Le crépuscule qui vient sur l’Occident

Le crépuscule qui vient sur l’Occident

Tant de signes montrent un glissement des sociétés occidentales vers un consentement à la barbarie que toute volonté d’illustrer celui-ci implique une difficulté de choisir.

Je pourrais tourner mon regard vers les États-Unis où, depuis le passage de la tempête Sandy dans le New Jersey et l’État de New York, des groupes de pillards se sont mis à l’œuvre pour tenter de dérober ce qui peut l’être dans des habitations dévastées. C’est là un comportement qu’on s’attend à trouver plutôt dans un pays du tiers-monde où vivre de prédation plutôt que de production est plus courant. Signe d’une tiers-mondisation de certaines zones des États-Unis ? Ces signes sont, hélas, visibles ailleurs dans le pays, sans que la tempête Sandy y soit pour quelque chose. Dans certains quartiers de Detroit et certaines petites villes de la vallée centrale de Californie, la tiers-mondisation s’offre au regard comme une blessure ouverte.

Je pourrais tourner mon regard vers la France où les opposants à une fermeture d’usine ici, ou à la construction d’un aéroport ailleurs, usent, chaque année davantage, de méthodes violentes, irrespectueuses des biens et des personnes, et se rapprochant du vandalisme – et très souvent impunément.

Mais tellement d’autres exemples devraient être donnés en ce pays. Le fait qu’un groupe d’islamistes ait pu se réunir, voici quelques semaines, aux abords des Champs-Élysées et appeler devant les caméras à l’égorgement des Juifs sans que des poursuites pour incitation au meurtre aient été engagées, et le fait que, quelques semaines plus tard, de jeunes nationalistes, qui avaient occupé pacifiquement un chantier de mosquée à Poitiers, aient, eux, fait l’objet de poursuites montre un dévoiement profond et grave des principes les plus élémentaires du droit.

Le fait que des manifestants chrétiens se levant pacifiquement pour la défense du mariage et de la famille se soient fait agresser par un groupe de femmes hystériques, excitées, à demi-nues, insultantes, usant de la violence, le fait qu’aucune poursuite ne soit engagée contre les agresseuses, et le fait que, de surcroît, les grands médias aient décrit l’agression comme si elle émanait des manifestants chrétiens, montre aussi la façon dont l’information se trouve remplacée par une propagande de plus en plus biaisée.

Je tournerai mon regard, surtout, vers ce qui vient de se passer au Proche-Orient. Là, toute la presse occidentale ou pres­que a procédé à un exercice de relativisme profondément in­quiétant. Plutôt que de décrire la réalité et de dire qu’il y a, d’un côté, un pays démocratique qui ne demande qu’à vivre en paix et, d’un autre côté, un régime totalitaire, génocidaire, raciste et terroriste, maintenant toute une population sous le joug de la violence la plus extrême, et utilisant femmes, enfants et vieillards comme boucliers humains, il a été question de tirs de bombardements, de tirs de missiles, de ripostes israéliennes (« disproportionnées », bien sûr), de mobilisation de la « communauté internationale » pour que vienne le calme…

Le Président égyptien Mohamed Morsi, membre des Frères musulmans, organisation totalitaire dont le Hamas n’est que l’une des branches, a été présenté comme un intermédiaire de bonne volonté.

Le refus de faire la différence entre démocratie et totalitarisme et entre agresseur et agressé qui s’est manifesté ainsi montre une confusion des esprits et une forme de défaitisme actif qui signalent une déroute intellectuelle, politique et morale très lourde de conséquences.

J’ai déjà eu l’occasion de l’écrire : les totalitaires, par définition, veulent tout. L’islam radical, qui tient Gaza et l’Égypte, tient aussi une bonne part du reste du monde musulman. Il a des alliés ailleurs sur la planète. Il n’a que mépris pour un Occi­dent qu’il perçoit comme décadent. Il incarne la force stérile qui avancera tant qu’elle ne rencontrera pas d’opposition.

Les civilisations sont mortelles. Je ne puis m’empêcher de voir monter, dans la civilisation occidentale, les signes de la mort qui vient.

Partager cette publication

Comments (12)

  • Lach Répondre

    Israël n’est pas l’Occident. Israël n’a plus rien à voir avec l’Occident depuis que les ashkénases pionniers ont été à 80% remplacés par les séfarates récupérateurs. L’Occident n’a aucun intérêt, ni économique, ni politique, ni diplomatique et encore moins philosophique, à défendre et à soutenir ce qu’est devenu israël, un pays moyen-oriental, à la culture orientale et aux exigences impossibles. Israël n’est pas le prolongement de l’Occident, même s’il est le 51ème état des Etats-Unis, qui s’éloignent eux-mêmes de plus en plus des valeurs qui ont fait l’Occident chrétien.

    6 décembre 2012 à 12 h 11 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      oui et malheureusement pour mes ami(e)s israëlien(ne)s ashkénases

      7 décembre 2012 à 18 h 37 min
  • sylvie b Répondre

    la vérité est l’inverse de la propagande de “la dite Communauté Internationale” J’ACCUSE “le machin” d’incitation à la haine raciale et antisémite à l’égale des négationnistes de tout poil. L’histoire bégaie et parcourt le chemin de Munich à L’ONU 2012 ou “l’Organisation Négationniste Unifiée “

    6 décembre 2012 à 12 h 04 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      l’O.N.U. négationniste ?
      en voilà un culot monstre !

      7 décembre 2012 à 18 h 38 min
  • HardcoreMedia Répondre

    “Je pourrais tourner mon regard vers la France où les opposants à une fermeture d’usine ici”

    Je peux toutefois comprendre que l’on soit révolté par la fermeture d’une usine. Autant la création d’un aéroport peut créer des emplois, autant la désindustrialisation de notre pays (en raison des restructurations d’entreprise) risque de priver de travail une grande partie de nos concitoyens.

    5 décembre 2012 à 22 h 44 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      surtout un aéroport international INUTILE qui ne satisfait que l’ego de pharaon du maire d’une ville qui jamais ne sera une métropole !

      6 décembre 2012 à 9 h 33 min
  • jp sevigne Répondre

    Bravo M. Millière,
    Vous faites partie de cette minorité qui ose clamer haut et fort, ce que nos politiciens et médias nient par couardise, alors que l’évidence chaque jour, nous rappelle s’il en était besoin, que notre culture est en voie de disparition et, que dans quelques décennies, il ne restera plus que quelques villages gaulois pour s’opposer à l’envahisseur.

    5 décembre 2012 à 19 h 03 min
  • TIARD Martine Répondre

    Vous exprimez la terreur de tous les citoyens “français d’en-bas” qui voient les choses, qui les ressentent et les subissent et sont seuls devant la montée de la barbarie inculte. Ils exigent et sont exaucés, nous renâclons et nous sommes taxés de racistes. Nous sommes muselés, désinformés, bafoués, violés dans nos droits et dans notre liberté, et nous ne pouvons rien faire.

    5 décembre 2012 à 14 h 55 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      si vous faîtes quelque chose : vous baissez les bras ( pour ne pas dire une pièce de dessous )

      7 décembre 2012 à 18 h 43 min
  • grepon Répondre

    “On voit que les vieilles recettes nous offrent encore les mêmes plats.”

    Oui, dans votre cas Jaures, recettes Marxistes, et les resultats qui vont toujours avec.

    5 décembre 2012 à 12 h 37 min
  • Jaures Répondre

    Comme à son habitude, Millière use d’un procédé rhétorique vieux comme le monde en généralisant un fait divers ou en prophétisant à partir d’une situation ponctuelle.
    Car si on reprend les arguments de Millière et les conclusions qu’il en tire, n’aurait-on pu annoncer “le crépuscule de l’Occident” à n’importe quel moment de l’Histoire ?
    Ainsi, qu’aurait écrit Millière s’il avait appris qu’en quelques nuits, à Paris, 3000 personnes d’une religion avait été massacrés par des commandos d’une autre religion ? Le Millière de 1572 n’aurait-il pu alors prédire la fin d’une civilisation ? On se scandalise pour une contre manifestation menée par une vingtaine de jeunes femmes aux seins nus, mais qui se souvient de ce qu’étaient les manifestations au XIXème siècle ? Les journées de juillet en 1830 firent mille morts, la commune de Paris 20 000: la fin d’une civilisation ?
    De même au Proche-Orient où ce qui s’y déroule ne varie guère: si le conflit Israëlo-arabe est un symptôme de la fin d’une civilisation, celui-ci existe depuis 1947…et je gage qu’il persistera encore quelques décennies.
    Quant à la “tiermondisation” d’une partie des pays occidentaux, ce n’est pas là non-plus une nouveauté. Aux Etats-Unis, toute une partie de la population a de tout temps été maintenue en marge de la prospérité. Quand celle-ci diminue, si les plus privilégiés n’en sont guère affectés, la pauvreté s’étend sur les plus fragiles. Cela s’est vérifié lors de chaque crise. En France, le tiers-monde a longtemps existé dans nos campagnes. Aujourd’hui encore, c’est parmi les ouvriers agricoles qu’on trouve une grande part des bénéficiaires du RSA. En ville, c’était les bidonvilles et aujourd’hui dans les quartiers urbains défavorisés.
    Bref, “Le crépuscule qui vient sur l’Occident” eût pu être le titre d’un article depuis St Augustin jusqu’à nos jours.
    Dans “Bel-Ami”, Maupassant écrit ceci à propos d’un chroniqueur:
    ” Mais comme il éprouvait une peine infinie à découvrir des idées, il prit la spécialité des déclamations sur la décadence des moeurs, sur l’abaissement des caractères, l’affaiblissement du patriotisme et l’anémie de l’honneur français”.
    On voit que les vieilles recettes nous offrent encore les mêmes plats.

    5 décembre 2012 à 10 h 25 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      trop long , trop doctoral , trop … français !

      7 décembre 2012 à 18 h 44 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *