Bernard Antony : J’approuve la proposition de débat sur la laïcité et sur l’islam de Jean-François Copé.

Bernard Antony : J’approuve la proposition de débat sur la laïcité et sur l’islam de Jean-François Copé.

Bernard Antony, président de l’Institut du Pays Libre, communique :

J’approuve la proposition de débat sur la laïcité et sur l’islam de Jean-François Copé.

Rien en effet ne permet d’affirmer que ce débat pourrait être manipulé selon les techniques d’utilisation de la dynamique des groupes. Au contraire, il permettra l’expression de constats et d’idées que redoutent les syndicats des politiciens et des clercs professant qu’il y a des sujets trop graves pour être laissés au débat politique. C’est là une curieuse conception de la démocratie, ramenée en fait à un art du faire-semblant alors que les questions sérieuses ne sauraient être traitées qu’entre initiés.

Or on ne saurait interdire au peuple français de s’exprimer sur ce qui détermine, autant que les enjeux du nucléaire, sa sécurité et la paix civile. Aussi, quoique en désaccord avec lui sur bien des plans, nous soutenons l’initiative de Jean-François Copé et nous apportons d’emblée au débat deux éléments de réflexion.

Sur la laïcité.

La saine laïcité  consiste fondamentalement en la distinction des domaines de la politique et de la religion. Elle est née d’une des phrases les plus révolutionnaires de l’histoire, prononcée par le Christ : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». Jusque là, les peuples ignoraient cette distinction d’ailleurs trop souvent peu respectée ensuite au long de l’histoire. Avec la modernité, les pouvoirs de César, c’est-à-dire de l’État, ont de plus en plus empiété sur ceux de Dieu, ce qui s’est traduit concrètement par des lois politiques en rupture avec la loi morale naturelle.

Pourtant, il y a déjà longtemps, la grande tragédie grecque exprimait superbement combien étaient illégitimes les tyrans ne respectant pas les grandes lois non écrites de la conscience morale, et la Bible donnait aux hommes avec le Décalogue les dix devoirs fondateurs de leurs droits.

Mais avec l’ère idéologique s’est affirmé, en rupture avec les valeurs grecques et judéo-chrétiennes, le refus de l’adéquation des lois civiles à la loi morale.

Cela s’est traduit par l’apparition avec la Révolution Française du totalitarisme jacobin tant admiré et encensé aussi bien par Lénine que par Hitler. Ainsi l’équilibre d’une bonne laïcité était rompu par un laïcisme coupé de la loi morale et conduisant aux grandes monstruosités du communisme et du nazisme et de celles qui se mettent en place aujourd’hui dans l’utopie du meilleur des mondes.

Voilà certainement sur quoi devraient réfléchir les pasteurs chrétiens et les rabbins, alors que les musulmans pourraient se demander quant à eux si le modèle politico-social de Mahomet à Médine ne relèverait pas d’une théocratie totalitaire à remettre en cause.

Sur l’islam.

Car le débat sur l’islam est une bonne chose. Il ne peut contrevenir en rien au respect dû aux musulmans comme à tous les hommes. Mais il en va du principe même de la liberté d’affirmer que l’islam, comme toute autre religion, idéologie et culture, système politico-social et juridique (et il est tout cela à la fois car refusant la distinction évangélique du spirituel et du temporel) doit pouvoir être analysé, critiqué, réfuté.

Le risque de la critique que l’on accepte dans le judaïsme, le christianisme, le bouddhisme, la maçonnerie, le socialisme, le libéralisme, l’islam doit l’accepter aussi. Or, là où il est au pouvoir, la moindre critique, l’expression du moindre doute sont qualifiés de blasphèmes et valent les pires châtiments sinon la mort. Là où la société ne lui est pas encore soumise, ses dirigeants crient à l’islamophobie, que le pseudo-antiracisme se doit donc de réprimer, dès l’expression de tout refus de son modèle et de ses mœurs.

Cela n’est pas acceptable.

Chez nous, en France, lorsque l’AGRIF* réagit contre les pires abominations d’expression antichrétiennes, pornographiques, obscènes, ordurières, les plus attentatoires à la dignité humaine et notamment au respect de la femme, on la déboute avec l’affirmation du droit au blasphème comme fondateur de la laïcité !

Contre Jésus-Christ et la Vierge Marie déferle sans cesse un torrent d’abjection dans la recherche des compositions et des textes les plus orduriers.

De telles horreurs contre la dignité et les convictions des musulmans mettant en scène pornographiquement  Mahomet, nous les réprouverions de même. Mais la vérité, c’est que nul ne s’y risquerait à Charlie-Hebdo ou ailleurs, car les musulmans n’ont pas la tiédeur de la plupart des chrétiens.

Alors oui, on doit refuser de même les véritables blasphèmes contre les convictions des chrétiens, des juifs, des musulmans et que réprouve d’ailleurs quiconque réprouve simplement l’étalage de l’ordurier.

Mais il en va de la liberté de notre civilisation de pouvoir critiquer l’islam, de pouvoir le réfuter, de pouvoir refuser son système totalitaire encore plus durablement contraignant que le communisme. Voilà hélas ce que semblent ne comprendre ni les porte-parole des religions ni même les responsables politiques de tous bords, incultes ou apeurés. Pourtant, pouvoir critiquer librement l’islam, c’est ce à quoi aspirent, nous le savons, en pays d’islam, des millions de musulmans. Et c’est ce que font chez nous des milliers de nos compatriotes arabes ou berbères. C’est cela qu’il faut verser au débat.

L’enjeu s’appelle liberté !

Partager cette publication

Comments (9)

  • Anonyme Répondre

    @ Jaures Je vous rappelle que l’ Islam est une importation comme le chanvre et ne fait donc partie du patrimoine culturel occidental. Il est exact que le terme occident vous donne des boutons, vous préférez de loin toutes les perversités d’ importation. Avant de débattre du droit de vote des femmes , essayez donc de faire comprendre à vos amis musulmans que les femmes ne s’enferment pas sous une prison de toile. Le droit de propriété, vos caciques du PS adeptes de belles villas et autres appartements dans des quartiers bourgeois ne seront pas d’accord. Pour vos autres idées, vos camarades musulmans auront des problèmes notamment avec les droits de l’homme. Allez je vous laisse réfléchir.

    6 avril 2011 à 13 h 24 min
  • Jaures Répondre

    Cher François, ne devenez pas grossier, c’est indigne de vous.

    Tout d’abord, ce ne sont pas que les musulmans qui demandent des aménagements: les créneaux réservés aux femmes dans les piscines ont à l’origine été demandés par des associations juives.
    Par ailleurs, des aménagements de la loi 1905 ont été demandés et accordés aux chrétiens dans le domaine de l’éducation notamment où, malgré la loi de 1905, les communes subventionnent  les écoles privées catholiques.
    Accepterez-vous que des écoles coraniques sous contrat soient ainsi subventionnées ?

    Mais, franchement, quelle est la réalité du problème musulman en France ? Les 30 minarets (sans appel à la prière) ? Les prières dans les 10 rues de 3 villes (ce qui devrait être réglé depuis longtemps dans le cadre actuel de la loi) ? Les 5 plaintes de 2010 dans les hôpitaux pour des abrutis qui ne veulent pas que des médecins homme soignent leur femme (alors que les quelques dizaines de cas rencontrés sont réglés par la concertation) ?
    En fait, on crée des problèmes de toute pièce. La burqa ? Quelques dizaines de cas en France. Les cantines ? Mme Kosciusko Morizet prétendait sur France Inter que "des enfants refusaient de manger dans les cantines de sa commune pour des raisons religieuse". Après renseignement auprès des responsables de la cantine, seuls 3 cas ont été recensés et résolus par la négociation.
    N’y a-t-il pas en France des problèmes plus urgents à régler ?

    En fait, on veut faire passer pour générales des attitudes sectaires inacceptables qui existent dans toutes les religions. Je ne confonds pas, pour ma part, les catholiques et les sectes telles que "Les Enfants de Dieu" ou l’AFSGC, de triste mémoire.

    En fait, votre perte de sang-froid vient de votre dépit de voir votre idéologie régresser.
    Pourtant, mais au fond de vous même vous en êtes convaincu, interdire l’Islam en France ne fera pas revenir un fidèle de plus dans vos églises.

    6 avril 2011 à 11 h 43 min
  • IOSA Répondre

    Lorsque les religions se mettent d’accord pour s’opposer à un débat qui mettrait en lumière ce que les croyants borgnes et aveugles ne peuvent et se refusent à voir…

    1- Que leur Dieu respectif n’est pas celui du voisin avec qui elles doivent pactiser.

    2- Que de ce simple constat (évident pour tout esprit évolué), il ne peut exister plusieurs Dieux régissant le devenir des hommes.

    3- Qu’ aucun des Dieux avancés par les religions en question, n’accepterait ce pacte voulu et concocté par leurs soit-disant représentants, puisque celà reviendrait a admettre leur propre vulnérabilité et un Dieu vulnérable n’est pas un dieu.

    Est il besoin de refléchir plus en avant ?

    IOSA 

    6 avril 2011 à 8 h 54 min
  • François Répondre

     Non! On discute éventuellement de ce qui pose problème. Les autres religions n’en posent pas car ne réclament aucun aménagement ou dispense des lois et les respectent. Alors, cessons de tourner autour du pot! D’autre part, comme je l’ai dit, on ne discute pas avec quelqu’un qui ne veut que remettre en cause votre civilisation. Votre tentative de mettre toutes les religions dans le même sac parce que vous n’avez pas les couilles de désigner les fauteurs de trouble est un déni de réalité.
      Il serait injuste, lâche et malhonnête de traiter de la même façon les religions qui n’emmerdent personne et celle qui fait chier tout le monde!

    5 avril 2011 à 21 h 23 min
  • Jaures Répondre

    Cher François, étendons le débat.

    Pourquoi ne débattre que sur l’Islam ? Discutons de l’ensemble des religions. Une par une ou globalement.

    Et puis pourquoi s’arrêter aux religions ? Discutons de la propriété privée, de la liberté, de la République, des Droits de l’Homme, du droit de vote des femmes, …

    A moins que vous de vouliez discuter exclusivement de ce dont vous voulez vous débarrasser.

    5 avril 2011 à 10 h 01 min
  • Daniel Répondre

    Pas de débat et pas de référendum pour le bas peuple!  imaginons que des idées dérangeantes soient mises en lumière et reconnues comme les causes de la destruction de la Nation et de l’affaiblissement du peuple:  totalement contraire aux principes sournois des "frères" et trop risqué pour leurs programmes déjà en place.

    4 avril 2011 à 21 h 34 min
  • ozone Répondre

    L’hameçon est toujours un outil qui marche,les poissons mordent toujours

    4 avril 2011 à 20 h 03 min
  • François Répondre

       Notre couardise habituelle et notre sens aigüe et mal placé du politiquement correct nous interdisant un débat sur l’islam, nous nous rabattons vers un débat sur la laïcité, histoire de tourner autour du pot et de noyer le poisson sans oser ne serait-ce que nommer les problèmes! C’est pourquoi je suis contre un débat sur la laïcité mais approuverait un débat sur l’islam.
      Mais le souci est il bien de débattre? Il me semble que c’est plutôt un problème de respect de la loi. Toutes les religions ont, jusqu’à présent, su s’accommoder des lois de la république en général et de celle de 1905 en particulier. On ne voit pas au nom de quels privilèges l’islam en serait dispensé.
     Alors, soit l’islam respecte les lois comme les autres religions le font et un débat est inutile, soit il en est incapable et démontrerait par là son incompatibilité avec la république française. Le débat dans ce cas ne serait plus seulement inutile, il deviendrait nuisible…

    4 avril 2011 à 17 h 14 min
  • sas Répondre

    Extraordinaire ce faux débat….de cons…

     

    Comment evoquer la laicité sans aborderv la franc maçonnerie et la révolution française , d où tout est parti….

    parler de l un en excluant l autre c est comme evoquer SODOM en oubliant GOMORRHE……à la vue des interlocuteurs botulistes qui en causent….on en mesure l artifice.

    sas

    4 avril 2011 à 13 h 52 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *