Le bilan de Bush sera acclamé par l’Histoire

Le bilan de Bush sera acclamé par l’Histoire

En France, les bien-pensants, qu’ils soient de gauche ou de droite, disent que George W. Bush est un mauvais président, que sa politique est désastreuse, qu’il est un imbécile. Certains se délectent avec suffisance et condescendance, en disant que l’Irak est un « bourbier ». Les élections de mi-mandat, qui auront eu lieu lorsque ces lignes paraîtront, risquent d’être mauvaises pour les républicains, et certains attendent avec impatience le moment de l’annoncer avec la mine satisfaite de celui qui n’a jamais douté de son immense supériorité intellectuelle face à un cul terreux texan qui, de surcroît, ose s’affirmer chrétien.

J’ai déjà connu, peu ou prou, tout cela, et je ne discerne là qu’un ressassement acéphale et consternant d’indigence mentale. Voici vingt ans, celui qu’on présentait, quasiment dans les mêmes termes, comme un mauvais président et un imbécile à la politique désastreuse, s’appelait Ronald Reagan. Le « bourbier », à l’époque, était la politique « irresponsable » de fermeté face à l’Union Soviétique qui, disait-on, allait s’achever par un fiasco. Des élections de mi-mandat allaient mal se passer, et des gens ne doutant pas de leur supériorité sur un cow-boy de série B qui ne connaissait rien à la géopolitique frémissaient d’impatience.
Le mauvais président de l’époque passe pour l’un des plus grands de l’histoire des États-Unis, la politique « irresponsable » a débouché sur l’effondrement de l’empire soviétique, et sur l’une des plus grandes vagues de libération que le monde ait jamais connue. Les élections de 1986 ont été un épisode vite oublié. Les gens « supérieurement intelligents » ont dû changer de discours, improviser des explications, réviser leurs jugements.

Le temps de l’histoire n’est pas celui des suiveurs de l’actualité. Il échappe aux nains que la myopie obnubile et qui, quand on leur montre la lune, s’obstinent à regarder le doigt. Il est indéchiffrable pour les défenseurs de petites idéologies et les tenants de minuscules opinions. Ceux-là, très rares, qui se situent dans le temps de l’histoire sont incompris non pas quand ils agissent, mais quand le sens profond de leur action est devenu lisible et trouve place dans des travaux érudits. Reagan s’est situé dans le temps de l’Histoire, et c’est ce qui, vingt ans après, se révèle avoir fait sa grandeur. Il y en a eu d’autres que Reagan : Margaret Thatcher, Harry Truman, Winston Churchill. George Bush est de cette trempe-là.

Bush, dès son arrivée à la Maison Blanche, a pris la mesure du délitement culturel et mental des États-Unis au sortir des années Clinton, et il a eu le courage de s’y confronter dans le domaine scolaire, dans celui des aides sociales, dans la réaffirmation des valeurs éthiques fondatrices du pays. Il a relancé une économie qui s’essoufflait, par des baisses d’impôts et des réglementations dignes des années Reagan. Il a, surtout, depuis septembre 2001, mené la guerre contre le terrorisme et le danger incarné par l’islam radical, forgé la doctrine requise pour mener la guerre, défini d’emblée la stratégie et les objectifs. Et quels qu’aient été les aléas et les obstacles sur la route, il n’a pas fléchi, et n’a cessé de regarder plus loin que l’horizon.

Il a discerné l’immense pathologie dont souffre tout le Proche-Orient, et n’a pas hésité à y porter le fer, sans craindre les critiques des partisans éternels de l’apaisement face au totalitarisme, sans écouter les paroles racistes de ceux qui disent aujourd’hui encore que la liberté est impossible dans le monde musulman et que les Arabes ont besoin de la cravache des dictateurs. Il est évident qu’il n’a pas délivré les Irakiens de la dictature de Saddam pour les abandonner aux djihadistes sanguinaires. Il est évident qu’il discerne les enjeux du nucléaire iranien et agira s’il le faut, sans penser à la courbe des sondages. Il est clair qu’il discerne, à la différence de tant d’Européens décadents et de la gauche bobo américaine, ce qui sépare une démocratie d’une dictature et la civilisation de la barbarie. Dans quinze ou vingt ans, quand le monde aura été sauvé, une fois encore, d’une menace totalitaire, on se penchera sur les années Bush. On discernera que Bush a été lucide et, surtout, courageux. Ceux qui prennent des poses dédaigneuses aujourd’hui auront, eux, disparu sans laisser d’autre trace que celle de leur propre insignifiance.

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