Pauvres Américains riches

Pauvres Américains riches

L’Amérique et la France sont bien plus que des alliées, bien plus que des amies. Ce sont des sœurs jumelles, qui ont ensemble, des deux côtés de l’Atlantique, enfanté la démocratie moderne au siècle des Lumières. Ces républiques pionnières furent toutes deux portées sur les fonds baptismaux par le général marquis de Lafayette, royaliste libéral qui s’engagea corps et biens et de toute son âme dans la guerre d’Indépendance américaine, puis dans la Révolution française, et qui demeure pour la postérité le « héros des deux mondes ». C’est pourquoi il existe entre les États-Unis et la France un indéfectible « lien du sang » que nulle divergence ne pourra jamais rompre, d’autant qu’il fut encore fortifié par le sacrifice des jeunes Américains tombés sur le sol de France au cours des deux guerres mondiales.

Mais, pour ces raisons même, il est de notre devoir le plus fraternel d’avertir les Américains lorsque nous pensons qu’ils s’égarent, et ce à charge de revanche, bien entendu. C’est dans cet esprit que Jacques Chirac fit tout ce qui était en son pouvoir pour tenter de dissuader W. Bush d’envahir l’Irak, et ce sera peut-être le seul titre de gloire qui restera à l’ancien président français.

Toutefois, ce n’est pas de l’Irak dont je veux vous parler aujourd’hui, tout ayant été dit sur ce lamentable chaos. Je veux plutôt vous parler de la crise des « subprimes », qui est la plus formidable montagne de sottise jamais produite par un pays moderne. Elle est en train d’engendrer une crise financière mondiale aux conséquences incalculables, alors qu’elle pouvait être stoppée dès l’origine avec trois sous d’idées. Car enfin, de quoi s’agit-il ? Des banques, probablement dirigées par des adolescents attardés, ont distribué en toute imprudence des milliards de dollars de crédits immobiliers à des citoyens immatures, sans se soucier de leur solvabilité. Et ces derniers ont emprunté « à taux variable », lequel, bas quand ils ont souscrit, s’est mis à grimper au point que la plupart des souscripteurs n’ont pu payer leurs échéances.

C’est alors que la bêtise banquière a pulvérisé tous ses records, sans la moindre réaction du pouvoir politique. Les banquiers se sont mis à saisir à tout va les maisons achetées à crédit, ruinant et expulsant les propriétaires, mais ne pouvant pas pour autant récupérer leur argent, puisque cette masse de maisons vendues à l’encan fit aussitôt s’effondrer le marché et qu’elles se bradèrent pour des bouchées de pain. Autrement dit, ce fut un vrai cataclysme, tant pour les emprunteurs que pour les prêteurs. Mais comment une telle imbécillité a-t-elle bien pu se développer dans une nation dont les citoyens sont mondialement réputés pour savoir faire des affaires ?

Je vais vous le dire. C’est à cause d’un préjugé de nature idéologique, lequel a toujours pour effet de conduire les hommes à sacrifier la réalité à la théorie. L’économie américaine est en effet basée sur des principes qui ont leur valeur, mais aussi leurs limites et qui sont : a) la loi du marché est supérieure à toutes, b) les prix doivent être libres et ne fluctuer qu’en fonction de l’offre et de la demande, c) le pouvoir politique ne doit jamais intervenir sur le marché.

Ces principes ont fait la prospérité de l’Amérique, mais ils pourraient causer sa perte si l’on oubliait cette loi philosophique : Toute règle qui ne souffre pas d’exception peut devenir mortelle. Ces principes du libéralisme économique sont aussi les miens, mais les principes ne doivent jamais devenir des dogmes ou des tabous. Ils doivent s’incliner devant le réalisme, le pragmatisme et l’examen objectif des circonstances, dès lors qu’un risque majeur menace la société.

En l’occurrence, les banquiers prêteurs devaient impérativement limiter la hausse des taux d’intérêt, quitte à y perdre quelque argent, afin de ne pas ruiner leurs clients, ni submerger le marché de biens invendables au juste prix. Et il fallait aussi que l’État fédéral se tienne derrière eux, prêt à les soutenir, ou, mieux encore, à prendre en charge, au moins en partie, les augmentations d’intérêts excessives. Comme cela n’a pas été fait, sous prétexte de ne pas toucher à la sacro-sainte loi du marché, de nombreux Américains sont tombés dans la précarité, plusieurs banques sont en faillite et toute l’économie américaine est au bord de la syncope. Il n’est peut-être pas trop tard pour la sauver, mais y a-t-il un pilote dans l’avion ?

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Comments (22)

  • Philippe Landeux Répondre

    Je m’inscris en faux par rapport à ce que dit Luc Sembour au sujet de la Révolution française dont il présente une image d’Epinal. (C’est d’ailleurs parce que les communistes ont eux-mêmes cette image de la RF qu’ils peuvent s’en réclamer.) En réalité, les révolutionnaires français, Jacobins compris, étaient des libéraux. L’erreur commune est de considérer que ce qui fut fait sous la République, à partir de 1792 et surtout de 1793, le fut par idéologie alors que ce fut sous la contrainte des circonstances (guerre extérieure et guerre civile). Une autre erreur est de croire qu’il y eu une révolution positive en 1789 et une négative en 1793, alors que les révolutionnaires de 1793 voulurent appliquer l’idéal formulé en 1789. (C’est eux qui instaurèrent le suffrage universel, qui abolirent véritablement les privilèges, le cens, l’esclavage, etc.) Et ces erreurs reposent sur un oubli de taille, à savoir que les révolutionnaires de 1793 eurent à gérer les conséquences catastrophiques des politiques bourgeoises de leurs prédécesseurs, c’est-à-dire de la Constituante, qui suscita un mécontentement populaire qui favorisa ensuite la guerre civile, comme en Vendée, et des Girondins, qui plongèrent la France dans la guerre contre l’Autriche et provoquèrent ensuite la guerre civile.

    Le grand malheur de la Révolution française, ce fut la guerre contre laquelle Robespierre qui a si mauvaise presse ici s’éleva avec force. Ce n’est pas pour propager la Révolution que les Girondins poussèrent à la guerre, même s’ils le dirent (ce à quoi Robespierre avait rétorqué que « personne n’aime les missionnaires armés »), mais pour renflouer les caisses de l’Etat et enrichir la bourgeoisie. Or la guerre une fois déclenchée, il fallait bien la faire et la gagner. Mais elle exigeait des ressources en matériel, en hommes, en tout, et c’est cela qui obligea les révolutionnaires à concevoir progressivement une gestion centralisée et bien sur à recourir à la force (la Terreur), le temps de la guerre. D’ailleurs, dans l’esprit de Robespierre, la guerre et la Terreur devaient cesser une fois le territoire national libéré et l’ennemi battu. Il ne voulait pas de guerre de conquête, d’où son conflit avec Carnot.

    Mais, pour en revenir à l’argumentaire de Luc Sembour, je rappelle que, sous la France révolutionnaire en paix, les maires, les magistrats et même les curés étaient élus, qu’il y avait une garde nationale. L’esprit des révolutionnaires français était bien plus proche de celui des Américains que l’on ne croit, que Luc Sembour ne le dit. Il oppose leur but politique qui était bien l’Egalité, l’Egalité en droits, à celui des Américains qui aurait été la liberté individuelle, comme s’ils rejetaient le principe d’Egalité, comme si Liberté et Egalité s’excluaient au lieu de se compléter ! Il dit que le présupposé philosophique des Français était la Raison, d’accord, et celui des Américains, la méfiance envers le pouvoir politique. C’est sans doute par cela que Robespierre déclarait, dans son projet de Déclaration des Droits, adoptée à l’unanimité par les Jacobins le 21 avril 1793  : « Dans tout état libre, la loi doit surtout défendre la liberté publique et individuelle contre l’autorité de ceux qui gouvernent. Toute institution qui ne suppose pas le peuple bon et le magistrat corruptible est vicieuse. » Il prétend que le moyen des Français, pour parvenir à leur but, était la technocratie (c’est-à-dire ?), celui des Américains, la séparation des pouvoirs et la démocratie élective, comme si ces « moyens » n’étaient pas adoptés par les Français. Enfin, il prétend que le système économique prôné par les révolutionnaires français était le dirigisme, celui des Américains, le marché. C’est tomber dans les erreurs que j’ai signalées plus haut. Dans la mesure où Robespierre fut incontestablement le porte-parole de l’idéal de la RF, je le cite à nouveau : « Fuyez la manie ancienne des gouvernements de vouloir trop gouverner : laissez aux individus, laissez aux familles le droit de faire ce qui ne nuit point à autrui ; laissez aux communes le pouvoir de régler elles-mêmes leurs propres affaires en tout ce qui ne tient pas essentiellement à l’administration générale de la République ; en un mot, rendez à la liberté individuelle et tout ce qui n’appartient pas naturellement à l’autorité publique, et vous aurez laissé d’autant moins de prise à l’ambition et à l’arbitraire. » (10 mai 1793)

    Bref, je salue l’effort de Luc Sembour, mais je mets en garde contre des (ré)visions aussi simplistes et fausses de la Révolution française.

    Pour finir, pour que les lecteurs se fassent leur opinion par eux-mêmes, pour qu’ils constatent par eux-mêmes combien les principes de Robespierre étaient éloignés de ceux des communistes, et pas si éloignés que cela de ceux des Américains, je voudrais mettre sous leurs yeux sa Déclaration des Droits, même si l’idéal serait qu’ils lisent son discours sur la constitution à donner à la France (dont est extrait la dernière phrase citée).

    ARTICLE Premier — Le but de toute association politique est le maintien des droits naturels et imprescriptibles de l’homme, et le développement de toutes ses facultés.
    ART. 2 — Les principaux droits de l’homme sont ceux de pourvoir à la conservation de l’existence et la liberté.
    ART. 3 — Ces droits appartiennent également à tous les hommes, quelle que soit la différence de leurs forces physiques et morales. L’égalité des droits est établie par la nature ; la société, loin d’y porter atteinte, ne fait que la garantir contre l’abus de la force qui la rend illusoire.
    ART. 4 — La liberté est le pouvoir qui appartient à l’homme, d’exercer à son gré toutes ses facultés ; elle a la justice pour règle, les droits d’autrui pour bornes, la nature pour principe, et la loi pour sauvegarde.
    ART. 5 — Le droit de s’assembler paisiblement, le droit de manifester ses opinions, soit par la voie de la presse, soit de toute autre manière, sont des conséquences si nécessaires du principe de la liberté de l’homme, que la nécessité de les énoncer suppose ou la présence, ou le souvenir récent du despotisme.
    ART. 6 — La propriété est le droit qu’a chaque citoyen de jouir et de disposer à son gré de la portion de bien qui lui est garantie par la loi.
    ART. 7 — Le droit de propriété est borné comme tous les autres par l’obligation de respecter les droits d’autrui.
    ART. 8 — Il ne peut préjudicier ni à la sûreté, ni à la liberté, ni à l’existence, ni à la propriété de nos semblables.
    ART. 9 — Tout trafic qui viole ce principe est essentiellement illicite et immoral.
    ART. 10 — La société est obligée de pourvoir à la subsistance de tous ses membres, soit en leur procurant du travail, soit en assurant les moyens d’exister à ceux qui sont hors d’état de travailler.
    ART. 11 — Les secours indispensables à celui qui manque du nécessaire, sont une dette de celui qui possède le superflu. Il appartient à la loi de déterminer la manière dont cette dette doit être acquittée.
    ART. 12 — Les citoyens, dont les revenus n’excèdent point ce qui est nécessaire à leur subsistance, sont dispensés de contribuer aux dépenses publiques ; les autres doivent les supporter progressivement selon l’étendue de leur fortune.
    ART. 13 — La société doit favoriser de tout son pouvoir les progrès de la raison publique, et mettre l’instruction à la portée de tous les citoyens.
    ART. 14 — Le peuple est le souverain ; le gouvernement est son ouvrage et sa propriété ; les fonctionnaires publics sont ses commis. Le peuple peut, quand il lui plaît, changer son gouvernement et révoquer ses mandataires.
    ART. 15 — La loi est l’expression libre et solennelle de la volonté du peuple.
    ART. 16 — La loi doit être égale pour tous.
    ART. 17 — La loi ne peut défendre que ce qui est nuisible à la société ; elle ne peut ordonner que ce qui lui est utile.
    ART. 18 — Toute loi qui viole les droits imprescriptibles de l’homme, est essentiellement injuste et tyrannique ; elle n’est point une loi.
    ART. 19 — Dans tout état libre, la loi doit surtout défendre la liberté publique et individuelle contre l’autorité de ceux qui gouvernent. Toute institution qui ne suppose pas le peuple bon et le magistrat corruptible est vicieuse.
    ART. 20 — Aucune portion du peuple ne peut exercer la puissance du peuple entier ; mais le vœu qu’elle exprime doit être respecté comme le vœu d’une portion du peuple, qui doit concourir à former la volonté générale. Chaque section du souverain assemblé doit jouir du droit d’exprimer sa volonté avec une entière liberté ; elle est essentiellement indépendante de toutes les autorités constituées, et maîtresse de régler sa police et ses délibérations.
    ART. 21 — Tous les citoyens sont admissibles à toutes les fonctions publiques, sans aucune autre distinction que celle des vertus et des talents, sans aucun autre titre que la confiance du peuple.
    ART. 22 — Tous les citoyens ont un droit égal de concourir à la nomination des mandataires du peuple et à la formation de la loi.
    ART. 23 — Pour que ces droits ne soient point illusoires et l’égalité chimérique, la société doit salarier les fonctionnaires publics, et faire en sorte que les citoyens qui vivent de leur travail, puissent assister aux assemblées publiques où la loi les appelle, sans compromettre leur existence ni celle de leur famille.
    ART. 24 — Tout citoyen doit obéir religieusement aux magistrats et aux agents du gouvernement, lorsqu’ils sont les organes ou les exécuteurs de la loi.
    ART. 25 — Mais tout acte contre la liberté, contre la sûreté ou contre la propriété d’un homme, exercé par qui que ce soit, même au nom de la loi, hors des cas déterminés par elle et des formes qu’elle prescrit, est arbitraire et nul ; le respect même de la loi défend de s’y soumettre ; et si on veut l’exécuter par la violence, il est permis de le repousser par la force.
    ART. 26 — Le droit de présenter des pétitions aux dépositaires de l’autorité publique appartient à tout individu. Ceux à qui elles sont adressées, doivent statuer sur les points qui en font l’objet ; mais ils ne peuvent jamais ni en interdire, ni en restreindre, ni en condamner l’exercice.
    ART. 27 — La résistance à l’oppression est la conséquence des autres droits de l’homme et du citoyen.
    ART. 28 — Il y a oppression contre le corps social, lorsqu’un seul de ses membres est opprimé. Il a oppression contre chaque membre du corps social, lorsque le corps social est opprimé.
    ART. 29 — Lorsque le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.
    ART. 30 — Quand la garantie sociale manque à un citoyen, il rentre dans le droit naturel de défendre lui-même tous ses droits.
    ART. 31 — Dans l’un et l’autre cas, assujettir à des formes légales la résistance à l’oppression, est le dernier raffinement de la tyrannie.
    ART. 32 — Les fonctions publiques ne peuvent être considérées comme des distinctions ni comme des récompenses, mais comme des devoirs publics.
    ART. 33 — Les délits des mandataires du peuple doivent être sévèrement et facilement punis. Nul n’a le droit de se prétendre plus inviolable que les autres citoyens.
    ART. 34 — Le peuple a le droit de connaître toutes les opérations de ses mandataires ; ils doivent lui rendre un compte fidèle de leur gestion, et subir son jugement avec respect.
    ART. 35 — Les hommes de tous les pays sont frères, et les différents peuples doivent s’entraider selon leur pouvoir comme les citoyens du même état.
    ART. 36 — Celui qui opprime une seule nation se déclare l’ennemi de toutes.
    ART. 37 — Ceux qui font la guerre à un peuple pour arrêter les progrès de la liberté et anéantir les droits de l’homme, doivent être poursuivis par tous, non comme des ennemis ordinaires, mais comme des assassins et comme des brigands rebelles.
    ART. 38 — Les rois, les aristocrates, les tyrans, quels qu’ils soient, sont des esclaves révoltés contre le souverain de la terre qui est le genre humain, et contre le législateur de l’univers qui est la nature.

    1 mai 2008 à 23 h 51 min
  • grepon le texan Répondre

    "La vertu inhérente au socialisme consiste en une égale répartition de la misère. » "

    Bien vu, mais nuance tout de meme:   Les fonctionnaires, et les hautes fonctionnaires, ils connaissent une misere egale a celle des non-fonctionnaires?   Les retraites de la premiere generation du socialisme ne rament pas tant que ca non plus, que je sache…

    15 avril 2008 à 2 h 24 min
  • Luc SEMBOUR Répondre

    A Grutjack: j’archive avec intérêt vos remarques qui ont du vrai. Mais savez-vous aussi qu’il n’y a plus un seul Jean Valjean en France depuis longtemps alors que paradoxalement il y a beaucoup de cas de Jean Valjean’s aux USA en 2008, par exemple en  Californie où des dizaines de gens sont enfermés à perpétuité pour une accumulation de peccadilles dont la dernière est de trop. Dans le cadre de la loi des « trois coups » (3 strikes and you are out), voler une pizza vous met à l’ombre pour la vie, si vous êtes récidiviste.

    Même si les alambics américains et français se ressemblent, les raccordements de tuyauterie sont structurellement très différents et même si les lois de base de la chimie humaine y sont exactement les mêmes, « l’alchimie » profonde des 2 systèmes semble à tout jamais incompatible. On ne peut imaginer même en rêve que la France devienne un jour un 51ième état américain.

    Bottom line : après presque exactement le même nombre d’années depuis leurs 2 révolutions « sœurs », il est intéressant de faire un bilan. Les deux systèmes de société ont eu chacun plus de 2 siècles pour montrer ce qu’ils pouvaient générer à travers les vicissitudes et aléas des temps. Il me semble qu’il n’est pas exagéré de dire que le système français, et encore bien plus tous ses cousins socialo-communistes plus ou moins éloignés, ont prouvé leur aptitude innée et incoercible à produire la pauvreté puis la faillite avec de très grandes souffrances pour ceux qui ne sont pas dans la Nomenklatura éclairée.

    La France, orgueilleuse (avec ses bombinettes), omniprésente (avec son réseau formidable d’ambassades égal à celui des USA), suffisante (avec sa langue incomparable et effectivement très belle), sûre d’elle (avec la morgue de ses énarques, lesquels cumulent les défauts des nobles les plus méprisants de l’ancien régime avec ceux des sans-culottes les plus méprisables de la révolution, sans aucune des qualités ni des uns ni des autres), a enfin sorti son bilan final: la faillite.

    Nul besoin de palabrer désormais. Pour les anglo-saxons tout est dit. « Money talks ». Car l’argent en dernier ressort n’est que du travail et de la peine cristallisés (vision US schématisée) et non pas de la sueur d’exploitation en bouteille (vision française schématisée).

    On en revient finalement à la célèbre remarque de Churchill : « Le vice inhérent au capitalisme consiste en une répartition inégale des richesses. La vertu inhérente au socialisme consiste en une égale répartition de la misère. »

    Honte aux français d’illustrer à ce point le bon sens génial d’un anglais.

    9 avril 2008 à 12 h 05 min
  • jacques Répondre

    Pour conclure:

    "When words lose their meaning people will lose their liberty." (Confucius)

    “There is no subtler, surer means of overturning the existing basis of society than to debauch the currency. The process engages all the hidden forces of economic law on the side of destruction, and it does it in a manner which not one man in a million is able to diagnose.”
    (Keynes)

    Lance fait partie des 999,999. Cela devrait le rassurer.

    8 avril 2008 à 21 h 27 min
  • grutjack Répondre

      A Luc Sembour –  La différence fondamentale, c’est que la Révolution américaine a été faite par des gens qui formaient déjà la classe dominante sous les Anglais et qui tenaient la situation bien en main, tandis que les dix années révolutionnaires en France ont été chaotiques et souvent contradictoires. Ainsi Robespierre est certainement animé par la passion de l’égalité, mais la Révolution débouche au XIXe siècle sur une société profondément inégale. Vous savez, cette histoire de Jean Valjean qui va au bagne pour le vol d’un pain, ce n’est pas une invention de Victor Hugo, il y a eu des cas semblables. Le bilan opposé que vous tracez est juste dans l’ensemble, mais vous me paraissez confronter beaucoup plus les mentalités profondes des deux peuples que leurs révolutions. Ainsi, en France, comme dans beaucoup de pays européens, il y a toujours eu une passion du service de l’Etat, une fierté d’être fonctionnaire, fort éloignées des habitudes américaines, et sans rapport également avec la dictature étatique des pays communistes.     Quant à la Constitution américaine, elle est taillée dans un marbre…. quelque peu frelaté. Elle a demandé quand même un certain nombre d’adaptations : une tripotée d’amendements et … une guerre civile pour un peu élargir l’idéal de liberté. Une des raisons de sa pérennité, c’est qu’elle fait bon ménage avec le principe de non-contradiction. Un jour, elle proclame solennellement l’interdiction de la consommation de l’alcool. Quelques années plus tard, les buveurs et les ivrognes sont de nouveau O.K. Un jour, on décrète que la peine de mort est contraire à la Constitution. Vingt ans plus tard, les juges déclarent que, tout bien réfléchi, elle est parfaitement constitutionnelle. Dans un tel système, il n’y a – contrairement à ce que vous affirmez, aucune sécurité juridique. On n’arrête pas de voter des lois, mais on ne sait jamais ce qui peut sortir de la cervelle d’un juge aux Etats-Unis (et au Canada).

    8 avril 2008 à 14 h 48 min
  • Luc SEMBOUR Répondre

    Il demeure que P. LANCE a vu dans la crise des subprimes exactement le contraire de ce que beaucoup d’autres y voient dont Grepon le Texan, Railtenzes, jacques, JQUEISSE et moi.

    Comme dans les taches d’encre, test de Rorschach, les mêmes faits peuvent donner des interprétations diamétralement opposées. 

    8 avril 2008 à 0 h 23 min
  • Luc SEMBOUR Répondre

    A Grutjack, rien de ce que vous écrivez n’est faux (tout est juste). Pourtant je persiste et signe : si les deux systèmes français et américain ont eu et continuent à avoir de nombreuses interférences, leur philosophies profondes sont aussi éloignées que le sont Rousseau et Montesquieu. Comme les poissons et les oiseaux, qui ont énormément de points communs et qui interfèrent fréquemment (les 2ièmes dinent souvent des premiers) mais qui appartiennent à des règnes différents.

    Charles GAVE a écrit à ce sujet que « les 2 systèmes sont des ‘corps d’idées missionnaires en compétition ouverte, lancés à la conquête de la planète. Ils sont totalement incompatibles entre eux, même si presque toutes les solutions hybrides sont, ou ont, été essayées. »

    Le corps d’idées missionnaires de la Révolution française a pour

       – Présupposé philosophique : la prééminence de la Raison.

       – But politique : l’Egalité.

       – Moyen : la technocratie.

       – Système économique : le dirigisme et la loi commune.

       – Passion dominante : le service de l’Etat.

     

    Le corps d’idées missionnaires de la Révolution américaine a pour

       – Présupposé philosophique : la méfiance envers le pouvoir politique.

       – But politique : la liberté individuelle.

       – Moyen : la séparation des pouvoirs et la démocratie élective.

       – Système économique : le marché appuyé sur la prééminence du contrat sur la loi (Common Law).

       – Passion dominante : le commerce.

    La proximité culturelle entre les français et les anglo-saxons est multiple et pourtant l’antagonisme (qui a généré des guerres terribles avec les Anglais, nos seuls ennemis héréditaires) est toujours plus fort.

    Vous parlez de Constitution. Le mépris de fin connaisseurs des juristes américains pour la constitution française est réel et profond sur tous les plans (juridique, philosophique, historique, littéraire même). Ils ne considèrent pas notre constitution comme un document sérieux ni intéressant puisqu’il ne tient jamais la route, ni les intempéries et a dû être changé en profondeur plus que très souvent, alors que le propre d’une constitution est précisément d’être un socle inamovible. (Je tiens cette remarque d’un avocat new-yorkais qui me l’a asséné comme une évidence absolue, à moi qui faisait figure de frenchie perdu dans la jungle américaine, alors que je suis aussi canadien).

    Un Etat qui change de constitution souvent n’a donc pas vraiment de constitution, par définition. Et la constitution étant un élément indispensable à la sécurité juridique, laquelle permet seule de fonder une sécurité économique réelle à long terme, les deux révolutions (avec leurs systèmes économiques respectifs) ne peuvent pas êtres « sœurs », ni fonctionner sur la même rationalité.  

    Les USA ont gardé leur constitution essentiellement intacte dès le premier jour de son acceptation le 17 sept 1987.Qui dit mieux dans le monde?  La République de St Marin parait-il…

    8 avril 2008 à 0 h 13 min
  • grepon le texan Répondre

    "Au grand profit de D.Cheney,  grand partisan de la guerre, qui perçoit de confortables revenus de cette firme."

    Si vous avez des preuves a publier, vous pouvez venir aux USA collectionner votre Pulitzer. 

    7 avril 2008 à 20 h 04 min
  • Jaures Répondre

    Les américains ne sont pas si à cheval sur leurs principes que P.Lance l’écrit. Ainsi, la guerre en Irak a permis à la société Halliburton  de doubler son chiffre d’affaire  grâce au conflit. Au grand profit de D.Cheney,  grand partisan de la guerre, qui perçoit de confortables revenus de cette firme.
    Parfois les américains ne voient pas d’un mauvais oeil les interventions de l’Etat pour donner un petit coup de pouce au Marché quand celui-ci ne prend pas le chemin  souhaité.

    6 avril 2008 à 15 h 00 min
  • Luc SEMBOUR Répondre

    "Si le marché avait fonctionné normalement, ces impécunieux n’auraient jamais pu s’endetter de cette façon".

    Cette phrase de JQUEISSE résume tout. Le tripotage des règles du marché par le gouvernement des USA, en voulant faire du social, a résulté comme en France en l’effet diamétralement opposé: la ruine.  Sur le long terme, il est toujours illusoire de se croire plus intelligent que le marché (outsmarting the market).

    A la différence qu’en France qui croule sous l’overdose des interventions permanentes en tout et partout, la ruine est chronique et généralisée (sauf pour les fonctionnaires et les trafiquants).

    Aux USA, si tout le monde est pénalisé par les conséquences du tripotage, l’économie reste encore suffisamment dérégulée pour jouir d’une dynamique intrinsèque puissante qui viendra à bout de toutes les difficultés, comme un infatigable cheval de labour dont aucun gros caillou ne cale longtemps la charrue.

    ll y a une justice immanente. La vraie ruine est surtout pour les emprunteurs inconséquents. Les autres avaient vu leurs biens immobiliers tripler de valeur sans raison suffisante au cours des  7 années précédentes. Si les prix redeviennent ce qu’ils n’auraient pas dû cesser d’être, ou tombent trop bas, ce n’est que demi-mal. Et puis, statistiquement parlant, il y a très peu d’innocents car même les non-endettés ont voulu spéculer sur la bulle en se retenant de vendre quand les prix étaient hauts mais raisonnables.

    La vraie erreur serait maintenant de taxer tout le monde pour vite rattraper les imprudents. 

    Une plus grande erreur encore serait de laver le cerveau des perdants en leur expliquant que le marché est responsable de leur pauvreté et qu’il faut plus de régulation et de régulateurs professionnels, comme c’est le leitmotiv partout en France.

    LS

     

    5 avril 2008 à 22 h 57 min
  • grutjack Répondre

      A Luc Sembour.  Vous persistez et signez : "tout oppose" Révolution américaine et Révolution française. C’est singulièrement méconnaître cette dernière. Il est vrai que la Terreur robespierriste a inspiré les bolcheviks. Mais en dehors de cette phase extrémiste, la Révolution française est esssentiellement une opération bourgeoise, qui porte la bourgeoisie au pouvoir. Elle opère un transfert massif de richesse d’une classe à l’autre. Les biens du clergé (un quart du territoire français) sont confisqués et revendus pour une bouchée de pain à d’habiles spéculateurs appartenant en général à la petite bourgeoisie (voir à ce sujet le début d’"Eugénie Grandet" de Balzac). L’aboutissement de la Révolution, c’est le Code Napoléon, Bible de la conception bourgeoise de la famille et aussi Bible de la Propriété, considérée comme un "droit sacré". Quant aux interférences entre les deux révolutions, vous êtes bien un des seuls à les nier. La Fayette, qui est allé donner un solide coup de main aux Américains, jouit d’une immense popularité en France à l’époque de la réunion des Etats Généraux. Le précédent américain explique le côté un peu "millénariste" des révolutionnaires français, qui sont persuadés que l’humanité entre dans une phase nouvelle (on va même jusqu’à changer le calendrier !) On note aussi de nombreuses  influences plus précises : par exemple, en 1789, l’exigence d’une constitution, qui ne correspondait à aucune tradition française, le nom de "convention" donné à une Assemblée, probablement aussi le terme de "club". Enfin il semble bien que la franc-maçonnerie ait joué un grand rôle de part et d’autre. Cette affirmation ne fait pas problème aux Etats-Unis. Elle a par contre toujours été vivement contestée en France. Pourtant les historiens reconnaissent aujourd’hui que la fameuse triade "Liberté, Egalité, Fraternité" était en fait une devise maçonnique. Alors, quand même !

    5 avril 2008 à 20 h 18 min
  • Anonyme Répondre

    Pragmatisme ou cynisme ? Probablement les deux.
    Toujours est-il que l’économie mondiale fera une fois de plus les frais du rêve américain. Ce qui n’empêchera pas lesdits américains de continuer à donner des leçons et à brandir leurs armes, face à la multitude, qui n’en est pas encore à réclamer l’opulence mais simplement de quoi survivre.
    Quels encouragements l’oncle Sam ne dispense-t-il pas à l’égard du terrorisme qu’il prétend combattre !
    Mais un rouleau compresseur à rarement su faire preuve de finesse ou d’intelligence.
    Après la lourdeur de l’ours, la rapacité de l’aigle. (ce qui ne gêne pas la fatuité du coq, diront certain qui n’auront pas tort)

    5 avril 2008 à 10 h 10 min
  • Anonyme Répondre

    Pierre Lance affirme :

    <<L’Amérique et la France sont bien plus que des alliées, bien plus que des amies. Ce sont des sœurs jumelles, qui ont ensemble, des deux côtés de l’Atlantique, enfanté la démocratie moderne au siècle des Lumières.>>

    C’est qu’il doit être sourd et aveugle :

    Pas une conversation en France où l’on entende "ces salauds d’américains", "ce crétin de Bush", "ces abrutis de yankees". Les journeaux ne parlent que de la misère aux US, de leur racisme, de la peine de mort que ces sauvages continuent d’appliquer de leur obésité, de leur bêtise indécrottable et de leur inculture .

    En fait les français et leurs dirigeants se réjouissent des difficultés des américains sur le plan politique, militaire ou économique.

    Au US, on parle souvent de la France comme "our worst friend", "French cowards", "unreliable allies" pour ne pas citer les noms d’oiseau dont on nous affuble. On nous contemple avec étonnement comme le dernier pays communiste du monde (avec Cuba et la Corée !), comme un pays musée où tout est sclérosé.

    La devise des américains à propos des deux guerres mondiales est désormais "Never Again".

    Et Monsieur Lance perpétue la tradition gauloise en les considérant comme des imbéciles qui ont, par leur bêtise, créé une crise de toute pièce. Alors qu’en fait, ils ont appliqué des solutions "à la française" et en laissant l’état intervenir en faveur des insolvables.

    Si le marché avait fonctionné normalement, ces impécunieux n’aurait jamais pu s’endetter de cette façon.

    C’est vrai qu’en France où les propriétaires de résidences secondaires et de Porsche Cayenne (Europe 1 ce matin !) sont logés dans des logements sociaux, la situation est différente !!! Mais on est aussi en faillite et bien plus grave encore !

     

     

    4 avril 2008 à 9 h 43 min
  • Yves Line Répondre

    Pour la solution il faut demander à Pierre Lance, lui qui sait comment redresser les Etats Unis, ce sera un jeu d’enfant de réformer la France!

    2 avril 2008 à 23 h 43 min
  • ozone Répondre

    "Et personne ne peut prédire jusqu’où cela ira puisque la balance commerciale à l’égard des autres pays est encore HAUTEMENT déficitaire malgré une dévaluation prodigieuse qui normalement aurait dû totalement résorber le déficit (en temps "normal"!) "

    Et ouis,mais de no jours l’usine est en Chine

    2 avril 2008 à 23 h 21 min
  • Luc SEMBOUR Répondre

    La critique est aisée, l’art est difficile. Si M. Lance gouvernait la Fed, tout irait-il mieux? Non.

    Il n’existe pas de système plus éloigné des USA que le système français.

    Le marché libre a rendu très riches les USA. La France ne se situe pas dans un contexte intérieur de marché libre, car tout y est trop truqué et faussé par l’Etat, c’est pourquoi, elle est toujours plus pauvre. Le système du marché libre est à prendre, en s’efforçant de l’entraver aussi peu que politiquement supportable, ou à laisser.

    En effet, le marché libre a presque toujours tort à court terme, au risque de vivre de grosses fièvres passagères, mais il rétablit immanquablement et entièrement ses équilibres à long terme. Les excès parfois spectaculaires du marché se règlent à peu près à la même vitesse qu’ils se sont créés. L’orage arrive, tout le monde prend une énorme douche mais le soleil revient à coup sûr. C’est les USA.

    Réguler un marché libre corrige des excès (pas tous) à court terme mais introduit des distorsions structurelles qui plombent le long terme. La simple omniprésence en trop grand nombre de régulateurs professionnels introduit des déformations de fond qui immanquablement faussent le rétablissement des équilibres à long terme.  C’est la France.

    Les régulateurs français (tous fonctionnaires ou élus professionnels chroniques) pèsent aussi sur l’économie par leur nombre et leur masse salariale propre. De plus, tels Charlot dans le film « les temps modernes » qui veut serrer tous les boulons qui passent à sa portée, ils se croient obligés de continuer à intervenir partout et à tout propos, pour « réguler » leur petit (ou gros) coin de marché. Ils le font pour justifier leur nombre et leur masse salariale, mais aussi pour tenter de retarder les catastrophes économiques titanesques et inéluctables dont ils ne font que repousser l’échéance en refusant l’orage salvateur mais passager du système américain. Tels de perpétuels apprentis sorciers se dirigeant vers l’abîme sur leur corde raide, ils corrigent en permanence manuellement, dans la confusion et l’ignorance (malgré des diplômes ronflants), les distorsions,  aberrations, excès et autres effets pervers, introduits par leurs corrections précédentes. C’est toujours la France.

    Une autre des plus graves illusions françaises est de croire intellectuellement sœurs les Révolutions américaine et française, en leur attribuant les mêmes racines intellectuelles. Confusion accréditée parce qu’elles se sont déroulées à peu près en même temps. En réalité tout les oppose. Il n’y a donc nullement lieu de s’étonner de l’énorme différence rapportée à la population, des résultats économiques obtenus.  

     Des mêmes bases intellectuelles qui ont enfanté la Révolution française sont sortis tous les mouvements collectivistes, socialistes et communistes. Rousseau père du système français était un utopiste éthéré, prompt à bâtir, pour les autres seulement bien sûr, la société idéale et les lendemains qui chantent, pendant que lui-même fuyait ses obligations les plus sacrées en abandonnant ses 5 enfants dans des hospices, alors que rien ne l’y forçait.

    A l’opposé Montesquieu, et Locke, observateurs rigoureux, ont formalisé la vision américaine, diamétralement concurrente.

    Robespierre, Saint-Just, Babeuf, Marx, ont nourri Lénine, Mao, Pol Pot, Castro, Kim II-sung et la CGT française.

    Il n’y a aucun lien entre Robespierre et G. Washington, un des pères du système américain.

    Lénine se réclamait ouvertement de Robespierre, jamais de G. Washington.

    Les USA n’ont absolument aucune leçon profitable à retirer de la lecture de P. Lance. Sinon leur système est tel qu’ils lui feraient un pont d’or pour tirer avantage de ses lumières.

    LS

    2 avril 2008 à 19 h 32 min
  • jacques Répondre

    Votre analyse des causes étant aussi superficielle que (et identique à) celle des média, vous en arrivez à un mauvais diagnostic et donc à un aussi mauvais remède.

    La première question que vous devez vous poser est la suivante:

    Pourquoi les banques ont-elles PU accorder autant de prêts, ce qui a permis à vos "adolescents retardés" ou à d’intelligents requins sans scrupules (je vous laisse le choix) de s’enrichir à un rythme presque inédit dans l’histoire économique mondiale ($289 millions de bonis pour rendement "spectaculaires"  à un dirigeant dont la maison était à toute fin pratique en faillite 6 SEMAINES plus tard…)?

    Parce qu’il y a eu un déficit régulatoire total. Le rôle d’un gouvernement libéral est d’assurer le maintien de condition économique et régulatoire permettant une monnaie saine, le libre commerce et l’empêchement de monopoles.

    Et c’est la section "monnaie saine" qui a ici fait défaut.

    Les prêts ont été rendu possible parce que les nouveaux instruments financiers savamment crées par les requins sans scrupule permettaient de contourner les règles banquaires normales en rendant possible de prêter sans limite puisqu’en titrisant on pouvait faire fi des règles traditionnelles banquaires qui limitent la création de monnaie et de prêts.

    Et pourquoi les gouvernements ont-ils fermés les yeux et rien fait?

    Parce que TOUT le monde en profitait et étaient ivres dans un gigantesque party! Voyez par vous mêmes:
    – les pdg n’avaient jamais eu d’aussi grands bonis
    – les actionnaires dans l’immobilier (et les finances) s’enrichissaient à un rythme ennivrant
    – l’économie en boom asssurait à tous de pouvoir CHOISIR parmi les offres d’emploi toutes aussi allèchante les unes que les autres: chomage absent!
    – les particuliers voyaient leur valeur propres monter en flêches … il leur suffisait de posséder une maison!
    – et tout le monde pouvait maintenant posséder la dite maison: on n’avait plus besoin ni de dépôt, ni de revenus suffisant, encore moins d’un emploi (quelle nécessité?).
    – et tout le monde pouvait consommer frénétiquement et sans limite puisqu’en empruntant sur leur maison ils pouvaient dépenser plus sans s’"endetter" ou plutôt en s’"enrichissant" puisque la plus-value des maisons et des actions commençait largemennt l’hypothèque accrue et augmentaient leur valeur propre
    – les dirigeants politiques surfaient sur le bonheur matériel de leur citoyens: Bush réussit à se faire réélire malgré l’Irak. C’est tout dire!
    – la croissance économique était au rendez-vous: crédit illimités et à coût ridiculement faible pour les entreprises (rendus possibles par les hedge fund + émissions d’actions dans un marché en hausse + titrisation des dettes à haut risque… etc), clients illimités fournis par la consommation frénétiques de nos endettés hypothécaire … euh je veux dire nos nouveaux millionaires immobiliers.
    – même les chinois en profitant en fournissant nos consommateurs américains que leur propre entreprises n’arrivaient plus à aprovisionner en biens! Conséquence: fin de la guerre froide avec la Chine!

    MAIS, je répète, tout cela résultait d’une seule COLLOSALE erreur: le refus des dirigeants américains de contrôler la monnaie en interdissant les nouveaux instruments dont le rôle était simplement de contourner les règles existantes.

    Bush n’aura pas été seulement un désastre en politique extérieure. Il aura été un désastre encore plus grand en économie détruisant plus rapidement son pays qui jamais Bin Laden dans ces rêves les plus fous n’auraient plus l’espérer.

    Le résultat: une monnaie à côté de laquelle les monnaies latino-américaines paraissent "fortes" et même très fortes. 33% de dépréciation vs du peso uruguayen! 50% de dépréciation vs …. du réal brésilien !  Et personne ne peut prédire jusqu’où cela ira puisque la balance commerciale à l’égard des autres pays est encore HAUTEMENT déficitaire malgré une dévaluation prodigieuse qui normalement aurait dû totalement résorber le déficit (en temps "normal"!)

    Vous proposer des cataplasmes et voulez faire payer aux rares américains consciencieux et prudents qui ont bien gérés leur bien tout en voyant en même temps leur voisin vivre beaucoup mieux (même si c’était difficile pour eux et surtout pour les enfants). Vous avez raison que c’est une différence culturelle: recompenser la  déresponsabilisation a toujours été bien vu en France!

    Il faut appliquer le vrai remède: fermer les canals de contournement banquaire en y constuisant des digues solides. C’est une nouvelle réglementation financière étendue pour tenir compte de la nouvelle situation causés par les nouveaux instruments financiers qu’il faut. C’est la seule façon de rétablir une monnaie saine.

    Une fois une monnaie saine rétabli, certes ce sera dûr pour ceux qui ont trop festoyés mais ceux qui auront conservé leur sobriété seront à juste titre très bien recompensés.

    Sans cela, vos cataplasmes ne feraient qu’empirer le problème en retardant la solution et pire, en récompensant l’irresponsabilité. Les flots monétaires continuraient de couler. Et le pire resterait, reste à venir: ce n’est plus de 100 billions d’hypothèques mais bien de trillions de prêts commerciaux (réalisés suivant le même modèle) qui vont s’effondrer à l’horizon, … vraisembablement d’ici au maximum 2 ans.

    Vous aurez été prévenu…

    2 avril 2008 à 16 h 44 min
  • sophie Répondre

    Tout à fait d’accord avec vous, comme quoi dès qu’un principe devient "un dogme", il conduit à la catastrophe et à l’écroulement d’un monde lié à la  rigidité d’un système, à l’inintelligence de ceux qui l’appliquent et à la compréhension très limitée de ceux qui le subissent. Ce qui est grave, c’est comme vous le dîtes ces familles qui ont fait confiance et qui se retrouvent à la rue, sans parler de la mise en danger de l’économie d’autrui. Je crois que ces américains d’un matérialisme effréné et qui dans cette course aux profits ont souvent  un sentiment de supériorité et de mépris pour les autres feraient bien de se remettre en question … que d’échecs et de bavures …  ou sont l’intelligence et l’anticipation des situations ainsi que le sens des responsabilités, des qualités que certains de leurs dirigeants  feraient bien d’acquérir. Il est très dommage que cette claque méritée qu’ils ont pris "dans la gueule" nous en subissions les conséquences.

    2 avril 2008 à 16 h 42 min
  • Railtenzes Répondre

    Toujours aussi incapable de penser, ce pauvre Pierre Lance.  Il n’y aurait pas eu de crise si les monopoles monétaires n’avaient pas fait d’inflation  avant d’y renoncer –temporairement,  si le politiquement correct n’avait pas  contraint les banques à prêter à des pauvres noirs  habitués  à vivre de subsides dans l’irresponsabilité,  et si  un siècle d’étatisme  bancaire  n’avait pas habitué  les banquiers à penser que les hommes de l’état les renfloueraient en cas de difficulté.
    En somme les trois causes de la crise sont l’intervention de l’état, l’intervention de l’état et l’intervention de l’état. 
    Tous les économistes monétaires compétents ont,  à un moment ou à un autre,  prôné  l’abolition de la Banque de Réserve fédérale,  et tous se sont opposés à l’imposition de l’Euro.

    2 avril 2008 à 15 h 58 min
  • grepon le texan Répondre

    Mais non, ce n’etait pas le marche libre qui a permis cette situation, mais l’intervention de du "pouvoir politique" sous les administrations aussi ancienne que Carter(ingenieur), Clinton(lawyer), et W(MBA), qui ont tout les trois encourage et signe sur des plans d’intervention dans cette matiere precise qui cloche aujourdhui.   Ja justification?   Encourage le "home ownership" chez les pauvres, et surtout les =minorites= pauvres.   Les politicies ralaient que les banques ne faisaient pas credit aux gens pauvres, donc ils ont mis en place des systemes de quotas et toute sortes de regles de "oversight" etc…en bref =reglementations= pour "encourager" les banques a faire ce genre de prets aussi si’ils voulaient faire des pret profitables chez la classe des non-cons qui insistent a repayer leur prets.

    Alors, ce n’etait pas  du tout, mais pas du tout dans un vide de reglementation que tout ca a eu lieu, mais au contraire, dans un schema ou le "pouvoir politique" encouragait justement l’exacte chose qui a eu lieu.   Pourquoi aujhourdhui et pas anterieurement?   Ben, a savoir que, d’habitude, quant il y a eclatement de bulle dans les  marches des actifs financiere (genre le "tech boom" sur le NASDAQ et le NYSE il y a huit ans de ca), dans les annees suivants on  voit tres souvent une bulle dans les marches d’immobilier.   C’etait dans cet environment de frenesie toute a fait normale des marches, toujours a la recherche de la valeur juste, que des =reglementations deja en  place= ont encourage beaucoup, mais vraiement beaucoup de prets a des gens a fort risque de se trouver =techniquement insolvable= au moment que les valeurs arreterait de monter.

    Alors pour la these de Pierre Lance, M.-je-suis-70%-liberterien-et-encore-plus-liberterien-que-vous, il ne reste rien.   Le probleme etait le reglementation.   Aujourdhui le Congres va remettre une couche, puis faire des "bailouts" de gens cons avec =mon argent=, alors que j’ai su mieux que d’acheter une maison pendant une bulle immobiliere aussi evident que celui  la.      Ce genre de bailouts, sur un aire de "remet un plus de ce reglementation, Sam" encourage le prochain crise au meme temps qu’ils banissent un peu plus la rationalite, la cause et effet, qui reviens toujours au gallop =dans un marche peu reglemente=.

    Encore, si ce petit hic est le pire machin con…je me souviens pas du formule de P. Lance…jamais permis dans un pays moderne blah blah blah, ca veut dire que les pays modernes sont vraiment un merveille.   Mais ce n’est pas le cas.   La France ne peut pas payer les pensions et autres dettes sociales promis par le socialisme, et elle n’aura pas assez de chers tetes blondes pour rester francais, et donc de resister a l’arrrieration guaranti par la montee de cultures d’inspiration islamique chez elle.  Quand la France  ne sera plus francais, que devient il de la relation super-speciale entre la  France et les USA?    C’est deja fini tout ca, vu que la mort demographique de l’Europe que nous avons connu, sa re-balkanisation, son futur reprise de guerres civiles est presque guaranti.   C’est le point de vue emergeant dans  le departement de l’etat et du pentagon, qui doit se soucier du programme nucleaire francais devenant de plus en plus chaque annee un programme nucleaire dependant de l’oumma.

    Vraiment, saissisez-vous, les francais, avant que vous devenez trop vieux et trop peu pour resister.

    2 avril 2008 à 15 h 43 min
  • Peufeu Répondre

    Mal vu. La crise des subprimes a été provoquée par l’intervention gouvernementale, c’est-à-dire en grande partie la Fed. La Fed et le gouvernement américain ont à de multiples reprises rattrapé par la peau des fesses les banques en failite (Savings & Loans), et continuent à le faire (cf. Bear Sterns), aux frais du contribuable. De plus, la Fed de Greenspan a créé bulle sur bulle (startups, immobilier) par un contrôle des taux d’intérêts échappant à toute logique, baissant les taux au maximum quand les banques avaient besoin de se refaire, créant de nouvelles bulles. En ne permettant jamais aux financiers d’apprendre la dure leçon de la vie (incompétence + prise de risque excessif = faillite), le gouvernement US et la Fed ont créé un monde de bisounours ou profits à court terme = énorme bonus, et l’avenir on s’en fout, puisqu’on se fera sauver par l’argent du contribuable. L’état d’esprit “risque tout” de ces dernières années, plus les taux d’intérêts trop bas de la Fed, sont la vraie cause de la crise… et le gouvernement, et la Fed sont entièrement responsables. Alors, oui, il aurait peut-être fallu plus de contrôle, mais il aurait surtout fallu un contrôle PERTINENT et non pas du grand n’importe quoi comme on a vu.

    2 avril 2008 à 14 h 45 min
  • Le pote Ahmed Répondre

    Bien vu M. Lance. Je partage votre analyse.

    2 avril 2008 à 12 h 50 min

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