Le point sur les primaires républicaines – Version public

Le point sur les primaires républicaines – Version public

Il aura fallu attendre le 4e débat du 10 novembre pour se faire une opinion précise des 8 candidats obtenant plus de 5 % dans les sondages, cela parce les modérateurs ont fait preuve d’un grand professionnalisme et même « d’élégance », selon Trump.

Les questions étaient pertinentes et directes, axées sur l’économie, l’immigration et la politique étrangère.

Les candidats y ont affirmé leur type de conservatisme. Conser­vatisme compassionnel pour Kasich, Bush et Rubio. Bien que bon débatteur, Kasich fut clairement le perdant de la soirée. Jeb Bush, qui n’a ni le genre de son père ni le charisme de son frère, n’a pas sauvé sa campagne, au point que ses donateurs pani­quent et que les instances du GOP lui chercheraient un remplaçant, envisageant absurdement de démarcher Romney !

Sans doute se rabattront-ils sur Rubio, aussi RINO (republican in name only, équivalent de la « fausse droite » en France) que les deux autres mais qui plaît par sa jeunesse et son ethnicité et qui, étrangement, passe pour un expert en politique étrangère ! Or, il ne fait que répéter la ligne néoconservatrice : quand l’Amérique cesse de protéger militairement le monde libre, c’est chacun pour soi. Les événements récents nous rappellent tragiquement à cette vérité. Mais, dans la conjoncture nouvelle, il faudrait en plus une vision. Il ne l’a pas.

Les autres candidats n’ont pas les faveurs du GOP, car ils s’affirment hors du système.

Carly Fiorina est indiscutablement brillante et très pointue sur tous les dossiers, mais elle garde un aspect sévère qui la dessert. En politique étrangère, elle s’est révélée la plus faucon du groupe : « Je ne parlerais pas à Poutine dans l’état de faiblesse où la présente administration nous a plongés ; je commencerais par reconstruire la 6e Flotte sous son nez (c’est celle de l’Atlantique, celle qui devrait appuyer l’OTAN en Méditerra­née, notamment contre l’immigration de masse), j’ordonnerais pour répondre à son agressivité des exercices militaires dans les états baltes – pas pour lui faire la guerre, pour qu’il comprenne que nous ne laisserons pas tomber nos alliés européens… »

À l’opposé de cela, Rand Paul, l’isolationniste qui n’est conservateur que sur les questions économiques, a vertement tancé les faucons : « Est-ce responsable fiscalement d’alourdir notre dette d’un trillion de dollars de plus en dépenses militaires ? Peut-on se dire conservateur si on se livre à de telles libéralités ? » Pas forcément de sages paroles en ces temps d’angoisse devant la montée du terrorisme islamique.

Les autres candidats sont résolument en révolte contre l’establishment que Cruz appelle « le Cartel de Washington » (les copains et coquins qui corrompent le capitalisme). Ils représentent le conservatisme populiste du pays profond, dans le prolongement du Tea Party qui continue d’engranger des victoires électorales et législatives.

Carson a justement souligné l’indignité des gros médias qui l’attaquent, lui, alors qu’ils n’ont jamais dénoncé le passé d’Obama en 2008 et continuent de protéger Hillary Clinton, bien qu’on ait la preuve qu’elle a menti au pays sur Benghazi, mais tout cela sans changer son style causerie au coin du feu qui ne convient pas dans un débat. Ce sont donc Cruz et Trump qui ont fait le plus impression.

Cruz, populiste intellectuel, représente à parts égales les 4 branches du conservatisme : comme les faucons, il veut une sécurité nationale forte, mais il a surtout parlé de la sécurité aux frontières et de conservatisme fiscal. Aussi libertarien et plus audacieux que Paul, il annonce un amaigrissement spectaculaire de l’État fédéral avec la suppression de 5 ministères « inutiles » : Impôts (à part la gestion des rentrées de l’impôt à taux unique…), Éducation, Énergie, Commerce, Logement et Déve­loppement urbain.
Il promet aussi le retour rapide à la salubrité budgétaire et à la constitutionnalité et a brillamment coupé court aux jérémiades des RINOs : « En quoi est-il compassionnel d’appauvrir les familles américaines en donnant la préférence aux illégaux ? », puis à celles de Paul : « C’est trop cher de défendre cette nation ? Imaginez ce que cela coûtera si on ne la défend pas ! »

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Comments (2)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    on se fout de la primaire républicaine [ américaine ] car quel que soit celui qui sera choisi il sera certainement aussi … ” con ” qu’ un Bush

    18 novembre 2015 à 14 h 41 min
  • DESOYER Répondre

    Le libéralisme national n’est pas toujours un exercice facile. Dans mon livre “Economie ou socialisme”, je donne des indications sr le profil des gens capables de mener ces politiques qui relèvent parfois de la haute voltige.

    17 novembre 2015 à 17 h 52 min

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