L’ONU et la crise nord-coréenne

L’ONU et la crise nord-coréenne

Le « machin » vient, une nouvelle fois, de mériter l’appellation peu flatteuse dont l’avait affublé le président de Gaulle.

L’ONU, puisqu’il faut l’appeler par son nom, a réuni son Conseil de Sécurité, le mal nommé, qui vient de lancer son dernier train de sanctions internationales contre la Corée du Nord, suite à deux tirs de missiles intercontinentaux.

Ces sanctions comprennent l’interdiction des importations de charbon, de fer et de la pêche venant de Corée du Nord, visant à priver ce pays d’un milliard de dollars de recettes par an.

Pour obtenir l’accord de la Russie et de la Chine lors du vote, les mesures réclamées par les États-Unis ont toutefois dû être adoucies de manière importante, ce qui aura l’effet exactement contraire à celui recherché : le leader nord-coréen Kim Jong-un y verra une démonstration de faiblesse qui ne pourra que l’encourager à continuer.

Les USA sont pourtant le plus important contributeur au budget de l’ONU et, quand ce pays menace de couper les vivres, il devrait être pris au sérieux : avec 10 milliards de dollars de contributions annuelles, obligatoires et volontaires, les États-Unis fournissent, à eux seuls, le quart du budget général et des opérations de maintien de la paix, 40 % de celui du Haut-Commissariat aux réfugiés, du Programme alimentaire mondial ou de l’Organisation internationale pour les migrations.

De quoi inquiéter le secrétaire général Antonio Guterres qui a dû accéder à la demande américaine de tenir une réunion sur la réforme de l’ONU, laquelle pourrait préluder à une réforme plus globale de l’Organisation.

Nous ne pouvons être que sceptiques.

Mais, en cas d’échec probable, ce sera l’occasion pour la majorité des médias d’en attribuer la cause à leur cible favorite : Donald Trump.
Au mieux, nous pouvons espérer une réforme de la bureaucratie onusienne.

Mais il serait présomptueux d’en attendre de profondes modifications, quelles qu’elles soient, face à l’opposition de l’un ou l’autre des cinq membres permanents du Conseil de Sécurité.

Il suffit, en effet, qu’un seul État, parmi les cinq membres permanents de ce Conseil, émette un vote négatif pour qu’une résolution ou une décision ne puisse être adoptée.

C’est évidemment le cas lors de propositions des USA qui sont presque toujours refusées par la Chine ou la Russie (et vice versa).
Quant à toute proposition visant à changer le processus de décision, il verrait l’opposition de la totalité des cinq membres permanents, pour cette fois unanimement d’accord !

Si les États-Unis réduisaient leur contribution, les seize missions de maintien de la paix actuellement déployées seraient touchées et King Jong-un pourrait continuer à lancer ses fusées et faire exploser ses bombinettes, tant qu’il ne s’attaquera pas directement au territoire américain, Guam y compris.

La Chine le craint et réduit peu à peu son commerce avec la Corée du Nord, malgré les liens plus historiques que politiques qui l’attachent à son hystérique voisin.

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Comments (2)

  • Gérard Pierre Répondre

    Et si le véritable but de la Corée du Nord n’était simplement que la réunification des deux Corées, …… au profit exclusif bien sûr du seul Kim Jong-un !

    L’exemple de la réunification du Viet Nam doit le faire fantasmer ! …… Là aussi, les Américains étaient concernés, et l’exemple de leur lâchage du Sud Viet Nam ne constitue pas un frein à ses espérances !

    À suivre sous cet angle !

    26 septembre 2017 à 15 h 40 min
    • Manu Répondre

      Visiblement vous ne connaissez pas la Corée, ou tout du moins pas ses rouages politiques.
      C’est cela, et pas autre chose que recherche Kim Jong-Un.
      Aujourd’hui la Corée du Nord considère la partie sud de la péninsule comme une partie occupée de son territoire. Lorsqu’on parle avec des Nord-Coréens que je rencontrais épisodiquement à Kaesong (je parle bien des gens du peuple, pas des élites), si vous leur dites Corée du nord et Corée du sud, ils sont choqués ! Pour eux il n’y a qu’une et une seule Corée, et ils se sentent légitimes à reconquérir le sud. Cela explique grandement la situation.
      À l’inverse, je trouve l’attitude des Coréens du sud encore plus inquiétante, surtout la nouvelle génération. Ils ne pensent plus qu’aux belles bagnoles allemandes, à leur smartphone et la chirurgie esthétique pour ressembler à ces baudruches que leur vent la TV consumériste. J’ai du mal à imaginer cette génération résister en cas d’invasion du Nord …

      2 octobre 2017 à 4 h 35 min

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