Moyen Orient : méditons Lawrence d’Arabie

Moyen Orient : méditons Lawrence d’Arabie

En relisant l’ouvrage de Benoist-Méchin sur Lawrence d’Arabie, on ne peut s’empêcher de constater que la réflexion géopolitique est inséparable de la connaissance historique. Rappelons les faits.

Lawrence s’était porté garant en 1917, auprès des dirigeants arabes, que les peuples arabes pourraient disposer d’eux mêmes, comme l’avait promis le président Wilson.

C’était ignorer la politique. Dés 1916, Les puissances occidentales avaient décidé de se partager le Moyen Orient. Pour l’Angleterre la Mésopotamie, la Jordanie, la Palestine, pour la France la Syrie et le Liban. En outre, il était promis à Lord Rothschild de créer un foyer national juif en Palestine.

En 1919, Lawrence tente de soutenir l’émir Fayçal et les revendications arabes : peine perdue. Londres exercerait des pouvoirs souverains à Bagdad, à Amman, à Jérusalem, Paris à Beyrouth et à Damas.

L’Irak est un pays artificiel, institué pour BP, drapeau économique de l’Angleterre, n° 1 de la bourse de Londres qui finance, rappelons-le, 17 % des retraites.

L’Irak n’était viable que sous la forme d’une dictature, puisqu’elle imposait la suprématie de la minorité sunnite sur la majorité chiite et la minorité kurde. Saddam Hussein était certes un sanguinaire sans scrupule, mais l’abattre, c’était tomber dans l’anarchie constatée aujourd’hui. Nous l’avons annoncé : l’Histoire se venge toujours des insultes qui lui sont portées.

La France vaincue de 1870 n’a jamais admis l’annexion de l’Alsace Lorraine, peut-on croire que la Turquie ait admis son dépeçage ? Il est permis d’en douter.

Le Premier ministre Cameron plaide auprès d’Obama la cause de son ancien fleuron BP, comme en 1920. Mais l’Histoire ne se répète pas, elle avance et il faudrait seulement en retenir les leçons. Curieusement, aucun homme politique n’ose rappeler celle du Moyen Orient : cela pourrait être pourtant un salutaire devoir de vacances.

Hubert de Beaufort,

Avec l’aimable autorisation de Radio- Notre-Dame

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Comments (4)

  • françois Répondre

      @ Ubu
     Traiter nos rois de "sanguinaires" est une honte! Je vous rappelle tout de même que Louis XVI a refusé de faire tirer sur les insurgés, ce qui aurait réglé le sort de la révolution en une heure… Le front populaire que dans votre immense culture sélective vous ne traitez pas de " sanguinaire" n’a pas eu ces hésitations, lui…

    5 octobre 2010 à 22 h 20 min
  • ameladius Répondre

    Je me demande quel est l’apport de cet article? Je n’en vois aucun. L’auteur parle des lecons du moyens orient, sans les ennoncer. De quelles lecons veut-il parler ?

    Quand on voit egalement son analyse:

    "Saddam Hussein était certes un sanguinaire sans scrupule, mais l’abattre, c’était tomber dans l’anarchie constatée aujourd’hui"

    Cela fait bien rigoler.

     

    5 octobre 2010 à 13 h 09 min
  • Père Ubu Répondre

    Numéricâble, remacâble. On a vraiment pèté un câble. Normal, le vent souffle à 10 Beaufort, dis-donc.

    En fait, cet article est contradictoire, un peu comme les politiques économiques et sociales menées en France actuellement.

    "L’Irak est un pays artificiel, institué pour BP, drapeau économique de l’Angleterre, n° 1 de la bourse de Londres qui finance, rappelons-le, 17 % des retraites". Mais, mon bon monsieur, tous les pays sont artificiels. Vous le dites vous-même puisqu’ils ne sont que des assemblages qui se font dépecer. Tous les pays sont le résultat de rassemblements de régions et de sous-régions, que ces rassemblements soient volontaires ou pas.    

    "L’Irak n’était viable que sous la forme d’une dictature": on pourrait dire cela de la France du temps où elle était un pays qui "réussissait". Elle "réussissait" tellement bien qu’il a fallu plusieurs révolutions pour la moderniser, avec les conséquences désastreuses pour le pays. Nous ne parlons pas de la période pétainiste bien entendu.

    "Saddam Hussein était certes un sanguinaire sans scrupule, mais l’abattre, c’était tomber dans l’anarchie constatée aujourd’hui": on pourrait dire aussi "les rois de France étaient certes des êtres sanguinaires sans scrupules, mais les abattre, c’était tomber dans l’anarchie constatée aujourd’hui". Bon, ok, les bombes en moins, mais les banlieues en plus. 

    Avec son titre racoleur, cet article est mauvais car il ne veut rien dire, sinon taper sur les Anglais, sur BP et sur le sionisme. Ce n’est pas très courageux. No nonsense, please!

    Hubert de Beaufort sur Radio Notre-Dame ou Hubert de Beaufort sur Radio Maréchal? Monsieur, je ne vous salue pas (sans jeu de mots).

    Père Ubu     

    5 octobre 2010 à 11 h 59 min
  • Etel Bach Répondre

    "Méditons Lawrence d’Arabie"

    Article remarquable…!

     

    4 octobre 2010 à 17 h 36 min

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