Syrie : non à l’intervention « occidentale » !

Syrie : non à l’intervention « occidentale » !

Les relations de « l’Occi­dent » avec la Syrie de Ba­char Al-Assad sont em­preintes de la plus grande confusion. La semaine dernière, Barack Obama an­nonçait des frappes, avec le soutien des Britanniques et des Français (je veux dire le soutien des gouvernements, car les peuples et même les parlements n’avaient pas été consultés !). Aujourd’hui, on ne sait plus très bien où en est cette intervention militaire.

Mais cette intervention serait, de toute façon, un désastre.

Est-il besoin de préciser que je ne dis pas cela parce que j’éprouverais une quelconque sympathie pour le régime syrien ou, plus généralement, pour le « baasisme » ?

Mais je trouve pour le moins suspect le stupéfiant revirement des autorités françaises par rapport à ce régime. Alors que la dynastie Al-Assad a été encensée par Paris pendant des décennies, elle est désormais vouée aux gémonies.

L’encensement comme les gémonies étaient dénués de tout bon sens.

Je n’oublie pas, pour ma part, la responsabilité du père de l’actuel dirigeant dans la guerre civile libanaise – et dans l’assassinat de dizaines de nos soldats. Mais je n’oublie pas non plus à qui s’oppose aujourd’hui Bachar Al-Assad. Les prétendus « rebelles syriens » ne sont, dans leur immense majorité, pas syriens, ni libéraux, comme la grosse presse voudrait nous le faire croire : ce sont des djihadistes étrangers qui sont là-bas pour installer la charia.

Que ce soit le chaos tribal ou un pouvoir politique aux mains des amis d’Al Qaïda, ce qui succéderait à un éventuel renversement de Bachar Al-Assad ne pourrait qu’être pire que le régime actuel.

Dans ces conditions, la guerre est parfaitement stupide et illégitime.

D’autant que personne ne sait si ce sont effectivement des troupes loyalistes qui ont utilisé des armes chimiques. Des indices au moins aussi sérieux que les présomptions de notre vénéré président laissent penser que les « rebelles » disposent, eux aussi, d’armes chimiques. Et ils ont davantage intérêt à les utiliser que le régime, puisque la certitude d’une violation des conventions internationales forcerait les États-Unis à agir et qu’en l’absence d’intervention, Al-Assad a toutes les chances de l’emporter.

Mais il n’y a pas que la légitimité d’une éventuelle intervention qui mérite d’être envisagée. Il y a aussi l’intérêt national. Nos soldats sont prêts à donner leur vie, mais il serait scandaleux de la leur demander pour un autre motif que la défense de la France. Or, dans cette histoire, l’intérêt de la France est évidemment hostile à toute intervention.

Nous n’avons rien à gagner à un renversement du régime… et beaucoup à perdre. Voilà bien le genre de pari aventureux que nos gouvernants ont coutume de pratiquer, mais dont nous payons les enjeux !

En outre, ces déclarations tonitruantes, suivies de reculades, puis de nouvelles rodomontades, épuisent le peu de crédit que nous gardions sur la scène internationale.

Enfin, rappelons que la France est depuis des siècles la protectrice des minorités dans cette région, et tout spécialement des chrétiens d’Orient. Ce rôle a été confirmé maintes fois par des traités internationaux.

Or, tous les chrétiens de la région supplient à grands cris les nations occidentales de ne surtout pas frapper la Syrie. Ils sont déjà massacrés et contraints à l’exil par milliers. Faut-il, en plus, armer leurs bourreaux islamistes ? Curieuse conception de la protection des minorités !

Je m’étais opposé naguère à l’intervention militaire en Irak. Non parce que j’adhérais à l’anti-américanisme sommaire de MM. Chirac et de Villepin, mais parce que je ne comprends pas ce nouveau « droit international » qui consiste à forcer les peuples à être libres, à leur apprendre la démocratie par des bombardements. Même en admettant que la démocratie soit adaptée à toutes les situations (ce que je ne crois pas), il est absurde de l’imposer par la force.

Mais ce qui me trouble plus encore en Syrie, c’est que les va-t-en-guerre étaient tous, ou presque (notamment MM. Obama et Hollande), contre la guerre en Irak, dénonçant les manipulations médiatiques sur les « ar­mes de destruction massive », défendant la « laïcité » de Saddam Hussein contre l’islamisme, s’opposant à l’impérialisme… Toutes ces critiques sont encore plus vraies de l’actuelle situation syrienne. « Nos » gouvernants sont décidément d’un cynisme terrifiant… ou manquent totalement de conviction – les deux hypothèses n’étant pas incompatibles !

En tout cas, je vois bien les dangers de cet aventurisme militaire ; je ne vois aucun de ses éventuels bénéfices !

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Comments (17)

  • GODICHEAU Répondre

    La destruction des armes chimiques me paraît la bonne solution: qu’en serait-il si elles tombaient entre les mains des opposants à Bachar Al Assad?
    Quant aux chrétiens, ce sont les opposants à Bachar Al Assad qui les massacrent. Tous les témoignages concordent.

    10 septembre 2013 à 20 h 11 min
  • Jaures Répondre

    “Alors que la dynastie Al-Assad a été encensée par Paris pendant des décennies, elle est désormais vouée aux gémonies”. C’est le cas pour à peu près tous les dictateurs, et pas seulement par les Français.
    “ce sont des djihadistes étrangers qui sont là-bas pour installer la charia.” Comment peut on asséner de telles certitudes de son bureau parisien ? Que connait de Thieulloy de la situation sur le terrain alors que les Syriens eux-même seraient bien en peine de la décrire ? Et le Hezbollah aux côtés de Bachar, ce n’est pas la charia qu’ils défendent ?
    Si l’usage des armes chimiques n’est pas sanctionné; cela veut dire qu’il est désormais admis. Que devra-t-on faire si elles sont utilisées cette fois contre les Chrétiens ? Devra-t-on convaincre la Ligue Arabe que l’on peut massacrer à l’arme chimique mais uniquement les populations musulmanes ?
    La situation n’a rien à voir avec l’Irak dont les turpitudes de l’équipe Bush ont détourné les peuples de toute velléité d’intervention. Bush voulait occuper l’Irak. Il s’agit ici d’intervenir pour rappeler que l’usage des armes chimiques est interdit par la communauté internationale.
    Enfin, que de Thieulloy réfléchisse aux conséquence d’une victoire du clan Bachar avec à sa gauche l’Iran et le Hezbollah et à sa droite un Poutine de plus en plus théocratique. Qu’en sera-t-il alors quand l’Iran annoncera qu’elle est en passe de posséder l’arme nucléaire ?

    9 septembre 2013 à 17 h 52 min
    • HansImSchnoggeLoch Répondre

      Jaures: Que connait de Thieulloy de la situation sur le terrain alors que les Syriens eux-même seraient bien en peine de la décrire ?

      Parce que Jaures lui connait mieux. Vautré confortablement dans son divan de service mis à disposition par son employeur il est même capable d’affirmer que Poutine devient un odieux théocrate.
      On aura tout entendu de cet intervenant auto-suffisant.

      10 septembre 2013 à 9 h 22 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      vla’ t y pas qun”ote @ Jaurès vire brutalement à l’américanophilie passionnée comme son directeur de confiance, pardon de conscience, l’illustre Tartarin de l’Elysée

      ce n’est plus une girouette c’est la roue de l’écureuil !

      10 septembre 2013 à 13 h 47 min
      • Jaures Répondre

        C’est que mon “américanophobie” n’était qu’un de vos innombrables fantasmes.

        10 septembre 2013 à 17 h 10 min
  • quila Répondre

    Lu dans « Google actus » ce 9 septembre, se référant au Nouvel Obs : « La décision d’intervenir en Syrie sera-t-elle prise cette semaine ? Le vote du Congrès et le rapport des inspecteurs de l’ONU sont très attendus. »
    Tu parles Charles ! Qui s’attend à ce que les inspecteurs de l’ONU disent « aucune trace d’utilisation de gaz » ? D’autre part, si c’est cette semaine qu’un vote doit intervenir au Sénat, La Chambre des représentants, elle, nettement moins pressée, annonce un vote dans les deux semaines à venir …
    Les rebelles s’entraînant en Jordanie ne sont-ils pas tout à fait prêts à foncer sur Damas avec les chars fournis par l’Arabie saoudite (ah, ah, ah ! vous attendiez les tomahawks lancés par les navires américains …), ou bien veut-on laisser Assad le temps de s’organiser …

    9 septembre 2013 à 14 h 05 min
  • BREN US Répondre

    Quinctius. Etes vous certain que moi-je a des convictions humanistes? Ne pensez vous pas plutot qu’il cher à se faire mousser le pied de veau comme l’on dit dans mon milieu populo? Je ne sais pourquoi, mais j’ai toujours un doute très appuyé quant il s’agit des convictions d’hommes politiques. Je les vois d’avantage en opportunistes, pavanant au milieu de groupes d’imbéciles heureux – enfin passagèrement heureux-

    6 septembre 2013 à 19 h 10 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      Bien entendu que François Hollande a des ” convictions ” et ” humanistes ” ; comment expliquer autrement sa ” résistible ascension ” au P.S. comme aurait dit Brecht !
      Quand je dis ” humaniste ” je pense Droit de l’Homme, pas de ses Devoirs et c’est pour cette raison qu’il a pu pavaner de ses rotondités tel le paon au milieu d’une foule imbécile et béate … voyez @ Jaurès qui attend quelques plumes de la roue en souvenirs de ces temps aux couleurs éclatantes !

      6 septembre 2013 à 20 h 26 min
  • fichtra Répondre

    Peut-on imaginer plus éloquente illustration du délire que nous vivons ? À Clermont-Ferrand, 350 sans-abri ont dû camper dans la rue parce que l’Anef, l’association qui gère localement le 115 – le numéro d’urgence du relogement – n’a plus assez d’argent pour payer leurs nuitées d’hôtel. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres. Le constat est général en France car l’État ne rembourse pas ce qu’il doit. Cette crise du relogement est remontée jusqu’à la ministre Cecile Duflot qui a dû reconnaître “un dysfonctionnement de paiement pendant six mois”. La défaillance gouvernementale en matière de domicile promis à tous, a lieu au moment où le nouveau Tartarin de l’Élysée veut dilapider des millions d’euros dans une offensive qu’il mène seul en Europe, en satellite zélé des États-Unis. Il n’a pas d’argent pour faire du social, mais il en a pour faire la guerre. Pas d’argent pour aider à survivre, mais assez pour semer la mort. Comme pour son prédécesseur, la vanité du politicien promu chef des armées le pousse à prouver sa virilité par une nouvelle agression.
    On pourrait rire de cette folie si elle n’était pas sanglante. La position officielle de l’Élysée sur la Syrie – relayée bien sûr par nos mass-medias dociles – est effrayante par son mélange de grotesque, de cynisme et d’aveuglement.
    Rappelons quelques points à l’appui de ce jugement.
    1) L’indignation frénétique qui s’est emparée du monde occidental à l’idée que seraient employés des gaz neuro-toxiques dans la bataille n’est-elle pas curieusement disproportionnée ? Certes, on a raison de dénoncer les barbares qui y ont recours, mais sont-ils si différents des sauvages qui ont atomisé des centaines de milliers de civils au Japon, ou plus récemment, qui ont fait des milliers de victimes innocentes en bombardant sans discrimination d’abord les Allemands, puis les Serbes, les Irakiens ou les Libyens ? Je n’ai pas l’impression que le malheureux estropié, démembré ou volatilisé distingue très bien la différence entre le nuage de sarin, l’explosion nucléaire ou la mutilation à l’uranium appauvri. Alors pourquoi ne condamner qu’un instrument de mort horrible ? On aimerait voir une indignation moins sélective, moins orientée.
    2) Même observation en ce qui concerne le nombre de morts. Qu’on me pardonne cette sinistre comptabilité, mais ils se comptent par centaines de milliers avec l’engin nucléaire et par dizaines de milliers avec les bombardements conventionnels, et les bonnes âmes se révoltent devant les 350 victimes (selon les Anglais, ou 1.429 selon les Américains) de l’attaque au gaz du 21 août ! Étrange hystérie, d’autant plus suspecte que la “punition” du coupable – qui n’a pas encore été déterminé, soulignons-le – risque de faire plus de morts que l’attaque elle-même…
    3) Le mélange de grotesque et de cynisme touche à un sommet avec la prétention d’agresser la Syrie au nom de la “communauté internationale”. À la veille de la réunion du G20, Obama a eu le front de déclarer : “Ce n’est pas moi qui ai tracé la ligne rouge, c’est le monde. La crédibilité de la communauté internationale est en jeu.” Incroyable prétention ! Quel monde ? Quelle communauté internationale ? L’ensemble dit “occidental” – on devrait plutôt dire “atlantique” – baptisé “communauté internationale”, représente moins d’un dixième de la population mondiale ! En additionnant les USA, l’Europe, en y ajoutant même le Japon et l’Australie, on obtient quelques centaines de millions d’âmes, alors que l’humanité en compte plus de six milliards. C’est ça, le “monde”, la “communauté internationale” ? Cette minorité dont on invoque le patronage, qui, d’ordinaire, ne représente qu’une faible portion de notre planète mais qui de plus, en l’occurrence, s’est réduite à une “coalition à deux”, tous les autres pays du petit ensemble s’étant désolidarisés de Washington et de Paris ! C’est ça la caution morale qui justifie de ravager un État indépendant ?
    4) Quelques politiciens se sont félicités de la “fermeté” de la France, en affirmant qu’elle améliorait l’image de notre pays. Le justicier tricolore ferait un tabac dans les populations avides de délivrance “démocratique”. C’était l’illusion du Superman US de la Maison Blanche en Irak et en Libye, c’est le rêve du Batman de l’Élysée qui se voit triomphalement applaudi par les insurgés syriens libérés. En fait, la réalité est beaucoup moins rose. Du côté rebelle, on a renforcé le fanatisme musulman en assurant la domination d’Al Qaeda ; du côté gouvernemental, on a trahi une vieille amitié en prenant parti contre l’élu de Damas. Et de tous les côtés, l’avis est unanime : Fabius est un rat qui s’efforce de rugir, l’Occident est représenté par un criminel récidiviste suivi (ou précédé) par un chien. Si c’est ça, l’image “améliorée” de la France …
    5) Comment ne pas être frappé par une évidence : la parfaite répétition du mécanisme occidental. L’objectif : éliminer toute résistance à l’hégémonie américaine. La méthode : criminaliser le chef d’État indocile. L’action : le renverser par tous les moyens, de la subversion à l’assassinat. La liste est d’un parallélisme limpide, les accusations d’une similitude flagrante. Milosevic, génocide des Albanais du Kosovo. Castro et Chavez, oppression dictatoriale. Gbagbo, autocratie insupportable. Saddam Hussein, Kadhafi, Bashar al Assad, massacres de leurs peuples. À chaque fois, des mensonges de propagande, des prétextes d’intervention fabriqués. À plusieurs reprises, une attaque illégale, forçant la main des Nations Unies ou se moquant des instances internationales. Dans le cas présent, des préparatifs de bataille sans même attendre le résultat de l’enquête de l’ONU.
    Cette fois, la véritable “communauté internationale” (Russie, Chine, Inde, Amérique Latine, Afrique) commence à se lasser. Avec même la totalité de l’Europe.
    Il n’y a que Hollande pour ne pas s’en rendre compte…
    Peut-on imaginer plus éloquente illustration du délire que nous vivons ? À Clermont-Ferrand, 350 sans-abri ont dû camper dans la rue parce que l’Anef, l’association qui gère localement le 115 – le numéro d’urgence du relogement – n’a plus assez d’argent pour payer leurs nuitées d’hôtel. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres. Le constat est général en France car l’État ne rembourse pas ce qu’il doit. Cette crise du relogement est remontée jusqu’à la ministre Cecile Duflot qui a dû reconnaître “un dysfonctionnement de paiement pendant six mois”. La défaillance gouvernementale en matière de domicile promis à tous, a lieu au moment où le nouveau Tartarin de l’Élysée veut dilapider des millions d’euros dans une offensive qu’il mène seul en Europe, en satellite zélé des États-Unis. Il n’a pas d’argent pour faire du social, mais il en a pour faire la guerre. Pas d’argent pour aider à survivre, mais assez pour semer la mort. Comme pour son prédécesseur, la vanité du politicien promu chef des armées le pousse à prouver sa virilité par une nouvelle agression.
    On pourrait rire de cette folie si elle n’était pas sanglante. La position officielle de l’Élysée sur la Syrie – relayée bien sûr par nos mass-medias dociles – est effrayante par son mélange de grotesque, de cynisme et d’aveuglement.
    Rappelons quelques points à l’appui de ce jugement.
    1) L’indignation frénétique qui s’est emparée du monde occidental à l’idée que seraient employés des gaz neuro-toxiques dans la bataille n’est-elle pas curieusement disproportionnée ? Certes, on a raison de dénoncer les barbares qui y ont recours, mais sont-ils si différents des sauvages qui ont atomisé des centaines de milliers de civils au Japon, ou plus récemment, qui ont fait des milliers de victimes innocentes en bombardant sans discrimination d’abord les Allemands, puis les Serbes, les Irakiens ou les Libyens ? Je n’ai pas l’impression que le malheureux estropié, démembré ou volatilisé distingue très bien la différence entre le nuage de sarin, l’explosion nucléaire ou la mutilation à l’uranium appauvri. Alors pourquoi ne condamner qu’un instrument de mort horrible ? On aimerait voir une indignation moins sélective, moins orientée.
    2) Même observation en ce qui concerne le nombre de morts. Qu’on me pardonne cette sinistre comptabilité, mais ils se comptent par centaines de milliers avec l’engin nucléaire et par dizaines de milliers avec les bombardements conventionnels, et les bonnes âmes se révoltent devant les 350 victimes (selon les Anglais, ou 1.429 selon les Américains) de l’attaque au gaz du 21 août ! Étrange hystérie, d’autant plus suspecte que la “punition” du coupable – qui n’a pas encore été déterminé, soulignons-le – risque de faire plus de morts que l’attaque elle-même…
    3) Le mélange de grotesque et de cynisme touche à un sommet avec la prétention d’agresser la Syrie au nom de la “communauté internationale”. À la veille de la réunion du G20, Obama a eu le front de déclarer : “Ce n’est pas moi qui ai tracé la ligne rouge, c’est le monde. La crédibilité de la communauté internationale est en jeu.” Incroyable prétention ! Quel monde ? Quelle communauté internationale ? L’ensemble dit “occidental” – on devrait plutôt dire “atlantique” – baptisé “communauté internationale”, représente moins d’un dixième de la population mondiale ! En additionnant les USA, l’Europe, en y ajoutant même le Japon et l’Australie, on obtient quelques centaines de millions d’âmes, alors que l’humanité en compte plus de six milliards. C’est ça, le “monde”, la “communauté internationale” ? Cette minorité dont on invoque le patronage, qui, d’ordinaire, ne représente qu’une faible portion de notre planète mais qui de plus, en l’occurrence, s’est réduite à une “coalition à deux”, tous les autres pays du petit ensemble s’étant désolidarisés de Washington et de Paris ! C’est ça la caution morale qui justifie de ravager un État indépendant ?
    4) Quelques politiciens se sont félicités de la “fermeté” de la France, en affirmant qu’elle améliorait l’image de notre pays. Le justicier tricolore ferait un tabac dans les populations avides de délivrance “démocratique”. C’était l’illusion du Superman US de la Maison Blanche en Irak et en Libye, c’est le rêve du Batman de l’Élysée qui se voit triomphalement applaudi par les insurgés syriens libérés. En fait, la réalité est beaucoup moins rose. Du côté rebelle, on a renforcé le fanatisme musulman en assurant la domination d’Al Qaeda ; du côté gouvernemental, on a trahi une vieille amitié en prenant parti contre l’élu de Damas. Et de tous les côtés, l’avis est unanime : Fabius est un rat qui s’efforce de rugir, l’Occident est représenté par un criminel récidiviste suivi (ou précédé) par un chien. Si c’est ça, l’image “améliorée” de la France …
    5) Comment ne pas être frappé par une évidence : la parfaite répétition du mécanisme occidental. L’objectif : éliminer toute résistance à l’hégémonie américaine. La méthode : criminaliser le chef d’État indocile. L’action : le renverser par tous les moyens, de la subversion à l’assassinat. La liste est d’un parallélisme limpide, les accusations d’une similitude flagrante. Milosevic, génocide des Albanais du Kosovo. Castro et Chavez, oppression dictatoriale. Gbagbo, autocratie insupportable. Saddam Hussein, Kadhafi, Bashar al Assad, massacres de leurs peuples. À chaque fois, des mensonges de propagande, des prétextes d’intervention fabriqués. À plusieurs reprises, une attaque illégale, forçant la main des Nations Unies ou se moquant des instances internationales. Dans le cas présent, des préparatifs de bataille sans même attendre le résultat de l’enquête de l’ONU.
    Cette fois, la véritable “communauté internationale” (Russie, Chine, Inde, Amérique Latine, Afrique) commence à se lasser. Avec même la totalité de l’Europe.
    Il n’y a que Hollande pour ne pas s’en rendre compte…

    6 septembre 2013 à 10 h 39 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    que Bechar ( ou son frère ) ait utilisé le gaz sarin ne nous concerne pas … la France est elle intervenue au … Tibet ?

    Hollande a certainement des convictions ” humanistes ” bien assises ( comme notre @ Jaurès ) mais c’est surtout un idéaliste et les idéalistes ont toujours causé plus de catastrophes humanitaires que les gens raisonnablement … cyniques … c’est une simple question de connaissances géo-politiques et de culture historique

    5 septembre 2013 à 17 h 57 min
  • JEAN PN Répondre

    1°/- On ne peut pas affirmer que c’est Bachar Al Assad qui est responsable du gaz;
    2°/- La France ne doit pas y aller pour au moins trois raisons:
    (a) Nous n’allons tout de même pas aider les terroristes islamistes en Syrie alors que nous les avons combattus au Mali;
    (b) La France n’a jamais été aussi pauvre pour aller encore dépenser de l’argent à faire le gendarme dans un autre pays;
    (c) Hollande n’arrive pas à enrayer les crimes en France et il veut aller mettre de l’ordre ailleurs ?
    Hollande, nous n’en pouvons plus !!!…

    5 septembre 2013 à 11 h 57 min
  • Monod Répondre

    Des juristes qualifiés devraient d’ores et déjà prendre des mesure publiques anticipées afin qu’en cas d’intervention de la France en Syrie, le peuple français soit exonéré de toute responsabilité et conséquences. Notamment en cas de versements ultérieurs de dommages de guerre, de réparations sous quelques formes que ce soit ou autres.

    La responsabilité personnelle au civil comme au pénal du président de la république, de son gouvernement et des va-t-en-guerre style BHL étant engagée personnellement sur leurs personnes et sur leurs biens.
    Idem en cas de représailles par la Syrie ou autres, par attentats ou tous autres dommages sur des biens publics et privés comme sur les personnes physiques et morales.

    Vous verriez qu’ils ne tarderaient pas à se calmer.
    Ben Kimoun n’a-t-il pas affirmé que toute intervention non autorisée par l’ONU ou par la légitime défense sera illégitime autant qu’illégale. C’est très clair, les conséquences ne devront pas être supportées par le peuple qui au contraire devra être dédommagé par les précités s’il est victime de représailles ou de quelques dommages que ce soit.

    5 septembre 2013 à 9 h 45 min
    • HansImSchnoggeLoch Répondre

      Monod vous avez raison, malheureusement les victimes futures ne pourront pas profiter de vos sages préceptes. Une fois morts ils seront bien morts pour l’éternité.
      Mais le paon hollandais ne s’en souciera guère et continuera de pavoiser à l’élysé.sous la haute protection de ses soudards.

      5 septembre 2013 à 10 h 24 min
  • druant philippe Répondre

    Que fera Poutine une fois le déclenchement des bombardements ?
    Enverra-t-il la “vincible ” armada du contre amiral François Mollusque par le fond , comme le disait l’ amiral Dönitz : ach on goule!

    4 septembre 2013 à 16 h 32 min
    • HansImSchnoggeLoch Répondre

      Poutine devrait entrer en rade de Marseilles avec la flotte de la Mer Noire. De toute façon cette ville a besoin d’un bon nettoyage, façon russe.

      5 septembre 2013 à 10 h 26 min
  • France Répondre

    On constate que nos gouvernants n’ont plus aucune conviction, et sont d’une mauvaise foi totale.
    Autrefois, on disait : sans foi ni loi.

    4 septembre 2013 à 11 h 32 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      c’est bien pour cela que les mythes ont la vie dure en Histoire

      6 septembre 2013 à 20 h 28 min

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