Pour des « Volontaires de la démocratie »

Pour des « Volontaires de la démocratie »

La gauche accuse Nico­las Sarkozy d’agiter, tel Jean Raspail dans le « Camp des Saints », l’épouvantail d’une arrivée massive de réfugiés arabes sur le continent européen à la suite des révolutions qui se sont déclenchées de l’autre côté de la Méditerranée. L’UMP s’émeut que l’une de ses élues ait déclaré qu’il faut renvoyer chez eux ceux qui ont déjà débarqué. Tout le monde fustige Marine Le Pen qui dit à peu près la même chose.

Mais personne ne fait une remarque qui, pourtant, devrait venir à l’esprit de chacun. Si la démocratie a enfin triomphé en Tunisie, pourquoi tant de Tunisiens fuient-ils leur pays ? Le régime démocratique serait-il si repoussant ? Ou alors ne serait-ce pas la démocratie qui s’installe ? Dans cette seconde hypothèse, disons-le bien fort et cessons de battre notre coulpe sur le soutien au régime précédent. Et si c’est la première qui est la bonne, ceux qui partent ne sauraient en aucune manière être considérés comme des réfugiés politiques.

Quoi qu’il en soit, se demander qui triomphera demain, des démocrates ou des islamistes, sans rien dire de ce qu’il faudrait faire, ni rien faire pour qu’advienne la solution conforme à nos idéaux et à nos intérêts, peut se comprendre de la part de journalistes, mais c’est faire preuve d’insuffisance pour un homme d‘État que de s’en tenir là. De notre Président et de nos ministres, on attend des solutions, pas des mots.

Celles qui sont à base de bateaux qu’on bloque, à qui l’on fait faire demi-tour ou même qu’on torpille, n’en sont pas. Il n’en est qu’une à mon avis qui soit à la fois efficace et digne de la traditionnelle mission de notre pays dans le monde : œuvrer résolument sur place pour la démocratie.

Pour éviter l’accusation d’ingérence, faisons-le de concert avec les nouvelles autorités. Que leurs déclarations soient sincères ou non, prenons-les au mot. À défaut d’expertise dans le maintien de l’ordre, proposons leur la nôtre en matière de droits et libertés. Les pays de l’Est européen ont eu recours à nous pour rédiger leurs constitutions. Il n’y aurait aucune arrogance à proposer aux Tunisiens d’en faire autant.

Et pour éviter toute accusation de néo-colonialisme, ne mobilisons pas seulement nos universitaires, nos juristes, nos spécialistes du monde arabe et nos islamologues, parmi lesquels, certainement, se trouvent beaucoup de pieds-noirs et de militaires. Impliquons surtout, au premier rang, les Tunisiens de France.

Qui mieux qu’eux peut agir dans ce sens ? Ils vivent et pour beaucoup ont grandi au sein d’une des premières démocraties du monde. Ils en ont appris les mécanismes, ils ont vu aussi certains de ses effets pervers, autrement dit ses avantages et ses inconvénients, ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire.

Créons donc des « Volontaires tunisiens de la démocratie ». Recrutons-les dans nos banlieues, formons-les, encadrons-les, envoyons-les sur place en accord avec le nouveau gouvernement tunisien. Peut-être même pourrait-on imaginer une sorte de service civique obligatoire pour ceux d’entre eux qui, ayant entre 18 et 25 ans, n’ont pas encore eu la chance de décrocher un emploi.

Dans cette perspective, le sort des foules qui débarqueront à Lampedusa est tout tracé. Nous devrons les accueillir les bras ouverts. Elles auront évidemment accouru sur notre continent à l’annonce de la création des Volontaires de la démocratie, afin de s’y enrôler avec l’ardeur qui anime tous ceux qui veulent construire un monde nouveau. Après quelques semaines de formation intensive, « amalgamés » avec ceux de leurs compatriotes qui résidaient déjà sur notre sol, à la manière où les Volontaires de l’an II furent amalgamés à la vieille armée royale pour sauver la République, ils pourront retourner utilement chez eux, munis de notre aide et de nos conseils pour y faire œuvre démocratiquement utile.

Accessoirement, ils participeront ainsi au développement de notre influence dans ce pays ami de la France, membre éminent de l’Organisation internationale de la Francophonie et de l’Union de la Méditerranée.

Alors, les Français pourront une fois de plus être fiers que le signal de la liberté ait été lancé d’une terre qui fut française, et le reste sous bien des rapports ; et que son succès ait été obtenu grâce à notre active participation…

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Comments (4)

  • IOSA Répondre

    Le pourrissement de la France commence par l’immigration choisit par les élus UMPS.

    Et non par le Peuple !

    Tout du moins par ceux qui ne votent pas le PS ou l’ UMP ( simple remarque quasiment nécessaire).

    IOSA

    2 avril 2011 à 10 h 40 min
  • petitjean Répondre

    Le pire se prépare dans un silence assourdissant

    extrait d’un article de Bernard Lugan

    "Mayotte, un Lampedusa français"

    On remarquera qu’AUCUN parti politique français n’a évoqué les conséquences de la départementalisation de Mayotte.

    “Ce 31 mars, l’île de Mayotte est devenue le cent unième département français.

    Un département qui vivra au rythme de l’islam, religion de la quasi-totalité d’une population dont plus de 60 % ne parlent que le malgache ou le swa­hili. Cette décision a pour origine une pro­messe électorale du candidat Sarkozy, appliquée par une loi organique et une loi ordinaire promulguées le 7 décembre 2010. À aucun moment, on n’a demandé aux Français s’ils voulaient de ce nouveau département peuplé de 200 000 musulmans et payer de leurs deniers le coût de cette insolite opération.

    “Les Français vont rapidement constater que Mayotte est une pompe aspirante pour l’immigration régionale.

    C’est d’ailleurs parce que l’issue d’une telle consultation risquait d’aller dans un sens contraire à la volonté présidentielle que l’opération a été faite en cachette. En 1962, quand il fut décidé de donner l’indépendance à l’Algérie et donc d’amputer le territoire français des départements algériens, un référendum sollicita l’accord du peuple français ; de même quand on changea le statut de la Nouvelle-Calédonie. Pour Mayotte, rien de semblable : seuls les Mahorais ont été consultés par référendum. Le 29 mars 2009, ils ont ainsi répondu à 95 % “oui” à la départementalisation, 39 % du corps électoral s’étant abstenu.

    Les Français vont donc découvrir avec stupéfaction qu’à Mayotte, les fêtes musulmanes sont chômées, que les horaires de travail sont alignés sur ceux du ramadan et que leurs compatriotes mahorais qui le demanderont conserveront leur statut personnel, la justice devant alors leur être rendue par des magistrats français, non selon le droit français, mais conformément au droit coutumier ! Certes, celui-ci est appelé à disparaître, mais de manière progressive, et qui sait combien de temps le droit français devra composer avec un statut personnel dérogatoire au code civil et à la laïcité, très proche de la charia, qui prévoit la polygamie ainsi que la répudiation des femmes ? D’autant qu’à Mayotte, il n’y a ni état civil, ni cadastre ; noms et dates de naissance y sont incertains, ce qui va évidemment favoriser l’obtention de faux papiers et donc l’immigration-naturalisation. […]

    Bernard Lugan, directeur de L’Afrique Réelle

    1 avril 2011 à 8 h 34 min
  • jean Répondre

    Vous êtes un doux rêveur!!!!

    31 mars 2011 à 12 h 04 min
  • Joseph Répondre

    Cet article m’a beaucoup amusé…
    L’auteur oublie – bien innocemment je suppose – le degré d’infantilisation que supporte l’apprenant : "je te montre, parce que tu ne sais pas faire, et je vais t’apprendre"… Et parfois, certains apprenants se sentent humiliés et se rebiffent…
    Par ailleurs, cette pédagogie a déjà été très largement prodiguée dans les pays africains : nos anciennes colonies ont bénéficié pendant des années de toute notre science, de notre savoir-faire, aussi, ce sont ces richesses héritées qu’ils utilisent à leur gré. Dans ces conditions, pourquoi en rajouter, puisque nous avons déjà largement donné ? Ne serait-il pas séant de laisser à ces gens le bonheur de profiter – enfin, maintenant que les dictateurs sont renversés, du bonheur suprême que le système français met à leur portée ?
    Assurément, les migrants n’ont aucun besoin de la France, ils ont tout à gagner à retourner dans leur(s) pays en voie de développement alors que le nôtre est en voie de sous-développement…

    30 mars 2011 à 14 h 59 min

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