Syriza : « le temps des cerises » ?

Syriza : « le temps des cerises » ?

 

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Sur  le blogue de Bernard Antony 

Presque tout le monde connaît la très jolie chanson « Le temps des cerises » qui a été interprétée par la plupart de nos chanteurs en vogue au XX°siècle, Charles Trenet, Léo Ferré, Jacques Brel, Georges Brassens et tant d’autres.

Elle est très souvent présentée comme une création datant de la période sanglante de la Commune en mai 1871 et annonçant les jours meilleurs d’une utopie anarchiste enfin réalisée. En fait, il s’agit là d’une extrapolation ultérieure puisque c’est en 1869, deux ans avant la Commune, qu’elle fut composée par le parolier Jean-Baptiste Clément, certes de sensibilité anarchiste, sur une musique d’Antoine Renard.

Il n’y a strictement rien de nature politique ni même utopique dans cette douce chanson sur le thème, aussi vieux que les hommes, de l’espérance du retour du printemps. En revanche, Jean-Baptiste Clément composa ultérieurement une chanson politique sur la semaine sanglante de la Commune (fin mai 1871) au titre éponyme « la semaine sanglante ».

La victoire, hier 25 janvier, du mouvement Syriza en Grèce, dirigé par Alexis Tsipras, a été accueillie par beaucoup comme un événement salvateur annonciateur d’un nouveau temps des cerises pour la Grèce et toute l’Europe. De Mélenchon à Marine Le Pen, en passant par les Verts et Dupont-Aignan, il est en effet salué comme un sursaut historique de libération du carcan eurocratique et de la schlague économique d’Angéla Merkel.

Doit-on partager cet enthousiasme ? J’aurais tendance à répondre : « à consommer avec modération » ! Nul plus que moi, jadis créateur du slogan « sortons de cette Europe-là ! » n’a autant d’aversion pour le système bruxellois qui est celui d’un néo-totalitarisme plus encore insupportable sur le plan de la conception de promotion abortive et euthanasique de la vie individuelle et sociale qu’il veut imposer que sur celui de l’économie et des relations internationales.

Mais c’est justement à cause de cela que je ne me laisse pas emporter par une euphorie de circonstance.

Soyons clair : imposer à toute force une monnaie commune, l’euro, à des pays à contextes économiques et sociaux formidablement différents, c’était la monstruosité de l’idéologie à la fois technocratique, planificatrice mais aussi mondialistement libérale entraînant l’écrabouillement des libertés nationales, économiques et sociales.

S‘il s’agissait donc aujourd’hui pour le peuple grec de reprendre sa souveraineté et de revenir à sa monnaie nationale la drachme, je m’en réjouirais sans trop d’inquiétude mais sans l’illusion que cela signifierait très vite une prospérité retrouvée.

Mais ce que je crains plutôt, c’est que le gouvernement d’Alexis Tsiperas, sous l’influence de tous les idéologues européistes rouges et verts, ne veuille justement pas sortir de l’euro ni sortir de l’Union Européenne ; mais au contraire qu’il veuille y demeurer et, avec d’autres pays suivant la même voie électorale, l’Espagne et l’Italie en premier, modifier non pas positivement « cette Europe-là » mais la révolutionner selon une dérive soviétoïde rouge-verte avec moins de libertés encore et beaucoup plus d’étatisme socialiste.

Cela signifierait encore plus de dénaturation nihiliste de la personne humaine et de la société.


Bernard Antony, 

Président de l’AGRIF et de Chrétienté-Solidarité
Son blog 

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Comments (10)

  • De Soyer Répondre

    Pour moi, ce qui importe, dans l’Europe ou pas, c’est que le régime soit de Droite, car seuls les régimes de Droite sont efficaces.
    Alors, pour se réjouir de la victoire d’un parti de la “gauche radicale”, il faut vraiment être neuneu.
    Cela fait trop penser au pacte Hitler-Staline.
    Je pense que la France et l’Europe valent mieux que cela.
    Encore une fois cf. mon bouquin “Economie ou socialisme: il faut choisir”.

    31 janvier 2015 à 17 h 19 min
  • pi31416 Répondre

    Face à la Grèce Bruxelles s’effrite et puis démoule

    29 janvier 2015 à 5 h 54 min
  • druant philippe Répondre

    Syriza veut rester dans l’ UE et l’ Euro : de vrais guignols probablement créés par le système lui-même pour faire croire à l’ existence d’une opposition !
    Leur immigrationnisme exacerbé de type mondialiste ne trompe plus personne : ce sont des marionnettes entre les mains des oligarques .
    La réaction de MLP , qui me débecte de plus en plus, est très inquiétante !

    28 janvier 2015 à 11 h 26 min
  • philiberte Répondre

    J’ai bien ri en lisant le début de ce programme économique. Le début, seulement, car utopique! ma question est: où vont-ils prendre l’argent? ils sont déjà pris à la gorge!!!
    https://europegrece.wordpress.com/2012/05/13/le-programme-du-syriza-pour-2012-economie-immigration-securite/

    28 janvier 2015 à 9 h 09 min
  • ummite Répondre

    les grecs vont rester dans l’europe , ils garderons la monnaie euro .
    dans quelques mois ( 1 ans ) la population excédée déclenchera une guerre civile planifié par l’oligarchie financière dominante européenne .
    ils l’ont fait en argentine 1995-2000 avant détendre leur systèmes en europe .
    et nous en subissons tous les affres de leurs magouille financières .

    ILS VOUS RUINES ! .

    28 janvier 2015 à 7 h 59 min
    • René de Sévérac Répondre

      Le programme d’Alexis Tsipras (soutenu par Mélanchon) est simple : faire payer la dette grecque par les prolétaires européens.
      Votre conclusion est claire ILS VOUS RUINENT !
      Pourquoi Marine applaudit-elle ?
      Pour la mort de l’euro ? ce n’était pas nécessaire Draghi a lancé le processus (QE pris en charge par les Banques Nationales, Merkel, pas folle !)

      28 janvier 2015 à 8 h 56 min
  • Jacky Social Répondre

    Il est temps de dégager cette bande de connards hors de l’UE. Des Grecs? Et quoi encore? Tout est mauvais chez eux: leur cuisine, leurs présentateurs télé, leurs politicards, etc. Pays de gros nuls. Que l’Allemagne et les Pays-Bas continuent à refuser toute renégociation de la dette grecque. C’est tout ce que je demande. Non mais.

    27 janvier 2015 à 22 h 34 min
    • ummite Répondre

      vous êtes comme beaucoup à côté de vos pompes mon cher
      car demain grèce ou pas , les autres pays de cette zone merdique vont subir le même sort .
      le but final de cette invention de zone euro , c’est d’amasser un maximum d’argent , peut importe que les nations la constituant n’ont pas les mêmes intérêts, ni les mêmes forces de productions , le but c’est de construire une masse de bénéfices monstrueux .
      ils ont fait cela à l’argentine qui était un essai en 1995 -2000 date de la révolte argentine , essai exporté en europe avec les conclusions que tous savent ,. demain vous serez un grec comme tout les grecs .

      28 janvier 2015 à 7 h 52 min
  • MC Répondre

    Nous ne savons pas encore ce que les Grecs, avec le mouvement Syriza, dirigé par Alexis Tsipras, de la gauche radicale, vont décider.

    Vont-ils rester dans cette Europe, ? grâce à des reports de remboursement de leur dette ? Vont-ils faire de nouveaux emprunts pour pouvoir créer les 300 000 emplois de fonctionnaires ?
    Ou bien vont-ils se diriger vers une sortie de l’Europe ?
    Il est encore trop tôt pour savoir ; leur décision n’est peut-être pas définitive ou pas encore vraiment prise.

    27 janvier 2015 à 19 h 35 min
  • DA 85 Répondre

    Cher Bernard Antony.
    .Sur la chanson le temps des cerises s’il est exact qu’elle fut écrite en 1869, François Brigneau écrivait dans Minute en 1971, au moment de la célébration du centenaire, que le dernier couplet fut ajouté au texte de la chanson initiale après le drame de la répression de la Commune.
    “C’est de ce temps là que je garde au cœur une plaie ouverte…” Vous connaissiez le père François, il était très rigoureux quant aux preuves qu’il avançait.

    27 janvier 2015 à 19 h 04 min

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