Réflexions sur le chaos en Tunisie

Réflexions sur le chaos en Tunisie

En quelques jours, quasiment l’ensemble de la classe politique et médiatique française semble avoir découvert que la Tunisie était une dictature, et Zine Ben Ali est passé de la position de meilleur ami de la France dans la région à celle de pestiféré et d’incarnation du mal absolu. Saddam Hussein, qui avait infiniment plus de sang sur les mains, n’a jamais été traîné à ce point dans la boue en ce pays. Les explications sont simples. Saddam Hussein était considéré comme un dictateur de gauche et avait le soutien des communistes et des trotskistes : et puis, en face de lui, il y avait « l’impérialisme américain », honni par les bien-pensants. 

Zine Ben Ali, bien que membre de l’Internationale socialiste, pouvait, lui, être considéré comme un dictateur « de droite » en ce qu’il était l’allié de l’Occident, était ouvert au capitalisme, et n’était pas férocement antisémite ni « antisioniste ». Dès lors qu’il y a une population tunisienne nombreuse en France, que le gouvernement est face à un risque constant d’émeutes, et que le « politiquement correct » règne en maître, aucune autre attitude que celle qui a été adoptée n’était envisageable. 

Le régime tunisien était sans aucun doute brutal, hostile à la liberté de parole, porteur de corruption. Mais c’était aussi un régime qui avait su tenir à l’écart l’islam radical et qui avait permis le développement économique du pays, une croissance supérieure à celle de tous les autres pays de la région et du continent africain tout entier, l’émergence d’une classe moy­enne de gens propriétaires de leur logement et, jusqu’à ces derniers mois, une hausse constante du niveau de vie. 

La Tunisie était présentée comme exemplaire dans de nombreux domaines, non seulement par Nicolas Sarkozy, mais aussi par les socialistes, par le FMI et par Dominique Strauss-Kahn lui-même.
Ce qui a conduit à la situation actuelle est une hausse du prix des produits alimentaires, qui est un phénomène mondial, lié à de mauvaises récoltes et à une augmentation du prix du pétrole. Des manifestations se sont transformées en émeutes. Zine Ben Ali est apparu hésitant, oscillant entre répression et apaisement. L’armée a cessé de le soutenir et s’est rangée du côté d’un changement.
Ce qui peut se passer maintenant est très difficile à prévoir et ceux qui parlent, d’un air radieux, de passage à une démocratie me semblent s’avancer très hardiment. Une bonne part de la population veut la liberté de parole et la liberté politique, mais elle veut aussi du travail, un maintien de son niveau de vie, voire une baisse des prix, et c’est là que les choses se compliquent. Aucun gouvernement, fût-il issu d’élections libres, ne pourra éviter ce qui va survenir assez vite, à savoir, l’inverse : une augmentation du chômage, une baisse du niveau de vie, et une hausse des prix.
Les dégâts sont d’ores et déjà considérables et vont s’accentuer. Le secteur touristique va subir le contrecoup pendant une longue période. Il serait étonnant que n’en résulte pas un maintien, voire un accroissement, des turbulences, des surenchères politiques (les partis interdits sous Ben Ali sont des partis de gauche ou d’extrême gauche), et la création d’un terrain favorable à l’islam radical. 

Je doute qu’on puisse compter sur la France, et sur l’Europe en général, pour contribuer à une gestion judicieuse de la situation : les attitudes et propos actuels se passent de commentaires. J’aimerais penser que les États-Unis pourront apporter une meilleure contribution, mais dès lors que nous sommes au temps de Barack Obama, j’en doute, quand bien même le Congrès est aux mains des Républicains et quand bien même Barack Obama aurait tout intérêt à adopter une posture recentrée s’il veut avoir une chance d’être réélu. 

Nous sommes dans une situation d’incertitude absolue où les seuls à pouvoir se réjouir vraiment sont les ennemis des sociétés ouvertes. Je donnais, dans un autre texte, une chance sur dix à une démocratisation paisible. C’était un pronostic optimiste. Je donnais neuf chances sur dix à l’émergence d’une autre dictature, à des troubles durables ou, pire, à une prise de pouvoir islamiste, même si les Tunisiens ne sont pas ouverts à l’islamisme aujourd’hui. Et ce qui se passe en Tunisie pourrait avoir des répercussions sur toute la région…

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Comments (17)

  • Emeric Répondre

    Très déçu par l’article. Je m’étais naïvement pris à croire que son auteur défendait la démocratie, en réalité, il la défend seulement quand elle est "pilotée" par les Etats-Unis. Même en convenant d’un faible 10% pour l’émergence de la démocratie, il y a dans ce chiffre de quoi se réjouir. C’est toujours plus que le 0% du statut quo.

    Une modification des règles s’ouvre, qui n’est ni dans la mains de la France, ni dans la main des USA, mais bien dans les mains des Tunisiens. Je ne vois pas comment un démocrate pourrait s’inquiéter de cela. Oui, la liberté retrouvée comprend des risques, mais ils valent mieux que n’importe quelle oppression.

    Emeric, de Lynchburg, VA

    31 janvier 2011 à 3 h 45 min
  • grepon Répondre

    Par ailleurs, son organisation, sous l’influence d’Himmler, s’est beaucoup inspirée de l’église catholique.

    Qui etait une organisation bien plus que millenaire, la seule dans toute l’europe, et Hitler voulait faire de meme…    La faiblesse d’un Jesus qui tournerait l’autre joue, il n’avait rien a cirer.

    Enfin, Hitler s’est, comme j’en ai parlé, assuré le soutien des grands industriels et financiers.

    Deja en temps normaux, les proprietaires de grosses boites n’aiment pas la concurrence, et s’approcher de l’etat est un moyen pour obtenir avantages.  Quand l’etat semble etre franchement dangereux, il faut faire allegiance avec l’etat pour ne pas etre puni.   Le regime de Hitler a utilise les boites et son pouvoir pour avancer SES PROJETS A LUI, c.a.d. ceux de l’etat.    Les boites font ce qu’il peuvent pour leur actionnaires, malheursement assez souvent contre les ideaux de liberte et fondements du succes du capitalisme, rule of law et concurrence.

    On voit que qualifier "de gauche" sa dictature est pour le moins arbitraire.

    Pas tant que ca, etant donne que les origines des son ideologie et de sa prise de pouvoir ont pousse sur themes et moyens socialiste surtout.

    31 janvier 2011 à 0 h 10 min
  • Anonyme Répondre

    j’ai même pas lu votre prose . Je suis content que les peuples du magreb prennent leur destin en main . Qu’ils foutent par la fenetre les dictateurs soutenus par l’occident. Parasites fantoches élus à 99.99%  . Voleurs , assasins, ,pendez les !!  l’occident est avec vous , pas l’élite , bien sûr.mais le peuple. Ne vous faites pas voler votre révolution ni pas par d’autre dictateur ou rois, ni par les islamistes ni par la cia. Comptez sur personne que vous. Le bonheur est dans une société laique et démocratique, c’est la moins mauvaise solution. De tout coeur avec vous

    30 janvier 2011 à 17 h 45 min
  • Jaures Répondre

    Cher Promimi, je vous envie si, pour vous, l’Histoire n’est qu’une suite d’évidences.

    Quant à la situation en Tunisie, elle ne peut se dégrader encore pour le jeune qui s’est immolé par le feu, les dizaines de morts lors des manifestations et les centaines de milliers de Tunisiens qui tentent de survivre avec 1,5€ par jour.

    Mais peut-être envisagiez-vous à court terme un petit séjour au soleil tunisien, en bord de mer, sur une plage bien tranquille, bien loin du tumulte et de la misère.

    30 janvier 2011 à 12 h 08 min
  • PROMIMI Répondre

    C’est  une excellente chose que de lire les tirades interminables de ce "jaurès" thuriféraire de la gauche, lui trouvant toutes les qualités, niant tous ses défauts.

    Un bon exercice pour garder en tête la nécessité de vigilance envers les discours et écrits de ce genre personnages qui savent si bien endormir et balader les naifs.

    Une fois de plus, il va jusqu’a nier les évidences et réalités historiques. Tout comme nier le risque de voir s’établir une situation très dégradée et dangereuse en Tunisie. Mais, bien sur, en référence a la révolution française, "jaurès" trouvera toutes les bonnes raisons pour approuver. D’ici a ce qu’il nous sorte a son tour la formule "globalement positif" quand tout partira en vrille …….

    29 janvier 2011 à 17 h 24 min
  • Jaures Répondre

    Cher Mathieu, j’ai bien lu votre intéressante participation, même si je n’en partage pas toutes les idées.

    Sur les parcours des hommes politiques, il ne faut pas confondre les destins personnels et les contextes où ils évoluent. Ainsi, Mitterrand passe de la compromission avec Vichy à la résistance, de la répression coloniale à l’union avec le PCF. Chirac connut également des écarts idéologiques. Cela n’a guère d’importance. Alain disait:" un bourgeois qui est élu reste un bourgeois, un socialiste élu devient un bourgeois". C’est pourquoi j’ai toujours lié le combat syndical au combat politique.
    Le cas de Adler ou celui de Millière ne sont pas exceptionnels. Nombreux sont les soixantehuitards maoïstes aujourd’hui chefs d’entreprise ou notables conservateurs.

    Je ne fais pas de dichotomie entre dictateurs de gauche ou de droite. Un dictateur est un tyran qui profite d’un contexte pour asseoir son pouvoir et le faire perdurer. Si on parle de la dictature nazie, il faut rappeler que les communistes et les socialistes furent, avec les Juifs, les premiers à remplir les geôles. Si Hitler a utilisé un parti de masse, c’est pour des raisons historiques: il n’a pas été porté au pouvoir par un coup d’état militaire mais par des élections. Il a bénéficié d’une réelle assise populaire.
    Par ailleurs, son organisation, sous l’influence d’Himmler, s’est beaucoup inspirée de l’église catholique.
    Enfin, Hitler s’est, comme j’en ai parlé, assuré le soutien des grands industriels et financiers.
    On voit que qualifier "de gauche" sa dictature est pour le moins arbitraire.

    Il est vrai que les dictatures s’appuient sur des fantasmes idéologiques. Hitler sur la pureté de la race, Staline sur le "prolétariat" mais également Salazar, Franco ou les tyrans islamistes sur la religion.

    Par ailleurs, il n’est pas établi que les dictatures que vous dîtes "de droite" feraient moins de dégâts que les autres: La Terreur n’a pas duré 2 ans quand l’empire à ruiné l’Europe entière, Franco et Salazar ont tenu 40 ans, comme les pays de l’est.
    Par contre, il est sûr que les dictatures sud américaines ont été soutenues par les riches propriétaires et les multinationales américaines. Batista, à Cuba, a été financé par United Fruit et la mafia, ce qui a fait le lit de Castro, soutenu par un peuple ulcéré.

    Je pense qu’il ne faut pas analyser les dictatures avec  schématisme mais en comprenant ce qui rend possible leur advenance lors d’un contexte historique et idéologique donné.

    Merci également à vous.

    29 janvier 2011 à 12 h 13 min
  • Matthieu Répondre

    Cher Jaures, En effet, bien que MM. Chirac et Mitterrand soient politiquement classés différemment, il n’y a pas de différence entre leur parti qu’on se plait à opposer. – Un fils de fonctionnaire de famille corrézienne très front populaire est élu d’un parti de droite et devient président; – un fils de bourgeoisie fortunée après avoir été cacique de Vichy rallie un parti de gauche et devient président. Leurs écarts idéologiques sont d’autant plus faciles qu’il n’y a pas de différence réellement entre droite et gauche, et les parcours personnels ne sont sont pas si divers que cela. On retrouve souvent les tendances derrière les choix politiques. Aujourd’hui même, les héritiers de ces présidents se partagent entre les yachts de ses sponsors après la victoire aux enchères présidentielles & l’autre les couloirs feutrés du FMI le temps des primaires au PS. On n’est plus près de la communauté de vision entre la droite et la gauche que de l’opposition idéologique ! Quant à Adler, il est à mon avis un non-exemple, qui se rêve en Kissinger, navigant entre PCF et Néocons, avec un compas toujours orienté au Moyen-orient. Ainsi, la distinction gauche-droite héritée de notre histoire parlementaire chaotique n’est pas réaliste : la distinction aujourd’hui se fait entre une république sociale mondialiste (internationaliste) ou une démocratie sociale souverainiste (nationaliste). L’histoire du régime autoritaire de Vichy le montre, en fonction des influences au pouvoir qui évoluent. Ainsi, les nationalistes traditionalistes, plutôt de sensibilité autoritaire voulant changer l’Etat (devenu Etat Français, à la Salazar) finissent par ne plus se reconnaître dans la politique collaborationniste pro étrangère, cèdent devant les soutiens et promoteurs de cette politique qui veulent eux préparer la société française à la victoire Allemande qu’ils estiment inévitable; ce sont souvent d’anciens socialistes déçus de l’internationalisme. Les uns agissent contre l’Etat, les autres contre la population. Pour reprendre l’exemple des dictatures du XXème siècle, on distinguent entre celles des révolutionnaires totalitaires et celles des centralisateurs autoritaires. Ces dictateurs donnent l’appellation qu’ils veulent pour la forme: liberté, democratique, populaire… (Tous veulent le bien de la population, n’est-ce pas ?!), mais le fond définit l’orientation politique réelle. – Les dictateurs révolutionnaires (dite de gauche): une dictature totalitaire de renouveau populaire fondée sur un Etat de socialisme international ou national, avec les facilités des structures dites de masse. Une dictature de gauche est fondamentalement messianique. Hitler, Lénine, Trotski, Mao etc. sont des personnages éloignés des cercles de pouvoir, qui s’en saisissent en s’appuyant sur les masses, noyautées par des petits groupes professionnels de la révolution, en s’appuyant sur une conception fantasmée du Peuple, appelé Prolétariat (tous ceux qui ne le sont pas n’appartiennent pas au Peuple et sont exterminés) ou Aryen (le vrai Peuple Allemand doit être protégé des éléments non populaires qui doivent être exterminés). – Les dictateurs centralisateurs (dite de droite): une dictature conservatrice de renouveau étatique fondée sur un nationalisme plutôt corporatiste, reposant sur un Etat centralisé fort. Une dictature dite de droite est plutôt autoritaire, souvent après un coup d’Etat militaire, plutôt traditionnaliste dans son fonctionnement. On peut y classer les Pinochet, Salazar, Franco dont nous parlions, Bourguiba, Ben Ali, Nasser en son temps. Pas de partis de masse, mais un contrôle oligarchique par une sorte d’élite déjà proche du pouvoir, n’ayant pas la volonté de transformer la population mais l’Etat. Classer la dictature nazie à droite me parait alors une erreur : elle est totalitaire parce que révolutionnaire (renouveau messianique de l’Allemagne, avec l’avènement du vrai peuple qui doit redevenir plus Aryen), socialiste parce que populiste (encadrement des masses), nationaliste parce que populaire (On promeut l’Allemand nouveau, Aryen, à l’exclusion des autres). On peut comparer avec une autre dictature dite de droite : la dictature type Franquiste est étatique parce que centralisatrice (Etat unique madrilène, de langue castillane, pour le rendre plus fort), traditionaliste parce que conservatrice (autoritarisme organique ; pas de messianisme), nationaliste parce que espagnol (On promeut un Etat espagnol « Une, Grande et Libre »). En comparant avec le totalitarisme bolchevique : c’est une dictature révolutionnaire (l’avènement d’une société sans classe, où le prolétariat est le seul et vrai Peuple), socialiste parce que populiste (un parti unique auquel tous adhèrent à travers diverses structures collectives), internationaliste parce qu’ à vocation mondial (on promeut l’international communisme, pas la Russie). On peut l’appeler comme on veut sur la forme, mais la dictature nazie est dans le fond plus proche du modèle dit de gauche. La France, mère des révolutions et dictatures, a connu ce qui sera le modèle de dictature de gauche lors de la révolution Française (le PEUPLE), et le modèle des dictatures de droite lors de l’Empire (l’EMPEREUR). Je n’envie pas plus une dictature façon Empire qu’une dictature façon Thermidor. Mais les dictatures à l’impériale font moins de dégâts dans les populations, ce qui permet une transition plus facile quand elles s’effondrent (votre exemple de l’Amérique du sud). Enfin, vous reprenez l’exemple de soutiens d’industriels allemandes fortunés aux nazis. Il ne faut pas oublier non plus que l’Allemagne était à l’époque constamment secouées de tentatives de coups révolutionnaires, et comme nos sociétés patronales actuelles, la paix sociale s’achète…et nos particraties sont bien financées par quelqu’un, que ce soient des Bettencourt ou des Thyssen… ? Mais cela ne les rachète pas pour autant. Mais de la à dire que les riches soutiennent les dictatures dites de droites, je ne crois pas : leur sens du bien public est parfois proche de leur intérêt personnel, et la fortune soutient le régime qui lui est le moins hostile (ces Allemands avaient moins à craindre d’un mythe populaire d’Aryens que de Prolétaires). Une dernière remarque : capitalisme ultralibéral et socialisme révolutionnaire sont les deux mamelles d’un même rejet des mécanismes communautaires traditionnels : des formes d’anarchismes, l’un de droite (Les structures d’Etat protège les inaptes) l’autre de gauche (les structures d’Etat sont oppressives des couches laborieuse qui n’en ont pas besoins). Je souhaite à la Tunisie de se trouver des ressorts de stabilités qui assureront le Bien commun, fondée sur la légitimité politique, comme pour le Maroc, qui pour l’instant, entre autoritarisme et traditionalisme, se maintient mieux que ses voisins. Merci de m’avoir lu jusque là !

    28 janvier 2011 à 19 h 11 min
  • grepon Répondre

    "Ces 2 dictateurs ont été largement soutenus et portés au pouvoir par les capitalistes."

    Correction, vous vouliez bien sur ecrire, au lieu de "capitalistes", dirigeants de boites cherchant a se proteger de la concurrence ET du pouvoir etatique.

    Voila, je vous ai corrige.    Nous voyons la meme chose en operation aujourdhui avec le rapprochement des grosses boites financieres avec le parti Democrat depuis plus de dix ans, ou de General Electric avec la poussee pasteque de l’administration Obama.    

    Conservateurs cherchent a reglementer la concurrence pour assurer son existence pour la sante de l’economie et le bien des consommateurs.     La gauche reglemente pour menacer le secteur privee a faire ce que veut les etatistes dans leur desir absolu de transformer la civilisation de haut en bas dans leur faveur.   Dirigeants opportunistes de grosses boites, qui sont arrive dans leur place aussi par desir de pouvoir et de transformer, sont trop souvent attire par la voie d’alliance avec le diable.  

    Ce n’est pas a raccourci de dire que Mussolini et Hitler et bien d’autre dictateurs venaient de gauche, et restaient de gauche le long de leur carrieres.    Tout ce qui leur differentiaient serieusement avec la gauchisme d’origine c’etait leur coup de genie de comprendre que le nationalisme et les discours identitaires trompent l’internationalisme a tout les coups.   C’est comme ca qu’ils sont emerge de tant d’autres petits revolutionnaires gauchistes pullulants.    Le fait qu’ils aient choisi, en plus, de d’utliliser les grandes boites "champions nationales" pour s’encrer dans le pouvoir n’est pas surprennant.    Les communistes font pareil en nationalisant le propriete privee directement.    Dans les deux cas, c’est l’etatisme a outrance en operation.    L’etat qui n’est pas constamment mise en echec fini par tout bouffer.

    28 janvier 2011 à 13 h 12 min
  • Jaures Répondre

    Cher Mathieu, les parcours personnels des hommes sont faits de virements et de revirements. Il est vrai que Mitterrand fût à l’origine un homme de droite conservateur. Mais les hommes de droite ont bien souvent eu un passé de gauche: Chirac vendait l’Humanité à 20 ans. Alexandre Adler a été membre du PCF pendant 11 ans avant de devenir néoconservateur, soutien de Bush.
    Quant à l’auteur de l’article, Millière, il fût jusqu’à plus de 30 ans un relativiste de gauche.

    Par ailleurs, dire qu’Hitler et Mussolini étaient des socialistes est un raccourci zemmourien. Ces 2 dictateurs ont été largement soutenus et portés au pouvoir par les capitalistes.
    Hitler, par exemple, avait le soutien d’industriels fortunés comme F.Thyssen, Keppler, Emil Kirdorf,et d’autres, membres du parti nazi et fondamentalement antisyndicalistes et ennemis de la gauche.

    De même, dire que les collaborateurs viennent de la gauche est un schématisme  ridicule.
    Laval, ancien membre de la SFIO, est élu sénateur avec le soutien de la droite dés 1927. Doriot était exclu du PCF depuis 1934. Déat, ancien socialiste, avait à ses côtés au RNP l’industriel de droite Jean Goy et le membre d’"action française" E.Deloncle.
    Les pacifistes, traumatisés par la boucherie de 1914 étaient aussi bien de droite que de gauche mais le slogan "plutôt Hitler que le Front Populaire", lui, était bien de droite.

    Enfin, dire que Franco fût une transition vers la démocratie est surprenant pour un dictateur qui régna pendant 40 ans et jusqu’à sa mort. Curieux d’ailleurs ces yeux doux pour une régime instaurant le parti unique et la religion d’état.
    Votre modèle  de société ?

    Cependant, je me range à votre espoir que la révolution de jasmin ressemble à celle des oeillets. C’est au peuple Tunisien de trouver des alternatives. On se pose toujours la question des alternatives aux dictateurs mais l’Amérique du Sud, qui a sur ce plan autant souffert que le Maghreb, montre que la démocratie peut remplacer peu à peu les tyrannies si celles-ci n’ont pas les soutiens extérieurs qui, trop souvent, leur permet de perdurer.

    28 janvier 2011 à 11 h 11 min
  • Mathieu Répondre

    @Strongsoldier: Que la Tunisie soit un pays éduqué n’en fait en rien un rempart contre la barbarie et les exterminations. Vous prenez l’exemple de la France et de 1789: c’était a cette époque une des civilisations les plus développé de l’Europe, ce qui n’a pas empêché terreur et dictatures. A l’identique du régime nazi qui est apparu dans la puissance économique de l’époque. Donc la Tunisie possède bien au contraire toute les cartes pour déraper. @Jaures: Dois-je rappeller que le premier président socialiste français était décoré de la francisque? La gauche et la dictature on une histoire commune depuis la dictature du prolétariat. “la gauche est l’antichambre du fascisme” (leo ferre). L’impérialisme français a atteint son apogé sous la IIIeme république, colonisant la moitie de la planète sous des gouvernements socialistes ; les conscrits durant la guerre d’Algérie ont atteint un pic absolue sous le gouvernement socialiste Guy MOLLET. Benito Mussolini , Adolphe Hitler, tous les dictateurs de l’Europe de l’Est se revendiquaient du socialisme. La collaboration française doit autant à la gauche pacifiste que socialiste les activités de Vichy. Si les dictateurs se nourrissent à tous les râteliers politiques, il y a quand même quelques lignes communes systématiques au sommet desquelles trônent les belles valeurs de libération idéologique marxiste. Que l’on dénonce les autoritarismes Pinochet, Franco etc sans dénoncer ceux des révolutionnaires communistes auxquels ils s’opposaient,c’est insulter les peuples libres de ces pays en oublier les suces de la transition vers une vraie démocratie, encore un fois à la différence des dictatures d’inspiration socialiste. Pourvu que la revolution de Jasmin ressemble a celle des oeillets. Mais ou sont les alternatives au régime Ben Ali?…

    27 janvier 2011 à 17 h 08 min
  • Fît-loz-oeufes Répondre

    Tout à fait d’accord avec Guy Millière.

    J’ajoute que si le régime de Ben Ali a pu tomber, c’est parce qu’il était le moins autoritaire et le moins dictatorial des régimes arabo-musulmans: essayez d’aller renverser Khadafi à coup de manifestations de rue, et vous verrez la mer méditerranée devenir rouge-sang….

    27 janvier 2011 à 12 h 48 min
  • sas Répondre

    Voila pourquoi la france est sclérosée…

    Par Sophie Coignard

    La reconduction de François Fillon à Matignon est une défaite des francs-maçons, dont beaucoup soutenaient ouvertement Jean-Louis Borloo, qui, en tant que chef du Parti radical, incarne la tradition fraternelle au sein de la République. Telle est l’analyse à laquelle se livre un personnage politique français de tout premier plan sur le récent remaniement ministériel. Voici son raisonnement : "Il suffit de regarder qui soutenait Borloo : Claude Guéant, le secrétaire général de l’Élysée, pour une fois d’accord avec Henri Guaino, mais aussi le patron d’EDF, Henri Proglio, qui nie être initié, mais cela fait rire tout Paris."

    Notre observateur averti ne souhaite évidemment pas apparaître à visage découvert. "Ce que je vous dis est une évidence pour quiconque s’intéresse aux jeux d’influence au sommet. Mais je n’ai pas envie de passer pour un paranoïaque, s’amuse-t-il. Et puis, les frères sont les premiers à avancer masqués, non ? Dans tous les cénacles, la "main invisible" des francs-maçons anime les conversations. Pourquoi ? Parce qu’elle obéit à une combinaison magique : réseau d’influence plus secret d’appartenance. Le cocktail parfait !

    Omerta

    D’ailleurs, comme pour illustrer ces propos, quelques jours après sa sortie du gouvernement, Jean-Louis Borloo organise dans les Salons de l’Aveyron, à Paris, un "dîner républicain" de 800 personnes. Traditionnellement, ce banquet réunit des frères et leurs amis défenseurs de la laïcité pour commémorer la loi de séparation des Églises et de l’État. Là, c’est la fête à Jean-Louis ! Les familiers des loges ne manquent pas autour des tables. Ceux qui l’assument et ceux qui le taisent. Alain Bauer, ancien grand maître du Grand Orient aujourd’hui conseiller officieux de Nicolas Sarkozy pour les questions de sécurité, Xavier Bertrand, ministre du Travail, Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche, Serge Lepeltier, premier vice-président du Parti radical valoisien, Patrick Ollier, tout nouveau ministre chargé des Relations avec le Parlement, Gérard Larcher, président du Sénat…

    François Fillon, qui n’est pas franc-maçon, est resté Premier ministre. Preuve que les frères ont perdu la main ? Certainement pas. Mais on ne gagne pas à tous les coups… Les initiés sont d’ailleurs aussi nombreux qu’avant autour de la table du conseil des ministres. Est-ce un problème ? Ce n’en serait pas un si ces hauts responsables, garants de l’intérêt général, ne niaient pas, pour la plupart, leur appartenance avec la dernière énergie. Ils ne sont pas les seuls. Dans la police, dans la magistrature, dans l’Éducation nationale, dans les banques et compagnies d’assurances mutualistes, à EDF, à La Poste, personne n’a jamais franchi le seuil d’un temple, si l’on s’en tient aux déclarations officielles. De cette omerta nourrie par les initiés eux-mêmes résulte un étrange paradoxe : dès qu’une nomination ou une décision semblent inexplicables, chacun, parmi les profanes, songe à la franc-maçonnerie. Comment en serait-il autrement ?

    Réseaux fraternels

    Un député important de la majorité reçoit un jeune élu prometteur dans son bureau de l’Assemblée nationale. "Alors, tu es où, toi ?" lui demande-t-il tout de go. Son interlocuteur mettra un moment à traduire ce "où ?", qui signifie "dans quelle obédience ?". Un cadre supérieur bardé de diplômes est embauché dans un grand groupe de distribution d’eau. Au fil des jours, il comprend que ses collègues et ses supérieurs le prennent pour ce qu’il n’est pas : un frère. Doit-il jouer la comédie ? "Les premiers temps, je me suis contenté de ne pas les détromper, sans jamais mentir, raconte-t-il. Au bout de quelques mois, des relations d’estime mutuelle s’étaient installées, ce qui rendait mon silence coupable. Je me suis donc dévoilé, si j’ose dire : non, je n’en étais pas. À mon grand soulagement, cet aveu a été accueilli avec décontraction. Mais on m’a fait comprendre qu’il était utile et intéressant d’y entrer, pour instaurer un climat de confiance avec les clients et même en interne." A-t-il accepté ? Il assure que non. On n’est pas sûr de le croire sur parole.

    Ceux qui s’y sont frottés sont prompts, ensuite, à voir des réseaux fraternels partout. Les nouvelles normes qui s’imposent à l’habitat en matière d’environnement ? Une gentillesse faite aux prestataires par le ministère. La difficulté à fusionner les Caisses d’épargne et les Banques populaires ? Une guerre entre maçons d’obédiences différentes et aux intérêts disjoints. La nomination d’Henri Proglio comme P-DG d’EDF, poste qu’il comptait cumuler avec son maintien à la tête de Veolia ? Une revanche des francs-macs. Les assauts contre Anne Lauvergeon pour lui faire quitter Areva ? Une guéguerre entre la maçonnerie et le corps des Mines, dont Mme Lauvergeon est un élément actif… Les millions versés par l’État à Bernard Tapie à l’issue de son combat contre le Crédit lyonnais ? Rien n’aurait été possible sans les frères.

    "Abus de pouvoir"

    Dans cette longue – et coûteuse – saga de Tapie contre l’État, le mot "franc-maçon" n’est jamais prononcé, mais brûle toutes les lèvres. Dans son livre "Abus de pouvoir", François Bayrou lui consacre un chapitre violent dont certains passages doivent être lus entre les lignes. Le président du MoDem évoque ainsi la manière dont un amendement législatif a été introduit afin de permettre aux établissements publics administratifs d’avoir recours à l’arbitrage pour résoudre leurs conflits. : "Qui avait, dans le secret des cabinets, préparé ce texte ? (…) Était-ce le cabinet du ministère de l’Intérieur, ceux de Nicolas Sarkozy et de Brice Hortefeux ? Ou Bercy, sous la double autorité du ministre de l’Économie, Thierry Breton, et du ministre du Budget, Jean-François Copé ?" Les initiés compléteront d’eux-mêmes : tous francs-maçons ou très proches des loges.

    D’ailleurs, un initié, et pas le moindre, réagit lui aussi à l’arbitrage qui couvre Tapie de millions. Dans les colonnes de Libération, Jean-Michel Quillardet, un avocat qui était alors grand maître du Grand Orient, s’indigne. "Je voulais envoyer un signal : montrer que les francs-maçons ne sont pas tous dans les combines, explique-t-il. On sait que des membres de la GLNF ont joué un rôle dans cette affaire, à l’Élysée, à Bercy, mais aussi parmi les avocats d’affaires spécialisés dans les liquidations judiciaires, qui sont à la fois proches de Tapie et impliqués dans des transactions en Afrique."

    Il faut louer le courage de Jean-Michel Quillardet, à qui cet article n’a pas fait que des amis dans l’univers maçonnique, où la règle d’or consiste à se taire pour ne pas ternir l’image des obédiences et de leurs membres. Un raisonnement à courte vue : depuis le docteur Freud, chacun sait les ravages opérés par le silence et la violence que peut revêtir le retour du refoulé.

    sas

    27 janvier 2011 à 12 h 37 min
  • Jaures Répondre

    La grille de lecture obtuse de Millière l’amène à dire des absurdités qui laissent pantois.

    "Saddam Hussein était considéré comme un dictateur de gauche" affirme-t-il sans rire. Dois-je rappeler que la première guerre du Golfe a été menée en France par un président socialiste et le Français qui est alors allé lui serrer la main en s’insurgeant contre l’entrée de la France dans le conflit s’appelait Jean-Marie Le Pen.
    Parallèlement, Ben Ali serait un dictateur de droite bien que membre de l’internationale Socialiste. Imagine-t-on les Franco, Salazar, Pinochet ou Videla membres de l’Internationale Socialiste ?

    Avant d’être de droite ou de gauche, les dictateurs sont avant tout des tyrans qui ne gouvernent que pour garder le pouvoir et les privilèges qu’il confère à lui-même et ses proches. Ce que les Tunisiens ont mis à bas est un régime corrompu et tortionnaire. Qu’importe au chômeur le taux de croissance de son pays si, avec un diplôme de troisième cycle on ne lui propose aucun emploi ?
    Par ailleurs, c’est sur les dictatures que fleurit l’islamisme radical. Si la Tunisie y a encore échappée, c’est que le pays, dépourvue de la manne pétrolière de l’Algérie, a dû laisser sa population s’éduquer (écoutez le parfait français avec lequel s’expriment les manifestants) pour développer le pays, même si ces richesses n’ont profité qu’à quelques requins.
    Car seules l’éducation et la démocratie sont des remparts solides contre la théocratie.

    Ce qui me surprend dans le discours de Millière, c’est sa réticence à l’égard d’un mouvement de libération populaire alors qu’il a fait preuve pour l’Irak où ce n’était pas le cas, d’un emballement optimiste dont nous voyons encore aujourd’hui à quel point il était tout sauf fondé.

    Je rejoins Millière quand il dit que "nous sommes dans un état d’incertitude absolue". Pour une fois qu’il avance de tels propos, je me garderai bien de le contredire. Rappelons qu’en France, après 1789,  nous avons connu la Terreur, les guerres impériales, des monarques autoritaires, quelques tyrans et deux guerres mondiales avant qu’un réelle démocratie (car avant le vote des femmes ce n’en était qu’une demie) s’instaure. Espérons que nos amis Tunisiens perdrons moins de temps.
    Un indice favorable: Millière ne leur accorde qu’une chance sur dix. Vu son degré habituel de clairvoyance, cela devrait finalement les ragaillardir !

    26 janvier 2011 à 22 h 26 min
  • grepon Répondre

    Milliere connait bien le deroulement de la revolution iranienne, entres autres.   Dans ce cas, les islamistes au debut modere, superficiellement du cote du peuple et le Bon, etc, ont gagne le pouvoir, pour ensuite detruire leur ennemis sans merci et etablir une theocratie stricte sur un peuple autrement plus sophistique et bien eduque que chez leurs voisins de l’epoch.     Ca peut empirer de cette facon en Tunisie, et l’ouest devrait donc viser sur les islamistes tout en misant sur un sort democratisant a la sauce republique constitutionel laique.   

    Notons que, a cote, il y a des troubles en Egypte vraisemblablement aux meme plaintes, au meme moment.      Les prix des vivres de base ont bel et bien augmente….. merci aux politiques des banques centraux et gouvernements centraux des G8 et surtout des Etats-Unis et le Japon, faisant apparaitre inflation des prix des matieres premieres et VIVRES dans le tiers monde…excusez moi "monde en developpment".     

    Les tunisiens peuvent bel et bien etre sur le bord d’avoir la classe moyenne qu’il faut pour etablir un etat representatif et une montee de prosperite durable, mais toujours est-il qu’il doivent bouffer, comme disait Keynes, a terme courte.     Notons que les politques agriculturels de l’UE, et le combine stupide program d’ethanol des Etats-Unis, viennent empirer la situation cote offre.     

    26 janvier 2011 à 21 h 57 min
  • ozone Répondre

    Que lis-je…………..Mister Guy inflexible acharné de la démocratie,qui fustige sans césse la France pour sa manie de a étre sympa avec des dictateurs et qui se plaint de la disparition de l’un d’eux.

    Mais c’était la MISSION de Georges Deveuliu,démocratiser le monde Arabe (a sa façon bien sur),alors de quoi vous plaignez vous??

    ALELUYA……….ALELUYA………….Comme dirait un born again….

    26 janvier 2011 à 20 h 37 min
  • un avis Répondre

     

    Je suis désolé, mais votre analyse est à coté de la plaque. Tout d’abord, les Tunisiens, chômeurs la plus part, revendiquaient le droit au travail. Au fil des jours le mouvement s’est politisé avec le soutien de la centrale syndicale notamment. Inutile de rappeler la situation des droits de l’Homme ici. (Ce n’est nullement la cause d’une hausse des produits de première nécessité : Je pense que vous confondez avec l’Algérie)

     Ensuite, dans n’importe quelle révolution il y a une période de transition qui se veut anarchique. La Tunisie n’échappe pas à l’exception (Rappelez-vous la révolution Française pour ne citer que cet exemple).  Les Tunisiens, et c’est leur droit, ne veulent plus voir des anciennes figures de l’ancien régime au pouvoir. Ils défendent leur position non sans maturité. Mr Guy, je ne sais d’où vous sortez vos probabilités : une chance sur dix que la révolution aboutisse à une démocratie. Certains diraient que vous êtes pessimiste. Moi, je dis tout simplement que vous être un méconnaisseur de la Tunisie voir des histoires des révolutions. Et pour cause : la Tunisie a ses spécificités uniques dans le monde arabe.  Un peuple éduqué dans sa majorité, un islam modéré, une société civile très active, une centrale syndicale ultra-puissante, une classe moyenne très large, une place incontournable pour la femme. Et puis inutile de rappeler que l’armée a été toujours neutre vis-à-vis de la politique. Dire que la révolution Tunisienne peut avoir un effet de boule de neige sur la région est une probabilité qui frôle le Zéro. En revanche, des réformes en profondeur sont dans le menu de la classe politique des pays de la région.

    26 janvier 2011 à 14 h 28 min
  • Haithem Répondre

    Article très pessimiste. Je me demande si vous avez mis les pieds un jour en Tunisie.

    26 janvier 2011 à 13 h 01 min

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