Les échecs économiques d’Obama et Sarkozy

Les échecs économiques d’Obama et Sarkozy

Le 21 mars 2010, lors d’élections régionales faites à mi-mandat, les Français ont voté contre Nicolas Sarkozy. Seules deux régions sont restées à la majorité actuelle.

Le 2 novembre 2010, lors d’élections législatives à mi-mandat, les Américains ont voté contre Barack Obama et, maintenant, les Républicains sont largement majoritaires à la Cham­bre des représentants.

De plus, de nombreux électeurs démocrates ont voté pour les candidats soutenus par le mouvement Tea party aux USA, comme de nombreux électeurs communistes votent pour Marine Le Pen en France. Le glissement à « droite » est évident des 2 côtés.

La France et les USA ont encore en commun deux réalités économiques.

Le chômage touche dans les 2 pays 10 % de la population.

Le déficit de la balance commerciale depuis la crise du mois d’août 2008 s’y dégrade chaque mois un peu plus. Les deux pays ne savent pas gérer la mondialisation des échanges économiques.

L’industrie automobile illustre bien cette réalité. Aux USA, Detroit, capitale de Général Motors, est une ville sinistrée comptant 40 % de chômeurs. En France, Renault fait construire les pièces de ses voitures en Roumanie et Peugeot en République tchèque. On ne fait plus que les assemblages à Boulogne ou à Sochaux et le chômage y augmente.

Ces 2 gouvernements n’ont pas su trouver le remède efficace contre le chômage. Il est normal qu’à mi-mandat les électeurs sanctionnent leurs gouvernements incapables de trouver un bon remède.

Notons une différence très importante entre les comportements américains et français, différence que m’a fait remarquer mon ami Jean-Pierre Chevallier. Tandis que les Américains font confiance aux nouveaux élus pour résoudre leurs problèmes et ne perturbent pas la vie quotidienne du pays, les Français, au contraire, n’hésitent pas à enfermer leurs patrons, à faire des grèves générales, à manifester dans les rues ou à perturber la vie du pays par des grèves ciblées. En France, des troubles sociaux (le fameux « vote de la rue ») peuvent contraindre un gouvernement élu démocratiquement pour 5 ans à modifier totalement son comportement.

Barack Obama et Nicolas Sarkozy ont donc tous les 2 déçu leurs électeurs à mi-mandat, à cause du chômage essentiellement.

Une première tentation s’offre alors aux responsables politiques. Fermer les frontières aux produits étrangers. Avant la mondialisation, les produits étrangers n’envahissaient pas le pays. En fermant les frontières par des barrières douanières, ils cesseront de concurrencer les entreprises nationales. C’est l’erreur catastrophique qu’ont commise les responsables politiques américains en 1929. Les produits moins coûteux venant de l’étranger sont devenus aussi chers que les produits nationaux. Le pouvoir d’achat a donc baissé dans le pays qui importait les produits étrangers.

Les consommateurs consomment moins. La pauvreté et le chômage augmentent. Si nous appliquions actuellement un tel remède en France, nous payerions nos chemises ou nos fruits deux fois plus cher et nous mettrions en plus au chômage les producteurs de chemises chinois ou les paysans portugais.

Une deuxième tentation vient aussi à l’idée des gouvernements : aider les entreprises nationales mises en concurrence. En leur achetant par exemple des avions à un prix très élevé pour équiper l’armée française. Ou en donnant de l’argent aux cultivateurs français.

En fait, la mondialisation et les progrès techniques augmentent de façon très rapide nos niveaux de vie, mais nous obligent parfois à changer plusieurs fois de métier. Un gouvernement doit laisser les entreprises soumises à la concurrence évoluer, disparaître ou augmenter. Mais il doit aider provisoirement tous ceux dont la vie est perturbée par ces changements.

Partager cette publication

Comments (9)

  • Jaures Répondre

    Barny: Grande Bretagne: dette publique=84% du PIB. – Déficit public 11,2% du PIB.

    Apparemment, le culot ne suffit pas pour échapper à la crise?

    15 novembre 2010 à 9 h 50 min
  • Barny Répondre

    “ensuite, L’Italie, la France et l’Allemagne ont tous été impactés.” Jaurès, cette affirmation est fausse. Ce sont la Grèce, puis l’Espagne, Portugal, Italie qui ont été touchées. La France à pu modérer les effets de la crise en explosant le déficit et la dette. L’allemagne et le Royaume Uni ne sont pas touchés dans la même proportion pour une seule et bonne raison: dans ces deux pays non seulement le gouvernement a des connaissances économiques et le culot d’appliquer ce qu’il faut pour remonter. Et plus particulièrement pour l’Allemagne qui ne cesse d’écraser les cigales européennes par son dynamisme. La france est fondamentalement à la ramasse tout comme les cigales du sud car aucune réforme sérieuse n’a été entreprise. La gestion de la réforme des retraites est une blague, la gestion du déficit une insulte et si l’on ajoute la santé, l’éducation, la justice on fini par se dire que ce sont les pieds nickelés qui sont au pouvoir. Et pour finir, ce n’est que parce que Sarkozy a voulu être empereur, premier ministre et chef de tout qu’il se retrouve avec tant de personnes à dos: a force de tout louper et d’utiliser écrans de fumée sur écrans de fumée ca fini par se voir…

    14 novembre 2010 à 19 h 52 min
  • Jaures Répondre

    Cher François, j’attends que vous trouviez une seule ligne signée de moi-même où j’expliquerai qu’il faut prendre Cuba ou la Corée du Nord pour modèle.
    Que diriez-vous si j’affirmai que vos mentors sont Salazar ou Videla ?

    Si vous reprenez mes posts, vous y relèverez au moins une constante, c’est que l’économie n’étant pas une science exacte, il ne peut exister de modèles mais uniquement des expériences dont il faut tenir compte pour analyser une situation donnée.

    L’économie dépendant du contexte et celui-ci étant par nature changeant, les systèmes économiques ne sont que des fictions qui servent aux économistes à illustrer leurs théories.
    Une décision économique pourra être efficiente dans un certain contexte, catastrophique dans un autre, et ce qui a fonctionné à une époque donnée pourra s’avérer inopérant quelques années plus tard.

    Il n’y a pas plus de certitudes en économie qu’en météo: il y a juste une série d’hypothèses dont certaines se vérifieront et d’autres non.
    En la matière, seule l’humilité doit conduire notre réflexion.

    14 novembre 2010 à 10 h 29 min
  • françois Répondre

     Pendant 70 ans, de grands penseurs nous ont expliqué en long en large et en travers qu’il fallait prendre exemple sur l’URSS, Cuba , la Corée du nord et j’en passe. Tous ces paradis étaient un modèle qu’il nous fallait imiter.
     Et aujourd’hui, ces "experts" ( ou plutôt leurs adeptes) continuent à nous donner des leçons d’économie et de gestion…

     Sidérant!

    13 novembre 2010 à 20 h 06 min
  • Jaures Répondre

    "Il nous faut copier les bons élèves. Il nous faut copier l’Irlande." écrivait Tremeau le 11/12/2007.

    Trois ans plus tard, l’Irlande est en cessation de paiement. Au bord de la faillite, elle se tourne à nouveau vers l’Europe qui l’a subventionnée pendant 30 ans sans qu’on lui dise merci.
    Avec un endettement record, un chômage qui flirte avec les 15%, un déficit de 12% du PIB et une population qui fuit le pays par dizaines de milliers, on voit que nous avons échappé au pire.

    Que ferait un chirurgien qui aurait tué son malade par des remèdes inappropriés qu’il aurait largement conseillés aux autres malades ? Il démissionnerait sans doute avant de rentrer dans les ordres pour expier.

    Tremeau, non. Il continue de jouer l’expert.

    Sidérant !

    13 novembre 2010 à 9 h 30 min
  • françois Répondre

      Je ne crois pas que ce soient auprès des français que Sarkozy ne trouve plus grâce, mais plutôt auprès des journalistes ( si tant est qu’il n’ait jamais trouvé grâce à leurs yeux). Et comme on n’entend qu’eux, puisque par définition ils monopolisent les médias…
      Pourtant les évènements ont archi montré que le peuple avait une appréciation à l’opposée de celle des élites, des journalistes et des "intellectuels". Mais cela ne les empêche pas de poursuivre dans leurs erreurs d’appréciations et dans leurs " bons conseils".
      La seule échéance qui vaille, c’est l’élection. On en reparlera en 2012. Si Sarkozy prend un cap à droite ( et non ce gloubi boulga de centre gauche qui fait notre quotidien depuis décembre 2007), nul doute que la gauche pourra se qualifier d’une nouvelle victoire comme celle de Ségolène en 2007…
      Allez, des défaites comme celles là, on en redemande!

    11 novembre 2010 à 14 h 44 min
  • Florin Répondre

    @Jaurès, toutes les candidates potentielles au PS sont brunes, mais j’ai comme l’impression que de plus en plus de personnes autour de nous s’emballent pour une blonde … Depuis de Gaulle, on n’arrive plus à trouver une paire de c… pour diriger ce pays, alors il nous faut une Margaret Thatcher qui parle notre langue.

    11 novembre 2010 à 9 h 22 min
  • pi31416 Répondre

    « Les consommateurs consomment moins. La pauvreté et le chômage augmentent. »

    La question à mille francs, c’est la pauvreté et le chômage augmentent OÙ? La réponse est dans la phrase qui suit:
     
    « Si nous appliquions actuellement un tel remède [des barrières douanières] en France, nous payerions nos chemises ou nos fruits deux fois plus cher et nous mettrions en plus au chômage les producteurs de chemises CHINOIS ou les paysans PORTUGAIS.»

    La pauvreté et le chômage augmentent OÙ? En Chine et au Portugal. La belle affaire.

    Et aussi : oui, mais:

    Les producteurs de chemises français remplaceraient les chinois et les paysans français les portugais. Diminution du chômage, augmentation des revenus.

    La demande déclinant pour les chemises chinoises et pour les produits agricoles portugais leur prix baisseraient. Augmentation du pouvoir d’achat des acheteurs de chemises chinois et des  consommateurs portugais de produits agricoles.

    11 novembre 2010 à 8 h 24 min
  • Jaures Répondre

    J’aimerai informer M Tremeau que les Régions ont été conservées par le Parti Socialiste et non conquises par Marine Le Pen. Je ne vois donc pas où la France a connu un "glissement à droite" lors de ces élections.

    Ensuite, les échecs économiques ont été les mêmes pour tous les pays: la Grande Bretagne, la Grèce et l’Irlande d’abord, le Portugal et l’Espagne ensuite, L’Italie, la France et l’Allemagne ont tous été impactés.
    Tous les gouvernements, qu’ils soient de gauche ou de droite subissent la même crise de confiance.

    Pour Sarkozy, le rejet va bien au-delà du chômage: c’est sa capacité même d’homme d’état qui est mise en cause. De fait, plus une seule action de l’Elyséee ne trouve grâce auprès des Français.

    10 novembre 2010 à 16 h 11 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *