Le Hamas en mauvaise posture

Le Hamas en mauvaise posture

Salam Fayad, le Premier ministre « palestinien », a déclaré depuis fort longtemps que l’année 2011 verrait l’indépendance de son pays, la « Palestine ». Pour cela, il travaille à établir les institutions nécessaires à sa fondation et à le faire reconnaître, sinon par l’Etat d’Israël, au moins par la communauté internationale. Une reconnaissance qui aura du mal à se faire tant que les représentants des dites institutions n’auront pas la légitimité des urnes. D’autant plus au regard du vent de liberté qui souffle dans la région et exigée par les peuples « frères ».

L’intention de Mahmoud Abbas, contraint et forcé par la nécessité ainsi que par l’environnement régional, est donc d’organiser des élections présidentielles et législatives avant septembre prochain, mois où l’ONU tient son assemblée générale annuelle et où la reconnaissance officielle de la « Palestine » par celle-ci sera probablement sollicitée, tant qu’à faire par ses représentants légitimes, élus par le suffrage universel.

Une élection rejetée par le Hamas, parti totalitaire qui ne reconnaît le vote de l’électeur que lorsqu’il lui est acquis d’avance. Et un scrutin dont il lui faut à tout prix empêcher la tenue, faute de voir les nouveaux élus se targuer d’un soutien populaire qui lui fera alors défaut.

Faute de nuisances extérieures contrecarrant cette décision démocratique – nuisances qu’il provoquera, recherchera et appuiera –, le Hamas devra choisir entre trois solutions.

Premièrement, le refus de toute participation à cette élection et son interdiction sur le territoire qu’il contrôle. Ainsi, seront mandatés lors de l’élection les seuls membres du Fatah, ou autres, et le Hamas sera reconnu comme anti-démocratique. Ce qui lui portera préjudice dans le futur aux yeux du peuple qu’il prétend représenter, voire incitera les Gazaouis à imiter les Egyptiens et Tunisiens.

La deuxième possibilité serait de participer en Judée et Samarie, mais d’interdire toute élection dans la bande de Gaza. Ce qui semble impensable de prime abord, sauf si ses candidats se travestissent en candidats « ’indépendants ». Là encore, il est peu probable que la présidence échappe à Mahmoud Abbas ou tout autre personne soutenue par le Fatah et l’OLP, et que la majorité de l’assemblée parlementaire devienne « indépendante ».

La dernière solution, seule réaliste, serait l’organisation de l’élection dans tout le territoire. Une élection surveillée de près par des observateurs neutres réclamés par les deux parties a peu de chance de faire le jeu du Hamas et de le reconduire aux postes qu’il détient par la force depuis son coup d’état de 2007. Sauf, à démontrer qu’il a les moyens d’un succès face à « l’ennemi sioniste ». Telle la libération d’un millier de prisonniers, obtenue par l’échange de Guilad Shalit et qui serait du meilleur effet quelques semaines avant l’élection.

Une carte que le Hamas sera contraint de jouer faute d’en avoir d’autres et un échange que le gouvernement israélien devra réaliser, sans pour autant compromettre la sécurité du pays, afin de mettre fin au calvaire du soldat et de sa famille. Quitte à ce que cela semble favoriser le Hamas dans les élections à venir.

Dans ce jeu de dupe qui ne verra pas pour autant venir la paix ou la reconnaissance en tant qu’Etat du peuple juif, Israël aura au moins finalement récupéré son soldat.

Victor Perez

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Comments (2)

  • maury Répondre

    Le Hamas en mauvaise posture mais pas en France puisqu’il a pignon sur rue  en Alsace et en particulier à Mulhouse,son drapeau flotte sur la ville(merci Bockel!!!!)La trahison ça se paie un jour ou l’autre!!!

    27 février 2011 à 22 h 15 min
  • IOSA Répondre

    Désolé, mais l’échange d’un seul soldat israëlien contre 1000 palestiniens….qui s’empresseront dès leur libération de balancer 1000 rockets sur Israël en guise de remerciements, ne peut avoir un solde positif en vies épargnées.

    IOSA

    27 février 2011 à 9 h 00 min

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