Le réveil des nations et le déclin de l’Europe de Bruxelles

Le réveil des nations et le déclin de l’Europe de Bruxelles

Les nations se sont irritées, et votre colère est venue, ainsi que le moment de juger les morts, de donner la récompense à vos serviteurs, aux prophètes, et aux saints, et à ceux qui craignent votre nom, petits et grands, et de perdre ceux qui perdent la terre.

Apocalypse, 11, 18.

Le monde moderne et avec lui le monde postmoderne se sont construits sur les illusions de la mécanisation, de la science, du progrès, des idées toutes faites : simple troupeau taillable et corvéable à merci, l’humanité devient le champ d’exploitation du profit et des bureaucraties, à charge pour les peuples et les familles d’obtempérer et disparaître. Le remplacement des populations par les Anglais en Amérique, déjà souligné par Michelet, est déjà un des axes fondateurs de cette politique d’arraisonnement et de réification de la Création et des peuples. L’obsession migratoire et la gesticulation pétrolière, aberrantes pourtant d’un point de vue économique et écologique, complètent ce tableau de la désolation grimé en bonne statistique.

On constate pourtant que le bel édifice de destruction de la Création donne des signes de fatigue : les peuples en Europe votent populiste, l’Amérique, pays phrase de l’homogénéisation marchande du monde, est à bout de souffle et même au bord de la cessation de paiement, l’euro et la bureaucratie européenne, dont la mission a justement été la déconstruction de l’héritage chrétien de l’occident médiéval, n’iront pas au bout de leur mission. L’incompétence et l’arrogance se sont aussi heurtées aux propres limites de l’aberrante tentative et à une résistance spirituelle plus forte que prévu, que l’on retrouve évoquée dans l’Apocalypse, et explicitée par son meilleur commentateur, Dostoïevski.

Ce dernier fait dire à son personnage Chatoff les phrases suivantes (Les possédés, deuxième partie, chapitre premier) :

« De tout temps la science et la raison n’ont joué qu’un rôle secondaire dans la vie des peuples, et il en sera ainsi jusqu’à la fin des siècles. Les nations se forment et se meuvent en vertu d’une force dont l’origine est inconnue et inexplicable. »

L’internationale socialiste n’était pas venue à bout des nations, et l’on aurait voulu que le consumérisme et la bureaucratie mondialisée, armée du politiquement correct et des bombardements répétés en Serbie ou ailleurs, y parviennent ! L’euro avait aussi cette mission, d’anéantir les nations : il n’a réussi qu’à ruiner les plus faibles et l’idée même européenne.

Chatoff poursuit dans ces pages éblouissantes du génie russe :

« C’est chez un peuple l’affirmation constante infatigable de son existence et la négation de la mort. "L’esprit de vie", dit l’Écriture, les "courants d’eau vive" dont l’Apocalypse prophétise le dessèchement, le principe esthétique ou moral des philosophes, la "recherche de Dieu", pour employer le mot le plus simple. »

Dostoïevski souligne bien sûr le lien entre l’idée de nation et la recherche spirituelle, si évidente durant tout le moyen âge ; ce qui constitue le socle de l’exception nationale, de cette exception à laquelle tout le monde était accroché en France il n’y a pas si longtemps.

« Chez chaque peuple, à chaque période de son existence, le but du mouvement national est seulement la recherche de Dieu, d’un Dieu à lui, à qui il croie comme au seul véritable. Dieu est la personnalité synthétique de tout un peuple, considéré depuis ses origines jusqu’à sa fin. »

Lorsque l’Europe des poux de Bruxelles nie ses origines chrétiennes, elle dénonce du même coup les nations qui la composent. Ironie du sort : la Belgique, capitale Bruxelles, création anglaise et maçonnique, est du reste à l’agonie. La même logique antichrétienne qui caractérise ses fabricants concerne les nations. Il s’agit de créer un supermarché quantitatif réglé par la cybernétique ; et donc de nier les forces vives du monde et de l’Esprit.

J’en reviens pour conclure à l’Apocalypse. Saint Jean évoque les « nations irritées » dans son texte si connu : le mot utilisé pour « nations » est ethnè, qui a donné ethnie, mot que la novlangue européenne a cru bon de déshonorer récemment en imputant aux Serbes une épuration technique qu’ils n’avaient jamais commise (on n’est pas en Arabie saoudite ou au far-ouest tout de même…). Et quand il évoque ceux qui détruisent (diaphteirontas) la terre (tèn gèn, à l’accusatif en grec), je ne peux m’empêcher de penser phonétiquement à Schengen. Schengen grâce à qui vont rentrer deux millions de « réfugiés » de plus, puisqu’aucune administration étatique ne se sent maintenant tenue de veiller sur ses frontières. Mais gare aux nations irritées…

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Comments (8)

  • BORGAL Répondre

     

    "…. en imputant aux Serbes une épuration  t e c h n i q u e (sic ) qu’ils n’avaient jamais commise …."

    Vous êtes décidément bien désinvolte et bien léger, Mr. BONNAL, spécialement avec la réalité des faits historiques lorsque ceux-ci dérangent votre train-train idéologique habituel !  Etes-vous consciemment cynique ou bien d’une ignorance crasse ? Prenez la peine d’étudier de près la question avant de verser dans un négationisme d’un extrême mauvais goût !  Sans doute n’avez-vous jamais entendu parler des villes martyres de Vukovar, Gorazde, Srebrenica ou Sarajevo ? (entr’autres) Je vous signale que les populations civiles – Croates d’abord, Bosniaques ensuite – étaient visées EN TANT QUE TELLES par les massacreurs "Grand-Serbes", et que ce crime monstrueux, parfaitement ignoré à l’époque par les habituels zombies "européens" (et spécialement par la France-à-Tonton parce que trop compliqué) …. était  de fait  PREMEDITE depuis 1986 – c’àd. bien avant que la Croatie déclare son indépendance, et fournisse ainsi le prétexte rêvé aux Serbes pour attaquer avec l’Armée fédérale qu’ils avaient totalement noyautée ….  Vos "bombardements répétés en Serbie" sont donc un bien pauvre "arbre" –  que je trouve historiquement très malhonnête – en vue de cacher (fort mal) la "forêt" des crimes  r é p é t é s, comme vous diriez, de vos amis Tchetniks ….  Je rappelle pour ceux, décidément nombreux, qui l’ignorent, que cette idéologie nauséabonde avait réussi l’exploit de combiner en une sorte de créature monstrueuse nationalisme, racisme, et stalinisme : une sorte de NATIONAL-COMMUNISME en somme …  Bonjour les dégâts  !!!

    27 avril 2011 à 12 h 54 min
  • Anonyme Répondre

    RaLeBolHenri:

    "ilettrisme de leurs peuples".

    Expliquez nous comment l’un des peuples les plus cultivés, l’Allemagne, a pu sombrer dans le nazisme. Peuple Allemand qui avait engendré Nietzsche et son "Dieu est mort".

    Le fait est que l’Homme, quel que soit son intelligence, a besoin de croire, d’avoir foi en quelque chose. Si ce n’est pas la religion, c’est une idéologie ou un guide. C’est la nature humaine. En France ce sont les Droits de l’Homme. En Russie le culte de la personnalité, dans certains pays la religion. Chaque être humain, chaque peuple croit en quelque chose, quoi que ce soit.

    26 avril 2011 à 14 h 47 min
  • Anonyme Répondre

    "les peuples d’Europe votent populistes".

    entre 15 et 20%, 25% dans les meilleurs des cas, c’est  ça"les peuples"? Pour le moment, les peuples se satisfont bien de cette Europe là,ils ne comptent pas en changer. Respectez donc leur choix. Ils choisissent le suicide, laissez les donc se suicider.

    Votre amour pour la Russie est incompréhensible. pays en état de déliquescence, peuple inculte, alcoolique et dépressif, perdu sur un territoire gigantesque, projetant sa frustration sur ses voisins occidentaux qui ont eu longtemps à souffrir de sa domination. Sans ses ressources naturelles, la Russie serait morte. Afin de survivre, elle est obligée de se livrer au capitalisme énérgétique (ce que vous réprouvez lorsqu’il s’agit de la France)

    Et vous, Mr Bonnal, nous parlez de "génie russe". Bah voyons. 

    26 avril 2011 à 14 h 36 min
  • RaLeBolHenri Répondre

    RELIGION = GUERRES,MASACRE des PEUPLES au NOM D’UN DIEU,,,,C’est le fantasme de quelques petits malins, qui se servent de la faiblesse,de l’ignorance et de l’ilettrisme de leurs peuples pour les endoctriner et les exploiter . Mais quand on se l’ai fait mettre une fois ,,,,NON MERCI ,une couche ça suffit .Pour ma part j’ai déja donné,que chacun s’occuppe et adore son Dieu,et qu’ils viennent pas nous  envahir et nous imposer leurs cultures et leurs façons de voir !!!! Un Français( malheureusement ) qui a compris et qui ne veut plus subir leurs esclavagismes quel qu’ils soient . Sissoux

    26 avril 2011 à 12 h 28 min
  • Guillermo Répondre

    Si nous n’avions pas eu d’origine chrétienne nous aurions 1 millénaire d’avance.   Nous n’avons pas à nous enorgueillir de ces origines, pas plus que les Chinois ont a étre fier du maoisme ou les Russes du stalinisme.

    Si Mahomet n’avait pas existé les Arabes seraient peut etre en pointe.  De meme si le Christ et son socialisme dégénéré n’avait pas existé ….

    25 avril 2011 à 23 h 09 min
  • Anonyme Répondre

    *** Le culte de la Patrie chez saint Thomas d’Aquin *** Source, initiation à la théologie de saint Thomas, Sineux. Dans les vertus annexes à la vertu de justice, il y a la piété filiale envers les parents et envers la Patrie. Elles sont incluses dans le 4ème commandement: ,”honore ton père et ta mère, et tes aieux , ta Patrie”. La préférence nationale est donc incluse dans le culte de la Patrie, elle n’est que l’application à nos proches et à nos compatriotes du commandement de piété filiale. Il est donc dans le Décalogue au quatrième commandement de Dieu, d’honorer sa Patrie, la terre de nos parents. Pour plaire à Dieu et sauver son âme de la damnation éternelle il faut observer tous les commandements. Ceux qui trahissent leur Patrie peuvent se damner. Tel est le message biblique. Message éternel. Cordialement Troubadour

    25 avril 2011 à 17 h 36 min
  • Anonyme Répondre

    Le réveil des nations :

    Il y a selon moi 9 étapes religieuses.

    – Athéisme
    – Judaïsme
    – Judéo-christianisme
    – Islam
    – Satanisme
    – Dionyso-christianisme
    – Bouddho-confuciano-humanisme
    – Nietzschéisme
    – Positivisme

    Toujours à mon avis,

    La France en est actuellement à l’islam ; l’Allemagne au satanisme ; la Grande-Bretagne au judéo-christianisme ; l’Italie du Nord au satanisme ; l’Italie du Centre et du Sud au judéo-christianisme ; l’Espagne au satanisme ; l’Europe de l’Est au judéo-christianisme.

    Hors d’Europe, les Etats-Unis ( satanisme ), la Chine ( Bouddho-confuciano-humanisme ), l’Inde ( satanisme ).

    25 avril 2011 à 16 h 36 min
  • SMALL BARTHOLDI Répondre

    La trahison des élites en Europe n’aura pas été uniquement celle des technocrates athées de Bruxelles, mais aussi celle, bien plus surprenante et affligeante, du clergé catholique. Lisez les propos de Benoit XVI pas plus tard qu’hier sur le devoir d’accueil des braves couillons de ouailles européennes. Je rappelle aussi que le Jeudi Saint 2004, le cardinal Tettamanzi a lavé les pieds de 12 immigrés musulmans en la cathédrale de Milan. La liste serait fort longue. Pénétrez dans n’importe quelle église parisienne, vide au demeurant un lundi de Pâques, pour s’en faire une idée très précise. Le christianisme en nos contrées laisse pantois. Décidément, l’Europe semble s’acharner à sa propre perte. Gare au réveil des nations ? C’est possible, mais il faudra le sursaut de Jeanne d’Arc, trahie par toutes les élites de son temps. Ce sursaut, je ne le vois pas, même dans les bons sondages de Marine Le Pen. Répondre à un sondage, ou même glisser furtivement un bulletin de vote "incorrect", n’ a jamais été le signe d’un quelconque héroïsme. Ou alors il s’agirait d’un héroïsme pour maisons de retraite. Gare au réveil des grabataires, devrait-on dire. Vous risquez d’avoir avec Marine le même genre de très mauvaise surprise qu’avec le haut-clergé du Vatican. Jeanne d’Arc continuera d’être trahie et de périr sur son bûcher.

    25 avril 2011 à 14 h 20 min

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