Syrie : une guerre civile et une crise géopolitique masquées par le drame humanitaire

Syrie : une guerre civile et une crise géopolitique masquées par le drame humanitaire

En Syrie, comme en Irak, comme en Afghanistan, comme en Tunisie, comme en Egypte, comme en Libye, les politiques, dans leur ensemble, se fourvoient dans des comportements compassionnels se voulant démocratiques, mais qui se révèlent hélas sans rapport avec la réalité. L’Occident s’enferme chaque fois dans des comportements de Pharisiens qui attisent les crises au lieu de les résoudre, puisque partout les peuples réclament du pain et du travail alors que les révolutions ont encore affaibli des économies fragiles en confortant l’islamisme militant.

Le problème premier de tous ces peuples, c’est une démographie explosive à laquelle la croissance économique ne peut répondre.

La Syrie n’y fait pas exception. En un demi-siècle, de 1965 à 2012, sa population est passée de 5 millions à 22 millions avec deux mégapoles dépassant les deux millions d’habitants : Alep et Damas. Imaginons une France qui serait passée de 55 millions à 200 millions ?

A ce défi démographique, s’ajoutent les séquelles de l’Histoire. En 1921, date du démantèlement de l’empire ottoman, Syrie et Liban, qui faisaient partie de la même wilayet turque, furent confiés au mandat français. L’indépendance des deux pays fut proclamée en 1946. Depuis cette date, la Syrie n’a connu que des régimes autoritaires dont le plus connu reste celui de Hafez El Assad, père du président actuel, Bachar El Assad.

Quelle est la particularité de cette dynastie ? C’est l’alliance des Alaouites (chiites) qui représentent 16 % de la population et des Chrétiens qui représentent 10 % de la population, soit deux millions de personnes.

Contradiction entre démocratie et géopolitique

Il ressort de ces chiffres trois données politiques et géopolitiques :

  • Les Sunnites, soutenus par la Turquie et l’Arabie saoudite constituent 75 %de la population syrienne.

  • Les Alaouites sont soutenus par l’Iran et par la Russie.

  • Les Chrétiens, alliés et soutiens des Alaouites, forment une communauté occidentalisée fournissant une partie importante des cadres du pays.

La contradiction entre démocratie et géopolitique éclate au grand jour lorsque nous approfondissons l’actualité : l’ambassadrice de Syrie à Paris, que nous avons expulsée, Lamia Chakkour, est une chrétienne, comme l’est son père, Youssef Chakkour, général, ancien vice-ministre de la Défense et ancien ambassadeur en France.

Il faut voir les réalités en face : le régime actuel est certes une dictature, mais si elle tombe, ne sera-t-elle pas remplacée par une dictature pire, comme ce fut le cas en Iran et peut-être demain en Egypte, en Tunisie et en Lybie ?

Que deviendra la communauté chrétienne, si les opposants l’emportent, lorsque l’on voit les persécutions dont sont l’objet les chrétiens d’Irak et du Pakistan ?

L’auteur de ces chroniques garde à l’esprit un diner avec l’évêque de Bagdad durant lequel celui-ci reconnut que les catholiques étaient mieux protégé sous le régime de Saddam Hussein que sous le régime actuel. Ce dernier restait un tyran, mais l’enfer peut être peuplé de bonnes intentions. Notre démocratie sera-t-elle reconnue comme un modèle par l’Histoire ? Ce n’est pas certain.

Au premier tour des élections des Français de l’Etranger, 80 % des inscrits se sont abstenus et en France métropolitaine, le système électoral écarte les minorités considérées comme gênantes. Les Pharisiens se sont toujours donné bonne conscience : retenons-en la leçon et jugeons les faits avec le souci de l’objectivité et d’une vraie morale.

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Comments (2)

  • IOSA Répondre

    Cousin Hubert, il vous faut sortir plus souvent de votre manoir, parce que tout en flanant parmis les gens de modeste condition, vous comprendrez que tout ceci est voulu par le consortium UMPS et le Vatican.

    Vous souvenez vous du baiser papal au Coran ?

    Ce simple baiser fut un acte de soumission.

    IOSA

    11 juin 2012 à 22 h 23 min
  • ozone Répondre

    Tout est dit

    11 juin 2012 à 21 h 45 min

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