La vraie signification du 11 septembre

La vraie signification du 11 septembre

Lu dans la presse
La vraie signification du 11 septembre

On sait depuis Daninos, observateur amusé du caractère national, que les Français raffolent des dates historiques. Signe des temps, une date étrangère, si j’ose dire, a rejoint les 14 juillet, 4 septembre et autres 18 juin dans nos éphémérides : celle du 11 septembre. Elle a eu les honneurs des médias la semaine dernière, faisant passer au second plan l’écroulement ininterrompu des bourses, qui menace aujourd’hui les banques européennes.

A Paris, le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, et le maire de la capitale, Bertrand Delanoë, ont participé à une cérémonie organisée par l’association « The French will never forget » (Les Français n’oublieront jamais) au Trocadéro, où des tours de 22 mètres de hauteur, symbolisant celles du World Trade Center et portant les noms des victimes de l’attentat, encadraient en perspective la Tour Eiffel. Nicolas Sarkozy lui-même s’est rendu à l’ambassade des Etats-Unis pour rendre hommage aux morts du 11 septembre : « Au soir du 11 septembre, nous nous sentions Américains comme jamais », a-t-il déclaré.

L’attentat contre le World Trade Center a tué 3 000 personnes et frappé particulièrement les imaginations, puisque la télévision a diffusé ces images en direct. Ce n’était cependant pas le seul acte de terrorisme sanglant, ni le dernier : en 2009, le terrorisme a tué près de 15 000 personnes dans le monde. En Irak, pays envahi sous des prétextes mensongers après les attentats du 11 septembre, le terrorisme continue à semer la mort. Comme le rappelait l’ancien ministre socialiste des Affaires étrangères, Hubert Védrine, dans Le Parisien du 11 septembre 2011 :

« Le 11 Septembre a été une terrible tragédie et une affreuse humiliation pour les Etats-Unis, et a eu à ce titre une influence énorme sur la politique étrangère de George W. Bush. Mais cela n’a pas été le début d’un " nouveau monde ". (…) De nombreux attentats avaient déjà eu lieu, moins stupéfiants. Dans un monde global, le terrorisme devait inévitablement devenir global. »

Le 11 Septembre, le colosse américain a découvert qu’il avait des pieds d’argile 

La place particulière qu’occupent les événements 11 septembre dans la mémoire collective ne tient donc pas seulement à leur bilan humain et au nombre des morts, mais d’abord à leur signification politique, comme l’explique Jean-David Lévitte, conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy, dans Le Journal du Dimanche du 11 septembre 2011 :

« Pour mesurer ce qui a changé ce jour-là, il faut remonter dix ans plus tôt. En 1990-91, le bloc communiste implosait et la démocratie s’étendait sur tout le continent européen. Les Etats-Unis étaient devenus la seule superpuissance. Ils dominaient dans tous les domaines et connaissaient une période de prospérité sans précédent. Le 11 Septembre, ce colosse a découvert qu’il avait des pieds d’argile : quelques dizaines de terroristes déterminés à mourir, armés de cutters, pouvaient frapper l’Amérique au cœur de sa puissance. Ce fut un choc profond et durable pour tout le peuple américain. Je pense que le XXIe siècle a commencé ce jour-là. La mondialisation révélait sa face sombre. Le 11-Septembre puis la guerre en Irak ont mis fin au monde unipolaire et nous ont fait entrer dans l’ère des " puissances relatives " : aucune ne peut régler seule les problèmes du monde. »

Passons sur la « face sombre » de la mondialisation, qui laisse supposée qu’elle a une face lumineuse : je la cherche encore… Hubert Védrine partage l’essentiel de l’analyse de Lévitte :

au journaliste du Parisien qui lui demande ce qui a vraiment changé depuis dix ans, il répond :

« Le vrai changement, c’est la fin du monopole occidental de la richesse et de la puissance, détenu depuis des siècles par les Européens, puis par les Américains. Ce pouvoir est partagé maintenant par une cinquantaine d’émergents, Chine, Inde et Brésil en tête. C’est ce que symbolise le G 20. »

Ce changement serait bien sûr advenu sans le 11 septembre 2001 ; mais les attentats ont réveillé le monde : non, les Etats-Unis n’étaient pas destinés à demeurer, comme certains l’affirmaient, l’unique superpuissance après la disparition de l’Union soviétique, ni le « gendarme du monde » ; oui, il leur restait des ennemis, qui pouvaient les menacer. En ce sens, la date des attentats est une date charnière.

Dans un tel contexte, l’Europe – c’est-à-dire les nations européennes, liées par un intérêt commun et une forte proximité de civilisation et d’histoire – aurait pu jouer une carte particulière, chercher à retrouver une puissance et une indépendance qui lui avaient glissées des mains.

La France de Sarkozy : alliée ou vassale des Etats-Unis ?

C’est l’avis du géopoliticien Aymeric Chauprade, ancien professeur à l’Ecole de guerre, limogé en 2009 par le ministre Hervé Morin pour avoir mis en doute la version officielle des attentats du 11 septembre :

« Maintenant, ce qui fait sens, c’est distinguer les Etats-Unis de l’Europe », estime-t-il dans le numéro du 8 septembre du bimensuel Flash. « L’Europe est une civilisation aujourd’hui asservie par la géopolitique américaine. Les signes de notre libération sont là. Nous avons deux grandes révoltes à mener : contre les Etats-Unis et contre l’immigration de peuplement qui est en train de submerger nos vieux peuples. »

« Je pense que l’intérêt des Européens consiste à non seulement s’émanciper de la logique transatlantique, véritable aliénation à un projet mondialiste dominé par Washington, mais aussi à promouvoir parallèlement la formation d’un monde multipolaire dans lequel les puissances émergentes s’équilibreront », ajoute-t-il. « La Russie est sans doute notre (nous les Français, mais aussi nous les Européens) partenaire naturel. Par sa proximité en termes de civilisation mais aussi par les complémentarités énergétiques et stratégiques qu’elle offre. L’Amérique latine, d’une certaine manière, se trouve dans une situation comparable à l’Europe par rapport aux Etats-Unis. Une périphérie dominée qui ne demande qu’à reprendre en main son destin. Comme pour la Russie, il existe une certaine proximité civilisationnelle. »

La France n’aurait-elle pas pu devenir, par sa position « à la marge » de l’Alliance atlantique, un instrument privilégié de ce retour à l’indépendance ? Nicolas Sarkozy a joué, au contraire, la carte de l’intégration américaine : à l’ambassade des Etats-Unis, le 11 septembre dernier, il s’affirmait « fier » d’avoir ramené notre pays au sein du commandement intégré de l’OTAN et déclarait que la France « n’a pas peur d’être aux côtés de son grand allié, non pas comme un vassal », mais « comme un ami, debout, pour regarder l’avenir ensemble, Etats-Unis d’Amérique et France. »

Le problème, c’est que l’on peut aisément croire que la France est un vassal des Etats-Unis, alors que la réciproque est beaucoup plus difficile à imaginer…

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Comments (6)

  • Guillermo Répondre

    Je suis absolument de l’avis d’Ozone.  L’intervention des Ricains dans nos banlieues en dit long sur leur saloperie.   Judas s’est trahi.

    Et puis on peut reprocher aux Amer-loques d’avoir tué plus de Français en 40 que n’en ont tués les Allemands.

    On peut leur reprocher d’avoir tenté de nous faire bouffer du boeuf aux hormones.

    On peut leur reprocher de nous avoir tant fait chier et traités de collabos lors de la guerre en Irak.

    On peut leur reprocher de tenter de pourrir l’agriculture du monde entier avec leurs OGM.

    On peut reprocher aux Ricains d’insister pour qu’on fasse l’Europe ou qu’on inclut la Turquie.  Quelle suffisance !  Se permet-on d’insister pour qu’ils rattachent le Mexique au Texas ?

    Les Américains sont des faux amis, au même titre que les Russes étaient amis des Tchèques ou des Hongrois.  Ils sont juste plus hypocrites que les Russes.

    Mais le Ricain est tout aussi poluant sinon plus que les Muslims et autres envahisseurs pathogènes.

     

     

     

     

     

    13 septembre 2011 à 9 h 51 min
  • grepon Répondre

    Au lieu de parler de "puissances relatives" en causant des relations Franco-Americaine, il vaudrait mieux introduire le mot "faiblesse" dans la discussion.    La France n’arrive pas au seuil ou on peut parler de "puissance".

    Quand a l’idee d’avoir la France comme allie, eh bien comme aurait dit Schwarzkopf "Going to war without France is like going deer hunting without an accordeon."

    Quand meme.   La France est dans un etat merdique au sein d’une mauvaise blague technocratique encore plus faible qu’on appelle "Europe".

    13 septembre 2011 à 4 h 23 min
  • IOSA Répondre

    Le ridicule ne tue pas, parce que selon le théoricien de lomsol, il faut foutre la paix aux autres pays et à lire ses coms, c’est à se pisser dessus tellement ils sont le contraire de ce qu’il prétend comme vérité…

    Ha ha ha ha ( j’essuie une larme à l’oeil…sniff!)

    Mais quoi qu’il en soit, ce n’est pas parce que les fous d’hallah ont balancés des zaaavions sur les states que je me sens américain ( déjà que pour me sentir en France, il me faut rester chez  moi et ne pas aller dans la rue marrakech que toute bonne ville possède ( comme la rue ST.Catherine par ex:).

    Heu ? Quand les nazis ont balancès des juifs dans les chambres à gaz, il y en a eu beaucoup de francais à se sentir juif  ?

    Ben non, on ne peut pas se sentir américain, on peut juste les envier d’avoir la fibre du patriote et ensuite regretter ce qui c’est passé, on peut aussi se sentir "concerné" mais de loin…car demain on aura déjà oublié les 3000 morts du 11 septembre 2001.

    Vous voulez une preuve ?

    La mise en place des gouvernements islamiste à toujours été du fait de la France, il n’y a qu’a regarder en direction  l’ Iran pour deviner l’avenir de la Libye.

    Et en plus on leur donne des armes qu’ils vont utiliser contre nous…..Faut vraiment être très con.

    Mais c’est vrai aussi que nos grattes-ciel sont des paquerettes en rapport de ceux des USA et qu’ un A380 ferait très peu de dégats humains dans nos contrées minuscules.

    Bref, on est des envieux des USA parce qu’eux sont capable de devenir une famille lors d’une tragédie et pas nous.

    IOSA

    13 septembre 2011 à 2 h 49 min
  • ozone Répondre

    Les Etats unis avancent en ce moment precisément leurs pions dans les "quartiers populaires",comme le reconnait  ouvértement l’ambassadeur a Paris,ce qui en fait des adversaires.

    Ou des traitres

    Pas des alliés

    Au choix.

    12 septembre 2011 à 23 h 40 min
  • Anonyme Répondre

    Aymeric Chauprade, ancien prof à l’Ecole de guerre: "Nous avons deux grandes révoltes à mener : contre les Etats-Unis et contre l’immigration de peuplement qui est en train de submerger nos vieux peuples. »"
    –           Mener une "grande révolte contre les Etats-Unis "…  Pas mal, hein, de la part d’un ex-prof de l’Ecole de Guerre!
    Continuez comme ça, les Franchouilles, continuez a insulter les Ricains, continuez a cultiver l’ingratitude, que vous pratiquez quotidiennement a grand coup de "Chacun sa m…. ", la vraie french devise, issue du socialisme, et bon courage pour votre autre grande révolte "contre l’immigration de peuplement" ! Sur que vous allez y arriver, et on a deja vu vos résultats jusqu’ici, mais n’oubliez pas, hein, tous les Etrangers qui ne sont pas muslims ont le droit d’entrer et de se reproduire chez nous!
    Et puis aussi, comme dirait Marius, n’oubliez pas : "l’immigration est un fait et ne se discutte pas". (J’ai donné l’adresse de Marius, dans le sud, a qqs copains Lybiens qui vont venir se planquer chez nous; ils sont ravis. Tout est ok, car ils sont prets a jurer qu’ils ne sont pas muslims.)

    Mais il est de bon ton de critiquer les Ricains – ça rappellerait presque une chanson de Sardou – ne serait-ce que par envie, car il existe une grande différence de comportement entre les Franchouilles et les Ricains : Devant un problème ou une agression, les Ricains réagissent, tandis que le Franchouille justifie sa non-réaction; et cela est la plus lache et la plus stupide des lachetés.

    Cadeau : Petite chanson post-september 11 pour illuminer votre soirée ; Regardez et écoutez, cela en vaut la peine, et mesurez bien ce que vous n’avez pas, ce que vous n’avez plus :
    http://www.youtube.com/watch?v=t32NdpPDVCI
    Meme song, autre video :
    http://www.youtube.com/watch?v=SQcJ9tPvy-4&feature=related

    Mancney

    12 septembre 2011 à 20 h 23 min
  • Anonyme Répondre

    Hubert Vedrine, élégant et compassionate : " « Le 11 Septembre a été une terrible tragédie et une affreuse humiliation pour les Etats-Unis, et a eu à ce titre une influence énorme sur la politique étrangère de George W. Bush. Mais cela n’a pas été le début d’un " nouveau monde ". (…) De nombreux attentats avaient déjà eu lieu, moins stupéfiants."
    –         Non, c’est vrai, "cela n’a pas été le début" du terrorisme, asshole, mais juste le début de "la réaction" : Avant le président Bush, PERSONNE, ni les Franchouilles, ni Vedrine, ne s’étaient levé pour flanquer une rouste au monde arabe – qui apparemment en avait bien besoin – et dont Saddam s’est alors aimablement porté volontaire pour prendre la branlée.
    Il reste clair que, éjecter un dictateur terroriste psychopathe et imprévisible, tout en montrant noir sur blanc au Monde entier que l’Occident a encore des couilles et n’entend pas se laisser faire par quiconque, évidemment, cela ne peut que gêner ceux qui les ont perdues (les couilles, that is!!) depuis longtemps, ceux qui n’en ont jamais eu!
    Parce que c’est bien connu, le problème n’est pas d’être un lache ou un idiot, le problème est que d’autres ne sont ni lache ni idiot!

    Mancney

    12 septembre 2011 à 19 h 48 min

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