L’Ossétie du Sud… ou les Sudètes ?

L’Ossétie du Sud… ou les Sudètes ?

En 1933, lorsque Adolf Hitler devient Chancelier, il y a, en Tchécoslovaquie, environ 3 250 000 Allemands, occupant les districts sudètes, situés au pourtour de la Bohème et de la Moravie.

Dès 1937, la Wilhemstrasse apporte son soutien financier, à hauteur de 15 000 marks par mois, au Parti allemand des Sudètes, qui a été fondé, en 1933, par un professeur de gymnastique, Konrad Heinlein. Bien que les Sudètes n’aient jamais été rattachés à l’Allemagne, mais à l’Autriche, le parti de Herr Heinlein demande son « retour » à la patrie de Goethe.

Le 20 mai 1938, le général Keitel présente au Führer le « Cas vert », un plan d’action-éclair, en cas de « provocation intolérable » à l’égard de l’Allemagne, destiné à écraser l’armée tchécoslovaque et à occuper la Bohème et la Moravie, « le plus vite possible ».

De son côté, le Dr Joseph Goebbels déclenche une campagne médiatique, dénonçant la « Terreur tchèque » s’exerçant sur les Allemands des Sudètes. Il n’utilise pas le terme de « nettoyage ethnique », car cette expression n’est pas encore en usage…

La Tchécoslovaquie mobilise et renforce ses fortifications, dans les montagnes des Sudètes. Ces fortifications considérables, comparables à la Ligne Maginot ne peuvent être percées par l’armée allemande, si l’on en croit les déclarations, lors du procès de Nuremberg, du général Alfred Jodl, chef d’état-major des armées.

Le Président Benès, se tournant immédiatement vers ses alliés (la Grande-Bretagne et la France), reçoit des Premiers ministres Neville Chamberlain et Édouard Daladier, des assurances du soutien de leurs pays…, mais aussi le conseil de « se montrer extrêmement conciliant avec les Allemands des Sudètes ».

Le 10 septembre 1938, au Congrès annuel de Nuremberg, le Reichmarschall – j’ai nommé Hermann Goering – déclare : « Un minuscule segment de l’Europe, tient en alerte la race humaine… » Hitler, de son côté, reçoit Herr Heinlein et lui demande d’organiser un « corps franc des Sudètes ».

Le 13 septembre, à la suggestion de Daladier, Chamberlain demande une audience au Chancelier du Reich. Il est reçu le 15 septembre, à 16 heures, au Berghof (Berchtesgaden). Hitler lui déclare : « Il ne s’agit plus désormais d’accorder l’autonomie aux Allemands des Sudètes, mais bien de réunir cette région à l’Allemagne ». Il lui assure néanmoins qu’il s’agit là de sa dernière revendication territoriale, et qu’après cela, il n’aura aucune exigence territoriale à formuler en Europe.

Chamberlain rentre à Londres, où il déclare : « J’eus l’impression que c’était un homme sur qui l’on pouvait compter, quand il avait donné sa parole ».

Le 22 septembre, dans l’après-midi, Chamberlain rencontre à nouveau Hitler, cette fois-ci en Rhénanie, à Gotesberg, à l’Hôtel Dreesen, où le Führer va souvent s’isoler, avant de prendre une décision. C’est d’ailleurs de cet hôtel qu’il partit, le 29 juin 1934, pour « la nuit des longs couteaux ». Ce 22 septembre donc, Hitler remet à Chamberlain, un mémorandum stipulant qu’il « exige que la zone des Sudètes soit immédiatement occupée par l’Allemagne… au plus tard le 1er octobre ». Le gouvernement français rejette ce mémorandum le 24 septembre, et décrète la mobilisation générale.

Le 29 septembre 1938, le Chancelier du Reich invite à nouveau Chamberlain, ainsi que Daladier… et le Duce, à le rencontrer à Munich, à la « Führerhaus », située sur la Königsplatz. Aucun représentant de la Tchécoslovaquie ne participe à cette réunion. La réunion, assez informelle, débute à 12 heures 45 ; elle se termine le lendemain à 1 heure du matin, par la signature de l’Accord de Munich qui stipule que « l’armée allemande entrera en Tchécoslovaquie le 1er octobre 1938, et que l’occupation des Sudètes devra être achevée avant le 10 octobre ». L’interprète attestera plus tard que tout s’est passé « dans la plus grande cordialité ».

Le 5 octobre, le Président Benès résigne ses fonctions et prend l’avion pour Londres. On connaît la suite. Il convient peut-être de se demander, aujourd’hui, si le concept national-socialiste de « Lebensraum » est importable…

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Comments (4)

  • VITRUVE Répondre

    AVE

    pour ceux qui ne suivaient pas:

     La connexion israélienne

    Israël fait maintenant partie de l’axe militaire anglo-américain, qui sert les intérêts des géants pétroliers occidentaux au Moyen-Orient et en Asie Centrale.

    Israël est partenaire dans l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC) qui amène du pétrole et du gaz à l’Est de la Méditerranée. Plus de 20 pour cent du pétrole des Israéliens est importé de l’Azerbaïdjan, une grande partie transitant par le pipeline BTC. Dirigé par la British Petroleum, le pipeline BTC a radi­calement changé la géopolitique en Méditerranée orientale et au Caucase :

    « Le pipeline BTC a considérablement changé le statut des pays de la région et cimenté une nouvelle alliance pro-occidentale. Ayant influé pour la construction de l’oléoduc vers la Méditerranée, Washington a pratiquement mis en place un nouveau bloc avec l’Azerbaïdjan, la Géorgie, la Turquie et Israël. » (Komerzant, Moscou, 14/7/06)

    Bien que les rapports officiels déclarent que l’oléoduc BTC « achemine le pétrole vers le marché occidental », ce qui est rarement reconnu, c’est qu’une partie du pétrole de la mer Caspienne serait directement convoyé vers Israël, en passant par la Géorgie. A cet égard, un projet de pipeline israélo-turc a aussi été envisagé, ce qui permettrait de relier Ceyhan au port israélien d’Ashkelon et de là, à travers le principal pipeline d’Israël, vers la mer Rouge.

    L’objectif d’Israël n’est pas seulement de prendre le pétrole de la mer Caspienne pour ses propres besoins de consommation, mais aussi de jouer un rôle clef dans la réexportation de ce pétrole vers les marchés asiatiques depuis le port d’Eilat à travers la mer Rouge. Les implications stratégiques de ce réacheminement du pétrole de la mer Caspienne sont d’une grande portée. (Pour plus de détails, cf. Michel Chossudovsky, La guerre contre le Liban et la bataille pour le pétrole, Global Research, juillet 2006.)

    Ce qui est envisagé, c’est de relier le pipeline BTC au pipeline trans-israélien d’Eilat à Ashkelon, aussi connu sous le nom de ­Tipline d’Israël, depuis Ceyhan au port israélien d’Ashkelon.

    « La Turquie et Israël sont en train de négocier la construction d’un projet de plusieurs millions de dollars sur l’énergie et l’eau, qui transportera de l’eau, de l’électricité, du gaz naturel et du pétrole à travers des pipelines vers Israël, avec renvoi du pétrole d’Israël vers l’Extrême-Orient.

    La nouvelle proposition turco-israélienne en cours de discussion verrait le transfert d’eau, d’électricité, de gaz naturel et de pétrole vers Israël grâce à quatre pipelines sous-marins.

    Le pétrole de Bakou peut être transporté jusqu’à Ashkelon via ce nouveau pipeline et vers l’Inde et l’Extrême-Orient – via la mer Rouge. »

    Ceyhan et le port méditerranéen d’Ashkelon sont situés à seulement 400 km de distance. Le pétrole peut être transporté vers la ville en navires-citernes ou via un pipeline sous-marin spécialement construit. Depuis Ashkelon le pétrole peut être convoyé à travers des pipelines qui existent déjà vers le port d’Eilat sur la mer Rouge, et de là il peut être transporté vers l’Inde et d’autres pays asiatiques sur des navires-citernes. »

    Israël est susceptible à cet égard de jouer un rôle stratégique majeur dans la « protection » du transport en Méditerranée orientale et des corridors sortant de Ceyhan. Simultanément, Israël participe aussi à la canalisation de l’aide et de la formation militaire vers la Géorgie et l’Azerbaïdjan.

    En 1999, un accord bilatéral de coopération militaire de grande portée a été passé entre Tbilissi et à Tel-Aviv, à peine un mois avant que l’OTAN parraine l’accord du GUAM. Il a été signé à Tbilissi par le président Chevardnadze et le Premier ministre israélien de l’époque, Benyamin Netanyu. Ces divers accords de coopération militaire sont en fin de compte destinés à saper la présence de la Russie et son influence dans le Caucase et en Asie Centrale.

    Dans une déclaration pour la forme, Tel-Aviv s’est engagé, suite à des discussions bilatérales avec Moscou, le 5 août 2008, à réduire son aide militaire à la Géorgie.

     source Voltairenet

    tout est dit

    VALE

    ergo glu capiuntur avis

    5 septembre 2008 à 16 h 28 min
  • Anonyme Répondre

    Ossetiens ont droit à leur propre État s’ils le souhaitent. Comme les Kosovars. Mais il existe des différences:
    1) Kosovo indépendant a été créé quand toutes les autres tentatives pour régler la guerre entre les Serbes et les Kosovars échoué. Cette guerre a des racines très anciennes dont personne n’était en mesure de résoudre pacifiquement. D’autre part, le nationalisme Ossetien a été largement initié et soutenu par la Russie. La même chose que le nationalisme des Allemands des Sudètes a été appuyée par l’Allemagne nazie.
    2) Kosovo est devenu un pays indépendant. Ossétie et Abchasie seront capturés par la Russie. De même que la région des Sudètes a été capturé par l’Allemagne.
    3) La création du Kosovo indépendant n’est pas la première étape pour l’occupation de la Serbie. L’indépendance de l’Ossétie est le premier pas vers l’occupation de la Géorgie. De même que l’occupation des Sudètes a été la première étape pour l’occupation du reste de la Tchécoslovaquie.

    3 septembre 2008 à 20 h 01 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    En intervenant en Georgie la Russie a de nouveau rué dans les brancards, comme elle l’a fait lors de l’occupation de l’aéroport de Pristina où l’Otan devait installer son QG.

    C’est une réaction de frustré à laquelle l’Occident doit répondre fermement mais avec prudence.

    3 septembre 2008 à 18 h 46 min
  • Florin Répondre

    Si l’OTAN a "libéré" le Kosovo, la Russie a le droit de libérer les Ossètes. Point barre. Jette pas de pierre, si tes vitres sont en verre.

    3 septembre 2008 à 14 h 35 min

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