L’avenir de la dissuasion nucléaire

L’avenir de la dissuasion nucléaire

Plus de 70 ans après le largage de la première bombe atomique par l’US Air Force sur la ville japonaise d’Hiroshima, le 6 août 1945, la situation perdure d’un Japon martyr et d’une Amérique coupable d’un crime contre l’humanité.

Combien de Français ont-ils suivi les déroulements de la Seconde Guerre mondiale en Asie ?

Très peu. En Europe, l’Allemagne nazie était vaincue. C’était la Libération. La fin de la guerre. La Paix. Mais, là-bas, aux antipodes, dans le Pacifique, la guerre se poursuivait. Pour ceux qui ont combattu les troupes japonaises, été faits prisonniers ou ont, comme moi, simplement vécu sous l’occupation japonaise en Indochine, la bombe atomique sur Hiroshima fut la délivrance, la fin de la guerre, sans combats, sans effusion de sang, sans morts. La paix.

Il ne faut pas à présent inverser les rôles. Qui a commencé la guerre ? Ce ne sont pas les Américains.

Ils ne sont entrés dans le conflit qu’en 1941 après l’agression des Japonais. Les troupes nippones ont envahi par la force les pays d’Asie. Elles ont combattu les Chinois de Tchang Kaï-chek, les Français en Indochine, les Anglais en Malaisie. Plus tard, les Américains dans le Pacifique.

La férocité des Japonais, non seulement contre les combattants, mais aussi contre les populations des pays conquis, est historiquement établie. Mais le Japon ne l’a partiellement reconnu que récemment.

Rappelons les massacres de Chinois à Nankin, la déportation des femmes afin d’assouvir les besoins naturels des soldats japonais, les exécutions sommaires des prisonniers, les expériences bactériologiques sur certains d’entre eux.

Le peuple japonais, fanatisé, était derrière son armée redoutable. Les Américains, dans la bataille du Pacifique, libéraient île après île en subissant chaque fois de lourdes pertes.

Mais ils étaient encore loin de débarquer sur l’archipel du Japon même. Ceux qui connaissaient les Japonais estimaient que la reddition du Japon entraînerait des pertes humaines en GI’s entre 500 000 et 1 million d’hommes. À cela il fallait ajouter les pertes anglo-australiennes pour reconquérir les territoires perdus, ainsi que celles des Français en Indochine.

Les bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki et la reddition sans conditions acceptée par Hiro-Hito, firent que les troupes nippones, dans toute l’Asie, se replièrent sans combat, pour rentrer au Japon.

Bien sûr, le largage des deux bombes dans des zones moins habitées aurait été moins meurtrier mais, connaissant le fanatisme de l’armée japonaise, il est certain que l’empereur n’aurait pas cédé. Les Américains, de leur côté, ne disposaient que de quelques bombes et ne pouvaient pas se permettre de coups de semonce.

Soixante-douze ans se sont écoulés. L’arme atomique, par sa puissance destructrice inégalée, a permis au monde de vivre en paix grâce au concept de la dissuasion. C’était l’équilibre par la terreur, entre gouvernants dotés de raison normale.

Mais, à présent, le cercle des tenants du feu nucléaire s’est agrandi avec l’arrivée de l’Inde, du Pakistan, de la Chine, la Corée du Nord, et bientôt l’Iran, en attendant d’autres pays.

La dissuasion ne peut fonctionner vis-à-vis de pays dépassant le milliard d’habitants qu’à condition de maintenir une avance considérable par rapport à ces pays. Seul, le parapluie nucléaire américain en est aujourd’hui capable, car la Chine, l’Inde ou le Pakistan, perdraient quelques dizaines de millions d’habitants mais ne seraient pas anéanties, alors que le seraient la France, l’Angleterre, l’Allemagne ou d’autres.

La dissuasion n’a de portée que si l’ennemi craint les représailles pour lui-même et son peuple.

Les terroristes islamistes qui ont déclaré la guerre à l’Occident n’ont pas de territoire défini. Ils ont montré qu’ils pouvaient se suicider au milieu de l’ennemi, mais aussi tuer leurs propres compatriotes.

Nous ne sommes plus dans le cadre de la guerre classique mais de la guerre subversive, asymétrique. Il faut s’adapter et vite, au risque de périr avant d’avoir pu combattre.

Comment ? En instituant, parallèlement au parapluie nucléaire, une autre force constituée d’unités de renseignements, d’espionnage et de contre-espionnage, d’unités spécialisées fortement dotées en hommes, moyens et matériels appropriés.

Ces forces nationales travailleraient en symbiose avec leurs homologues au niveau européen et mondial.
La survie du monde libre est en jeu.

André Le Lan
Chatou (78)

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Comments (1)

  • HOMERE Répondre

    Certes….certes…
    Je compterai plus sur des forces spéciales de tout premier ordre pour éradiquer,à la base,les tentatives de subversion,ou des groupes armés et structurés afin d’en réduire l’effet et stopper leur développement.Ceci compléterait ce qui est décrit par la rédaction;

    16 août 2017 à 13 h 45 min

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