Le désastre catalan

Le désastre catalan

Comme il était à prévoir, le référendum sur l’indépendance de la Catalogne, le 1er octobre dernier, a tourné au désastre.

De part et d’autre, des politiciens entraînés par leur démagogie ont conduit le pays au bord de la guerre civile.

D’un côté, Carles Puigdemont, écoutant – comme toujours en démocratie – ceux qui criaient le plus fort, a imprudemment promis l’indépendance. Alors même que la majorité des Catalans restent favorables à l’unité espagnole.

De l’autre côté, Madrid, après avoir, pendant des décennies, encouragé les revendications d’autonomie pour des raisons principalement électoralistes et financières, s’est réveillée à la veille du référendum.

Et son tardif accès d’autorité a conduit au fiasco que l’on sait : des policiers ont tiré, devant les caméras du monde entier, sur des personnes désireuses de se rendre dans les bureaux de vote de la province.

Autant dire que, du point de vue médiatique, Madrid a perdu la partie.

Mais Barcelone est bien loin de l’avoir gagnée, cette même partie. Pour la première fois depuis longtemps, les Catalans hostiles à l’indépendance sont descendus dans la rue, montrant qu’ils n’étaient pas moins nombreux, ni moins déterminés que les autres.

Mais, surtout, alors que l’UE n’avait cessé de flatter les tendances indépendantistes pour affaiblir l’état-nation, son principal rival (non seulement en Espagne, mais partout en Europe), elle est aujourd’hui d’une discrétion de rosière.

On n’a entendu ni M.

Juncker, ni Mme Merkel, ni M. Macron, ni aucun « grand » dirigeant européen. Si ce n’est pour dire que Bruxelles ne traiterait qu’avec Madrid – façon bien tardive de calmer le jeu.

Le fantasme de l’Europe des régions et le jacobinisme des États se sont tenu la main pour préparer la guerre civile.

Mais admettons un instant que la Catalogne obtienne son indépendance. Que se passerait-il alors ?

Tout d’abord, une part de la richesse de cette province quitterait la Catalogne : les grands groupes qui préfèrent Barcelone pour des raisons fiscales ne tiennent sûrement pas à abandonner l’Espagne et le monde hispanique.

Plus grave, l’extrême-gauche catalane – dont on sait ce qu’elle sait faire depuis la guerre civile – n’aurait plus désormais aucun frein et conduirait la province à l’anarchie.

Pour le plus grand profit de l’autre grande « minorité » indépendantiste : les nombreux musulmans radicaux (utilisés comme soutiens électoraux par les apprentis sorciers indépendantistes) qui n’attendent que l’indépendance pour recréer l’émirat de Barcelone.

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Comments (1)

  • BRENUS Répondre

    Le cirque de la Catalogne indépendante va très vite foirer lamentablement. Dès l’instant où vous touchez au portefeuille des grandes gueules, subitement, elles baissent le ton. Par ailleurs l’équipe de joyeux lurons indépendantistes a montré qu’elle fait preuve d’une inconstance auprès de laquelle les projets du FN paraitraient hyper structurés. Que cette région ait été dans le passé séparée (appartenance au royaume d’Aragon) ne signifie en rien qu’elle soit viable maintenant. De plus elle se coltine une dette supérieure à celle de l’Espagne, laquelle est le garant de cette dette. Que les clowns enlèvent leurs faux nez.

    10 octobre 2017 à 16 h 23 min

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