Nationalisme et religions universelles

Nationalisme et religions universelles

Le nationalisme n’est territorial qu’accessoirement. Il se base avant tout sur un peuple. Le nationalisme yougoslave n’a jamais existé quand ce pays était encore entier, car il n’était pas homogène sur le plan religieux.
Avant 1933, en Allemagne, résidait une communauté juive très anciennement implantée, qui n’était plus persécutée et qui était en voie d’extinction. Tout se passe comme si les juifs ne pouvaient pas s’identifier à une patrie non-juive sans se fondre dans la masse, dans une assimilation complète. Les juifs français sont actuellement dans la même situation, ce qui alarme les autorités rabbiniques.
Hitler a voulu exterminer les juifs parce qu’ils représentaient à ses yeux une force antinationale. C’était une entreprise démente, sans comparaison dans l’histoire. Il y aurait eu plus de logique (mais la monstruosité aurait été la même) à s’attaquer aux juifs conscients de leur judéité et s’en revendiquant, car ils avaient beaucoup de mal à s’identifier à un pays non-juif. La création de l’État d’Israël a encore accru ce nationalisme, en opérant une possibilité supplémentaire d’identification.
Hitler n’avait pas de projet civilisationnel pan-européen, mais un projet nationaliste au sens le plus pur du terme, c’est-à-dire ethnique. En cela, il s’opposait au concept des civilisations défini par Samuel Huntington. Il s’opposait au judaïsme, qui était un nationalisme apatride, concurrent du sien, et au christianisme, qui était un universalisme.
Certains, comme Alain Soral, accusent le peuple juif d’avoir sa part de responsabilité dans l’hostilité assez systématique qu’il a rencontrée dans l’histoire. Mais les chrétiens et les musulmans, quand ils sont en minorité, déclenchent la même hostilité. Ainsi, en Inde, la minorité catholique est mal appréciée.
D’ailleurs, une minorité musulmane ou catholique dans un pays comme l’Inde menace davantage la cohésion nationale qu’une minorité juive, car celle-ci, à la différence des deux autres, ignore le prosélytisme…
Comme le dit Guillaume Faye, l’Europe est actuellement l’homme malade du monde. Le traumatisme de la Shoah, dont le mécanisme a été admirablement décrit par Gilles-William Goldnadel, a engendré une haine pathologique de toute répression étatique, assimilée systématiquement à une résurgence du nazisme.
La répression est donc proscrite. Même remarque pour les jugements des médias à propos des affaires internationales. Pourquoi cette mobilisation autour du conflit israélo-palestinien ? N’y aurait-il pas d’autres conflits plus graves dans le monde, comme ce lent génocide au Soudan ? Gilles-William Goldnadel a fait la sensationnelle découverte de ce qu’il appelle « la nazification du débat public ». L’armée israélienne, par un étrange retournement de situation, est assimilée à l’armée hitlérienne, parce qu’elle est une armée occidentale, organisée et dotée d’un armement moderne.
Cette « détestation de l’État-nation » doit finir. Nos pays semblent avoir honte d’eux-mêmes, jusqu’à vouloir se dissoudre. L’apologie du métissage et du multiculturalisme doit être considérée comme une volonté suicidaire.
Il faut faire disparaître la France parce que c’est un pays qui n’a plus le droit à l’existence, suite à ses compromissions avec l’Allemagne nazie : voilà le mécanisme inconscient qui sous-tend les beaux discours des politiciens.
On parle sans cesse du « problème des cités ». Ce problème porte un nom : Islam.
Il s’agit de savoir si on veut que la loi islamique devienne la loi la plus couramment observée dans notre pays. Car l’essentiel des musulmans installés récemment en Europe se sentent avant tout musulmans.
Tout ce qu’on doit demander à un immigrant, c’est de respecter la loi, les coutumes et le mode de vie des populations autochtones de son pays d’accueil. Quand cela est acquis, l’assimilation se fait de manière naturelle.
J’admets le droit des pays nord-africains à sauvegarder leur identité islamique. Mais les musulmans doivent admettre aussi le droit de la France à sauvegarder son identité chrétienne.
Quant à l’activisme des missionnaires chrétiens en Inde, par exemple, je le condamne fermement. Les autorités protestantes et catholiques feraient mieux de s’occuper de la déchristianisation actuelle des peuples occidentaux, plutôt que d’essayer d’embrigader les « bons sauvages ».
Chacun chez soi, et les vaches sacrées seront bien gardées…

…………………………………………………………………………………………………….

Recasage

Une commission de réflexion sur la concentration des médias a été installée début février. Elle est présidée par Alain Lancelot, ancien membre du Conseil constitutionnel, et comprend Francis Balle et Philippe Labarde, anciens membres du CSA, Jean-Pierre Boisivon, président du Centre national d’enseignement à distance, Yves Cannac, membre du Conseil économique et social, Marc-André Feffer, directeur général délégué de La Poste, Jérôme Huet, directeur du centre d’études juridiques et économiques du multimédia, Élisabeth Lullin, inspecteur des finances, et Michel Balluteau, inspecteur général des affaires culturelles…

Partager cette publication

Comments (6)

  • waroch Répondre

    Je suis l’auteur de cet article. Je m’exprime toujours sur le net sous le pseudo de Waroch, mais j’ai du oublier, en l’occurrence, de demander à mon interlocuteur de publier cet article sous ce patronyme, et non en recopiant mon adresse email. Si cet article apparait comme un peu court par rapport à la masse des sujets traités, c’est que la rédaction le trouvait trop long et a procédé à des coupes. Pour avoir l’original: http://france-echos.com/actualite.php?cle=2618

    8 octobre 2005 à 0 h 01 min
  • LESTORET Répondre

    Vous devrez comprendre Mr Arnaud l’impossibilité de traiter du nationalisme dand un si court article, que je trouve très touffu, vous m’en excuserez. Le sujet est néanmoins très intéressant, encore faudrait-il pour en parler, lever les très nombreux tabous qui en France alourdissent toute discussion sur les religions et les communautés d’origine différentes. Je viens de lire sur TIME un article sur la situation ethnique à Anvers et je suis jaloux de constater combien la presse étrangère est LIBRE comparée à la notre. Hélas !

    26 février 2005 à 21 h 21 min
  • Didier Répondre

    Baptisez TOUTES les nations au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Comme vous le dites, le christianisme est un universalisme. Les Hindous et les musulmans doivent avoir la possibilité de connaître et d’embrasser la foi chrétienne. C’est une liberté fondamentale. Pourquoi ne pas interdire l’enseignement des sciences contraires aux traditions ? Le nationalisme a provoqué des guerres meurtrières en France en 1870, 1914, 1939 et les guerres de libération nationale en Algérie, en Indochine, etc. Tout ça pour rien… Assez ! La nation française est née des hasard de mariages royaux (Aquitaine, Aliénor, Bretagne, Anne, Champagne, dame Philippe… etc. auraient dû rester indépendantes du duché d’Île-de-France !), c’est un mensonge pour faire accepter les impôts et exploiter les “Français”, jusqu’à leur mort en temps de crise. Si l’Europe était une Suisse géante, sans ces erreurs sanguinaires que sont l’Allemagne, l’Italie, la France… elle serait en paix, richissime et paierait très peu d’impôt. Elle n’aurait jamais eu de colonies et elle ne se sentirait pas obligé d’accueillir des millions d’immigrés dangereux et subversifs.

    25 février 2005 à 15 h 19 min
  • Thierry Orlowski Répondre

    Cher lecteur, Du fait même de la nature humaine, de tout temps et dans toute société, il y a toujours des dominant et des dominés. Le communisme a vécu l’échec de vouloir changer cette réalité et la démocratie semble le seul systeme politique a parvenir a équilibrer les interets des divers membres d’une même société. Ce que Mr Arnaud pose tres posément comme question est: Si le peuple Francais ne s’impose pas comme modêle en France, alors l’Islam peut-il s’imposer comme culture de référence en France ? Que peuvent des valeurs tels que la Laicité ou la république face a l’Islam ? Est-ce que la France a déja prit un tournant irrémédiable vers ce changement culturel ? Répétez apres moi: Jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien… Cordialement, Thierry Orlowski

    24 février 2005 à 19 h 50 min
  • Christophoros. Répondre

    “Le nationalisme n’est territorial qu’accessoirement”.Ah ! Ah ! Je ne savais pas qu’il s’agissait d’un site comique ! Et la “Lebensraum” vous la connaissez la “Lebensraum”? Répétez après moi : “C’est sans danger !” ( der blaue Engel dixit… )

    21 février 2005 à 21 h 09 min
  • N. Cohen Tanugi [email protected] Répondre

    Beaucoup de choses très intéressantes dans ce texte malheureusement touffu parce qu’il aborde trop de problèmes en même temps ! Au lie de survoler, de “surfer” sur ces thèmes il vaudrait mieux leur consacrer à chacun un article ! Revenons sur le premier de ces thèmes : Le nationalisme n’est territorial que secondairement C’est vrai mais ce n’est pas perçu ainsi car on a substitué au cours de l’Histoire la notion de “nation territoriale” à celle de “nation-peuple”. Cela vient de l’ambighuité du mot nation qui, à l’origine, indiquait les natifs d’un peuple ayant souvent un ancêtre éponyme (Juifs descendants de Jacob dit Israel), mais qui peut tout aussi bien vouloir dire “natifs d’un lieu, d’un pays”. Depuis la Révolution française qui a adopté et répandu la notion de “nation-natifs d’un pays”, on a fini par lier de manière indissoluble le peuple avec son lieu de naissance. Cette vision est parfaitement représentée par Maurice Barrès et l’assimilation inconsciente des hommes et des peuple au monde des arbres : racines (territoriales et non spirituelles) terre-mère nourricière, viol de la terre par les étrangers : le territoire est personnifié suivant un processus parfaitement païen. Nous payons très cher aujourd’hui ce remplacement de la nation-peuple par celui de nation territoire : c’est sans aucun doute la face tragiquement négative de l’apport de l’Occident à la civilisation; C’est ainsi que la colonisation européenne a fait de l’Afrique ce qu’elle est devenue. Elle y a découpé les Etats géographiquement et non en respectant les peuples, si bien qu’un même peuple s’est trouvé scindé en deux nations : d’où les terrifiants conflits ethniques qui ont ravagé le continent, hier entre Tutsi et Hutus, aujourd’hui au Darfour, en Côte d’Ivoire etc. Il faut revenir à la “nation-peuple” c’est à dire à la nation identitaire. Il est faux de croire que c’est condamner l’universalims. Ou plutôt c’est en fait condamner l’universalisme au profit de l’universalité. L’universalimse consiste à vouloir imposer une identité unique au monde (c’était vrai du christianisme au temps du catholicisme militant et missionnaire, c’est vrai aujourd’hui de l’islamisme ). Mais savoir que l’autre est différent rend au contraire tolérant lorsque l’on s’est débarrassé de l’impérialisme culturel. Les Français sont passionnés par l’Egypte antique, et hier, au début du 20è siècle, par le monde africain. Cela ne veut pas dire que l’on veuille vivre sous un régime pharaonique ou africain ! Il faut apprendre à aimer les peuples différents parce qu’ils ont chacun quelque chose à nous apprendre de l’homme. C’est cela l’universalité et ce qui la distingue de l’universalisme. Il faut surtout que les peuples préservent leur spécificité qui est précieuse. L’Islam ou la civilisation perse sont à mes yeux des civilisation merveilleuses et passionnantes, mais en aucun cas cela veut dire que je souhaite devenir arabe ou chi’ite ! La volonté expansionniste de l’Islam détruit l’amour de l’Islam, comme dans le passé, l’expansionisme colonisateur et missionnaire chrétien a détruit l’amour de la chrétienté. L’universalité est la coexistence des identités, c’est le non-clash des civilisations. L’universalisme veut effacer les identités au nom d’une identité totalisante et totalitaire : c’est cela qui provoque le clash des civilisations.

    20 février 2005 à 7 h 20 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *