La reprise s’annonce aux États-Unis

La reprise s’annonce aux États-Unis

J’ai, à plusieurs reprises, expliqué dans ces colonnes que la France subissait actuellement trois crises différentes :

Une crise économique depuis 1968 : gouvernements et syndicats unissent en effet leurs efforts pour créer de l’inflation en France – inflation contre laquelle la banque centrale doit lutter en augmentant ses taux courts. Ainsi le chômage a envahi la France. Il ne peut pas en être autrement.

Une crise monétaire, dont l’euro est responsable, depuis 2002: les coûts de production augmentent plus rapidement en France qu’en Allemagne. Nos entreprises ne sont plus compétitives, notre balance commerciale s’effondre. Et, avec l’euro, on ne peut pas dévaluer. Malheureusement, médias et gouvernement ignorent totalement cette crise monétaire.

Une crise financière, importée d’Amérique, depuis mai 2007. C’est la conséquence de la crise des subprimes. Il faut empêcher les banques de faire faillite. Ceci a pratiquement été résolu correctement. Notons qu’actuellement, en France, avec le crédit peu coûteux, la prime à la casse et les aides à l’acquisition de logements, les Français se remettent acheter des voitures ou des maisons. La chute des ventes de voitures a cessé, tandis que le prix de l’immobilier s’est stabilisé.

Mais, dans la vieille Europe, le chômage reprend de plus belle, surtout dans les pays à forte inflation comme la Grèce, l’Espagne ou la France. En revanche, l’hirondelle qui annonce le vrai printemps nous vient d’Amérique. La reprise s’est installée aux USA depuis deux mois. Mais, depuis une semaine, elle est « énorme ».
Après le mois de mai 2007 et la révélation de la crise des subprimes, les Américains ont eu peur de leur avenir. Ils ont réduit leur consommation et mis de l’argent de côté. La masse monétaire M2-M1 qui mesure cet argent économisé s’est mise à augmenter jusqu’au mois de janvier 2009.

Puis, en février 2009, la masse monétaire s’est dégonflée : la courbe s’est inversée. Enfin, elle s’est effondrée la semaine dernière : en une seule semaine, les Américains ont sorti de leur bas de laine la somme fabuleuse de 153 milliards de dollars.
Il faut consulter sur Internet les magnifiques courbes de Jean-Pierre Chevallier pour visualiser l’énormité de ce changement de comportement.

Ils achètent certainement des maisons ou des actions. Mais ils consomment aussi. Depuis mai 2007, les entreprises américaines, pour résister à la concurrence des Japonais ou des Chinois, ont fait de gros efforts d’investissements : elles ont innové. Elles ont aussi remplacé les hommes par des machines plus performantes et moins coûteuses. Les Américains ayant réduit leur consommation, l’offre est devenue supérieure à la demande. Les prix ont donc baissé aux USA. Ce qui est bon pour tous car, quand les prix baissent, le pouvoir d’achat augmente.

Mais le chômage est apparu, car les progrès de la productivité ont été plus importants que les progrès de la consommation
. Or, la peur du chômage pousse à économiser, donc à réduire encore la consommation.

En février 2009, les prix cessent de baisser et l’inflation apparaît. La demande redevient supérieure à l’offre. Différents indices américains mesurent ces variations des prix, en particulier des indices excluant le prix de l’énergie. Les Américains se remettent donc à acheter, à consommer.

Jusqu’à maintenant, la reprise européenne a toujours suivi avec six mois de retard la reprise américaine. Mais la vieille Europe s’enfonce actuellement dans une crise monétaire qu’elle refuse de voir. Il n’est pas certain que la reprise américaine nous aide à résoudre nos problèmes…

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Comments (4)

  • CLEMENT Répondre

    Merci de n’avoir pas publié mon commentaires d’hier

    Il était pourtant argumenté

    24 avril 2009 à 14 h 00 min
  • sas Répondre

    Methode coet……il suffit d annoncer les chose pour quelles se réalisent…..

    mon cul oui……la seule chose qui reprend c’est le baratin…….après celui de bush…..celui d obama…..et pendant ce temps là la machine à faire les billets verts tourne toujour folle et sans contrôle extèrieure…..seul la FED est à la manoeuvre avec ses 12 familles maudites…

     CE QUE SAS ENTEND LUI…..c’est le bruit des canons qui se mettent en place

    SAS

    nb) c’est Lagarde grande collaboratrice d un cabinet anglo saxon….qui conseille obama en maytière de reprise ?????

    23 avril 2009 à 12 h 19 min
  • ozone Répondre

    Doit pas étre dans le besoin Trémeau

    22 avril 2009 à 20 h 53 min
  • Florin Répondre

    "Or, la peur du chômage pousse à économiser…"

    et oui, monsieur, et le chômage FORCE à économiser …

    on appelle cela des truismes …

    22 avril 2009 à 12 h 52 min

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