Les lenteurs du Brexit

Les lenteurs du Brexit

Alors que les Américains ont vu Trump se mettre au travail dès le jour de son investiture (en fait, au lendemain de son élection) et appliquer son programme avec détermination, malgré les mille et une entraves placées sur son chemin, nos amis anglais, dix mois après le Brexit, ne voient toujours rien venir.

Cela tient en partie au fait que l’architecte de la victoire, Nigel Farage, n’est pas en charge de la transition, puisqu’il n’a aucune place dans le gouvernement de Theresa May.

Par ailleurs, May doit faire face à des obstacles qui sont de même nature, et ont le même but, que ceux rencontrés par Trump.

Quels sont ces obstacles ?

Il y eut d’abord une série de procès lancés par des juges militants et que May a perdus, ce qui l’a obligée à demander au Parlement de se prononcer sur un projet de loi permettant au Royaume-Uni d’activer enfin l’article 50 du Traité de Lisbonne, c’est-à-dire la « procédure de divorce ».

Les Communes ayant voté favorablement par 498 voix contre 116, on voit mal comment la Chambre des Lords, bien que largement à gauche et pro-EU, pourrait voter contre le vote populaire au tour final le 7 mars, elle qui n’est pas élue, sans mettre en danger sa propre survie déjà bien fragile.

Et puis, il y a les élites anti-démocratiques qui ne décolèrent pas, « la classe de parasites » (selon le député européen Daniel Hannan) installée à Bruxelles ou à Londres, ces ennemis du populisme qui estiment que le peuple n’a rien compris et doit impérativement revoter.

Au premier rang d’entre eux, Tony Blair refait surface.

Avec les 8 à 9 millions de livres sterling amassés depuis 2011 dans son activité de consultant en relations publiques pour des multinationales, et aussi pour des gouvernements douteux, il a lancé fin 2016 son think-tank, l’Institut Tony Blair (« qui n’est pas un think-tank », insiste-t-il, mais dont il avoue la haute « mission » : renverser le vote du 23 juin 2016).

Et d’assener aux Anglais, le 17 février, un discours théâtral et crispé dans lequel, lui, l’archétype de l’idéologue dogmatique, dramatise le Brexit et le vote américain – « des tremblements de terre dont les prolongements menacent notre travail et l’avenir de la mondialisation ».

Il faut donc « combattre les idéologues du Brexit car la situation est surréelle » (sic !).
Autrement dit, Blair perd la tête.

Sa condescendance n’a d’égale que la morgue de Michel Barnier, le Français qui veut laisser sa marque dans l’histoire en exigeant la somme exorbitante de 60 milliards d’euros des Anglais, condition sine qua non pour seulement commencer les pourparlers. Leur rendre le Brexit le plus « dur » possible…
Barnier croit-il une minute que les Anglais vont lui céder ? Lui aussi perd la tête.

Malgré tout, les choses avancent, même si c’est au pas de l’escargot.

Comme l’analyse Ted Bromund de la Fondation Heritage, « cela devient un emploi à plein temps de suivre les bonnes nouvelles qui concernent le Brexit » : la City a été la première à comprendre que le désastre annoncé était, au contraire, une aubaine. Les grosses compagnies, qui disaient hier vouloir déserter, restent et même s’impliquent davantage, tout comme les investisseurs. Les dirigeants européens prennent les peuples pour des foules du Moyen Âge, mais les grandes frayeurs qu’ils ont voulu communiquer ont fait chou blanc et le ciel n’est tombé que sur leurs propres têtes.

Theresa May a eu le bon sens de respecter la volonté populaire et de se montrer de plus en plus enthousiaste, car ses compatriotes, qui étaient 52 % à voter pour la liberté, sont aujourd’hui 68 % à attendre impatiemment que le pays recouvre sa souveraineté avec le privilège ancestral de se gouverner lui-même et de signer des accords, politiques, commerciaux et culturels avec qui bon lui semble.

Les élections partielles du 23 février, 10 mois jour pour jour après le référendum, viennent de lui apporter deux récompenses : à Stoke-on-Trent, l’UKIP est battu (ce qui n’empêche pas Nigel Farage d’agir dans les faits comme ambassadeur à Washington, poste que May lui refuse). Et à Copeland, bastion imprenable du Labour depuis 1935, le socialiste est battu.

C’est Theresa May qui tire les marrons du feu et voit sa position renforcée face aux euro-fanatiques.

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Comments (1)

  • balaninu Répondre

    C’est quand même un monde ! ces nullards demandent au peuple de décider, et quand le peuple exprime une opinion contraire à leurs vues, ils s’empressent de vouloir refaire voter…. on est passé par là avec maastrich ! et quand on insiste, ils prennent des chemins détournés pour arriver à leurs fins (sarko) ! effectivement, ils nous prennent pour des imbéciles… Madame LePEN accrochez-vous ! j’espère de tout coeur que vous êtes blindée ! prenez exemple sur Madame May et Monsieur Trump ! ils s’accrochent et continuent de faire LEUR DEVOIR.
    Quant à nous, espérons que nous sortirons de cette europe et de cet euro car tous les “pronostics” de ces nullards ne sont que des épouvantails pour faire peur à une certaine couche de population hélas toujours prête à mettre le bazar en France, à couler leur société (SNCM entre autres) et à suivre comme des moutons bêlants le dernier qui a du bagou ‘macron) pour garder leurs petits avantages.

    28 février 2017 à 16 h 30 min

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