Liberté d’expression: le double discours de l’UE

Liberté d’expression: le double discours de l’UE

Les plateformes de médias sociaux, comme Facebook ou Twitter, se sont arrogé le pouvoir exorbitant de réguler la liberté d’expression sur internet.

Beaucoup de Français en ont fait l’expérience à leurs dépens, en subissant le blocage arbitraire de leurs comptes. Donald Trump a lui-même été victime de cette censure, alors même qu’il était président des États-Unis.

Cette situation inquiète à juste titre le Parlement européen. Non content d’avoir voté le 20 octobre 2020 une résolution sur ce sujet, il vient d’y consacrer à nouveau, le 10 février 2021, tout un après-midi de débats.

Hélas, comme souvent avec l’UE, ce qui résulte de son travail de réflexion est inquiétant.

Le Parlement européen tient un double discours: sous prétexte de vouloir empêcher les plateformes de continuer leurs agissements arbitraires, il veut transférer leur pouvoir de censure à la Commission de Bruxelles.

Beaucoup d’eurodéputés ont ainsi expliqué qu’il fallait que l’UE réglemente la liberté d’expression sur internet pour y censurer les « discours de haine» et les «fake news».

En ce qui concerne les discours de haine, l’objectif est assez clair: il a été dévoilé par l’eurodéputée d’extrême-gauche Sira Rego qui a demandé expressément la censure de Matteo Salvini, Marine Le Pen, Viktor Orban et de tous leurs amis «fascistes».

Quant à la condamnation des «fake news», elle semble ouvrir la voie à la censure des critiques les plus virulentes, d’où qu’elles viennent, des politiques de l’UE.

La Commissaire Jourova nous en a donné un hors-d’œuvre assez édifiant en révélant, en conclusion des débats, que la Commission venait de signer un accord avec Twitter et consorts pour censurer sur internet toutes les « fake news » en matière de vaccination!

L’avenir de la liberté d’expression sur internet est donc très incertain.

Avec le groupe Identité et Démocratie, je m’efforcerai de convaincre une majorité d’eurodéputés de voter un texte arrachant aux plateformes leur pouvoir de censure, mais résistant à la tentation de transférer celui-ci à la Commission.

Dans un système authentiquement respectueux de la liberté d’expression, seul un pouvoir judiciaire national indépendant devrait avoir le droit de décider en dernier ressort de supprimer un contenu sur internet.

Gilles LEBRETON

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Comments (1)

  • ELEVENTH Répondre

    Tenter de modifier la position tweetter, facedebouc, etc… me parait illusoire. Sauf a trouver le moyen d’en détacher une bonne partie de leur clientèle qui est aussi leur vache à lait.
    Dans la mesure où cela est possible (ce n’est pas mon domaine et je ne saurais comment faire) il faudrait créer des concurrents qui viendraient siphonner une partie des utilisateurs et de ceux qui ne peuvent plus s’exprimer sur ces boites plus qu’orientées.
    Les court-circuiter en quelque sorte.
    Il parait qu’il faut trouver ( ou créer ) un hébergeur. Est ce si difficile ?

    4 mars 2021 à 0 h 45 min

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