Le phénomène Trump

Le phénomène Trump

Lorsque les médias français vont devoir mentionner Donald Trump, ce sera sûrement pour resservir textuellement le parti pris des gros médias américains de gauche, mais aussi les jérémiades de l’establishment républicain qui en oublie ce 11e commandement de Reagan : « Tu ne médiras pas d’un autre républicain en public. »

On peut, en effet, voir les rédactions républicaines se diviser (Fox News, Weekly Standard), ou même se liguer en bloc (National Review) avec les dignitaires du GOP contre ce candidat hors du commun, comme si tous craignaient avant tout un changement du statu quo. Ils ne comprennent pas que le GOP est en survie artificielle, à force de se courber devant les démocrates.

Certes, Trump a pu être irritant par le passé, flirtant avec les pires idées de la gauche, la couvrant de ses libéralités, côtoyant ses personnalités, Hillary Clinton comprise, mais il dit avoir évolué – et cela dans le sens du conservatisme.

Et il est crédible. Chevalier sans peur, sinon sans reproche, des Américains méprisés par Oba­ma, trompés par des élus qui n’osent se dresser contre le pouvoir en place, il vitupère contre « l’incompétence crasse » de ce président et aussi de ce congrès servile, qui s’illustre par sa lâcheté en n’utilisant aucun de ses pouvoirs.

Il ose critiquer durement les folles initiatives d’Obama, de l’Obamacare jusqu’aux traités commerciaux en cours et aux faveurs aberrantes accordées à la Chine, à Poutine, au Mexique et maintenant aux mollahs nucléaires !

Il remet en question les aides financières aux pays hostiles à l’Amérique, la passivité devant l’État islamique, l’inaction qui suit les scandales de cette administration. « Leurs leaders (de tous ces pays) sont intelligents, les nôtres stupides. Notre pays devient une vaste déchetterie, un pays du Tiers-monde, on nous méprise, nous sommes la risée du monde… »

C’est un homme d’action, un entrepreneur, un habile négociateur. Il s’en vante outrageusement, mais c’est exact et c’est exactement ce dont le pays a besoin. Il n’a pas hésité à se mettre à dos ses partenaires commerciaux dans sa condamnation énergique de l’immigration illégale, prouvant qu’il était prêt à risquer gros pour défendre l’Américain moyen.

C’est un gagnant qui a réussi presque tout ce qu’il a entrepris (un empire immobilier mondial, des livres devenus instantanément des best-sellers, une émission de télé-réalité qui tient l’audimat depuis 16 ans) et qui veut que l’Amérique « soit de nouveau une nation qui gagne ».

Ce populiste, méprisé comme le fut avant lui « le grand communicateur », Reagan, pourrait être « le grand négociateur » qui saurait réparer les dégâts d’O­bama et trouver des compromis satisfaisants avec les adversaires les plus coriaces.

Et, comme Nixon, il s’adresse à la « majorité silencieuse », dont il a su mesurer la frustration intense.

Il parle en patriote et son analyse des problèmes géopolitiques est beaucoup plus juste que celles des pontes de l’establishment. Son franc-parler balaie les ambiguïtés et ravit les foules. Et lui ne s’excuse jamais !

Les Américains attendent qu’il mette son énergie phénoménale, son culot et ses talents d’entrepreneur au service de la marque USA.

Parmi les pires accusations, on entend que Trump serait un pion au service d’Hillary, qu’il voudrait faire exploser le parti républicain et créer son propre parti, s’il gagnait le vote populaire mais se voyait refuser l’investiture du GOP.

En fait, Trump semble capable de réaliser une double prouesse : gagner l’électorat hispanique, aussi intéressé par l’économie et les emplois que par « un président qui parlerait l’espagnol » et confondre Hillary.

Bien sûr, il peut aussi s’auto-détruire comme le souhaitent ses détracteurs, ou lasser, mais personne ne peut douter de sa loyauté envers l’Amérique.

Enfin, cas unique, sa fortune personnelle de 10 milliards de dollars fait qu’il n’est dépendant d’aucun parti politique, d’aucune puissance étrangère, d’aucun intérêt particulier.

Au lieu de traiter Trump de « bouffon », les républicains seraient bien inspirés de revoir le phénomène Trump dans son contexte. Quand la maison brûle, peu importent le passé ou les moustaches du pompier !

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Comments (1)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    DONALD Trump ? …. c’ est une production Disney ?

    25 août 2015 à 16 h 19 min

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