Union européenne et mythe fondateur

Union européenne et mythe fondateur

Voltaire disait : « Dieu n’existe pas, mais ne le dites pas à mon valet ; il me truciderait dès ce soir. »

En le paraphrasant, on pourrait dire : « L’Union européenne n’existe pas, mais ne le dites pas à ceux qui y croient, car elle disparaîtrait vite fait. »

Paradoxe ou réalité ?

Bien sûr, l’UE repose sur des tas de papiers et a des bases physiques et légales incontestables.

Bien sûr, elle s’efforce de supplanter le plus possible les nations qui la composent dans tous les domaines, souvent au grand dam des populations.

Bien sûr, elle trouve sa justification dans le monde clanique des grandes puissances.

Mais, en même temps, c’est, pour elle, une énorme faiblesse de ne pas savoir ce qu’elle est vraiment et tend à devenir (empire solide ou collection de républiques braillardes…) ; d’ajouter sans cesse de nouvelles règles dérisoires sans toucher au cœur régalien des États membres (fiscalité et protection civile et militaire communes) ; d’être poussée à hue et à dia par un tandem de dirigeants tenant plus de l’aveugle et du paralytique que de puissants leaders prenant en compte l’intérêt véritable de tous ses membres ; enfin de coûter de plus en plus cher pour de bien maigres résultats.

De nombreux blocs de ce type ont été créés dans l’histoire du monde et ont disparu pour n’avoir pas compris qu’aucune grande entité sociale n’est viable à long terme sans un mythe rassembleur puissant (religieux, idéologique, utopique…).

Toutes nos constructions sociales sont, en effet, des êtres imaginaires, inventées par les hommes pour vivre entre eux le mieux possible, sans trop passer leur temps à s’étriper les uns les autres.

Elles ont besoin d’un ciment solide pour se maintenir à l’échelle du temps, ou bien elles partent à vau-l’eau.

Or, comme sœur Anne, je ne vois rien venir en ce sens. Je ne vois « que le soleil qui poudroie et l’herbe qui verdoie ».

Pourquoi, dans ces conditions, éviter de malmener ceux qui croient à l’UE ? Parce que c’est justement la foi en elle qui l’a fait naître et qui pourrait l’empêcher de disparaître – ce qui, à bien des égards, serait extrêmement dommageable.

Il ne manque à l’Union européenne qu’un petit rien (comme dirait Madame la Marquise) : un mythe prenant en compte tous les progrès du futur ensorcelant qui est devant nous et reléguant au passé les querelles anciennes qui n’auront plus de sens d’ici peu.

Et une équipe clairvoyante détachée de la politique politicienne, avec une vision claire de ce que pourrait être notre avenir, dès lors que toutes nos normes passées deviennent caduques et l’ingéniosité technique reste sans limite.

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Comments (2)

  • Pierre Répondre

    Voltaire n’a jamais dit que Dieu n’existe pas. C’est une fausse citation inventée par l’auteur de Sapiens, un livre qui est plein de “créations” comme celle-là.

    28 décembre 2019 à 16 h 38 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    l’ Europe est un Empire *** , et comme tous les Empires un jour viendra où il connaîtra la ruine

    *** … ce qui le différencie des States et même ( partiellement ) de la Russie contemporaine

    sujet de dissertation pour le concours d’ entrée à l’ E.N.A.

    12 juillet 2017 à 13 h 45 min

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