votre pensée, lorsque vous écrivez “article inepte”. Merci.

    21 mars 2019 à 16 h 37 min
  • BRENUS Répondre

    Faut il être limité en réflexion pour ne pas avoir compris depuis des lustres que l’Allemagne privilègie d’abord ses intérêts, ce qui, convenons en, est après tout normal.A nous de ne pas être dupes. Les responsables français, eux, sont loin du compte et jouent les généreux envers la misère du monde aux frais du contribuable. Nous devons tous nous mettre dans la tête qu’il n’y a rien a attendre des teutons et c’est bien ainsi. Par contre, nous n’avons rien à leur concèder non plus et, pour les prétentions de ces mêmes y inclus la A.K.K. (tiens ça sonne phonétiquement bizarre) avec partage de siège à l’ONU etc… qu’est ce qui empêche un responsable public français d’inviter la dadame à aller se faire voir chez les Grecs qu’elle a déjà mis à genoux. La puissance économique de la France, actuellement, ne peut se comparer à celle de l’Allemagne, certes, mais quel est le con qui peut penser que “l’Europe” tiendrait encore debout sans la France. Alors doucement les basses et les collabos nouveaux genre. Attention à la boule à zéro, comme en 45.

    20 mars 2019 à 0 h 36 min
  • Maud Cambronne Répondre

    C’est quoi cet article inepte? M Myard a-t-il fumé la moquette?

    19 mars 2019 à 11 h 17 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *