L’Occident recolle les morceaux

L’Occident recolle les morceaux

Jacques Chirac peut, à juste titre, être fier du succès des cérémonies qui ont marqué, en Normandie, le soixantième anniversaire du débarquement des forces alliées pour la libération de la France et de l’Europe. Non seulement à cause de la qualité presque impeccable de l’organisation, mais aussi parce que ce fut, au vu et au su de tous, le moment idéalement choisi pour marquer la réconciliation entre le Chef d’État français et le Président des États-Unis. Certes plusieurs divergences demeurent, en particulier sur l’occupation américaine de l’Irak, mais on se comporte à nouveau comme des amis. Tant mieux.
Dans la foulée, à l’ONU, la France apporte son soutien à la résolution présentée par les États-Unis et la Grande-Bretagne, concernant l’organisation du pouvoir en Irak entre le 1er juillet 2004 et janvier 2005, date maintenant retenue pour l’organisation d’élections libres, pour la première fois dans l’histoire de ce pays.
Un gouvernement est aujourd’hui formé qui semble tenir compte de différentes sensibilités, et qui, pour l’instant, paraît plutôt crédible, et même efficace, si les accords qu’il a passés en vue du désarmement de la plupart des milices, sont effectivement suivis d’effet.
Sans revenir sur le point de savoir s’il fallait ou non attaquer l’Irak et faire tomber l’horrible dictateur qui était à sa tête, il est certain que la Communauté internationale ne pourra pas, avant longtemps, se désintéresser de ce dossier. Mieux vaut donc désormais que la France et l’Europe coopèrent le plus étroitement possible avec l’Amérique pour assurer là-bas, non seulement la paix, mais aussi le développement.
Car c’est seulement par le développement économique que cette région du monde peut connaître un jour une paix durable. Or, ce développement économique, on le sait bien, repose moins sur la mise en valeur de ressources naturelles que sur la mise en place de règles juridiques efficaces, en particulier sur des droits de propriété individualisés, précis et légitimes. C’est seulement dans un tel cadre que les individus sont incités à créer des richesses. Au contraire, si les droits de propriété sont flous, arbitraires ou collectifs, chacun est incité à rivaliser avec autrui, non pas sur le terrain de la création mais sur celui du partage. La lutte de clans pour la répartition remplace alors l’effort de chacun.
Si les nouveaux dirigeants irakiens sont honnêtes, et s’ils croient aux vertus de la propriété individuelle, leur pays pourra se développer et la paix y régnera un jour. Sinon, en effet, cette guerre aura été inutile…

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Comments (3)

  • ronnie was the best Répondre

    Malheureusement, la “réconciliation” de Chirac et Bush ne fat pas baisser les impôts et ne désarme pas les syndicats français, dignes répliques du “front du travail” nazi…

    14 juin 2004 à 19 h 36 min
  • sas Répondre

    débarquement d’accord,victoire sur les allemand…o.k pas sur le communisme….la déchéance actuelle de la france economique et sociale est dûe en grande partie aux syndicats marxo-trotskiste essemés à cette époque…a t on vraiment gagné à la libération de l europe et de la france??????moi je dis non.

    14 juin 2004 à 14 h 58 min
  • lagorre Répondre

    Alain Peyrefitte, dans la Société de confiance, démontre les fondements culturels du développement. Reportez-vous à sa démonstration pour plus de certitude. Le développement serait un choix de société. Dès lors qu’on a admis cette thèse, on tend à mesurer ses espoirs pour le développement du Proche Orient. Si la population voulait prospérer et s’organiser, sans doute l’aurait-elle déjà fait.

    14 juin 2004 à 9 h 05 min

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