Prix Nobel : fichez la paix � Obama !

Prix Nobel : fichez la paix � Obama !

Le 9 septembre, le président américain a reçu le prix Nobel de la paix. A son grand étonnement.

Peace and love à la Maison blanche ! Le 9 octobre dernier, le président américain Barack Obama a été élu Prix Nobel de la Paix « pour ses efforts extraordinaires en faveur du renforcement de la diplomatie et de la coopération internationales entre les peuples ». Obama doit avoir la puissance d’un Rambo diplomatique, puisqu’il ne s’était lui-même pas rendu compte du caractère extraordinaire desdits efforts – il n’est d’ailleurs même pas sûr qu’il ait été conscient d’en avoir fait. Il faut en effet mettre sa franchise au crédit du président américain, premier à déclarer qu’il ne « mérite pas » ce prix, en précisant en outre que c’était aussi l’anniversaire de son chien. Une façon de se porter candidat au prix Brigitte Bardot ?
Il a ajouté qu’il restait « le commandant en chef d’un pays qui a une guerre à terminer », à la manière d’une bonne ménagère qui, avertie par un fâcheux qu’elle a gagné à la tombola un bibelot inutile, est pressée de retourner surveiller sa soupe sur le feu.

En fait de soupe sur le feu, le président des Etats-Unis devait réunir, le jour même où le prix lui était attribué, son conseil de sécurité. A l’ordre du jour : la situation en Afghanistan, où l’Amérique reste engagée, jusqu’à plus ample information. Barack Obama pourrait même annoncer prochainement un renforcement du contingent américain. Les Etats-Unis restent en outre engagés en Irak, et le comité Nobel aurait bonne mine s’ils étaient conduits à l’évenir à intervenir en Iran…

Pour quelle raison, alors, avoir décerné le Nobel de la Paix à l’actuel occupant de la Maison-Blanche ? En raison de la pigmentation de sa peau ? Ou pour ses déclarations d’intention en Egypte au mois de juin dernier ? Le Comité Nobel a préféré expliquer son choix surprenant par l’importance qu’il attache « à la vision et aux efforts d’Obama en vue d’un monde sans armes nucléaires ». Même si ces efforts se sont pour l’instant résumés à des vœux pieux. Pour faire bon poids, le Comité a ajouté : « Il est très rare qu’une personne ait, dans la même mesure qu’Obama, attiré l’attention du monde entier et donné à son peuple l’espoir d’un avenir meilleur ». On n’est pas plus précis…

Le parent pauvre des prix Nobel

En fait de précision, les curieux se demanderont peut-être qui compose ce Comité Nobel, si porté à l’optimisme. Une brève enquête leur apprendra qu’il est présidé par un certain Thorbjoern Jagland, qui a l’éclatant mérite d’avoir naguère occupé les fonctions de Premier ministre en Norvège, ainsi que celles de vice-président de l’Internationale socialiste, d’avoir en outre été élu en septembre dernier secrétaire général du Conseil de l’Europe et de présider actuellement la Chambre des députés norvégienne.

Avec lui siègent quatre parlementaires norvégiens : Kaci Kullmann Five, Sissel Marie Rønbeck, Inger-Marie Ytterhorn et Ågot Valle, qui ne semble pas avoir d’autre titre à décider de qui fera la paix et le beau temps sur la planète que leur appartenance au Parlement norvégien, que l’on veut croire peuplé d’acharnés pacifistes.

On imagine la valeur d’un prix Nobel de la paix s’il était attribué par notre bon Bernard Accoyer, dont bon nombre de Français ignorent eux-mêmes qu’il préside actuellement la chambre des députés, assisté de quatre aimables godillots du Palais-Bourbon… On conçoit alors que Barack Obama accorde autant d’importance à cette distinction qu’à l’anniversaire de son chien.

Sa parenté avec les autres prix Nobel – de chimie, de physique, de médecine ou de littérature, celui d’économie n’étant pas un « prix Nobel » à proprement parler –, contribue néanmoins à donner quelque poids à cette excellente institution norvégienne. Elle en diffère pourtant par plusieurs aspects : d’une part, les autres prix Nobel récompensent des travaux réalisés et non des chimères ; d’autre part, ils sont attribués par des cénacles plus légitimes : l’Académie royale des sciences de Suède pour la chimie et la physique, l’Académie suédoise pour la littérature et un jury de professeur en médecine de l’Institut Karolinska pour la médecine.

Sans doute grâce à cette parenté, le prix Nobel de la paix a pu revêtir dans certains cas, notamment lorsqu’il est venu couronner l’action d’opposants courageux comme Lech Walesa en Pologne en 1983 ou Aung San Suu Kyi en Birmanie en 1991, une signification politiquement utile. Il est d’autant plus dommage de le voir une fois de plus discrédité par le choix de ceux-là même qui en sont les gardiens.

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Comments (2)

  • HansImSchnoggeLoch Répondre

     >>Ou alors, tout le monde s’en fout >>

    Plus ou moins, le prix a déjà été attribué il est trop tard pour commenter!

    27 octobre 2009 à 13 h 19 min
  • IOSA Répondre

    A vouloir la paix…on l’obtient, la preuve est ici au nombre de commentaires.

    Ou alors, tout le monde s’en fout ?

    IOSA

    24 octobre 2009 à 21 h 49 min

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