L’Union européenne en crise

L’Union européenne en crise

À l’évidence, l’Europe est aujourd’hui en débandade, aveugle et fidèle à elle-même !

Les prochaines élections européennes en 2019 auront certainement lieu sous un signe noir pour l’Union européenne.

L’ineffable Donald Trump mena­ce de sanctionner les entrepri­ses européennes qui oseraient braver les sanctions américai­nes. Les États eu­ropéens, la corde au cou, vont à Canossa et quémandent piteusement des dérogations aux sanctions à leur maître de Washington, au lieu d’adopter des contre-mesures contre les sociétés américaines comme Goldman Sachs qui a manipulé les comptes de la Grèce, ce qui a coûté des centaines de milliards d’euros aux États européens.

Macron est tombé de son piédestal du capitole où trônait Jupiter et gagne la roche Tarpéienne. Ça fait mal !

Mais il y a mieux pour désespérer encore un peu plus les euro-béats, s’il en existe encore.

La crise italienne est un summum d’hypocrisie et la négation de la démocratie la plus élémentaire.

Comment le peuple italien ose-t-il voter et choisir des députés euro-sceptiques, alors que « moi, Jean-Claude Junker », président de la Commission de Bruxelles, temple de l’Olympe de l’Europe, « je vous dis
que la démocratie s’exerce dans le cadre des Traités de l’Union, aucun vote ne pouvant remettre en cause ces traités ; vous n’avez pas le droit de choisir ces affreux populistes » ?

Quant aux propos du ministre Le Maire admonestant l’Italie, bel exemple de courtoisie version Trump, parfaite inintelligence diplomatique et mépris hautain, ils constituent une faute sans appel, une honte pour la France ! S’il y a une règle à respecter pour la France à l’égard de l’Italie, pour des raisons historiques, c’est de s’abstenir de donner des leçons, ce que Le Maire – paraît-il, ancien diplomate – ignore.

On croit rêver face à ces dénis de démocratie, mais c’est la réalité ; et cette réalité est explosive, elle est mortifère pour notre continent.

Mais, au fait, de quoi l’Italie serait-elle coupable ? N’a-t-elle pas le droit de s’interroger sur la zone euro, dont elle ne perçoit pas les effets promis ?

Ces braves eurocrates ont-ils oublié que l’Italie n’a pas encore retrouvé son niveau de PIB d’avant la crise de 2008 et que la surévaluation de l’euro y est pour quelque chose, même si d’autres facteurs internes jouent aussi ?

Depuis la création de l’euro, le PIB par habitant a même baissé. De nombreux Italiens, comme d’autres en Europe, estiment que la monnaie unique est inadaptée, dès lors que les économies nationales divergent de plus en plus.

Nombre d’économistes et politiques allemands partagent ce jugement : on se souvient de la position du ministre Schäuble qui souhaitait le départ de la Grèce. Certains Allemands considèrent que c’est l’Allemagne qui devrait sortir de la zone euro.

Certes, aucun gouvernement ne prendra l’initiative de sortir de l’euro, le risque systémique est trop grand, mais il existe un autre risque, bien réel et bien plus probable :

C’est l’euro qui peut nous quitter, car il est devenu, pour certains pays du sud de l’Europe, un carcan économique intenable qui brime la croissance et multiplie les problèmes sociaux ; dans ces conditions, lors d’une crise politique et économique majeure, la sortie peut devenir inéluctable, en dépit du Mécanisme européen de stabilité (MES).

De plus, les Italiens se sentent bien seuls face à la crise migratoire.

Refuser de prendre en compte ces réalités et se lancer en permanence dans le procès en sorcellerie du populisme constitue un aveuglement politique qui nous conduit vers une crise dont l’Europe a toutes les chances de ne pas se relever.

La solution, tous les économistes sensés le savent, ne passe pas par la purge budgétaire chère au Roi de Prusse ; elle nécessite l’abolition de dettes ou leur rééchelonnement à taux zéro accompagnés d’investissements massifs des pays riches vers les pauvres. Mais Berlin ne l’entend pas de cette oreille et refuse de payer.

L’union de transfert, qui, seule, pourrait sauver la zone euro, n’est pas pour demain.

Dans ces conditions, la crise de la zone euro arrive.

Lorsque la comète des illusions sera passée, il faudra reconstruire l’Europe des réalités, celle des coopérations. Dommage que l’on n’ait pas commencé par elles !

L’Histoire ne finira donc jamais de bégayer ; elle est sans fin.

Partager cette publication

Comments (8)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    la photo : Junker a été béatifié ?

    2 octobre 2018 à 23 h 35 min
    • HansImSchnoggeLoch Répondre

      Non, mais intronisé “Chevalier de la Coupe aux Lèvres” à la cave vinicole de son patelin au Luxembourg.

      Voir:
      Pardon Monsieur, sind Sie der Graf von Luxemburg?
      Chanté par Dorthe Kollo au début des années 2000.

      3 octobre 2018 à 10 h 59 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    L’union européenne en crise?
    Certainement pas, c’est une débandade sans nulle autre pareille.

    Les pères fondateurs en seraient éffondrés s’ils pouvaient voir la situation dans laquelle cette union a abouti.
    Résumons, cette union a été créée pour éviter une nouvelle guerre sur le continent européen et non pour accueillir toute la misère du monde.

    Misère du monde qui a été provoquée majoritairement par des doctrines léthales comme le communisme et le socialisme. Toute la deuxième moitié du 20ème siècle n’a-t’elle pas été ponctuée par des soi-disantes querres de libération et d’indépendance financées en grande partie par des pays d’obédience communiste..
    Guerres qui ont provoqué des destructions de biens, d’infrastructures et de personnes dont les pays victimes ne se sont jamais relevés.

    En Europe un seul plan Mashall a suffi pour relever le continent des ruines dans lesquelles WW2 l’avait plongé.
    En Afrique les plans Marshall financés principalement par l’Europe se succèdent depuis des décennies sans résultats visibles.
    Où sont donc passés tous ces milliards donnés en pure perte.
    Et on accuse les Européens de ne pas en faire assez.

    Cela suffit maintenant, si on est arrivé là après un demi-siècle d’efforts inutiles que l’on arrête cette union et que chacun aille cultiver son propre jardin.

    Facit:
    L’Afrique aux Africains et l’Europe aux Européens.

    26 septembre 2018 à 9 h 25 min
    • HansImSchnoggeLoch Répondre

      Correction: … par des soi-disantes Guerres de libération …

      26 septembre 2018 à 9 h 43 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      correction : ” à nulle autre pareille “

      1 octobre 2018 à 8 h 44 min
      • HansImSchnoggeLoch Répondre

        Merci bien.
        J’en déduis que le reste vous a convaincu.

        1 octobre 2018 à 9 h 12 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    Monsieur Jaques Myard lisez plutôt la dernière oeuvre magistrale de Monsieur Guy Millière ( les ” 4 Vérités ” en assure la promotion et même gratuitement ). Vous y apprendrez de cette grande intelligence, malheureusement exilée, qu’ il ne faut pas prendre Donald pour un canard sauvage … d’ accord Donald fait rire à ses dépends, aujourd’ hui encore à l’ O.N.U., la majorité des personnes qui réfléchissent sur la marche de ce Monde , mais , bien sûr, il ne s’ agit là que d’ une cabale de plus

    25 septembre 2018 à 18 h 47 min
    • HansImSchnoggeLoch Répondre

      L’article traite de l’union européenne en crise.
      Je sais qu’égratigner G.Milliere et D.Trump ne vous laisse jamais de répit.
      Il y a pourtant un article de G.Milliere en ligne et votre commentaire aurait pu y figurer légitimement.

      Avez-vous peur d’une réaction de G.Milliere?

      26 septembre 2018 à 9 h 35 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *