Les harkis et les relations France-Algérie

Les harkis et les relations France-Algérie

En cette période anniversaire des soi-disant accords d’Évian, il est nécessaire de rappeler aux Français le lamentable abandon des harkis qui se battirent, pendant la guerre d’Algérie, aux côtés de l’armée française.

En effet, ces soi-disant – car ils n’ont jamais été respectés – «accords d’Évian» n’ont jamais été signés par les représentants du FLN, à savoir: Krim Belkacem, Lakhdar Ben Tobbal, Saad Dahlab et M’hamed Yazid.

Du côté des Français, les pour­parlers sont menés par Louis Joxe, Robert Buron et Jean de Broglie.

À la suite de quoi, les harkis ont été abandonnés à plusieurs reprises. Une première fois par De Gaulle qui déclarait le 3 avril 1962: «Il faut se débarrasser sans délai de ce magma d’auxiliaires qui n’a jamais servi à rien.»

Le 12 mai, Louis Joxe intervenait à son tour: «Les supplétifs débarqués en métropole en dehors du plan général de rapatriement seront en principe renvoyés en Algérie. Rechercher les promoteurs et les complices de ces entreprises et prendre les sanctions appropriées.»

Le ministre des Armées, Pierre Messmer, confirme le même jour dans un télégramme référencé: 1314/MA/CAB adressé au commandement supérieur à Réghaïa, en Algérie: «Il me revient que plusieurs groupes d’anciens harkis seraient récemment arrivés en métropole.

Renseignements recoupés tendent à prouver que ces arrivées inopinées sont dues à initiatives individuelles certains officiers SAS.

De telles initiatives représentent infractions caractérisées aux instructions que je vous ai adressées.

Je vous prie d’effectuer sans délais enquêtes en vue déterminer départ d’Algérie de ces groupes incontrôlés et sanctionner officiers qui pourraient en être à l’origine.

En veillant application stricte instructions qui ont fait l’objet de votre note de service N°1013/CSFA/EMI/MOR du 11 avril, informer vos subordonnés que, à compter du 20 mai seront refoulés sur Algérie tous anciens supplétifs qui arriveraient en métropole sans autorisation de ma part, accordée après consultation départements ministériels intéressés.»

Qui peut aujourd’hui supposer que Louis Joxe ou que Pierre Messmer aient pu prendre, de leur propre chef, les décisions de sanctionner les officiers qui ont courageusement désobéi aux ordres donnés, à coup sûr, par De Gaulle?

À la suite de ces ordres, les harkis restés sur les quais des ports algériens ont été livrés désarmés aux assassins du FLN qui les ont sauvagement exécutés, après leur avoir fait subir des tortures inimaginables.

Mais, qu’est-il advenu aux familles de harkis qui, grâce à la courageuse désobéissance de trop rares officiers, se sont retrouvées sur les côtes françaises de la Méditerranée?

Ces familles ont été parquées dans des camps, dans lesquels les hommes ont été employés à l’entretien de nos forêts.

En 1962, Bakhta Etthari, femme de harki, échappe à la mort en embarquant pour la Provence.

Mais c’est un bidonville qui l’attend. Si elle clame son amour pour la France, la plaie reste ouverte.

Sa fille, prénommée Jeanne, par «francisation» obligatoire, présidente de l’association MUDRA (Mémoire, Unité, Dignité des Rapatriés d’Algérie) a écrit: «Enfant, j’ai adoré mon père.

Adolescente, je l’ai détesté. Parce qu’il était harki, parce qu’il a soutenu l’armée française pendant la guerre d’Algérie, j’ai longtemps cru que mon père était un traître. Il n’a jamais nié.

Il ne m’a jamais rien dit. Devant son silence, j’ai décidé de partir sur les traces d’un fellah et d’une bergère, mes parents, dont la vie a basculé en 1962.

Quarante ans après, j’ai refait leur parcours dans les camps où la France les a parqués: leur passé et mon présent se sont tissés, noués, intimement mêlés. Ces pages sont leur histoire et ma quête.

Dans ce voyage au bout de la honte, j’ai découvert une horrible machinerie d’exclusion sociale et de désintégration humaine. Et puis, j’ai traversé la Méditerranée. En Algérie, j’ai poursuivi ma quête, dans une région en guerre contre l’islamisme, j’ai retrouvé des membres de ma famille et le village de mes parents qu’ils n’ont jamais revu.

Là-bas, j’ai compris qui étaient vraiment les harkis, leur rôle dans la guerre d’Algérie, leurs tiraillements, leurs secrets aussi. J’ai enfin percé le silence qui pèse sur cette histoire.

J’ai su, alors, pourquoi j’avais écrit ce livre: c’est pour parler à mon père.»

Tant que les harkis et leurs descendants ne pourront pas se rendre librement sur leur terre natale, le dialogue France-Algérie sera, sinon impossible, du moins très difficile.

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Comments (8)

  • ELEVENTH Répondre

    …”une raclée”…
    Et si c’était vous qui vous retrouviez avec les os brisés, vous en profiteriez pour tenter de vous faire allouer des dommages et intérêts.
    D’ailleurs votre réponse révèle ce que vous êtes, : une grosse bouse nauséabonde. Attendez que les insectes vous digèrent.
    Et ne manquez pas d’aller faire votre rapport à kommandantur macroniste qui vous entretien, rat d’égouts.

    30 mars 2021 à 16 h 07 min
  • HOMERE Répondre

    Très émouvant…nous sommes complices des atrocités commises par le FLN sur les Harkis…c’est notre honte de les avoir abandonnés en rase campagne livrés aux couteaux des assassins du FLN…..leurs fils sont chez nous…tranquiles

    27 mars 2021 à 11 h 57 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    honneur au général Meyer défenseur des harkis !

    25 mars 2021 à 12 h 02 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    attention, attention ” Les 4 Vérités ” , les harkis sont des Musulmans , des Sarrazins, des Maures, des Numides bref des … Infidèles !

    24 mars 2021 à 9 h 39 min
    • ELEVENTH Répondre

      Le C.D.S. ° relance sans cesse sa provoc. Sans doute pour tenter de gommer son absurde rappel d’une vague descendance d’un “chef sarrazin” cette engeance de pillards et de violeurs. Confondre les Harkis avec ces déchets est en soit même une insulte. Mais les “provos” imbéciles sont ainsi.

      ° Connard De Service ! Lequel à lâché provisoirement la langue de Goethe (achtung, achtung..) en s’imaginant mieux enfoncer le clou.
      Pauvre type.

      P.S. Reconnaissance à Charles Martel qui a viré les “sarrazins” si chers au coeur du T.D.Q.

      27 mars 2021 à 18 h 21 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        vulgaire, ignare, franchouillard et connard

        28 mars 2021 à 12 h 30 min
        • ELEVENTH Répondre

          Il eut été étonnant que Q.Q., le C.D.S. des 4 V? nous sorte autre chose que ses habituels ramassis d’insanités.
          “Franchouillard” ? je le revendique et tant mieux si cela vous déplait. Vous seriez, vous, plutôt du genre “maghribouillard” – peut être un cousin d’un porteur de valises – .
          A tout prendre, je préfère ma version.
          Ne vous en déplaise, momo…ahmed.

          28 mars 2021 à 14 h 45 min
          • quinctius cincinnatus

            suis toujours à votre disposition pour vous foutre une râclée mémorable espèce de matamore parisien ; d’ un naturel conciliant je suis ” barbare ” avec les cons

            29 mars 2021 à 16 h 34 min

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