Le Proche-Orient à nouveau dans le brouillard…

Le Proche-Orient à nouveau dans le brouillard…

Le Proche-Orient entre dans une nouvelle ère de turbulences. La raison la plus visible en est, bien sûr, l’état de santé d’Ariel Sharon. En toute hypothèse, il est très improbable que ce dernier puisse mener la bataille législative du 28 mars prochain.
Or, on ne voit pas bien qui d‘autre que lui, que ce soit au Likoud ou au Parti travailliste, disposerait à la fois de l’énergie et de la légitimité nécessaires pour conduire les négociations avec les Palestiniens. En d’autres termes, la situation institutionnelle de l’État d’Israël – dont la constitution est à peu de choses près celle de notre IVe République – reste d’une inquiétante fragilité.
Dans le même temps, le vieil ennemi palestinien s’apprête, lui aussi, à se rendre aux urnes, le 25 janvier prochain.
Dans ce registre, une seule chose est certaine: le Hamas est favori. À tel point qu’en décembre, Israël menaçait d’interdire les élections à Jérusalem-Est si le Hamas présentait des candidats. Devant l’inefficacité de la mesure – probablement en partie responsable du succès du Hamas aux dernières municipales –, l’État hébreu est revenu sur sa position, mais il est clair que, face à la déliquescence de l’Autorité palestinienne, le mouvement islamiste dispose de chances très solides de l’emporter. D’autant plus que sa propagande, reprise par tous les médias, lui confère la «victoire» de l’évacuation de Gaza
Tout porte donc à croire que les relations israélo-palestiniennes vont sérieusement se détériorer dans les mois qui viennent. Or, aucun facteur d’apaisement n’est à prévoir, dans le même temps, grâce aux pays voisins.
La «révolution des Cèdres» au Liban n’a nullement permis la création d’un État libanais souverain et stable. Au contraire, le spectre de la guerre civile est plus présent que jamais.
La Syrie, à laquelle on prête de nombreux attentats au Liban, durant l’année écoulée (bien que l’on ne parvienne pas à voir quel serait son intérêt à la naissance d’un Liban chiite à ses frontières), est dans une situation de plus en plus fragile, qui pourrait inspirer à ses dirigeants des déclarations, voire des actes inconsidérés.
L’Irak ne sera certainement pas un facteur de stabilité dans la région avant des années.
Et l’Iran prend un poids de plus en plus important: il consolide ses alliances mondiales (avec la Chine et la Russie notamment); il a pris acte du fait que l’Union européenne ne s’opposait pas frontalement à son programme nucléaire; et surtout il a pris acte de l’impossibilité des États-Unis à intervenir efficacement sur son sol. Bref, les ayatollahs semblent la puissance montante de la région…

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Comments (2)

  • Florent Répondre

    Si Israel veut définitivement règler le problème de sa sécurité, ce ne sera pas en faisant voter ses pires ennemis et leur donner ainsi une légitimité et une force qu’ils ne pourraient avoir autrement. Vous mevoyez venir, il leur faut forcer le Hamas à abattre son jeu et liquider définitivement cette organistion islamo-fasciste non pas au karsher, mais au char d’assaut et à l’aviation. Et envoyer se faire foutre la vieille Europe bien pensante de Chichi Ier.

    21 janvier 2006 à 1 h 25 min
  • guillaume Répondre

    Je ne suis pas tout à fait d’accord avec cette vision des choses… Tout d’abord, malgré le retrait forcé de Sharon de la vie politique israëlienne, le parti Kadima qu’il a fondé semble en mesure de remporter les élections du fait de l’excellence du nouveau triumvirat à sa tête, composé de Peres, garantie de la recherche de la paix, de Olmert, homme politique très au courant des affaires, et de Mofaz, spécialiste des questions de sécurité…Israël ne connaitra donc pas à mon avis de crise politique importante. Ensuite, s’il est vrai que Abou Mazen n’a aucun contrôle sur les groupes terroristes palestiniens, il reste encore Mohammed Dalhan…de plus, même si le Hamas est une organisation terroriste qui souhaite officiellement la destruction d’Israël, certains dirigeants font déjà preuve de réalisme en évoquant de possibles négociations avec Israël…Le Hamas pourrait ainsi devenir une formation politique respectable, si bien sur elle revient sur sa doctrine guerrière actuelle…je concède que ce scénario semble optimiste mais il n’est pas à exclure… Enfin, concerant les pays alentour, la situation semble pencher vers le statu quo…en effet, la Syrie est neutralisée par une coopération efficace des Etats-unis et de l’Europe, et le régime alaouite au pouvoir semble à bout de souffle face à la majorité sunnite du pays; par ailleurs, la situation en Iran est grave mais peut être résolue:accord solide entre les Etats-Unis et l’UE3, renversement de positions de la Chine et de la Russie qui commencent à s’inquiéter de la naissance de ce pôle nucléaire régional. Si l’action militaire est exclue, les pressions internationales, et un effort de démocratisation orchestré depuis l’extérieur vers l’intérieur du pays sont des moyens, je l’espère efficaces, de mettre fin à ce regain fort de conservatisme en Iran…

    15 janvier 2006 à 23 h 56 min

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