Montée des populismes et erreurs d’analyse

Montée des populismes et erreurs d’analyse

L’Italie vient d’offrir un nouveau coup de tonnerre « populiste » aux « élites » occidentales. Les municipalités de Rome de Turin viennent, en effet, d’être emportées par le mouvement 5 étoiles (M5S) de l’humoriste Beppe Grillo.

Le cœur du message envoyé par les électeurs est clair : un ras-le-bol contre les partis dits « de gouvernement ».

C’est la même exaspération qui fait voter Trump aux États-Unis, Podemos en Espagne, Ukip en Grande-Bretagne, FN en France ou M5S en Italie…
Bien sûr, ces « populismes » sont profondément différents les uns des autres. Mais ce qui les réunit, c’est leur rejet commun des « élites » qui ont gouverné au cours des dernières décennies, avec le bilan catastrophique que tout le monde connaît.

Le problème, c’est que l’ensemble des dirigeants politiques y compris, souvent, les dirigeants « populistes » et des commentateurs médiatiques se trompent sur la portée de ce vote.

Je crois extrêmement douteux que les électeurs fassent con­fiance aux nouveaux venus pour gérer les affaires publiques. Mais ils ne font pas, pour autant, la politique du pire, comme les en accusent volontiers les intellectuels ou les journalistes à la mode.

Les électeurs font, au contraire, le pari que « ça ne peut pas être pire ». Nombre d’électeurs populaires sont bien d’avis qu’il y a des problèmes dans le programme du FN, et que les cadres du parti ne sont pas à la hauteur d’un mandat national. Pourquoi votent-ils FN, malgré tout ? Tout simplement parce qu’ils observent que les partis bien armés, du point de vue du programme et du point de vue des cadres, ont échoué lamentablement.

C’est pour cela que les attaques anti-populistes manquent à ce point leur cible. Plus les commentateurs bien-pensants critiquent les défauts des partis populistes, plus ils mettent en lumière la connivence de la classe parlante et le bilan calami­teux de l’oligarchie régnante.

Mais les dirigeants « populistes » eux-mêmes n’analysent pas toujours correctement leurs résultats. Ce n’est pas parce que le FN est le premier parti de France que la majorité des électeurs veut sortir de l’euro. Il est probable qu’elle n’en sache, en réalité, rien du tout. Ce qu’elle veut, c’est sortir de la nasse où l’ont enfermée les politiciens.

Oui, le vote FN, comme le vote M5S ou le vote Podemos, est bel et bien un vote de rejet. Mais ce rejet est sain et naturel… et il n’exclut nullement une forme d’adhésion : l’espérance de jours meilleurs !

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Comments (1)

  • BRENUS Répondre

    Commençons déjà a donner une définition claire du terme “populisme”qui, pour le moment englobe tout et n’importe quoi Qu’un gougnafier quelconque n’apprécie pas une prise de position contraire à sa doxa, paf! c ‘est un “populiste”. Vous remarquerez aussi que le mot avec pleins de sous-entendus négatifs est très employé par la supposée intelligentia et avec beaucoup de mépris contre tout ce qui ne se roule pas à ses pîeds. Ces derniers fussent ils dégueux et puants.

    24 juin 2016 à 19 h 26 min

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