Al-Kaïda, vainqueur des élections espagnoles

Al-Kaïda, vainqueur des élections espagnoles

Le premier et sinistre bilan que nous pouvons tirer des événements récents en Espagne est que le véritable vainqueur des élections législatives – pourtant démocratiques – n’est sans doute pas le PSOE, mais bel et bien le mouvement terroriste Al-Kaïda. Une simple action meurtrière aura suffit pour bouleverser en quelques jours – voire quelques heures – la vie politique et la société espagnoles.

Par une seule action terroriste le mouvement islamiste de Ben Laden aura atteint tous ses objectifs : tuer quasi simultanément un nombre important de victimes civiles ; traumatiser toute une opinion publique ; déstabiliser la vie démocratique ; destituer un des « impies » qui s’est fourvoyé en soutenant l’intervention du « grand Satan » en Irak ; arriver à un retrait rapide des troupes espagnoles en Irak ; créer une brèche irréversible dans la coalition élaborée par la stratégie américaine ; secouer tous les pays européens et surtout tous ceux qui ont participé à la guerre contre le régime baassiste ; ébranler encore plus George W. Bush à l’approche des élections présidentielles américaines.

Le nouveau premier ministre espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a annoncé une première mesure qui sonne symboliquement comme une capitulation sans conditions, que : « les troupes espagnoles déployées en Irak vont rentrer à la maison ».

Les néo-conservateurs avaient imaginé un tout autre scénario : celui d’un monde arabo- musulman pacifié, faisant la découverte de son propre « siècle des Lumières » grâce à un effet de levier stratégique important : un Irak faisant l’expérience de la démocratie, de la liberté d’expression et d’association, et d’une prospérité économique retrouvée. Première pièce d’un jeu de dominos politique, l’Irak devait ouvrir la voie à ses voisins et surtout aux opinions publiques arabes prises entre l’autoritarisme de leurs régimes et le fondamentalisme qui germe sur le mécontentement populaire.

Cette idée, cette utopie, supposait une politique convergente des nations démocratiques. Or désormais, un des acteurs majeurs de cette politique va faire défaut.

On peut même craindre un scénario inverse. Un jeu de dominos aux mains des terroristes où l’Espagne ne serait que la première pièce sur la scène européenne. La redoutable efficacité de la tentative de déstabilisation de l’Espagne ne peut que conforter ses auteurs pour la suite, tant ils ont bien perçu toutes les failles et les faiblesses des démocraties.

Les soldats d’Allah peuvent ainsi s’imaginer que toutes les autres pièces de l’Occident décadent tomberont comme la première, par les mêmes moyens utilisés à Madrid ou tout simplement par les réactions politiques qui, sous les pressions populaires, veilleront à ne plus intervenir sur la terre d’Islam, à faire profil bas devant les groupes terroristes et les États qui les soutiennent, de peur de réveiller à nouveau la haine des soldats de la terreur. Et les gouvernements apeurés chanteront alors à mi-voix une comptine pour enfants pour se rassurer et pour ne pas réveiller le dragon que l’on croit endormi.

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Comments (9)

  • me Répondre

    merci de me donner votre adresse mail pour discuter mr Arvis

    27 novembre 2004 à 23 h 28 min
  • R. Ed. Répondre

    Monsieur Adolphos ,vous savez certainement autant que moi qu’il est très facile de manipuler les peuples,surtout quand on détient le pouvoir de l’information .Le Pen = Hitler,connaissant l’Histoire ,admettez que c’est monstrueux comme conparaison .Une anecdote personnelle ;dans un resto entre les deux tours de la présidentielle un jeune homme tout exité hurlait qu’il fallait assassiner Le Pen,au nom de la démocratie .Le pire,c’est que presque tous les gens présents approuvaient ses dires .Comme quoi l’influence des médias!

    26 mars 2004 à 15 h 13 min
  • Adolphos Répondre

    Adler, qui à suivi tout ca sur les chaines espagnoles, certifi qu’il n’y a pas eu désinformation. La preuve en est que nous avons été informé au fur et à mesure des nouveau elements de l’enquéte accusant alQuaida. “Premièrement, les résultats électoraux du vote par procuration dans diverses régions espagnoles sont disponibles. Ces résultats sont du plus haut intérêt parce que les votes par procuration ont eu lieu avant le 11 Mars. Ils confirment la nette suprématie du PP que reflétaient les sondages. Ce sont donc les attentats qui ont donné la victoire au PSOE. Deuxièmement, le gouvernement sortant (vous savez, les kryptofascistes pleins d’arrière-pensées…) vient de déclassifier l’information et de rendre public le film des événements du 11 Mars. Bien entendu on n’est pas obligé de les croire. On peut faire comme les espagnols et penser que les terroristes mafieux de l’ETA et les bouchers hallal d’Al-Qaida sont plus honorables et dignes de foi qu’un parti démocratique. Quoiqu’il en soit, il ressort de ce document que lors d’une réunion de crise, vers 12 heures, entre le gouvernement et la police, la majorité des experts attribuaient l’attentat à ETA. Ce qui n’est pas étonnant puisque cette organisation est coupable de tous les attentats sur le sol espagnol depuis des plombes, qu’elle avait menacé les chemins de fers, et que d’autres attentats ferroviaires de ces mafieux racistes et collectivistes avaient été déjoués. En matière de “manipulation” et de “rétention d’information”, le gouvernement s’est borné é refuser de croire les déclarations du chef du parti nazo-terroriste Herri Batasuna, le dénommé Otegi. Entre la parole du représentant du peuple et celle du suppôt du meurtre, le peuple a choisi. Mérite-t-il encore d’être représenté? Ce n’est que lorsque la fameuse camionnette coranique a été perquisitionnée, vers 15 heures 30, que des éléments contredisant l’hypothèse ETA sont apparus. A 20 heures, le gouvernement informe ses adversaires politiques et les journaux de l’existence de cette camionnette. Il reconnaît ouvrir une deuxième piste, islamiste cette fois. La piste ETA reste privilégiée. L’existence de la camionnette ayant été révélée par un appel téléphonique d”un “voisin” qui la trouvait “suspecte”, celle-ci peut fort bien constituer une diversion. Si le gouvernement Aznar nourrissait le projet machiavélique de mettre l’attentat sur le dos de l’ETA sachant fort bien qu’il s’agissait des islamistes, nous n’aurions jamais entendu parler de cette camionnette avant lundi. Le soi-disant “mensonge” n’est qu’une manipulation des gauchistes eux-mêmes, qui ont agi avec une synchronisation remarquable avec leurs complices objectifs que sont l’ETA et Al-Qaida, dans le but d’intimider et d’intoxiquer l’opinion afin de renverser le gouvernement Aznar. Une opération qui restera dans les annales au même titre que la dépêche d’Ems ou le train blindé de Lénine rentrant en Russie. Enfin, ce n’est qu’à 21h30 que les Brigades des Guignols Sanglants revendiquent l’attentat. Les retombées du Munich espagnol sont considérables, et vont au-delé des espérances des fanatiques. Les bulletins PSOE sont déjà entachés du sang des victimes des futurs attentats. Car il est clair pour tout le monde que puisque le terrorisme marche si bien grâce à l’opinion publique des poules mouillées zéropéennes, Ben Laden et consorts affûtent leurs armes pour rééditer le coup. La “nouvelle Europe” se dégonfle comme une vieille baudruche. Le gouvernement polonais pleurniche déjà qu’on “l’a trompé sur les armes de destruction massive” et veut retirer ses troupes. Les capitales européennes tombent comme des mouches sous les coups de blitzkrieg explosivo-mediatique des stratèges de Ben Laden. C’est pourquoi l’allié le plus sûr des Etats-Unis, dans l’état actuel des choses, n’a pas d’opinion publique dont se soucier. Il s’appelle Pervez Musharraf et est dictateur du Pakistan. L’armée Pakistanaise est, parait-il, en train d’encercler le numéro deux d’Al-Qaida. Les uns pleurnichent comme Calimero que c’est trop inzuste a la fin, que la paix, que le dialogue, que blablabla… Les autres font la guerre, pour que Calimero ne se fasse pas complètement plumer” http://zeksblog.blogspot.com/

    25 mars 2004 à 11 h 33 min
  • Jef Répondre

    Attention à ne pas lire trop vite! Ce qui est souligné dans l’article, n’est pas POURQUOI les espagnols ont voté, mais COMMENT les terroristes ont perçu ce qui s’est passé. Et sur ce point je rejoins l’avis de l’auteur: Le monde islamique intégriste aura perçu ces élections comme une victoire. Et cette victoire va donner considérablement de crédit à tous les groupes islamistes armés du monde. C’est ce qui rend le futur effrayant…

    25 mars 2004 à 10 h 09 min
  • Guillermo Répondre

    M. Van-den-Bosh répond, ci-dessus, admirablement à votre article dont le point de départ repose sur une totale erreur d’interprétation. En effet, la réaction des Espagnols est basée bien moins sur la peur du terrorisme que sur la colère vis-à-vis d’Aznar. Ce dernier avait déjà largement fait preuve de sa suffisance, de son gout de la manipulation outrancière. Je rappelle à cette occasion la stupidité crade dont il a fait preuve dans le cas de la marée noire, en intedisant pendant 15 jours au bateau d’approcher, en l’éloigant des cotes, et en déclarant ensuite que c’était la faute des experts qu’il avait consultés !

    24 mars 2004 à 22 h 13 min
  • dolf Répondre

    les extremistes immigres installés en masse en france savent parfaitement quelles sont nos faiblesses;ils vivent chez nous, nous testent, nous provoquent chaque jour; quand leur mome de 10 ans fait longer les murs a des francais de souches adultes, je crois qu’il n’ya plus rien a ajouter. Ils ont deja gagné, et depuis longtemps.

    24 mars 2004 à 15 h 01 min
  • Van-den-Bosch.Philippe Répondre

    Une thèse enfle au lendemain de la défaite du Parti populaire: la peur du terrorisme aurait déterminé le vote des Espagnols en faveur de Mr Zapatero contre la fermeté de Mr Aznar. Elle est reprise par la presse anglo-saxonne, par les milieux gouvernementaux italiens, par des officiels américains qui ne sont pas tous membres de l’administration Bush. Selon cette analyse, Al-Qaida aurait “fait” le scrutin et remporté une victoire tactique grace au massacre du 11 mars. Madrid 2004 serait synonyme du nouveau Munich. Les Espagnols auraient préféré Zapatero à Aznar comme les Anglais, dans les années 1930, face au péril nazi, avaient préféré Chamberlain à Churchill écrit le Wall Street Journal. Cette thèse ne resiste pas à l’examen. C’est d’abord faire preuve de beaucoup de mépris envers des Espagnols qui vivent quotidiennenement avec la menace de la terreur. Ces dernieres décennies, les crimes de l’ETA ont couté la vie à plus de 800 personnes. Le peuple espagnol, toute tendances politiques confondues, a manifesté vis-à-vis du terrorisme une fermeté que les donneurs de lecons d’aujourd’hui n’ont pas toujours montrée. De plus, Mr Zapatero, avec ses amis socialistes, n’a pas attendu les attentats du 11 mars pour critiquer le soutien inconditionnel apporté par Mr Aznar à la politique de Mr Bush. Il avait annoncé depuis longtemps que, en cas de victoire, il retirerait le contingent espagnol d’Irak. Il était ainsi en harmonie avec une écrasante majorité de ses compatriotes qui ont manifesté l’année derniere contre la guerre. Que Mr Aznar ait été minoritaire dans l’opinion ne veut pas nécessairement dire du’il avait tort. A contrario, il est legitime de s’interroger sur la pertinence de la stratégie choisie par l’actuelle administration américaine pour la lutte contre le terrorisme. Ce n’est pas de la couardise que de constater les limites de sont efficacité. Contrairement à ce que certains voudraient laisser croire, les Espagnols n’ont pas voté contre Mr Aznar et son Parti populaire par peur, mais par colère. Ils n’ont pas supporté que le gouvernement, son président en tête, leur mente. Qu’il cherche à manipuler leurs suffrages en reportant toute la responsabilité des attentats sur l’ETA alors qu’il possedait déja des éléments sur la piste islamiste. Cette manipulation de l’information, appuyée par des pressions sur les grands medias, a ravivé le souvenir d’autres mensonges, sur la présence d’armes de destruction massive en Irak, par exemple, sur lesquels Mr Aznar a refusé de s’expliquer. Elle a relancé l’opposition à l’engagement en Irak qui, en d’autres circonstances, n’auraient certainement pas eu les mêmes concéquences electorales. La droite espagnole a donc été battue par elle-même, par le recours à des methodes dont elle n’a malheuresement pas l’exclusivité. C’est pourquoi le sursaut des Espagnols, loin d’apparaitre comme une démission face au terrorisme, est une lecon de democratie.

    24 mars 2004 à 11 h 07 min
  • Adolphos Répondre

    Voici effectivement un scénario interessant. Les pays d’Europe s’écrase devant Al-Qaida, retire leur troupes des pays Musulman. Les Etat ne font plus de Loi sans son approbation. Al-qaida obtient que les Etats d’ Europe payent des réparation aux musulmans. Al-qaida prend peu à peu le control de la minorité musulman d’Europe. Certain elements de la charia entre peu à peu dans le droit, et les musulmans de France demande, exige avec Al-Qaida leur indépendance avec une partition du territoire là ou ils sont majoritaires, en vertu de principe de l’autodétermination des Peuples. Le gouvernement céde par peur d’une guerre civile et en vertu du principe de précaution. Dans les nouveaux territoire islamiste la charia devient la Loi, et le grignotage de ce qui reste de la France continue. BenLaden, mort des années plus tôt devient le second personnage le plus important de l’histoire de l’Islame.

    24 mars 2004 à 7 h 35 min
  • Mathieu Répondre

    Vous écrivez : « tant ils ont bien perçu toutes les failles et les faiblesses des démocraties ». Ils seraient bien bêtes de ne pas les exploiter… Le problème étant tout de même que ces failles existent, non ? La difficulté inavouable du système démocratique c’est qu’il est concrètement une oligarchie, laquelle ne fait qu’instrumentaliser le suffrage universel qu’elle a sciemment mise en place pour qu’il lui serve de caution. Or, un système qui n’est capable de survivre que tant qu’il renie ses propres principes est un système contre-nature.

    24 mars 2004 à 4 h 14 min

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