L’Occident face au discours de la haine

L’Occident face au discours de la haine

Les éditions Tatamis ont eu l’excellente idée de publier, en partenariat avec le Middle East Media Re­search Institute (MEMRI), un recueil de déclarations parues dans les médias arabes ou iraniens. Nous, Occidentaux, sommes, en règle générale, très loin de soupçonner la teneur du débat public dans ce Moyen-Orient qui gouverne largement la paix mondiale. Et, de ce fait, ce recueil constituera, pour beaucoup d’entre nous, une découverte – et pas une découverte agréable !

Les déclarations qui y sont compilées ne sont pas le fait de djihadistes radicaux, mais elles font froid dans le dos. Par leur contenu et aussi, précisément, par le fait qu’elles ne sont pas des textes marginaux, mais reflètent bien l’opinion « moyenne ».

Naturellement, on peut penser que le MEMRI a exagéré. Que son choix est partial. C’est très possible. Il reste que ces déclarations existent et qu’il faut tenir compte de cet état d’esprit de la « oumma » pour comprendre le monde qui nous entoure…

Voici quelques citations glanées au hasard :

Un ancien ministre jordanien ex­plique « que l’Espa­gne est aussi terre d’islam » (p. 13).
Un professeur koweïtien déclare : « Nul ne craint plus Dieu que ces prétendus terroristes [il s’agit des militants d’Al Qaïda…]. Ce sont les gens les plus nobles, les meil­leurs au monde » (p. 20).
Un ministre du Hamas explique que « seul un fou peut penser que les Juifs sont des êtres humains » (p. 73).

On pourrait continuer longtemps cette triste litanie. Mais je pense que cela suffit à donner le ton.
Tant que ces discours seront largement partagés par les dirigeants et les peuples arabes ou iraniens, la planète continuera à vivre sous la menace d’une conflagration majeure.

Pour l’heure, les dirigeants occidentaux se cachent derrière l’idée que l’islam est une religion de paix et de tolérance et que ces quelques citations sont marginales et non représentatives de l’islam.
Je viens de dire qu’elles n’étaient pas marginales et que, bien au contraire, bon nombre des dirigeants avec lesquels l’Europe et les États-Unis discutent en partagent le fond.
Reste à savoir si elles sont représentatives de l’islam. Le problème est que nous n’avons aucun moyen de le savoir et que cette question n’a aucun sens en islam.

Le Coran présente bien des phrases incitant au meurtre, à l’oppression des femmes, ou à l’asservissement des minorités religieuses. Il présente certes, également, des phrases en sens contraire. Comme tout corpus doctrinal, le Coran doit être interprété – et il l’est, de fait, en permanence. Mais la base de l’islam, c’est que le Coran est sorti directement de la bouche de Dieu, sans médiation humaine, ce qui ne laisse aucune place à un débat au grand jour entre interprétations divergentes.

Puisqu’aucun docteur de l’islam ne peut ad­mettre qu’il tient tel verset pour purement allégorique et tel autre pour incompréhensible si l’on ne tient pas compte du contexte de rédaction, toutes les interprétations se valent.

Et, dans ce conflit des interprétations, les plus primaires ont un énorme avantage : elles sont les plus proches de la lettre. Par conséquent, quoi que nous pensions, l’interprétation de Ben Laden est aussi légitime que celle de Boubakeur – et sans doute beaucoup plus pour les musulmans les plus fidèles.

C’est tout le contraire dans le christianisme. Il existe des versets d’appel au meurtre dans la Bible ; il existe des versets contradictoires. Mais il existe aussi une autorité interprétative (le Pape, les conciles) qui permet de trancher les débats doctrinaux.

Ce n’est évidemment pas à nous, non musulmans, qu’il revient de résoudre le conflit entre interprétations divergentes du Coran.
En revanche, nous pouvons jouer un rôle politique majeur. Nous pourrions parfaitement refuser de discuter avec les dirigeants musulmans soutenant l’interprétation de l’islam radical. Au lieu de quoi, nous laissons persécuter les voix marginales du monde arabo-musulman (le bloc de l’espoir, dont parle également ce livre). Tant que nous n’aurons pas fait le choix de privilégier le discours de l’espoir et de condamner le discours de la haine, nous contribuerons à l’expansion du totalitarisme de l’islam radical…

Jean Robin
présente :
Entre la haine et l’espoir
Tatamis
251 pages – 20 €

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Comments (4)

  • WatsonCorsica Répondre

    Article nul

    D’abord il est faux de dire qu’il peut y avoir plusieurs interprétations du Coran. Le verset 17 de la sourate 8 par exemple ne supporte qu’une seule traduction possible : tuez tous les infidèles, ce n’est pas vous qui les tuez , c’est Allah qui les tue ! Il n’existe aucune autre traduction possible !

    Les messages de paix diffusés dans le Coran ne concernent que les musulmans.

    Dans la Bible il n’y a aucun appel au meurtre délivré par Dieu / ou Jésus. je mets au défi quiconque de me citer un seul appel au meurtre de la Bible – en précisant ( pour les crétins ) qu’il ne faut pas confondre appel au meurtre et récit de guerre ou d’assassinat.

    12 septembre 2011 à 11 h 46 min
  • euréka Répondre

    C’est au lance-flamme qu’il faudrait éliminer tous ces haineux de l’islam.

    Il y a des milliers de vidéos sur internet qui mettent en scène ces fous en train d’aboyer leur haine contre les non-musulmans. Ces prêcheurs sont très respectés et les mosquées dans lesquelles ils officient vibrent de leur folie sanguinaire. Il y a quelque chose de réellement pathologique dans cette paranoïa. Le musulman soupçonne toujours les occidentaux de vouloir les offenser. Et je généralise parceque c’est un fait. 

    Pourquoi la G-B permet-elle aux musulmans de manifester en arborant des pancartes sur lesquelles sont inscrits des appels aux meurtres ? pourquoi les laisse-t’on revendiquer  la charia  sur tout le territoire anglais ? Et chez nous pourquoi laisse-t’on impunies les racailles qui brûlent notre drapeau pour le remplacer par le drapeau algérien ? Un Français ferait ça en Algérie, il serait tué sur place.

    Et nos gouvernements qui se couchent devant des tarés pareils, comme nos Juges, experts, avocats tous les personnels judiciaires qui tremblent de trouille, choisissent leurs mots avec le plus grand soin, face aux prévenus et leurs familles venues en renfort pour intimider…., il faut arrêter tout ça avant que nous soyions un jour obligés de "tirer dans le tas". C’est ce qui arrivera à force de lâcheté.

     

    8 septembre 2011 à 19 h 39 min
  • IOSA Répondre

    Article dont la teneur est tout aussi tiède et fétide que le baiser du Pape au cul du Coran.

    Car reconnaître déjà l’ Islam comme religion est en soi la marque du vaincu quémandant sa rédition sous condition.

    Il n’y a vraiment que les croyants pour croire que l’ Islam va s’anoblir, alors que devant celui-ci s’applatissent les traîtres à l’espèce humaine.

    Vous n’apprenez vraiment rien du passé, toutes les religions avant de s’apaiser ont massacrer en masse.

    Avec 700 ans de retard, l’ Islam a du temps à rattrapper et de l’ouvrage à faire.

    IOSA

     

    7 septembre 2011 à 23 h 30 min
  • ozone Répondre

    Ils peuvent dire ce qui leur chante chez eux

    Le probléme est chez nous

    Du tout cuit pour nos dirigents surcapables.

    7 septembre 2011 à 21 h 50 min

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