Les traces que laissera Hugo Chavez

Les traces que laissera Hugo Chavez

La mort d’un homme n’est jamais l’occasion de se réjouir, car il s’agit toujours d’une tragédie. Même lorsque l’homme en question était immonde. Sté­phane Hessel n’était pas un homme très honorable, je l’ai dit. Je n’ai pas pour autant craché sur son cadavre.

Je n’ai aucune envie de cracher sur le cadavre d’Hugo Chavez non plus, quand bien même c’était un homme encore moins honorable que Stéphane Hessel.

Il est cependant impératif de dire ce qui doit l’être.

Que des dirigeants politiques européens aient cru bon de devoir rendre hommage à Hugo Chavez a révélé ce qu’ils étaient.

Que des journalistes aient édulcoré le bilan des années Chavez, voire aient chanté les louanges de ce bilan, a montré qu’ils avaient quitté le rôle d’informateurs pour endosser le rôle de désinformateurs – ce qui, pour un certain nombre d’entre eux, n’a été qu’une confirmation de ce qu’on savait déjà.

Comme l’a écrit l’un de mes amis : « Montre-moi qui te pleure, je saurai qui tu es. »

Hugo Chavez a été pleuré en priorité par les pires tyrans du monde contemporain, de Kim Jong Un à Bachar Al Assad, et de Mahmoud Ahmadinejad aux dirigeants du Parti communiste chinois.

Il a été pleuré, bien sûr, par les frères Castro, et par les dirigeants latino-américains qui sont arrivés au pouvoir avec son appui, Rafael Correa, de l’Équateur, Evo Morales, de la Bolivie, Daniel Ortega du Nicaragua.

Il a, a-t-on dit en France, été pleuré aussi par son peuple. Il serait plus exact de dire qu’il a été pleuré par un fragment de son peuple. Ceux qui se sont considérablement enrichis en devenant ses serviteurs et ses bras armés.

Il a aussi été pleuré par les plus pauvres, dont il a entretenu le ressentiment et à qui il a distribué quelques bouchées de pain, tandis qu’il remplissait ses propres comptes en banque et laissait s’installer sur le territoire qu’il gouvernait des bases utilisées par des groupes terroristes qui ont pu disposer ainsi de bases arrières à proximité des Etats-Unis.

Il n’a pas été pleuré par ceux qu’il a persécutés, poussés à l’exil, expropriés.

Malgré les revenus du pétrole, il laisse un pays exsangue, rongé par la corruption, strié de violence meurtrière, quadrillé par des unités de surveillance de type totalitaire.

Il est mort, mais tout cela laissera des traces et, si le Venezuela doit se relever, il faudra du temps, beaucoup de temps.

On me dira, certes, que Hugo Chavez prolongeait une sinistre tradition latino-américaine, celle du caudillo, dictateur machiste anti-yankee, imprégné de socialisme, de pincées de fascisme, d’antisémitisme, régnant par un mélange de terreur arbitraire et d’achat des masses par des diatribes démagogiques et quel­ques miettes jetées autour de soi au nom de la « justice sociale ».

C’est exact. Hugo Chavez prolongeait cette tradition. Mais il a fait davantage que la prolonger : il l’a revivifiée. Le continent latino-américain, à la fin des années 1980, a semblé sortir de l’ornière et prendre enfin le chemin du développement, de la modernité démocratique et capitaliste. Et puis, il y a eu le retour vers les errances du passé, et Hugo Chavez, plus que tout autre, a incarné ce retour et un renouveau du caudillisme.

L’une des notions essentielles de la pensée économique con­temporaine est la notion de capital culturel. Comme l’a écrit un spécialiste américain de la question, Lawrence Harrison, « le sous-développement est un état d’esprit ». La culture politique latino-américaine est porteuse de cet état d’esprit et a une lourde responsabilité dans les dysfonctionnements de l’économie latino-américaine.

Hugo Chavez a été le fruit de cette culture politique et, après qu’elle a semblé refluer, il lui a donné une nouvelle vie, redonnant ainsi une nouvelle vie aussi à cet état d’esprit qu’est le sous-développement latino-américain.

Que les maîtres du sous-développement ailleurs sur la planète, les adeptes d’un mal-développement sur un mode tyrannique, et ceux qui en Europe apprécient les tyrans, pleurent Hugo Chavez est logique.

Que les victimes du sous-développement et de la tyrannie lui rendent hommage aussi est tout aussi logique, hélas. Pour que l’état d’esprit qu’est le sous-développement existe, il faut qu’il imprègne les sociétés concernées, et c’est le cas.

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Comments (42)

  • pi31416 Répondre

    C’est vrai que le redressement économique du Vénézuéla sous Chávez tient du miracle. Prenez le pétrole par exemple.

    Le raffinage du brut en essence coûte de 30 à 60 cents le gallon

    Source: http://business.whatitcosts.com/refine-oil.htm où à la question “What It Costs To Refine Oil Into Gasoline” il vous est répondu “BALLPARK ESTIMATE $0.30 to $0.60 a gallon” c’est-à-dire “à vue de nez, de 30 à 60 cents le gallon”. 1 gallon valant 3,78 litres le raffinage SEUL coûte de 8 à 16 cents le litre. Ce coût exclut les frais d’extraction.

    Or ces jours-ci le pétrole BRUT coûte $95 le baril de 159 litres, soit donc 60 cents le litre.

    Demandez maintenant “countries with lowest petrol prices” Le premier à vous répondre est un site chinois http://www.china.org.cn/top10/2011-09/13/content_23405807.htm

    Le gagnant c’est le Vénézuela, avec 3 cents le litre. Vendre trois cents ce qui vous en coûte entre 70 et 80 à produire, c’est le fin du fin. On perd beaucoup sur chaque litre, certes, mais comme, à ce prix-là, on en vend énormément, on se rattrape sur la quantité, c’est évident. Le voilà, le miracle.

    Et à qui profite ce miracle? Au peuple vénézuélien qui avait été laissé dans la pauvreté la plus indécente, à qui serait-ce d’autre, sous la houlette du Bon Pasteur Rojo Rojito, hein? À qui?

    D’où nous concluons que le peuple vénézuélien, qui antan croupissait dans la pauvreté la plus indécente, peut se permettre aujourd’hui des paquebots qui sirotent trente litres aux cent. ¡Milagro!

    29 mars 2013 à 7 h 21 min
    • Dr H. Répondre

      “Vendre trois cents ce qui vous en coûte entre 70 et 80 à produire, c’est le fin du fin. ” Plus exactement, c’est la conception socialiste de l’économie.

      29 mars 2013 à 9 h 13 min
  • Jaures Répondre

    ” Pour les Vénézuéliens sensés cela fera toujours un connard de moins.” écrit Hans.
    Cher ami, c’est ainsi que vous démontrez que Chavez était un tyran ?
    Pour conclure également, je constate que, de Millière à Hans, on qualifie Chavez de “tyran” ou de “caudillo” sans la moindre preuve ou le premier exemple. Qu’on nous cite les prisonniers politiques, les partis interdits. Qu’on nous dise quelles élections furent annulées ou jugées irrégulières. Qu’on nous montre que tous les médias sont aux mains du pouvoir. Bref, qu’au delà des divergences politiques, qu’on démontre par des faits que Chavez fut un dictateur.
    Pour les vrais tyrans, cela n’est pas difficile. L’absence de faits et de noms dans l’article de Millière comme dans la plupart des commentaires illustre la vacuité de ce discours.

    25 mars 2013 à 9 h 40 min
    • Olivier Répondre

      Merci…

      5 février 2018 à 7 h 54 min
  • Jaures Répondre

    Hans, la loi de Godwin peut être aisément étendue puisqu’il ne vous a pas fallu 3 posts pour passer de Chavez à Pinochet, Pol Pot, … Je dénie totalement le terme de tyran pour Chavez qui, encore une fois, a été élu puis réélu au cours d’élections considérées comme régulières par les observateurs étrangers.
    Ce ne fut le cas ni de Pinochet, Staline, Pol Pot, Videla et autres, eux réels tyrans.
    DrH, ce que vous dîtes est totalement arbitraire. Où est la liste des milliers, centaines ou même dizaines de victimes d’Allende ou de mercenaires cubains ? Sur quels témoignages vous basez-vous ? Pinochet a fait l’objet de procédures judiciaires et n’a échappé à la condamnation que grâce à une “immunité”. De plus, si Pinochet était en désaccord avec la politique d’Allende, il lui suffisait d’attendre les élections libres. Allende en avait toujours respecté les échéances. Ou bien vous estimez qu’un désaccord de politique économique justifie un coup d’état sanglant. Je vous en laisse la responsabilité.
    Enfin, justifier plus de 3 000 assassinats en arguant que d’autres ont fait pire est un peu léger. Les tyrans tuent tant que ça leur est utile. Si Pinochet avait dû en tuer ou en exiler deux fois plus, ce n’est pas sa conscience qui l’en aurait empêché.
    Quand je dis qu’un tyran peut temporairement afficher de bons résultats économiques, cela vaut pour Pinochet. La croissance a été forte les 7 premières années de la dictature mais dés 1983 la récession s’est installée (- 14%) et l’inflation s’est envolée. De 4,8% de chômage en 1973, le taux est passé à 17,5% en 1978 et 31% en 1983.
    En fait, sous l’égide des “chicago boys”, le Chili a vu les inégalités s’accroitre et la richesse nationale confisquée par quelques familles. Quant au système retraite, il rend des pensions tellement infimes qu’il a dû être réformé plusieurs fois pour ne pas créer de famine. pas fou, Pinochet a conservé l’ancien système pour les militaires…

    24 mars 2013 à 10 h 56 min
    • HansImSchnoggeLoch Répondre

      Jaures puisque vous n’avez pas répondu je vais le faire à votre place.
      C’est bien vous qui avez sorti Hitler en premier et personne d’autres sur ce site ne l’a fait. Encore bravo pour cette performance.
      Votre argumentation en faveur du tyran Chavez est bien faible comme d’ailleurs celle de toutes vos interventions sur ce site.
      Vos élucubrations sur le régime des retraites au Chili est complètement à côté de la plaque.
      Et la richesse nationale revient par principe à celles et ceux qui oeuvrent pour elles.
      Cela compte aussi pour la France, encore qu’en France grâce à l’oeuvre géniale de votre mentor on ne peut plus parler que de pauvreté.redistribuable. Nous en sommes en ce moment à ~1000 chômeurs de plus par jour.
      Cela promet d’ici la fin de l’année.

      Pour conclure, le tyran Chavez a rejoint le walhalla où se trouvent déjà tous ses pairs. Pour les Vénézuéliens sensés cela fera toujours un connard de moins.

      24 mars 2013 à 16 h 27 min
    • Dr H. Répondre

      Jaures a dit “Pinochet a conservé l’ancien système pour les militaires.” Eh oui, il s’est souvenu de ses origines françaises : toujours privilégier les fonctionnaires !

      24 mars 2013 à 16 h 42 min
  • Jaures Répondre

    Hans, si pour vous tous les pays qui ont vu leur dette extérieure s’accroitre sont des tyrannies, vous pouvez y inclure l’Europe et les Etats-Unis.
    DrH, vous avez vite fait d’écrire l’Histoire. A la suite de l’assassinat d’ E. Zujovic, immédiatement condamné par Allende, le service.des investigation a conduit une enquête qui s’est soldée par l’identification des auteurs et leur mort après un assaut de la police accueillie par des rafales de mitraillettes. Allende n’avait aucun intérêt dans cet assassinat qui pouvait servir de prétexte à un coup d’état.
    Par contre, sous Pinochet, ce sont des militaires et des fonctionnaires, bien souvent identifiés, qui ont procédé aux tortures et assassinats pour lesquels il ne s’est même pas excusé.
    K, avant d’écrire que je “dis des bêtises”, soyez gentil de vous documenter. Le chômage en Allemagne est passé de 4,5 millions en 1932 à 400 000 en 1938. L’économiste américain Galbraith avait d’ailleurs reconnu ce succès :
    « …L’élimination du chômage en Allemagne durant la Grande Dépression, sans inflation – et avec la dépendance initiale envers les activités civiles essentielles – fut un signe de réussite”. Plus loin, il écrit: ” À la fin des années 30, le plein emploi avec des prix stables fut instauré en Allemagne.” (JK Galbraith, The Age of Uncertainty (1977), p. 214.
    On peut, bien entendu, condamner les méthodes (gel des salaires, interdiction des syndicats, subvention au secteur agricole, expropriations notamment des biens juifs, investissements dans l’armement et développement d’une bureaucratie de surveillance,…) mais les résultats furent bien là et, si je dis des bêtises, Galbraith aussi ainsi que toutes les encyclopédies qui confirment ces éléments historiques: “Le régime remporte des succès sociaux (disparition du chômage, industrialisation par l’armement)” encyclopédie Larousse article sur A.Hitler. De fait, on peut temporairement afficher de bons résultats économiques dans un état tyrannique.
    Je vous remercie d’être à l’avenir plus circonspect dans vos interventions, a fortiori quand elles me sont adressées.

    23 mars 2013 à 10 h 54 min
    • HansImSchnoggeLoch Répondre

      De fait, on peut temporairement afficher de bons résultats économiques dans un état tyrannique.
      Jaures le dit et le Vénézuela sous le tyran Chavez l’a fait.
      L’adverbe “temporairement” est très intéressant, il montre que ce qu’aurait soi-disant réalisé Chavez ne serait que du vent..
      Attendons car le socialisme laisse toujours trainer des casseroles dans son bilan final.
      Aux suivants de nettoyer la porcherie laissée en héritage. Les pays du pacte de Varsovie en sont un exemple encore tout récent..
      Qiuant à l’oeuvre de Pol Pot, paix à son âme, un socialiste pur jus éduqué en France, il sera impossible de ressusciter les millions de victimes qu’il a sur son reste de conscience.

      23 mars 2013 à 19 h 52 min
    • Dr H. Répondre

      Jaures a dit : “Par contre, sous Pinochet, ce sont des militaires et des fonctionnaires, bien souvent identifiés, qui ont procédé aux tortures et assassinats pour lesquels il ne s’est même pas excusé.” Parce que Lenine, Staline, Mao et Pol Pot se sont excusé, eux ? Mais c’est vrai que c’est beaucoup plus pénible d’être assassiné ou torturé par des fonctionnaires, plutôt que par des “conseillers” cubains, nicaraguyens, etc., importés en masse dès l’accession au pouvoir d’Allende ! Que seraient devenus le Pérou, la Bolivie et l’Argentine avec ces “professionnels” à leurs portes ?
      Revenons au fond de la question : Allende a tenté de transformer le Chili en régime marxiste, alors qu’il n’avait été désigné que par 35 % des électeurs, et pour faire une politique disons “social-démocrate”. L’échec a été rapide sur tous les plans. Nommé par Allende (antisémite notoire soit dit en passant…) parce qu’il était le plus loyaliste et le plus “à gauche” de l’état-major, Pinochet a constaté qu’il fallait que ça cesse. Ca ne s’est fait pas à coups de plumeaux, d’accord. Trois mille morts dit-on, évidemment à respecter. Mais à comparer par exemple, aux 80.000 harkis livrés à la mort par la torture systématique ; je n’ai pas le souvenir que le célèbre pays des Droits de l’Homme se soit excusé non plus…
      J’ajoute qu’une fois le pays remis en ordre, Pinochet s’est modestement et opportunément adressé aux économistes de l’Ecole de Chicago, lesquels ont redressé la situation économique du Chili avec talent et rapidité. Nous ferions bien de nous inspirer de son système de retraite et d’assurance maladie. Enfin Pinochet est parti gentiment sur un référendum perdu, fait assez rare chez les dictateurs.

      Pour Hitler, il est évident que le régime a remporté “des succès sociaux (disparition du chômage, industrialisation par l’armement)”, etc.. Mais pourquoi Jaures dit-il que “on peut temporairement afficher de bons résultats économiques dans un état tyrannique.” ? Alors que c’était tout simplement un état socialiste, comme le nom du parti au pouvoir l’affichait clairement ! Si Hitler était mort d’une indigestion, disons juste après l’Anschluss, les plus grandes avenues des capitales du monde porteraient évidemment son nom…

      23 mars 2013 à 19 h 53 min
    • HansImSchnoggeLoch Répondre

      Jaures, d’après la loi de Godwin (reductio ad hitlerum) un moment crucial est atteint dans une discussion quand l’un des protagonistes mentionne Hitler, avouant implicitement son manque d’argumentation.
      Relisez donc les derniers posts concernant l’article sur Chavez pour voir qui a mentionné en premier le nom honni.
      Seriez-vous assez aimable de nous faire part du résultat de vos investigations?
      D’avance merci.

      23 mars 2013 à 22 h 41 min
      • Dr H. Répondre

        D’accord HSL, mais la technique Godwin a pour but unique de sidérer l’adversaire en le clouant dans le camp des méchants définitifs. Je crois avoir évité cet écueil en donnant à Jaures un plaisir rare : être d’accord avec lui. Et sur le fait que le socialisme marche… Nous différons seulement sur la durée de son efficacité. Moi je pense qu’il peut marcher six mois, un an, quelques années tout au plus. (C’est comme le pal ou la cocaïne, au début, c’est sympa…) Jaures pense que s’il ne marche pas, c’est qu’on n’a pas enfoncé le pieu assez loin, ou jamais assez dosé la coke !

        24 mars 2013 à 11 h 02 min
        • HansImSchnoggeLoch Répondre

          Le socialisme marche…, je pense qu’il marche uniquemement tant que les citoyennes et citoyens restent sous l’effet de l’euphorisant distribué gratuitement lors du grand soir.
          Une fois cet effet dissipé le naturel revient au galop. La riposte d’un gouvernement socialiste peut être variable, allant de l’asphyxie lente et dosée de la dissidence, pratiquée en France, à la répression brutale qui était de coutume dans les pays de l’est sous joug soviétique.
          JW v.Goethe l’avait déjà cité dans un poème célèbre “le roi des aulnes”.
          Und bist Du nicht willig, so brauch’ ich Gewalt:

          24 mars 2013 à 16 h 46 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      ” l’industrialisation par l’armement ” ?
      il faut savoir que le Traité de Versailles qui interdisait à l’Allemagne tout réarmement en matériels offensifs fut contourné par celle ci … des usines produisirent ces armes ( et … munitions ) en U.R.S.S. en contrepartie de quoi des officiers supérieurs et généraux soviétiques furent formés dans l’Oural par ce qui était alors l’équivalent du Haut Etat Major de la Wehrmacht … avec des exercices ” conjoints ”

      vous êtes pourtant bien placé pour savoir qu’on maquille régulièrement l’ Histoire !

      24 mars 2013 à 8 h 59 min
  • grepon Répondre

    Well, Chili is one of the best places in South America today, without any black gold to export. Venezuela is declined under Chavez and is getting worse, despite high oil prices and vast reserves there. Socialism is a disaster every time and everywhere it is tried.

    22 mars 2013 à 17 h 07 min
    • HansImSchnoggeLoch Répondre

      Grepon, le Vénézuela importe ~1/3 de ses besoins alimentaires des USA.
      Si le pouvoir en place au Vénézuela s’avisait à trop faire le malin, un embargo US serait fatal. La pénurie déjà présente dans ce pays se transformerait rapidement en catastrophe et tous ceux qui supportaient Chavez se retrouveraient dans la rue.
      En ce qui concerne l’importation de pétrole vénézuélien aux USA je crois avoir lu un article qui disait que plusieurs raffineries au Texas et en Louisianne sont spécialisées pour traiter le brut lourd de ce pays.
      Les USA devenant excédentaire en hydrocarbures, le jour viendra où le pétrole vénézuélien sera superflu.
      Adieu veau, vache et lait, le Vénézuela reviendra sur terre, n’est-ce pas Jaures.?
      Par contre les casseroles rouillées seront pour les suivants.

      23 mars 2013 à 22 h 24 min
  • Jaures Répondre

    Les victimes d’Allende, DrH ? Durant les 3 ans où il fut au pouvoir et malgré la pression permanente de l’opposition téléguidée de Washington, les élections ont eu lieu conformément à la constitution, aucun prisonnier politique n’a été recensé et les seules victimes sont celles dues à la tentative de coup d’état du Cl Souper en juin 1973 (20 morts).
    Et encore une fois, les résultats économiques n’entrent en rien dans la balance: sous Hitler, le chômage a considérablement baissé et l’économie est repartie. Auriez-vous choisi le führer plutôt que Churchill ?
    “Quant au Vénézuela tous les observateurs un peu sérieux confirment une régression de ce pays sous la tyrannie chavesque.” écrit Hans. Pourriez-vous étayer votre propos par des exemples précis comme le fait AZ ?

    22 mars 2013 à 10 h 06 min
    • HansImSchnoggeLoch Répondre

      S’il s’était agi de Pinochet, Jaures aurait parlé d’une liberté muselée (2ème rappel).
      Remplacez Pinochet par Pol Pot et vous aurez l’un des vôtres Jaures (du 22 MARS 2013 À 10 H 06 MIN).
      Mmm… à cette heure beaucoup de gens travaillent, mais il y a des dérogations pour les privilégiés.
      Le Cambodge de Pol Pot avait-il une liberté muselée ou était-ce tout simplement la vie qui y était ficelée?
      Je me limite à un seul sujet pour éviter le choix multiple.

      22 mars 2013 à 17 h 49 min
    • HansImSchnoggeLoch Répondre

      Jaures

      quelques éléments sur la progression de la dette extérieure du Vénézuela ici:
      http://www.indexmundi.com/facts/venezuela/external-debt-stocks

      22 mars 2013 à 18 h 00 min
    • HansImSchnoggeLoch Répondre

      Jaures:

      La corbeille de la ménagère ici:

      http://www.businessinsider.com/venezuela-food-shortage-2013-1

      NB: la où le socialisme passe le commerce trépasse et la vie régresse.

      22 mars 2013 à 18 h 14 min
    • Dr H. Répondre

      “les seules victimes sont celles dues à la tentative de coup d’état du Cl Souper en juin 1973 (20 morts).” Vous semblez oublier les exactions de la douzaine de groupes paramilitaires organisés qui constituaient le bras armé de l’expérience marxiste, très “actifs” dans les expropriations de domaines agricoles (une centaine de morts, semble-t-il). Sans parler de l’assassinat de l’ancien vice-président Zujovic. Mais ces gens-là n’étaient pas “du bon côté”…
      Quant à choisir entre Churchill et Hitler, c’est plus facile quand on connait la fin du film. Mais en 35, l’Anglais était plutôt admiratif du caporal : “Durant les terribles bouleversements qui se déroulèrent en Europe, le caporal Hitler a mené son combat, long et difficile, pour conquérir le cœur des hommes. On ne peut lire qu’avec admiration l’histoire de ce combat pour le courage, la persévérance et la force vitale dont il a fait preuve, qui l’ont incité à surmonter toutes les résistances qui se sont opposées à lui. Par son ardeur et son amour de la patrie, il a prouvé, et avec lui les légions sans cesses grandissantes de ceux qui se sont joints à lui, que rien n’était impossible, que tout pouvait être tenté et qu’ils étaient prêts aussi bien à y laisser leur vie, leur santé et leur liberté qu’à perdre leurs ennemis. (Winston Churchill, The Truth about Hitler , Strand Magazine novembre 1935)

      22 mars 2013 à 18 h 38 min
    • K Répondre

      Par pitié jaures arrêtez de dire des bêtises . La politique économique de hitler fut un drame puisqu’elle s’est soldée par un flambée du chômage, une inflation galopante et une destruction de l’appareil de production. Raison pour laquelle il s’est lancé dans une guerre de conquête pour piller les capitaux étrangers. Lisez the vampire économie de gunter reimann qui décrit avec moult détail la politique économique nazi d’avant guerre au lieu de vous fourvoyer dans de fumeuses théories révisionnistes.

      22 mars 2013 à 23 h 50 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        ah bon ?
        faut vous recycler mon ami
        Hitler fut le premier en Europe de l’Ouest à promouvoir une industrie … administrée et comme le disaient les ” libérateurs ” soviétiques ; ” pourquoi nous avoir déclaré la guerre alors que vous viviez dans le confort et la sécurité ? “

        23 mars 2013 à 7 h 32 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      si j’avais été Allemand , chômeur , affamé , à la rue en un mot misérable … j’aurais certainement choisi …Adolf … tout comme vous … à moins que vous n’ayez été un membre du D.K.P. … donc la question ne se pose même pas … ne refaite donc pas continuellement l’Histoire, après que celle ci se soit déroulée , pour essayer de façon aussi stupide qu’enfantine de culpabiliser les gens

      23 mars 2013 à 7 h 22 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        que des …. démocrates à commencer par la fasciste-péroniste du Palais Rose

        23 mars 2013 à 7 h 23 min
  • AZ Répondre

    Remarques.

    1. Hugo Chavez a, en premier lieu, été honoré par les peuples sud-américains et les dirigeants qui lui ont rendu hommage n’ont pas été pas été seulement Castro, Correa, Morales et Ortega.

    – Il a notamment reçu des hommages appuyés de Winston Baldwin d’Antigua-et-Barbuda, de Cristina Kirchner, de l’Argentine, de Dilma Roussef et de Lula, du Brésil, de Oinera, du Chili, de Santos, de Colombie, de Laura Chinchilla, du Costa Rica, de Roosevelt Skerrit, de la Dominique, d’Otto Perez Molina, du Guatemala, de Michel Martelly, de Haïti, de Porfirio Lobo et de Manuel Zelaya, du Honduras (c’est-à-dire de l’ancien et de l’actuel président), de Enrique Nieto, du Mexique, de Ricardo Martinelli, du Panama, de Ollanta Humala, du Pérou, de Danilo Medina, de la République dominicaine, de Ralph Gonsalves, de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, de Mauricio Funes, du Salvador, de José Mujica, de l’Uruguay,

    – Je tiens à la disposition de Guy Millière les propos de ces chefs d’Etat et de gouvernement. Il constatera que figure, parmi eux, d’autres dirigeants que ceux de cette “lie marxiste” qu’il abhorre…

    2. Hugo Chavez n’a pas distribué des “bouchées de pain” aux classes populaires vénézuéliennes (dont ne s’étaient jamais occupé les dirigeants précédents) :

    – Durant ses mandats, le nombre d’enfants scolarisés est passé de 6 millions en 1998 à 13 millions en 2011, cela dans le primaire. Le taux de scolarité dans le secondaire, lui, est passé de 54 % en 2000 à 73 % en 2011. Et, dans le supérieur, le nombre d’étudiants est passé de 895 000 en 2000 à 2,3 millions en 2011.

    – Dans le domaine de la santé, le nombre de médecins est passé de 20 pour 100 000 en 1999 à 80 pour 100 000 en 2010. Le nombre de personnes ayant accès à des soins réguliers est passé de 3 millions en 1999 à 17 millions en 2011. Le taux de mortalité infantile est passé de 19/1000 en 1999 à 10/1000 en 2011, et, dans le même temps, l’espérance de vie de 72 à 74 ans.

    – Dans le domaine social, le taux de pauvreté – durant les mêmes années – est passé de 43 % à 27 % et le taux de pauvreté extrême de 17 % à 7 %. Le pourcentage de personnes disposant de l’eau potable est passé de 82 % à 95 % et le nombre de personnes âgées disposant d’une retraite de 387 000 à 2,1 millions.

    – Je passe sur un certain nombre d’autres choses : ce sont des bouchées de pain, cela ? [Au passage, la dette publique du Venezuela est passée de 45 % du PIB à 20 %. Le Venezuela s’est retiré du FMI et de la Banque mondiale en remboursant par anticipation toutes ses dettes.].

    – Où sont les preuves des bases arrière “terroristes” implantées au Venezuela ? Ne seraient-elles pas, ces preuves, de la même farine que les “armes de destruction massive” de Saddam Hussein qu’en 2013 une petite poignée d’illuminés continue à affirmer la présence en Irak…

    – Ces fameuses bases terroristes, en revanche, je peux en fournir la liste à Guy Millière : ce sont tous les camps d’entraînement, écoles militaires et autres implantées par les Etats-Unis pour entraîner les polices et les armées sud-américaines à la torture, aux putschs et déstabilisation divers. [Notamment la sinistre Ecole des Amériques implantée dans la zone du Canal de Panama].

    – Où était la “terreur” instaurée par Hugo Chavez ? Aucun des oragnisateurs du putsch du 12 avril 2002 n’a été inquiété, alors que, dans n’importe quel autre pays, ils auraient au moins pris perpète…

    – Dans quelle dictature la part des médias publics est-elle (chiffres de 2010) de 5,4 % et celle des médias privés de 62 % ?

    21 mars 2013 à 18 h 51 min
  • Jaures Répondre

    “Chavez davant l’échec de plus en plus notoire de sa politique économique, aurait trouvé des boucs émissaires” écrit Zissu.
    En somme, vous condamnez Chavez non pour ce qu’il fut mais pour ce qu’il aurait pu devenir. Votre analyse sombre dans l’uchronie. Par ailleurs, renvoyer sur les prédécesseurs la responsabilité des crises et des échecs, est-ce original en politique ?
    Enfin, Castro n’a jamais été élu et a dés son accession au pouvoir procédé à des internements politiques. Rappelons pour mémoire que Castro succédait à un dictateur qui n’avait rien à lui envier, Batista, soutenu par les USA qui avaient fait de Cuba un repère de la mafia et un lupanar pour leurs happy few.

    21 mars 2013 à 12 h 56 min
    • HansImSchnoggeLoch Répondre

      “Par ailleurs, renvoyer sur les prédécesseurs la responsabilité des crises et des échecs, est-ce original en politique ?”
      Jaures s’étonne, on peut en sourire doucement. Son mentor le normal squattant l’élysée ne fait que cela depuis qu’il barre le pédalo:
      Mais comme dans un jeu de poker on ne peut pas tricher éternellement et tôt ou tard il faudra étaler ses cartes sur la table.

      22 mars 2013 à 9 h 32 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        pas tricher … mais bluffer !

        23 mars 2013 à 7 h 25 min
  • mauvaisedent Répondre

    Vraiment ce Monsieur Millière nous en sort des bien bonnes. Sans doute préfère-t-il la dictature à la française, un pays qui trouve de l’argent pour envoyer l’armée au Mali malgrès plusieurs millions de gens qui dorment dans la rue. Un pays qui veut donner des armes à des mercenaires en Syrie, que dirait on si des mercenaires voulaient s’emparer de la France. Un pays ou on laisse crever les retraités. Un pays ou les automobilistes sont des vaches à lait, etc.. etc…car il y en à trop à dire. Chavez n’a jamais fait de telles choses horrifiantes, indescentes.

    21 mars 2013 à 11 h 24 min
  • Jaures Répondre

    Hans, vous avez raison de comparer Chavez et Pinochet.
    Le premier a été élu et réélu démocratiquement. Il a dû faire fasse à un coup d’état. Des scrutins démocratiques ont eu lieu dans le respect de la constitution et sous le regard d’observateurs étrangers.
    Le second a pris le pouvoir par la force, assassiné plus de 3200 personnes, emprisonné et torturé des dizaines de milliers d’autres,des centaines de milliers poussés à l’exil. Par ailleurs, il s’est assuré le concours de néo-fascistes italiens ainsi que d’anciens criminels nazis tel Paul Schäfer, spécialiste de la torture. Enfin les partis d’opposition n’ont été tolérés qu’après 15 ans de dictature absolue.
    Et vous préférez le second au premier, comme tous les néoconservateurs notamment américains.
    Pour le reste, il ne faut pas tout mélanger: vous pouvez critiquer la politique économique de Chavez mais qu’il ait choisi telle ou telle option ne fait pas de lui un dictateur. C’est au peuple de décider si la politique économique doit changer.
    Enfin, vous ne pouvez pas dire que les Vénézuéliens “votent avec leurs pieds” alors qu’aux dernières élections présidentielles il y a eu moins de 20% d’abstention, exactement comme en France.

    21 mars 2013 à 9 h 22 min
    • Dr H. Répondre

      Ce cher Jaures veut nous attendrir sur les victimes de Pinochet. Mais pour celles d’Allende, il se serait sans doute souvenu de Barnave : “Ce sang était-il donc si pur, qu’on n’osât le répandre ? » ;-)
      En tous cas pour les résultats économiques, entre Chavez et Pinochet, “y’a pas photo” comme disent les jeunes…

      21 mars 2013 à 9 h 54 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        pas d’avantage que du côté … social et sociétal ( sic )

        23 mars 2013 à 7 h 26 min
    • HansImSchnoggeLoch Répondre

      Hé Jaures, pourriez-vous rester dans le contexte et ne pas divaguer dans vos marécages.
      Voilà ce que j’ai écrit dans mon dernier post:
      <>
      C’est bien sur ce point qu’il fallait répondre, au lieu de Pinochet j’aurais aussi bien pu mentionner Pol Pot et là vous auriez certainement été moins bavard puisque ce dernier était l’un des vôtres.
      Vos commentaires hors sujet ne m’intéressent pas, gardez les pour vos migons crédules.
      Votre tactique est connue sur ce site, quand vous n’avez plus d’arguments vous bottez en touche. C’est d’ailleurs une de vos faiblesses.
      Quant au Vénézuela tous les observateurs un peu sérieux confirment une régression de ce pays sous la tyrannie chavesque.

      21 mars 2013 à 19 h 33 min
      • HansImSchnoggeLoch Répondre

        Pour Jaures: voilà ce que je voulais écrire dans mon dernier post et qui n’est pas apparu:
        S’il s’était agi de Pinochet, Jaures aurait parlé d’une liberté muselée.

        21 mars 2013 à 19 h 37 min
  • ZISSU Sorel Répondre

    Bravo, M. Millière, excellente analyse.
    Si Chavez n’était pas (encore) un dictateur, il était un autocrat.
    Les mesures entreprises étaient, certe populaires et dans une certaine mesure nécessaires pour aider les plus démunis. Mais, comme toutes les idéologies basées sur la doxa marxiste-léninistes, l’histoire nous démontrera que le dit Chavez, davant l’échec de plus en plus notoire de sa politique économique, aurait trouvé des boucs émissaires, les “suppots du capitalisme” les “agents de l’impérialisme” etc. Tous les régimes de ce type ont recouru aux même méthodes pour arriver à une vrai dictature, une sanglante dictature ; voir les pays communistesde tous type : maoistes, staliniennes, castristes, polpotistes et j’en passe. Tous sont passés par la même filière, certains d’une manière brutales, d’autre par une transition à la Chavez, comme Castro à Cuba. Je connait bien le système, je l’ai vécu, pas comme les MM-Dames, bien calés dans leurs fauteuils du XVI-e et qui s’éxtasiaent périodiquement devant les “chevaliers du progrès” du défunt XX-e siècle.
    Bizarre, des thurifféraires de la Corée du Nord, où sont-ils ?
    http://zissus.blogspot.fr/2013/03/un-gout-de-deja-vu.html

    21 mars 2013 à 8 h 54 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      Marx , Trotsky , Rosa Luxemburg etc … que des gens qui nous voulaient du bien … ajoutons Lénine , Staline , Mao etc … et tout est parfait dans un Monde Parfait

      21 mars 2013 à 13 h 26 min
  • Anomalie Répondre

    Guy Millière semble avoir la juste formule en parlant de “caudillo”. Mais il faudrait ajouter qu’il s’agit du caudillisme le plus soft qu’ait connu l’Amérique Latine. Je ne me sens aucune affinité pour Hugo Chavez, mais dois bien admettre, si je suis honnête, qu’il était tout sauf un “dictateur”. Un démagogue populiste, un clientéliste prévaricateur, oui.

    Jaurès revient opportunément sur le référendum perdu du 2 décembre 2007. Quelques lignes que j’avais écrites sur la question le 16 décembre de la même année :

    Triste nouvelle : la démocratie fonctionne toujours au Venezuela… Réélu président il y a tout juste un an avec 63% des suffrages, Hugo Chavez a essuyé le 2 décembre 2007 son premier revers électoral depuis 8 ans, en perdant le référendum sur le projet de réforme des institutions dont la finalité était d’accompagner le Venezuela vers une « république socialiste bolivarienne ». Cette défaite d’Hugo Chavez entraîne par ricochet une autre défaite, celle des procureurs et des diffamateurs du régime qui n’ont de cesse de diaboliser aveuglément le «dictateur» Chavez qui «muselle les médias» ! Rien ne vaut parfois un échec électoral pour faire tomber les masques. La défaite chaviste tombe ainsi à point nommé pour lever le voile sur les soupçons intéressés de «truquage des élections» et de «dictature» qui se nourrissaient justement de l’absence antérieure de défaite ! Et la propagande mensongère des anti-chavistes primaires de s’écrouler du même coup, renvoyée à son inanité première. Triste nouvelle, vraiment…

    La réforme des institutions devait notamment permettre au président de la république bolivarienne de pouvoir se présenter indéfiniment devant ses électeurs, ce que les manipulateurs d’opinion ont aussitôt traduit par « volonté de devenir président à vie », comme au bon vieux temps de l’Union Soviétique ! Dans la soirée du 2 décembre 2007, Tibisay Lucena, la présidente du Conseil national électoral (que l’opposition présentait encore quelques jours auparavant comme une sinistre institution phagocytée par le régime et instrument des « fraudes électorales »…) a annoncé que le « NO » l’avait emporté avec un avantage légèrement supérieur à 50%, ajoutant que « cette tendance [était] irréversible et ne [pouvait] pas être inversée ». Alors, on s’interroge : avec une si courte victoire pour le « NO », il aurait pourtant été aisé de « bourrer » quelques urnes pour faire pencher la balance du côté du « SI »… C’est oublier un peu vite l’amateurisme du « caudillo de Caracas » ! Non content d’avoir manqué de compétences dans l’organisation de la fraude, Hugo Chavez, dictateur décidément très distrait a, en outre, immédiatement reconnu lui-même cette « tendance irréversible » en faveur du « NO » et admis sa défaite, se permettant même, comble du despotisme, de « féliciter ses opposants pour leur victoire » ! Intolérable ! Deux énormes mystifications des anti-chavistes s’effondrent alors coup sur coup : celle de « despotisme » (on constate au contraire le parfait légalisme d’Hugo Chavez), et celle de « censure de l’information » (80% des médias du pays ont fait activement campagne pour le « NO » !).

    La manipulation n’est pas nouvelle : l’opposition « démocratique » (selon la formule consacrée) et ses relais médiatiques avaient déjà joué la même partition lors du putsch avorté de 2002, du référendum du 5 août 2004 et des élections législatives de 2005. C’est dire si l’air est connu ! Quelle ironie d’ailleurs de constater l’empressement avec lequel une partie de l’opposition s’est acharnée à défendre une Constitution qu’elle s’était empressée de détruire avec le même acharnement il n’y a même pas cinq ans ! Il est en effet utile de se souvenir que Pedro Carmona, « patron des patrons » du Venezuela, l’avait abrogée pendant son ubuesque et éphémère coup d’Etat en avril 2002 avant de se carapater piteusement à Miami, refuge des putchistes de droite sud-américains rebaptisés « opposants démocratiques » ! Il est utile également de se souvenir que cette même opposition, chauffée à blanc par les grands patrons de presse et de télévision du pays, vouait alors aux gémonies le texte constitutionnel accusé de donner le pouvoir aux « singes » (c’est-à-dire aux noirs, aux Indiens et aux pauvres), et de préparer l’avènement d’une dictature… Que s’est-il passé entre temps ? Opportunisme de circonstance ? Pas seulement. Certes, la droite vénézuelienne demeure la plus réactionnaire, oligarchique et corrompue de tout le continent sud-américain (contrairement à la droite colombienne, par exemple, la plus libérale et légaliste de tout le continent, mais c’est une autre histoire…) ; mais entre 2002 et 2007, une fraction de l’opposition a changé : l’émergence d’une opposition modérée et constructive, lasse des outrances et des manipulations des extrémistes de la droite putschiste qui dominaient jusqu’alors, est l’une des bonnes nouvelles de cette consultation référendaire. De même, une fraction des chavistes a changé : les sondages montrent avec régularité que la base du Président est satisfaite des réformes engagées et de la Constitution du pays, mais inquiète de l’orientation socialiste et moraliste de la révolution bolivarienne. Tant les chavistes – critiques devant l’aventure incertaine d’une nouvelle fuite en avant politique – qu’une partie de l’opposition – appelant désormais à la « réconciliation nationale » – veulent la fin de la polarisation de la société entre les chavistes jusqu’au-boutistes et l’opposition oligarchique. La montée en puissance des « modérés » au sein de la société civile et politique vénézuélienne marque l’apaisement d’un pays troublé par des décennies de radicalisme politique.

    On peut cependant s’interroger… Dans quel camp est la plus grande déception après la victoire du non à la réforme constitutionnelle préconisée par Hugo Chavez ? Certes, les chavistes radicaux font grise mine ; comme l’écrit François Bonnet dans Marianne le 8 décembre 2007 : « Chavez a été battu par Castro ! Le référendum perdu n’est pas tant une victoire de la droite vénézuelienne que de l’opposition qui s’est organisée dans le camp même de Chavez. En un an, le président a perdu une partie de sa base et les critiques s’expriment publiquement au sommet de l’État. (…) En fait, les Vénézueliens ont dit « non » à un Hugo Chavez version Fidel Castro. Chavez a fini par exaspérer sa base en se proclamant l’héritier du Lider Maximo, et elle lui a signifié en retour son refus du socialisme policier ». Mais à l’extérieur du pays, un certain nombre de détracteurs du président Chavez doivent également être bien embarrassés ! Leur schéma de pensée les avait en effet incités à présenter ce référendum comme « joué d’avance » et comme une étape supplémentaire dans la « dérive totalitaire » du « dictateur populiste ». Cette démonstration électorale a donc le don de gêner les Cassandre qui prévoyaient la transformation du Venezuela en Cuba à court terme : a-t-on déjà vu un dictateur perdre une élection à 300.000 voix ? Les anti-chavistes primaires, habitués à répandre avec hauteur la bonne parole, ont soudain des airs de gosses pris les doigts dans le pot de confiture.

    20 mars 2013 à 22 h 04 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      toujours intéressant de lire quelqu’un qui connait son sujet … les ” 4 V² ” pour devenir une ” référence ” de l’information vue ” de droite ” devrait faire appel à des gens comme vous plutôt qu’à des ” dogmatiques ” stipendiés , qui plus est , médiocres polémistes et dans le fond et dans la forme …

      21 mars 2013 à 13 h 31 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Guy Milliere le dit, Jaures ( de 12:00 ) le confirme, lui qui pleure d’un oeil hypocrite la disparition d’un tyran.
    Sous le règne de Chavez financé à plus de 90% par le pétrole, l’écomomie du Vénézuela a régressé drastiquement. Par contre la corruption dirigée par les mignons du tyran a fait un grand bond en avant.
    Jaures parle d’une liberté de presse perfectible, admirons au passage la combinaison du mot liberté avec l’adjectif perfectible.
    S’il s’était agit de Pinochet, Jaures aurait parlé d’une liberté muselée.
    En louant l’accès à la santé, un leit-motiv de Jaures, pour lequel on peut et doit sacrifier la liberté, Jaures oublie que les médecins venaient de Cuba payés par le pétrole naturellement. Par quoi d’autre donc, des queues de prune?
    Le Vénézuela un pays à la végétation luxuriante importe maintenant une grande partie de sa nourriture alors qu’il était auto-suffisant avant l’avènement du garnement Chavez.. Tous les exploitants agricoles ayant été peu ou prou expropriés.
    Ne parlons pas des millers de personnes qui ont voté avec leurs pieds pour échapper à la prison et aux exactions.
    Pour Jaures tout ceci est tout à fait normal.

    20 mars 2013 à 17 h 56 min
  • Jaures Répondre

    Une fois de plus Millière nous témoigne sa vision du monde étriquée obstruée par ses oeillères idéologiques.
    Hugo Chavez n’était pas plus un ange de la démocratie qu’un tyran sanguinaire. Bien de ses actions politiques furent contestables mais il faut également voir d’où il est parti et les incontestables progrès du Vénézuela ces 15 dernières années. Jusqu’en 1998, le peuple Vénézuélien était laissé dans la pauvreté la plus indécente, plus de 80% de la population était analphabète et sans possibilité d’accès à la santé. Quand élu président Chavez entame ses réformes économiques, il doit faire face à un coup d’état puis à un lock-out fomentée par le PDVSA en 2002.
    Que Chavez soit dés lors apparu méfiant et agressif vis à vis de l’opposition est quelque peu compréhensif.
    Certes, l’opposition au Vénézuela ne dispose pas de la liberté de nos démocraties occidentales. Il n’y a cependant pas de prisonniers politiques, le pays a connu sous Chavez 15 élections nationales reconnues sincères par la communauté internationale (dont une perdue par Chavez en 2007), le leader de l’opposition est gouverneur.
    Concernant la liberté de la presse, si elle est perfectible, Reporters sans Frontières la situe au niveau du Brésil ou d’Israël. Seuls 13% des chaines de télévision appartiennent à l’état. Les autres sont privées ou payantes et appartiennent bien souvent à l’opposition.
    Je dirai donc que le Vénézuela est une démocratie en construction. La propédeutique de la démocratie est l’éducation et l’accès à la santé. Chavez y aura largement contribué. Charge à son successeur d’améliorer cela. C’est le peuple qui choisira ce successeur et nous verrons alors si celui-ci confie son destin aux amis de Chavez ou à l’opposition, s’il donne quitus à son président défunt ou le renie.
    “Le peuple est souvent moins bêtes que les imbéciles ne le pensent” écrivait Valéry. Il faudra que ceux qui déversent leurs opinions approximatives acceptent l’avis de ce peuple qui est le premier concerné et le seul à pouvoir juger.

    20 mars 2013 à 12 h 00 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      à ma connaissance on ne tuait pas , on ne torturait pas dans les prisons de Chavez et les citoyens s’exprimaient par le vote et le référendum ( une demande prégnante chez les lecteurs de ” 4 V² “) … par contre s’il fut , avec la manne pétrolière , le Saint Martin des pauvres vénézuéliens ( 80 % de la population à son arrivée ) on doit signaler en plus ( au moins ) trois choses :

      – la première est que son pays n’a pas connu de développement économique ( avec la réserve qu’il a justement redistribué les terres ) et même a connu une récession

      – la seconde c’est que pratiquant la fameuse troisième voie il s’est trouvé la cible idéale de la Finance Internationale … justement celle que chante ( et enchante ) la voix de Guy Millière , celui là même qui montre du doigt les journalistes stipendiés !

      – enfin le taux de criminalité au Vénézuéla vaut bien celui des Etats Unis … et Guy Millière a encore une fois perdu l’occasion d’écrire un article équilibré ( au sens psy du mot )

      20 mars 2013 à 19 h 37 min

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