L’exception américaine

L’exception américaine

Comme dit Paul Krugman dans le New York Times, ceux qui pensent que John McCain et Sarah Palin vont continuer la politique de Georges Bush junior se trompent : ils vont l’aggraver (ou la magnifier). L’Amérique n’en est plus à une guerre ou à une faillite près.

L’été a mis en place les ingrédients d’une future politique agressive : le renforcement du dollar, l’effondrement des prix du pétrole, les accrocs de l’allié géorgien avec la Russie, promue future élue de l’axe du mal. Tout est en place pour des élections fraîches et joyeuses, pour une guerre fraîche et joyeuse. L’immobilier et les grandes banques en déroute n’ont qu’à bien se tenir. Pat Buchanan et la droite pro-life se sont rangés comme un seul homme derrière l’homme à la joue qui tombe et sa colistière. Et les incroyables destructions de valeur mobilière et immobilière de l’époque Bush vont être oubliées en un instant.

D’après l’édition du Figaro du 12 septembre, Palin n’exclut pas une guerre avec la Russie. Cela rassurera tous les bons Européens, ou plutôt tous les bons Atlantéens : parlant de la Géorgie et de l’Ukraine, « elle n’exclut pas d’entrer en guerre si l’un des deux pays est la cible d’une invasion russe, écrit la journaliste Julie Connan ».

Sur certains points, Sarah Palin est sympathique. D’abord, elle vient de l’Alaska et, pour une fois, américanisme sonne avec exotisme ; ensuite, elle est contre l’avortement, pour le port d’armes et le délire créationniste, ce qui ne manquera pas d’exaspérer les esprits chagrins. Sur le reste, l’agenda de McCain et de Palin est du bushisme caricatural : plus de guerres en Irak, Afghanistan et l’inévitable Iran (en attendant l’invasion du Venezuela ?), moins d’impôts pour les riches et les ultra-riches, plus d’optimisme panglossien sur tous les sujets.

Et c’est là que nous devons tout de même discuter l’exception américaine. Pour les républicains américains, la consommation est une bénédiction ; l’extraction du pétrole et la pollution sont une bénédiction (on en fait des taxes) ; l’endettement est une bénédiction (je rappelle qu’en latin le péché se dit « dette ») ; la guerre démocratique est une bénédiction. Tout est une bénédiction sauf le camp du mal, sujet à variations.

Mais, on se rappelle aussi qu’il n’y a que les imbéciles qui changent le monde, et donc les optimistes (le pessimiste est un imbécile malheureux, disait Bernanos). Après tout, les milliers de milliards de dollars de la dette publique et privée qui effarent les économistes sérieux, pour l’instant, n’ont pas trop fait de dégâts. On continue d’imprimer du billet vert, comme si l’on avait réussi à trouver le secret de la pierre philosophale.

Si l’on arrête en Chine ou en Arabie de croire en la valeur fictive du dollar, le monde s’écroule (beaucoup plus sûrement que si l’on arrête de croire en Dieu : le dollar est un « National Treasure » d’ésotérisme templier, comme Hollywood nous l’a enseigné). De ce point de vue, les Américains ont raison de persévérer dans l’optimisme. N’y a-t-il pas un Dieu pour eux, les ivrognes et les idiots, comme notait le chancelier Bismarck, au temps où l’Allemagne était la plus grande puissance du monde ?

Je relisais « De la terre à la lune », de Jules Verne dont l’éternel retour hollywoodien montre que cet auteur était plus atlantéen (terme que j’utilise au sens baconien – cf. La Nova Atlantis) que français. Dans ce bon petit livre d’aventures, on trouve un Gun-club qui veut lancer des fusées, pardon des boulets de canon, sur la lune, en partant de la… Floride.
Et Verne distingue trois traits américains, qui s’avèrent permanents : l’optimisme qui vire à l’enthousiasme belliqueux ; le goût immodéré pour la poudre et les balles, comme dirait Hugo ; et le refus de toute critique, que notaient aussi Dickens ou Tocqueville lors de leurs voyages américains. Le « wishful Thinking » qui a donné la pensée positive et l’obsession contemporaine pour le développement personnel trouve en Amérique sa terre d’élection, en même temps qu’un goût prononcé pour l’Apocalypse et la culture des catastrophes (guerre sainte contre beaucoup d’ennemis).

Espérons que l’année prochaine, avec l’élection de McCain grâce à sa colistière, ne nous amène pas une autre guerre mondiale dont l’Europe ferait stupidement les frais.

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Comments (14)

  • grepon le texan Répondre

    "Les USA envahir la Russie ? Nous ne sommes plus dans les années 1990 : l’ours a repris du poil de la bête !’

    Helas…en outre qu’il n y a vait jamais eu question que l’Amerique n’envahit la Russie(*)…la Russie aussi, comme l’Europe est devenu dangereux a cause meme de sa profonde faiblesse.  Si c’est un bete, c’est un bete blesse par une tres mauvaise productivite(a part des activites d’extraction), une population en voie d’islamisation, un niveau de sante public degringlant et tier-mondesque, etc.  En plus, c’est un bete paranoiaque depuis des lustres, et cette bete possede l’arme nucleaire en quantite et qualite.   Le jour ou la Russie deviendra plus de 40% musulman vien plus vite chez eux que chez les europeens.   On dit que la France sera la premiere puissance europeene ayant la bombe.   Mais la Russie est plus a craindre de ce point de vue, a mon humble avis.

    (*)  A part pour Patton en ’44 qui voulait continuer jusqua Moscou pour en finir avec l’autre dictature sanguinaire de l’epoch, celui de Staline.

    22 septembre 2008 à 23 h 29 min
  • Magny Répondre

    Les USA envahir la Russie ? Nous ne sommes plus dans les années 1990 : l’ours a repris du poil de la bête ! Si tout en condamnant la Corée du nord et parfois la Chine ( l’os et la moëlle de l’axe du mal même s’il a une bonne tête d’islamiste fanatique armé , pour le moment ) les américains ne leur ont pas envoyé quelques missiles c’est qu’ils ont peur de se recevoir un effet boomerang plutôt désagréable .

    En Géorgie ils ont bien haussé le ton mais ils ont évité de sortir des fausses preuves de leur chapeau : c’est que Poutine and co c’est pas Saddam , et le plus grand pays du monde en a vu d’autres passer , des armées arrogantes , qui sonnaient retraite au bout du compte la queue entre les jambes .  

    En ce qui concerne leur optimisme c’est tout à leur honneur , marre de l’auto-flagellation et de la sinistrose récurrente européenne .

    D’accord avec Grepon le texan sur la faiblesse des l’européens : qu’ils se pensent fort , et qu’ils se rendent fort avant de de se prosterner devant tout ce qui hausse le ton . Les victoires diplomatiques , voilà tout ce qui nous reste : les Russes sont partis parce qu’ils n’avaient pas envie de s’enliser dans une situation inconfortable . Sarko leur a ouvert et tenu la porte , et ils peuvent sortir avec leur butin la tête haute . 

    22 septembre 2008 à 19 h 40 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    A Vitruves: Je suis aussi branché sur des blogs allemands de tendance droite libérale qui sont très animés mais qui n’ont de loin pas ce degré de virulence envers les USA. L’Allemagne contrairement à la France a pourtant été battue par ce pays et le ressentissement pourrait y être plus intense.

    C’est conc pour une raison différente, que les anglo-saxons qualifient par condescendance de "gallic pique", que vos attaques sont ausi venimeuses.

    D’autre part je tiens à vous dire que je respecte beaucoup Israel et ses habitants sans avoir besoin de me ressourcer sur Drzz. BHL me laisse indifférent, c’est un produit français pur jus.

    Alles klar!

     

    22 septembre 2008 à 15 h 07 min
  • VITRUVE Répondre

    AVE

    qui a dit, qui a décrété qu’être de droite libérale c’est avaler toutes les "vérités", toutes  les idées et autres balivernes venues des USA ? Nous laisserez-vous une latitude critique et un libre arbitre quand vous serez au pouvoir Hans?

    Quand à résilier son abonnement, pour aller où? sur le blog sioniste Drzz ? chez BHL? vous serez vite lassé…

    VALE

    21 septembre 2008 à 8 h 54 min
  • EIFF Répondre

    L’organisme qui gère les participations de l’Etat allemand vire 300 millions d’euros par erreur à Lehman Brothers :

    http://www.euronews.net/fr/article/19/09/2008/lehman-brothers-blunder-costs-kfw/

    quand l’Europe et Bruxelles nous prennent pour des c…

     

    20 septembre 2008 à 0 h 38 min
  • richa83 Répondre

    """"McCain a deja commence a sucre ses fraises et il a un cancer de la joue gauche.""""

    Vous semblez oublier un des prédécesseurs  de Nicolas….qui avait quand même pas mal d’heures de vol en arrivant à l’Elysée…et un cancer …diagnostiqué lors du 1° séjour au palais

    voir la paille… vous connaissez la suite!!

    19 septembre 2008 à 17 h 51 min
  • Jean-Pierre Répondre

    et bien moi j’échange volontiers la spécificité française contre l’exception américaine et leur way of life contre notre modèle socialo et je me demande bien aussi ce que fout ce nicolas bonnal sur un soit disant site de droite libérale et qu’il devrait plutôt aller proposer ses sévices à alterinfo….

    18 septembre 2008 à 23 h 43 min
  • OU812 Répondre

    Elle veut faire la guerre parce que les US n’ont plus d’autres choix que de la faire la guerre… sinon leur economie plonge au fond du terrier. Les americains sont donc accules….La guerre ou la fin du reve americain… ou de l’Amerique tout court. Mwais, l’Amerique fait tellement de benefices avec les guerres! Pffft. Les benefices (ou l’epargne) sont realise surtout par le reste du monde, car l’Amerique depense pour rendre la navigation de l’air et des oceans secure, et pour guarantir la securite de tant de nations qui ne depense pas autant pour leur propre securite. Meme les nations envahi par l’Amerique en profite plus qu’ils n’en souffre(Allemagne, Koree du Sud, Japon, Italie, et al). C’est, au fait, un cadeau que nous donnons au monde. Mais attention, avec des programmes socialistes d’Obama/Biden et un Congress trop Democrat, il n y aura plus de budget pour ca. La vous allez commencer a comprendre l’interet d’un Amerique qui maintien des armees et fait des guerres.

    18 septembre 2008 à 23 h 12 min
  • Matrix Répondre

    Tres bon article.

    J’ajouterais que l’Alaska n’a rien d’exotique en fait. Quand vous quittez le Canada pour arriver en Alaska c’est un choc !… Quelle pollution, partout des dechets sur le sol,  les gens la-bas n’ont aucun respect pour la nature. Le moindre recoin est exploite de maniere brutale et sans consideration pour la nature. L’Alaska est bien americain, ya qu’a regarder. Quel contraste avec le Canada.

    En outre si McCain est elu il faudra bien se rendre a l’evidence que Palin deviendra donc Presidente des US. McCain a deja commence a sucre ses fraises et il a un cancer de la joue gauche. Si Palin devient presidente alors la bonjour l’angoisse. Une creationniste au pouvoir qui refute la these des dinosaures… De plus elle a 5 enfants dont un handicappe mental, bientot elle sera grand-mere, ce qui, si elle suit sa logique morale, devrait la faire rester a la maison pour s’en occuper. Donc avec elle c’est faites ce que je dit ne faites pas ce que je fais… du Bush quoi.

    Elle veut faire la guerre parce que les US n’ont plus d’autres choix que de la faire la guerre… sinon leur economie plonge au fond du terrier. Les americains sont donc accules.

    La guerre ou la fin du reve americain… ou de l’Amerique tout court.

    18 septembre 2008 à 12 h 22 min
  • nicolas bonnal Répondre

    de buchanan, pour ceux qui lisent l’anglais.

     

    PJB: The Neocons’ Palin Project

    By Patrick J. Buchanan

    Will the neocons who tutored George W. Bush in the ideology he pursued to the ruin of his presidency do the same for Sarah Palin?

    Should they succeed, they will destroy her. Yet, they are moving even now to capture this princess of the right and hope of the party.

    In St. Paul, Palin was told to cancel a meeting with Phyllis Schlafly and pro-life conservatives. McCain’s operatives said Palin had to rest for her Wednesday convention speech.

    Yet, on Tuesday, Palin was behind closed doors with Joe Lieberman and officials of the Israeli lobby AIPAC. There, according to The Washington Post, Palin took and passed her oral exams.

    “Palin assured the group of her strong support for Israel, of her desire to see the United States move its embassy from Tel Aviv to Jerusalem and of her opposition to Iran’s aspirations to become a nuclear power, according to sources familiar with the meeting.”

    AIPAC’s mission, like that of Likud, is to goad America into launching air and missile strikes on any and all Iranian nuclear facilities.

    AIPAC went away happy. Purred spokesman Josh Block, “We were pleased that Gov. Palin expressed her deep personal commitment to the safety and well-being of Israel.”

    Heading home to Alaska to prepare for her interview with Charlie Gibson, Palin was escorted by Randy Scheunemann, McCain’s foreign policy guru and, until March, a hired agent of the Tbilisi regime.

    Scheunemann’s lobbying assignment: Bring Georgia into NATO, so U.S. troops, like 19-year-old Track Palin, will be required to fight Russia to defend a Saakashvili regime that has paid Randy and his partner $730,000.

    Reportedly, a phone conversation was held between Saakashvili and Palin, in which Palin committed herself to the territorial integrity of Georgia, though South Ossetia and Abkhazia have declared independence and been recognized by Moscow, which now has troops in both.

    Also on Palin’s plane was Steve Biegun, formerly of Bush’s National Security Council, and Scheunemann’s choice to tutor her. Of Biegun, Steven Clemens of the New American Foundation says, “He will turn her into an advocate of Cheneyism and Cheney’s view of national security issues.”

    During her interview with Gibson, Palin often took a neocon line. Three times she said that, should Israel decide to attack Iran, the United States should not “second guess” Israel’s decision or interfere.

    This contradicts U.S. policy. Adm. Michael Mullen, chairman of the joint chiefs, has warned Israel not to attack Iran, as the United States does not want a “third front.” And the Pentagon is withholding crucial weapons the Israelis want and need to carry out any such attack.

    Palin also volunteered that the Russian invasion was “unprovoked,” though Georgia attacked South Ossetia first. She followed up by saying that Georgia and Ukraine should be brought into NATO.

    Would that mean America would have to go to war with Russia on behalf of Georgia in any new conflict, asked Gibson.

    “Perhaps so,” said Palin.

    Scheunemann should get a fat severance check from Saakashvili for that one.

    One ex-White House aide at American Enterprise Institute, asked by Tim Shipman of the Daily Telegraph if AEI sees Palin as a “project,” replied: “Your word, not mine. … But I wouldn’t disagree with the sentiment. … She’s bright, and she’s a blank page. She’s going places, and it’s worth going there with her.”

    In fairness to Palin, on issues like NATO membership for Ukraine and Georgia, her answers reflect the views of the man who chose her. She has no option at present but to follow the line laid down by Scheunemann.

    But make no mistake. Sarah Palin is no neocon. She did not come by her beliefs by studying Leo Strauss. She is a traditionalist whose values are those of family, faith, community and country, not some utopian ideology.

    Wasilla, Alaska, is not a natural habitat of neoconservatives.

    And her unrehearsed answers to Gibson’s questions reveal her natural conservatism. Asked if she agrees with the Bush Doctrine, Palin asked for clarification. “In what respect, Charlie?”

    Gibson: “Do we have the right of an anticipatory self-defense?”

    Yes, said Palin, “if there is legitimate and enough intelligence that tells us that a strike is imminent against (the) American people, we have every right to defend our country. In fact, the president has the obligation, the duty to defend.”

    Exactly. The intelligence must be legit and the threat “imminent.”

    Interviewed by Alaska Business Monthly in March 2007 on the surge, Palin said, “I heard on the news about the new deployments, and while I support our president, I want to know that we have an exit plan in place.”

    That is not the language of empire or “benevolent global hegemony.”

    Palin may disappoint many conservatives in the next seven weeks by having to parrot the McCain-neocon line on NATO expansion, NAFTA and a “path to citizenship” for illegal aliens. But the battle for Sarah’s soul is not over.

    For, again, the lady is no neocon. Nor is the husband Todd, First Dude of Alaska and former member of the “Alaska First” Independence Party.

    18 septembre 2008 à 3 h 55 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    FoxRenard a raison il y a vraiment quelque chose qui est devenue anormale dans 4V. Déjà le dernier article sur la Russie a déteint du bruit de fond habituel. Encore un peu plus et j’arrête l’abonnement.

     

    17 septembre 2008 à 19 h 44 min
  • FoxRenard Répondre

    L’actualité Française vue de droite libérale ????????

    "Les 4 Verites Hebdo" is under attack !!!!!!!!

    17 septembre 2008 à 11 h 06 min
  • grepon le texan Répondre

    "…avec l’élection de McCain grâce à sa colistière, ne nous amène pas une autre guerre mondiale dont l’Europe ferait stupidement les frais.."

    Celle la est bien grosse.   D’habitude c’est les europeens qui nous emmenent dans des guerres mondiales.   La guerre froide a ete combattu a coup de dollars, des risques terribles, et pas mal de sang pour preserver la liberte des politiciens europeens d’acheter des votes a coups de boulots a vie pour fonctionnaires, et pour les autres pensions impayables, vacances et acquis improbables etc.   Maintenant M. Bonnal Nicolas nous dit que c’est =McCain= qui va entrainer les Zeropeens(le "z" est merite desorme), alors que par l’histoire, c’etait le "isolationisme" amercain combine au pacificisme aillieurs qui a permis aux tyrans de tenter leur chances a la domination mondiale.    La faiblesse molle, c’est la promesse d’Obama/Biden.   Huit ans de ca peut effectivement entraine une guerre mondiale.   Suggerer le contraire (avec l’errone aigu Paul Krugman comme source d’autorite en prime!) c’est hautement ridicule.  

    Le modele du film "High Noon" est a rappeler.   Vous n’avez q’une seule chance d’eviter la tyrannie, tellement faible vous etes devenus.   Mais bien sur comme les villagier du film vous preferez miser sur les bandits, voleurs, killers etc.  Comme c’est (devenu) franchouille de fuyez .

    17 septembre 2008 à 5 h 03 min
  • nicolas bonnal Répondre

    je dis l’homme a la joue qui tombe car la joue de mcCain tombe vraimant comme celle du frère d’Abel dans la Genèse. Ell tombe d’ailleurs devant l’Etrenel avant même qu’il ait tué son frère. Revoyez aussi à ce propos Dead Zone d’après le roman de Stephen King.

    17 septembre 2008 à 1 h 05 min

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