Trump cèderait-il aux sirènes de l’apaisement?

Trump cèderait-il aux sirènes de l’apaisement?

L’Amérique a élu Trump pour le meilleur et pour le pire en 2016 et n’a pas eu à le regretter jusqu’ici puisqu’elle n’y a gagné pratiquement que du meilleur, à l’intérieur comme à l’étranger.

La décision d’engager Bolton comme Conseiller à la Sécurité nationale en faisait partie.

Trump s’est entouré d’un mé­lange hétéroclite, mais équilibré, d’intellectuels ou d’hom­mes d’action représentant les diverses tendances conservatrices qui l’ont soutenu.

Il plaisantait de l’interventionnisme militaire supposé de Bol­ton: «Oui, John est même un super faucon, mais je le tempère ! », cela en rupture avec la politique de Bush, que Trump hait, mais auquel il savait néanmoins que Bolton était associé. Politique qui, selon les isolationnistes America Firsters première manière, aurait mené le pays à «des guerres sans fin» depuis le 11 septembre.

Le peuple américain est, de très loin, le plus sollicité au combat et le seul qui réponde vraiment aux menaces islamistes contre tous les Occidentaux. Devant tant de sacrifices en sang et en argent et l’absence de reconnaissance des étrangers, on comprend sa lassitude, tout comme on comprend le désir de Trump, à un an de sa réélection, de remplir la promesse électorale de sortir les troupes américaines du Moyen-Orient.

Toutefois, le départ de Bolton scelle leur désaccord sur les grands dossiers et semble annoncer un déséquilibre en faveur du camp des «colombes», composé d’élites pacifistes à tous crins, et qui détestent aussi Pompeo: libertariens comme Rand Paul, paléo-conservateurs comme Pat Buchanan.

Il n’est pas du tout certain que la base s’en réjouisse.

Hélas, donc, la fascination et l’admiration mutuelles ont fait place à une brouille amère d’où Trump, à notre grand regret, ne sort pas grandi.

En se gaussant publiquement des «erreurs» de Bolton, ­Trump, à notre avis, a manqué d’élégance et, en l’humiliant inutilement, il s’est aliéné le stratège géopolitique le plus éminent du pays et du monde libre.

Du triumvirat Trump-Pompeo-Bolton, trois personnalités de chef d’État, Pompeo, beaucoup plus flexible, sort vainqueur et peut-être même en bonne place pour 2024.

Il n’empêche que Bolton était le garant du maintien d’une Amérique superpuissante au service de la liberté et qu’il reste le plus fin connaisseur des puissances régionales qui rêvent de la remplacer à ce poste, ce qui serait la calamité finale pour nous, Européens, y compris pour ceux qui râlent contre la pseudo «hégémonie américaine»: Chine bien sûr, mais aussi, si l’on n’y veille pas, Russie, Turquie, Iran.

Bolton était aussi le plus sûr garde-fou contre les entités internationales corrompues, com­me l’ONU ou l’UE.

Et Bolton avait raison de s’opposer aux rencontres du président avec des dirigeants de la république islamique iranienne ou avec le chef des Talibans.

Il est su et archivé que les Ayatollahs, Saddam Hussein et les Talibans ont tous donné asile à al-Qaïda après le 11 septembre et continuent d’entretenir des liens étroits avec cette organisation qui se trouve renforcée ironiquement avec l’éradication par Trump de son rival, l’État islamique.

Pire effet d’optique, Trump a l’air de céder au petit coq français qui voulait lui forcer la main au G7. Refusant l’intrus et ministre des Affaires étrangères iranien, Trump avait sèchement répliqué, mais en privé, «qu’il ferait ses ouvertures lui-même en temps voulu». Alors pourquoi prêter si vite de la respectabilité à l’Iran en rencontrant Rouhani à l’ONU?

Heureusement, Trump garde son conseiller sur l’Iran, Mark Dubowitz, et quelques personnes nommées par Bolton près de lui … Pour le moment.

Avec les pays totalitaires «ordinaires», le changement de régime cher à Bolton, même par le moyen très lent de sanctions croissantes, accompagnées de soutien aux populations excédées, reste le meilleur choix.

Avec les islamistes, Iran ou entités terroristes que l’Iran finance, Trump arrive aux limites de l’art de la négociation : les concessions consubstantielles à tout accord marchand ne sont tout simplement pas acceptables dans les questions de sécurité nationales et internationales.

La confrontation militaire ne doit pas être écartée d’office.

À l’opposé, si l’Amérique veut vraiment se débarrasser du fardeau afghan, qu’elle le fasse par une sortie sans accord, qui vaudrait mieux qu’une paix bâclée avec des ennemis nullement anéantis.

Tout cela, la base peut parfaitement le comprendre.

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Comments (9)

  • Gérard Pierre Répondre

    Thureau et ses “Einsatzgruppen”, …… un Lammerding prémonitoire !

    Qui a dit : “Ah que la république était belle, … sous l’Empire !” ?

    26 septembre 2019 à 7 h 41 min
  • vozuti Répondre

    après avoir accusé trump de collusion avec la russie, pendant 2 ans pour tenter de le destituer,les démocrates ont du admettre que leurs accusations étaient basées sur du vent,ou plus exactement sur un faux dossier fabriqué par hillary clinton.
    désespérés,les démocrates ont finalement trouvé une “bonne” raison de lancer une procédure de destitution:
    en effet,dans un entretien téléphonique de trump avec son homologue ukrainien,on entend les 2 présidents évoquer leur lutte contre la corruption,et à un moment donné ils évoquent le fait que joe biden,le vice président d’obama mouillé dans une affaire de corruption en ukraine,a réussit à faire virer un procureur ukrainien qui enquêtait sur lui.
    ce n’est pas une blague,le parti démocrate a officiellement lancé une procédure de destitution contre trump,sur la base de cet entretien téléphonique, sous prétexte qu’il est interdit de parler de la corruption de l’administration obama!

    26 septembre 2019 à 1 h 52 min
    • Gérard Pierre Répondre

      Manifestement, le travail des idées ne fonctionne pas chez les démocrates américains !…… Ils sont à court d’imagination, … ou de cynisme raffiné, au point de se rabattre sur de grosses ficelles que les aveugles eux-mêmes finiront par déceler !

      Leur « misère» intellectuelle est patente ! …… À quoi ont donc bien pu servir leurs Think tanks si la sécheresse des cerveaux conduit chez eux à la production de telles initiatives ?

      Les médias aux ordres sont devenus leurs prothèses dérisoires, leurs artistes « engagés » des béquilles précaires.

      Le Président Donald Trump ne conceptualise pas dans l’Éther ! …… Ce n’est pas un Florentin , il n’intellectualise pas la crapulerie. Brut de pomme, il annonce clairement la couleur, ce qui rend « choking » les Machiavel ”bien élevés” des salles de rédaction et des plateaux de télévision, passionnés d’arguties, spécialistes en circonvolutions verbales, … en Amérique comme en Europe !

      Et de plus, suprême effronterie de la part de ce tribun ”rustique” : …… Il a de bons résultats économiques, …… que les démocrates attribuent naturellement (mais sans pouvoir le démontrer) aux effets à long terme de la politique Obama !

      J’espère que le Peuple Américain, plus pragmatique dans l’ensemble que les peuples du vieux continent, réélira à une majorité indiscutable son président actuel, …… et ce pour le plus grand bien des États-Unis d’une part, et du Monde Libre d’autre part !

      26 septembre 2019 à 7 h 35 min
      • vozuti Répondre

        comme tous les mondialistes,les démocrates ont toujours été à court d’arguments pour expliquer leur politique contraire à l’intérêt de la population qui les élit,justifiant sans cesse leurs décisions ineptes par l’obéissance à des dogmes indiscutables qu’ils ont eux mêmes pondus…mais avec cette folle procédure de destitution,on peut dire qu’ils sont en totale panique,leur cerveau est court-circuité,le processus de décision s’est arrêté à leur moelle épinière.

        26 septembre 2019 à 15 h 56 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        tout au contraire , chez les démocrates les idées foisonnent dans TROP de têtes

        27 septembre 2019 à 18 h 02 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    pour les trumpetistes invétérés ou décérébrés

    lire l’ article que ” Le Point ” consacre, à l’ usage d’un public français élargi, aux communications téléphoniques de Donald Duck

    un président prudent et sûr

    24 septembre 2019 à 18 h 39 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    comment ça Joslain Evelyne ? même les Etats Unis de … Trump n’ arriveraient pas à ” anéantir ” leurs ennemis ?

    pour mémoire même Rome n’ a pu vaincre l’ Empire Perse

    24 septembre 2019 à 13 h 20 min
    • KAVULOMKAVULOS Répondre

      A force de se prétendre plus érudit qu’on ne l’est réellement, on arrive immanquablement à écrire des conneries.
      A) d’abord, “l’Empire Perse” a été conquis bien avant par Alexandre avec une armée macédonienne sans commune mesure avec celle des Perses. Mais il est vrai que leur roi Darius, n’était pas l”autre, son prédécesseur Darius le Grand. Ce dernier respecté même par les israélites de l’époque pour la protection qu’il leur avait accordée et la relative sagesse qu’il manifestait – rien a voir avec les mollahs –
      B) les empereurs romains n’ont jamais cherché, comme vous l’écrivez, à anéantir les Perses, mais seulement à maintenir leur limes oriental à l’Euphrate et ce n’est qu’a l’occasion de débordements qu’ils combattu à plusieurs reprises et vaincu à Ctésiphon. De même qu’après le désastre des légions romaines en Germanie, en repli d’hiver à la Teutoburgerwald, ils n’ont jamais tenté de revenir sur des territoires qu’ils estimaient sans intérêt désormais. A ces époques de la grande puissance romaine il leur eut été facile de revenir, non pas pour coloniser les tribus hostiles et y reperdre des hommes, mais réellement les anéantir : et pour eux ça consistait à tuer tout, y compris femmes et enfants. Pour éviter un retour. Un peu comme le glorieux général Thureau avec la Vendée. Aventure soigneusement cachée de tous les livres d’histoire de notre république.

      25 septembre 2019 à 0 h 57 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        la Rome républicaine ou impériale a passé son temps à changer ses stratégies, militaire et diplomatique, pour protéger ses ” frontières ” , elles mêmes très élastiques, et surtout ses approvisionnements ( blé, huile, vins, métaux etc … ) jusqu’ à par exemple s’ entendre avec le Perse pour se partager … l’ Arménie ( traité de Constantinople )

        27 septembre 2019 à 18 h 09 min

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