L’importance des valeurs éthiques

L’importance des valeurs éthiques

Les guerres servent souvent de révélateurs.

Elles obligent les gens à prendre position, et ceux qui disent ne pas prendre position prennent eux-mêmes position : de fait, refuser de prendre position revient, dans certaines situations, à prendre malgré tout position.

La guerre d’agression déclenchée par le dictateur russe Vladimir Poutine contre l’Ukraine a servi de révélateur.

Des gens se sont situés d’emblée du côté de l’Ukraine, et j’en fais partie.

Ces gens discernent qu’il y a une démocratie, certes imparfaite, mais démocratie quand même, et une dictature, et ils n’hésitent pas une seule seconde : ils se placent du côté de la démocratie, contre la dictature.

Ces gens voient qu’il y a un agresseur, la dictature, et un agressé, la démocratie, et ils se placent du côté de la défense de l’agressé, contre l’agresseur.

Lorsqu’ils voient des crimes abjects commis par l’agresseur, ils disent qu’ils voient les crimes abjects commis par l’agresseur et condamnent les crimes abjects.

Lorsqu’ils voient un Président élu rester courageusement à son poste, risquer sa vie, mobiliser l’opinion internationale pour la défense de son pays et, par son courage, donner du courage à tout son peuple, ils voient un homme qui se conduit de manière admirable et qui mérite le respect.

D’autres gens ont adopté une position très différente : ils se sont situés d’emblée du côté du dictateur russe, et ont prétendu trouver de tels défauts à la démocratie qu’ils ont choisi de soutenir la dictature et, quels que soient les prétextes qu’ils se donnent, c’est un fait, ils soutiennent la dictature.

Ils se refusent à appeler l’agression une agression.

Ils usent de circonlocutions et d’élucubrations très équivoques pour tenter de montrer que l’agressé est coupable de l’agression qu’il subit et que l’agresseur a raison d’agresser, de tuer et de détruire.

Parfois, ils ne vont pas jusque-là, et se contentent de dire qu’au vu des torts de l’agressé, l’action de l’agresseur était fatale.

Lorsqu’ils voient les crimes abjects, ils mettent en doute la réalité des crimes et, quand il n’est plus possible de nier l’évidence tant elle est flagrante, s’efforcent de parler aussitôt d’autres crimes abjects commis tout au long de l’histoire aux fins de nier la responsabilité du criminel, et ils ne condamnent dès lors pas les crimes abjects commis actuellement.

Lorsqu’ils voient le Président Zelensky, ils sont ravis d’utiliser et de faire circuler des vidéos soigneusement sélectionnées par les services de la dictature russe et datant de l’époque où Zelensky était comédien pour le dénigrer, et ainsi ignorer son courage.

Ignorant qu’il risque sa vie, ignorant qu’il défend son pays, ignorant qu’il donne du courage à son peuple, insistant sur des erreurs qu’il a pu commettre et qui ne sont rien par rapport à ce qu’il fait depuis sept mois, ils l’insultent et le traitent de pantin.

Ils ne discernent pas qu’ils insultent ainsi tout un peuple confronté à ce qui relève d’une tentative de génocide, au sens que ce mot a reçu en 1949 lors d’une convention internationale chargée de définir le crime de génocide.

Je fais partie de ceux qui se situent du côté de l’Ukraine, oui. Je fais partie de ceux qui appellent un chat un chat, un criminel un criminel et Vladimir Poutine un dictateur criminel.

Parce que c’est ce qu’il est : un dictateur criminel.

Je sais que la démocratie ukrainienne est imparfaite, mais je sais aussi que c’est une démocratie.

Je sais qu’il y a un agresseur et un agressé, et des crimes abjects.

Je sais que Volodymyr Zelensky se conduit de manière admirable et mérite le respect.

J’ai, je dois le dire et je le dis, perdu toute forme de respect et toute forme d’estime pour ceux qui adoptent la position différente que je viens de décrire.

Certains disent qu’ils ne me reconnaissent plus et qu’ils estimaient ce que j’écrivais avant la guerre en Ukraine.

Je leur réponds que c’est moi qui ne les reconnaît plus.

Ce qui a guidé tout mon travail intellectuel et toutes mes analyses depuis un demi-siècle, est un ensemble de valeurs éthiques.

Je leur reste indéfectiblement fidèle.

Elles sont ce qui a fait la grandeur de la civilisation occidentale. Elles méritent d’être affirmées et défendues, quelles que soient les circonstances. Que nul ne compte sur moi pour les abandonner.

Partager cette publication

Comments (4)

  • Rolland Répondre

    Allez, M. Millière, faites-moi plaisir !

    Prenez 2 minutes pour lire cet article…
    Chiche ?

    https://ripostelaique.com/le-reveil-brutal-de-lours-russe-va-bientot-ramener-loccident-a-la-raison.html

    7 octobre 2022 à 13 h 19 min
  • BAINVILLE Répondre

    L’Ukraine patrie d’adoption due servile Millière est exemplaire:
    Le “Centre Myrotvorets”, est cet organisme ukrainien qui recense tous les ennemis de l’Ukraine à supprimer et qui orne la photo de l’ennemi d’un tampon rouge « éliminé » quand c’est fait, c’était deux jours avant que Grayzone fasse un important article sur le sujet

    Ce que Grayzone ajoutait ensuite est que l’adresse IP de Myrotvorets est à Bruxelles, dans un serveur de l’OTAN. Et que c’est vérifiable par tout un chacun. (Au fait, ce jour, sur la page d’accueil, six des huit articles ont ouvertement pour source l’OTAN.)

    Autrement dit la CIA et l’OTAN cautionnent, hébergent, nourrissent et protègent un site de délation des services de renseignements ukrainiens qui appelle ouvertement et publiquement à tuer des gens en donnant leur adresse, leur numéro de téléphone, leurs réseaux sociaux, et tout autre renseignement obtenu pour les trouver (auprès de la CIA, du FBI, du MI5, de la NSA, etc., c’est ouvertement indiqué). On remarque aussi que lorsque c’est un Russe, le mot Russie est barré. En bas à droite de chaque fiche il y a un lien censé permettre à la personne ciblée de contester ce qui est dit
    Zelensky, samedi:
    « Tant que vous tous n’aurez pas résolu le problème de celui qui a tout commencé, qui a déclenché cette guerre insensée contre l’Ukraine, vous serez tués un par un, devenant des boucs émissaires, parce que vous n’admettez pas que cette guerre est une erreur historique pour la Russie. »

    (Cela fait écho à ce qu’avait dit son ambassadeur au Kazakhstan en août sur les objectifs de Kiev : « Que puis-je dire… Nous essayons d’en tuer autant que possible… Plus nous tuons de Russes maintenant, moins nos enfants auront à en tuer. C’est tout. »)

    D’après le blogue d’Y.D.

    5 octobre 2022 à 11 h 53 min
  • BAINVILLE Répondre

    Pauvre éditorialiste, il se répète, avec les mêmes contre-vérités, les mêmes imputations délirantes (les crimes affreux de la Russie, le régime exemplaire de l’Ukraine dictatoriale et archi corrompue.)
    Vous vous êtes exclu des intellectuels intègres et indépendants, vous êtes l’exemple de ce que ne doit pas surtout pas devenir un journaliste voulant servir la vérité et garder son honneur.
    Je ne comprends pas pourquoi la rédaction nous inflige encore cette caricature.

    4 octobre 2022 à 16 h 20 min
  • HOMERE Répondre

    La solution aurait été,au sortir de l’URSS,de creer un glacis de pays jouxtant la Russie avec un statut de républiques neutres et non engagés dans des structures militaires ou autres…
    Nos lambeaux démocratiques annonçent notre lent déclin et notre disqparition…qui en paiera le prix ? les peuples reviennent à leurs instincts primaires…ils en mourront!
    Regardez la France et la manière dont elle s’autodétruit (pillages,drogue guerillas révoltes irrespect,individualisme,pornographie,perte d’identité;attentats,tribalisme…) sommes nous encore en train de parler de démocratie ou d’anarchie ?
    Nous sommes le symétrique de Poutine…

    4 octobre 2022 à 10 h 59 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *