Nations Unies : sommes-nous en 1938 ?

Nations Unies : sommes-nous en 1938 ?

Voici une dizaine de jours à New York, aux Nations Unies, les chefs d’État de toute la planète se sont succédé au micro.
Nombre d’interventions étaient très oubliables, d’autres, comme d’habitude, étaient nauséabondes : une assemblée qui compte deux tiers de dictatures, parmi lesquelles des régimes abominables, ne peut qu’abriter des propos nauséabonds de manière fréquente. D’autres interventions encore étaient consternantes ou inquiétantes.

Dans la catégorie « intervention consternante », je placerai celle de François Hollande, proposant une intervention en Syrie et des sanctions supplémentaires contre l’Iran sans en avoir les moyens.

Je placerai dans la même catégorie celle de Barack Obama, qui a montré une fois de plus qu’il n’était pas un Président des États-Unis digne de ce nom : tout en affirmant les principes de liberté de parole, il s’est con­tredit aussitôt en s’excusant qu’un film insultant pour Ma­homet ait pu être réalisé aux États-Unis. Bien qu’il sache que les émeutes dans le monde musulman ont fait l’objet de préparation par al Qaïda et d’autres organisations islamistes, il n’en a pas moins persisté à clamer qu’il s’agissait là de réactions de colère contre le film susdit.
Trouver mieux qu’Obama pour occuper la Maison blanche ne serait pas difficile ; trouver pire serait, par contre, très difficile. Obama a même osé une phrase qui mériterait d’être reprise dans toutes les mosquées du monde : « Le futur n’appartient pas à ceux qui insultent le prophète de l’islam. »

Dans les déclarations inquiétantes, je pourrais placer celle de Mahmoud Abbas, qui est venu montrer que sa haine bilieuse était aussi amère que celle des dirigeants du Hamas, mais, Abbas étant fondamentalement impuissant, ce n’est pas très grave.
Beaucoup plus inquiétantes étaient les déclarations de Mohamed Morsi, Président égyptien, membre des Frères musulmans, qui s’est livré à une série d’imprécations contre l’Occident et qui a demandé que soient promulguées internationalement des mesures contre le blasphème.
Plus inquiétante encore était l’intervention de Mahmoud Ahmadinejad qui, outre des déclarations antisémites, a évoqué, sur un mode apocalyptique, « un changement absolu sur le point de s’accomplir ».

Les propos de Binyamin Netan­yahou, dans ce contexte, ont été les seuls à être dignes, factuels, précis, et les seuls à rappeler que le monde était confronté à un danger imminent.

Le fait qu’il ait été peu entendu a rendu les propos de Mohamed Morsi et de Mahmoud Ah­madinejad plus inquiétants encore.
Nous sommes face à un net risque de guerre, face à un régime en Iran dirigé par des fanatiques, face à la possibilité très concrète que ce régime dispose bientôt de l’arme atomique.

Nous sommes, en supplément, face à une réorientation du plus peuplé des pays arabes en direction de l’islam radical et d’un découplage d’avec les États-Unis et l’Occident, et nous faisons comme si cela ne concernait qu’Israël.
En voyant par qui l’Occident est dirigé en ce moment, des gens comme Mohamed Morsi ou Mahmoud Ahmadinejad considèrent qu’ils auraient tort de ne pas se conduire de manière arrogante et provocatrice.

La lâcheté et l’aveuglement volontaire face à la brutalité ne font qu’exacerber la brutalité.
La posture d’apaisement face aux totalitaires constitue pour ceux-ci une tentation souvent irrésistible.
En voyant cette succession de discours, j’ai pensé, une fois de plus, à 1938, à Munich, à Daladier et Chamberlain allant se courber devant Hitler et croyant avoir obtenu la paix. Un homme et un seul à l’époque avait compris : il s’appelait Winston Churchill.

Un homme et un seul, aux Nations Unies, a parlé de manière churchillienne, ce n’était pas un dirigeant européen, et surtout pas François Hol­lande. Ce n’était pas le Pré­sident des États-Unis. C’était le Premier ministre d’un pays de sept millions d’habitants, dont la capitale est Jérusalem.
Il est terrible que la France soit régie par un être médiocre et il est effrayant que les États-Unis soient présidés par un pantin. L’idée que ce pantin puisse rester quatre années de plus suffit à me donner des cauchemars.

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Comments (4)

  • Cygne noir Répondre

    “Les propos de Binyamin Netan­yahou, dans ce contexte, ont été les seuls à être dignes, factuels, précis, et les seuls à rappeler que le monde était confronté à un danger imminent.”

    Ce genre de commentaire ne vous honore pas et prouve votre impéritie dans l’analyse géopolitique.

    5 novembre 2012 à 8 h 01 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Ennce qui me concerne je pense que nous sommes déjà en 1940 et que la drôle de guerre est terminée. Les choses sérieuses ne devraient pas tarder à commencer. La cassette “plus près de toi mon Dieu” sera bientôt au hitparade pour tout le monde.

    14 octobre 2012 à 19 h 48 min
  • grepon Répondre

    Milliere commente les discours recents devant l’ONU, faisant la remarque que c’est a 2/3 des dictatures. Bien sur que ces 2/3 ne representent pas leur peuples, mais il faudrait ajouter que ca ne representent pas l’autre tiers non plus. L’ONU est un club des branches executives des gouvernements du monde, occupe par des bureaucrats professionels. Ses interventions dans le reel sont tres peu souvent efficace ou meme souhaitable, mais ce machin est recouvert de legitimite chez beaucoup trop. Je dirais meme que les USA ont ete moins efficace dans leur politique etranger avec l’ONU et en suivant ses principes que sans. Par exemple, sans les discours et delais infini chez l’ONU, je suppose que Saddam Hussein aurait ete bien moins ose. Et regardons un peu la degeulasse “Food for Oil” programme de l’ONU ancrant en pouvoir le dictateur, faisant profit a certains biens-places de l’ONU et amis, et faisant souffrir la populace. Alors Non a l’ONU. Les USA ne devraient, absolumment pas, respecter la souverainete de dictatures.

    D’aillieurs Obama me suit tres bien la dessus, car il a augmente le taux de terminations par missiles Hellfire a un niveau vraiment spectaculaire. La presse de gauche n’en dit rien(alors que sous Bush on aurait entendu rien d’autre que cris de crimes de guerre), et la presse de droite trouve cela peu critiquable(justemment). Je suppose qu’en France vous ignorez presque totalement ce fait du regime Obama. Moi je dit bravo, dans le mesure que les degommages ont ete relativement bien visee.

    Pour revenir au point. La souverainete du Yemen? En s’ent contre-fou eperdument. Ou on devriait. Idem pour Ethiopia, ou Myanmanr, ou Koree du Nord, Syrie, Lybia hier ou aujourdhui, et j’en passe et des meillieurs. Un jours ca pourrait s’appliquer tres bien a la France aussi.

    11 octobre 2012 à 16 h 30 min
  • vozuti Répondre

    la politique étrangère d’obama pendant son premier mandat se résume en 2 points principaux: lyncher kadhafi et dissuader israel d’attaquer les installation nucléaires iraniennes (en faisant croire que c’est trop tot mais qu’il s’en occupera lorsque ce sera le moment: "trop tot…trop tot…trop tot… oh pardon, trop tard")

    10 octobre 2012 à 0 h 34 min

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