Le crépuscule orageux de l’ère Obama

Le crépuscule orageux de l’ère Obama

J’ai été l’un des premiers, et, en France, l’un des seuls, à avoir dit d’emblée ce que serait la présidence Obama.
Je n’avais pas grand mérite à cela. Je connaissais le passé d’Obama. Un homme qui passe plus de 25 années de sa vie dans les milieux d’extrême-gauche et à la proximité d’islamistes, et qui n’a exercé vraiment qu’une seule profession, celle d’agitateur social, ne peut pas, d’un seul coup, parce qu’il se fait élire sénateur, puis, deux ans plus tard, Président des États-Unis, changer totalement d’idées et de personnalité.

Obama a fait illusion et a été vendu au peuple américain au terme d’une campagne de propagande intensive et fort bien menée. Il a fallu quelques se­maines à peine pour que nombre d’Américains s’aperçoivent qu’il y avait eu tromperie sur la marchandise. Le mouvement des Tea parties s’est levé dès le printemps 2009 et n’a cessé de grandir jusqu’à ce jour. Il a porté une majorité républicaine à la Chambre des représentants en novembre 2010. Il se mobilise, comme tout le camp conservateur, pour emporter le Sénat et chasser Obama de la Maison blanche en novembre 2012, avec de très bonnes chances d’y parvenir.

Cela dit, rien n’est assuré. Ce qu’on a tendance à oublier quelquefois est qu’Obama est un président particulier. Il est arrivé au pouvoir dans un contexte de panique boursière dont les circonstances exactes n’ont jamais été élucidées et qui ont plongé de grands penseurs, tels que Thomas Sowell, dans la perplexité et dans la consternation, lisibles à chaque page de son livre « Dismantling Ameri­ca » (Démanteler l’Amérique).
En tant qu’agitateur social d’ultra-gauche, Obama n’est pas nécessairement un homme à respecter les règles du jeu démocratique.

Depuis l’hiver dernier, il s’est placé dans une position de rupture qui n’a cessé de s’accentuer depuis. Il n’a pas adopté la posture du politicien décidant de se recentrer pour s’assurer une majorité de l’électorat, mais celle de l’extrémiste cherchant à obtenir le blocage des institutions – posture qui a culminé avec le conflit qu’il a mis en scène, concernant le relèvement du plafond de la dette l’été dernier. Cette posture s’est prolongée avec la proposition d’une loi insensée qui a semblé inacceptable, même aux Démocrates du Sénat, car elle consiste à rajouter aux dépenses publiques présentes, déjà ruineuses, 500 mil­liards de dollars de dépenses supplémentaires, et à augmenter les taxes dans un contexte de récession.

En même temps qu’il bloquait les institutions, Obama a commencé à parler à nouveau, sans masque et sans fard, sur le ton de la lutte des classes et de la haine envers les riches.

Il laisse ses soutiens développer une rhétorique de confrontation par laquelle les conservateurs sont assimilés au Ku Klux Klan, les membres des Tea parties à des « fils de p… » à « envoyer en enfer ».
Enfin, sont venues, ces derniers jours, les manifestations de Wall Street que nul n’analyse dans la presse française et qui sont, pourtant, très intéressantes.

On y trouve des gens du mouvement ACORN, principale association d’« organisateurs de communautés », dissoute en 2010 en raison de pratiques frauduleuses ; des gens du SEIU, syndicat d’employés publics situé très à gauche ; l’inévitable George Soros ; et, enfin, Van Jones, un homme qui a fait partie des conseillers de l’ombre de Barack Obama et qui a démissionné quand un discours, où il se définit lui-même comme communiste, a commencé à circuler sur internet.

Des idiots utiles et tous les gauchistes que compte le pays sont venus s’ajouter. Les slogans sont insurrectionnels. Obama a fait part de sa sympathie pour le « mouvement ». C’est, je pense, la première fois dans l’histoire du pays qu’un Président déclare sa sympathie pour une manifestation insurrectionnelle.

Nous sommes au crépuscule de l’ère Obama. Mais les quatorze mois qui viennent seront, sans doute, très rudes.
Obama n’entend pas mener paisiblement campagne pour se faire réélire. Il n’entend pas non plus être battu et quitter le pouvoir tranquillement. Il veut laisser des traces, et que celles-ci aient le parfum des décombres. J’ai parlé plusieurs fois de son mandat comme d’un orage après lequel il faudra faire le bilan des dégâts, et réparer. Espérons que ce ne sera pas davantage qu’un orage…

Partager cette publication

Comments (9)

  • Guillermo Répondre

    Après tout, si auparavant les Amerloques avaient pas voté Bush, ils n’auraient pas Obama aujourd’hui.

    21 octobre 2011 à 17 h 58 min
  • Inspecteur Juve Répondre

    Jaurès a dit : "J’ai été l’un des premiers, et, en France, l’un des seuls, à avoir dit d’emblée ce que serait la présidence Obama. écrit Millière.

    Discours stupéfiant ! En fait, Millière, quelques semaines encore avant le scrutin affirmait qu’Obama "ne sera jamais élu".".

    Il avait même prédit l’élection de Rudolph Giuliani !

    21 octobre 2011 à 9 h 50 min
  • HOMERE Répondre

    Jaurès vient de nous faire un parrallèle interessant entre Obama/Romney que l’on peut transposer aisément avec Sarkozy/Hollande….stricto sensus.On remplace Tea Party par FN et le tour est joué.

    Quel talent notre Jaurès !

    Mon Dieu sont ils semblables au point de se confondre ?

    20 octobre 2011 à 15 h 16 min
  • grepon Répondre

    Car, avec Obama, les inégalités n’ont guère reculé, les riches sont encore plus riches (au point qu’ils supplient de payer plus d’impôts !)

    Mwarf.   Ils n’ont que a sortir leur chequiers!   La tresorie accepte dons de n’importe quelle taille de n’importe qui, mais voila que les quelques types faisant cet demande n’ont pas demontre les cheques qu’ils ont ecrit.    Hypocrites et menteurs, jusqua la preuve du contraire.

    Il est probable que, en outre le fait qu’ils participe a un effort de propagande mise en scene, cette  que cette poignee de "riches" faisant appel sur plateaux television a etre impose encore plus ne sont pas du type genereux.   Pour voir qui est genereux et qui n’est pas, voyons, il y un enorme secteur privee et non-profit dans ce pays qui font beaucoup de bien a beaucoup de gens.   Il y a enormement de "riches" aux Etats-Unis qui donnent enrormement, DIRECTEMENT a divers projets privee destinee a ameliorer notre civilisation, et leur resultats sont tres souvent impressionnants.   

    Les mecs appelant pour plus d’impots sur eux-memes, vous aurez du mal a soutenir qu’ils font beaucoup de CONCRET pour avancer l’egalite des chances, ou du moins pas avec leur propres ressources.    Ceux la sont des etatistes, qui veulent faire du benevolat ou du don un monopole d’etat, exactement comme ca se pratique dans les social democraties europeennes.    Voila que les fonctionnaires qui s’en occupent n’aime pas la concurrence, mais du tout du tout.

    20 octobre 2011 à 2 h 48 min
  • vik Répondre

    J’espère qu’OBAMA ne sera pas réélu ! Si cela devait être le cas, l’Amérique d’une part, et le monde civilisé d’autre part ne s’en relèveront pas (de si tôt) et ce sera probablement le début de la fin (des temps) ?

    Coimme disent les croyants : " Qu’à Dieu ne plaise !"

    Vik

    19 octobre 2011 à 11 h 59 min
  • Jaures Répondre

    J’ai été l’un des premiers, et, en France, l’un des seuls, à avoir dit d’emblée ce que serait la présidence Obama. écrit Millière.
    Discours stupéfiant ! En fait, Millière, quelques semaines encore avant le scrutin affirmait qu’Obama "ne sera jamais élu".

    "Un homme qui passe plus de 25 années de sa vie dans les milieux d’extrême-gauche" écrit-il plus loin.
    Il sait de quoi il parle ! Millière lui-même a fréquenté ces mêmes milieux. Il a enseigné à Paris VIII Vincennes dans la même filière que les maoïstes les plus convaincus. Il a écrit un ouvrage avec le chanteur d’extrême gauche Gilles Servat. Il a fait des conférences aux côtés du philosophe marxiste Kostas Axelos…
    Gauchiste un jour, gauchiste toujours ?

    Alors que le discours fin 2008 était de dire que la crise était due au congrès tenu par les démocrates, le changement de majorité n’a guère permis de redresser la situation du pays. Apparemment, que ce soit en bien ou en mal, le congrès n’influe que quand la majorité y est démocrate.
    De fait, les Tea Parties sont en perte de vitesse et Sarah Palin a préféré jeter l’éponge et en ce qui nous concerne, nous qui ne nous sommes jamais fait la moindre illusion sur Obama dont le seul mérite est de nous avoir débarrassé de Bush dont le bilan catastrophique est à l’origine de son élection, nous ne voyons pas de différences entre un Obama et un Mitt Romney.
    Car, avec Obama, les inégalités n’ont guère reculé, les riches sont encore plus riches (au point qu’ils supplient de payer plus d’impôts !), l’accès aux soins n’a que peu évolué, les retraités ont dû rechercher du travail,…Bref, le Président s’est heurté au système et ne l’a guère secoué.

    Cependant, et sur ce point Millière a raison, rien n’est joué. Tout dépendra de l’évolution économique des 6 derniers mois précédant l’élection présidentielle (et de l’habileté d’Obama a s’attribuer une éclaircie ou à mettre sur le dos du congrès une aggravation)  et de la personnalité républicaine issue des primaires.

    19 octobre 2011 à 10 h 46 min
  • Anonyme Répondre

    Pauvre Millière, qui se demande toujours quelle mouche a piqué les Etats-Uniens pour élire BARACK OBAMA fin 2008 ! Parions tout de même que mister Guy admire quand même un peu mister Barack * ( sans en avoir conscience… ). OBAMA FOR 2012 AND FOR THE AMERICAN DREAM !

    * " Tout reste possible avec un tel homme. " ( GM ) , " Je le pense capable de tout, spécialement du pire. " ( GM ), " Peuvent-ils dire qu’Obama était trop intelligent pour l’Amérique ? " ( GM ), etc, etc.

    19 octobre 2011 à 9 h 44 min
  • grepon Répondre

    C’etait une fraude, c’est evidente, quoi que, pas pour la moitier des citoyens environs, et c’est beaucoup trop.   Pire, beaucoup de ceux la revoteront pour cet agitateur anti-americain.   C’est un constat grave.   Ca veut dire que, faute de serieux, faute de comprehension du monde par ses citoyens, l’Amerique, et donc l’occident et la totalite du monde developpe ou pas sont sur le bord d’un gouffre, potentiellement aux horreurs d’une echelle impressionnante meme en rapport avec le 20ieme siecle.

    Ne me prennez pas de travers, pourtant.    Le gouvernement representative constitutionnelle sur base de democratie limitee est toujours et encore le pire systeme inventee, sauf pour tout les autres.   J’espere que sortant des horreurs, ou du moins miseres impressionnants a venir, il y aura une comprehension retrouvee du constat deja vocalisee par les fondateurs des Etats-Unis et Tocqueville d’aillieurs, que la democratie pourrait devenir tyrannique aussi par croissance de l’etat adminstrative, bouffant absolumment tout a fur et a mesure que la democratie menerait encore et toujours plus de sous de tresorie nationale dediee a projets et programmes interventionnistes.    La fin de ca est proche, car la dette publique es pays occidentaux devient insupportable HORS TEMPS DE GUERRE, et tout les genies de la haute finance, des banques centraux, et les Ministeres de Finance se resument a des mesures bon pour gangner encore un peu plus de temps avant l’implosion.

    Pour revenir a Barack Hussein Obama, notons qu’il a salee la note si vite dans l’espace de trois que les Etats-Unis, sur mesures de dette puiblique, sont devenu aussi malade que l’Europe.   Il aurait accomplis a la fin de ses 4 ans a la Presidence son but anti-americain et anti-occidental exprimee dans ses deux livres et les ecrits et paroles de ses references spirituelle et intellectuel, en permettant le Congress de detruire (ou presque) le credit des Etats-Unis, dont la monnaie est encore monnaie de reserve des banques centraux du monde entier.   

    Pour les anti-americains du forum, encore, ne vous excitez pas trop.    La situation des pays de l’Europe est bien pire.   Votre demographie, les idees collectivistes de vos populations eduquee par l’etat providence, votre manque de moyens de defense, votre manque de petrole et charbon chez vous ou pres de chez vous, empile sur vos finances destastrueuses, fait que l’Europe connaitra de bien pires experiences que les Etats-Unis, surtout car cette fois ci les Etats-Unis seront pas forcement disponible pour guarantir vos interets comme par le passee.   Nous sommes sur la voie de la faillite nous aussi, merci a nos collectivistes.  Merci a un bogue dans notre Constitution.   Vivemement un "Balanced Budget Amendment" et autres mesures radicale capable de supprimer la majorite des programmes que nous nous sommes infligeees sur le temps.

    Note finale:    Obama se livre a la guerre par moyens encore plus poussee que Bush/Cheney/Rumsfeld, dans la silence totale du cote de nos medias et de la gauche radicale.     Il a tue 4 fois plus de gens par attaques par drones que dans les 8 annees de Bush, y compris citoyens des USA.   Il a ouvert une nouvelle guerre sans consulter Congress ou instances internationale, sans que la presse ou la gauche s’offusque.    Voila que Obama a la permission de sa gauche de se livrer a des actions militaire tres musclee.   Voila que Obama est un maitre dans l’art de gagner du pouvoir bien qu’il est pire que nulle dans son exercice.   Voila que l’Amerique est un pays qui se rallie derriere son President (son Commander in Chief des Armees) lors de conflits internationales.    Obama pourrait tres bien sortir le sabre et commencer a fouter troubles ici et la ou ca fait mal, avec un timing propice pour son re-election.   Nous avons affaire a un mec qui a besoin de retenir son pouvoir pour effectuer son programme "to fundamentally transform the United States of America!!!(applause de tonnerre allait avec ce jour glorieux)".     Si il est re-elu, le Cours Supreme des Etats-Unis, dernier rempart contre demantelement de la Constittion, sera refaite dans l’image des vouloirs d’Obama.    La tyrannie pourrait ensuite dominer la planete pour la majorite du 21ieme siecle.

    19 octobre 2011 à 7 h 15 min
  • Orpheus Répondre

    Les économistes et journalistes incompétents passent tout leur temps à commenter et refaire le passé. Les journalistes et économistes compétents tels que vous, Monsieur Millière, eux, analysent le présent et prévoient le futur. C’est pourquoi, quand j’ai le désir ou le besoin de savoir “ce qu’il se passera demain”, je me tourne, entre autres, vers vos excellents articles. Mais pour une fois monsieur Millière, j’aimerais tellement que vous ayez tort au sujet de “demain”. Car une dérive autoritaire de l’administration Obama ou une guerre civile aux Etats Unis, qui sont dernier parapet de la civilisation occidentale face à la marée des barbares et des tyrans, représenteraient fort probablement la fin de notre monde et de notre civilisation. Je commence à sentir un profond sentiment de tristesse et de quasi culpabilité vis-à-vis des futures générations encore à naître. Quel monde allons nous leur laisser bon sang?

    19 octobre 2011 à 2 h 22 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *