Réformer l’Union européenne pour sauver l’Europe

Réformer l’Union européenne pour sauver l’Europe

Selon la vulgate politico-médiatique contemporaine, critiquer le fonctionnement actuel de l’Union européenne ne peut signifier qu’une chose : que nous sommes contre la paix et la démocratie.

Pourtant, cette critique est, à beaucoup d’égards, salutaire.

Car critiquer le fonctionnement actuel de l’Union européenne n’est pas refuser toute coopération entre les pays européens, ni, a fortiori, rejeter l’héritage de la civilisation européenne.

Car, la caste politico-méditiaque l’oublie trop, la « construction européenne » n’a pas commencé avec le Traité de Rome. Elle doit au moins autant aux conquêtes de la Rome antique qui nous ont donné une civilisation commune. Elle doit au moins autant aux enseignements de la Rome médiévale qui ont lentement mis au jour les « valeurs » qui ont fait la réussite de l’Europe. Mais, pour nos oligarques, aimer les racines de l’Eu­rope équivaut sans doute à rejeter la « construction européenne » !

Je prétends, pour ma part, être plus attaché à l’Europe que les Monnet, les Delors ou les Barroso.

Et, si l’Union européenne puisait aux sources de la civilisation européenne, j’en serais un défenseur actif.

Malheureusement, ce n’est pas le cas.

L’Union européenne est un « machin » sans âme, sans but et sans principe politique. Elle est la plus remarquable illustration de ce que Hayek désignait sous le nom de « constructivisme ».

Oh, certes, compte tenu du collectivisme qui règne aujourd’hui dans notre malheureux pays, il arrive parfois que l’UE soit un rempart pour défendre les libertés économiques contre les agressions de « nos » gouvernants. Mais c’est beaucoup plus rare qu’on ne le dit souvent. Et, surtout, il n’est pas logique de compter sur un monstre bureaucratique pour défendre nos libertés. C’est à nous, Français, de reprendre nos libertés, sans compter sur Bruxelles.

Au demeurant, je trouve, de façon générale, particulièrement inquiétante cette tendance qu’ont les Français de toute opinion politique de se décharger sur Bruxelles du poids de leurs responsabilités.

À lire les médias, si notre balance commerciale est catastrophique, ce serait de la faute de l’euro. Si nos entreprises s’expatrient, ce serait de la faute du dumping fiscal des autres pays européens. Si nous menons une politique ultra-libérale (oui, oui, certains le croient !), ce serait de la faute de la Commission.

La réalité, c’est que nous refusons d’assumer nos libertés et que nous considérons, collectivement, qu’un état-nounou (ou un super-état-nounou, avec l’UE) est indispensable pour nous materner !

En tout cas, je ne vois pas pourquoi il faudrait accepter l’oukase médiatique qui voudrait nous forcer à admettre que toute critique sur le fonctionnement de l’UE serait le signe d’un amour de la guerre ou d’une haine de la démocratie. Au contraire, plus on aime l’Eu­rope, plus il faut être exigeant à l’égard de cette institution qui prétend la représenter.

C’est pourquoi la lecture du livre de Jean Robin (assez mal fichu au plan formel, puisqu’il est une compilation inorganisée d’articles, de dépêches ou d’éditoriaux) est à recommander vivement.

On y retrouvera tous les griefs que nous lisons souvent dans les colonnes des « 4 Vérités » : sur l’absence de démocratie, sur le mépris des décisions populaires, sur le poids de la bureaucratie, sur la monnaie unique couvrant une zone monétaire non optimale, sur les négociations d’adhésion de la Turquie (qui se poursuivent malgré toutes les promesses gouvernementales et malgré le fait que la Turquie occupe illégalement un pays de l’UE !)…

On y découvrira aussi des citations suggestives, comme celle-ci, de l’ancien dissident russe Vladimir Bou­kovsky qui, comparant l’UE et l’URSS, affirme joliment : « J’ai vécu dans votre futur et ça n’a pas marché. »

On y découvrira encore des éléments sur l’histoire de l’UE, qui mériteraient d’être creusés, comme les liens de Walter Hallstein, premier président de la Commission européenne, avec le national-socialisme.

Ce petit livre est une mine d’informations qui devrait être mise entre toutes les mains de ceux qui craignent de voir le continent européen sortir lentement de l’histoire…

Pierre Baudouin

 

Le livre noir de l’Union européenne de Jean Robin, aux éditions Tatamis, disponible bientôt sur les4verites-diffusion.fr

Partager cette publication

Comments (3)

  • LE KET Répondre

    Effectivement, l’Europe des 28 qui nous a été imposée par des Sicco MANSHOLD, des Edgard PISANI, Jacques DELORS & consort, est ouverte à tout vent.

    Ces idéologues doctrinaires ont coulé nos chantiers navals, murés nos mines, détruit nos industries textiles, métallurgiques et sidérurgiques, ils sont les responsables de dizaines de milliers de fermetures de sociétés industrielles qui produisaient des articles de qualités, fabriqués par des européens pour des européens.
    Ce sont eux les coupables des 30 millions de demandeurs d’emplois maintenant.
    OUI, ces eurocrates arrogants et suffisants, ces gnomes de Bruxelles ont construit des cimetières industriels avec vue imprenable sur un désert économique !
    Le 25 mai, notre devoir de mémoire nous dictera de voter contre les partis du Régime (UMP, PS, Ecolo et Modem) complices de la Commission Européenne qui prépare aussi un hold-up sur notre épargne.

    26 février 2014 à 12 h 57 min
  • Lucie Staubli Répondre

    L’UE N’EST PAS RÉFORMABLE, COMME IL DIT SI BIEN !

    ¤ Vladimir Boukovski, ex Dissident URSS : L’UE c’est ça !

    http://m.youtube.com/watch?feature=youtube_gdata_player&v=aXNAwEpOkC0&desktop_uri=%2Fwatch%3Fv%3DaXNAwEpOkC0%26feature%3Dyoutube_gdata_player

    26 février 2014 à 11 h 32 min
  • maispasdutout Répondre

    Si vous pensez que l’UE tend à se comporter de plus en plus , comme l’ex-URSS, alors ,LISEZ ” L’Union Européenne , une nouvelle URSS ? ” de Vladimir BOUKOVSKY né en 1942 , ex-candidat à la présidentielle de 2008. REGARDEZ sa vidéo dans laquelle , point par point , BOUKOVSKY matérialise ce parallèle .
    ” J’AI VECU VOTRE FUTUR , CA N’A PAS MARCHE ”
    …… et faites suivre … au cas où .

    26 février 2014 à 7 h 38 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *