L'Arizona, terrain de jeu des extrémistes

L'Arizona, terrain de jeu des extrémistes

Des miliciens armés font la chasse aux clandestins et à ceux qui les aident.

Envoyée spéciale À Arivaca (Arizona)

L’auteur de livres pour enfants Byrd Baylor est toujours venue en aide à ceux qui, exténués par un long et dangereux voyage, la bouche asséchée par la soif, le ventre tenaillé par la faim, frappent à sa porte. «Je n’ai jamais voulu juger les actes désespérés de ceux qui entrent aux USA, même illégalement, pour survivre», déclare l’élégante vieille dame. Dans les années 1980, Byrd s’est installée dans un ranch de 10 hectares, à 20 kilomètres de la frontière mexicaine et à 15 km d’Arivaca, un village isolé mais célèbre depuis qu’en mai 2009, une famille mexicaine y a été massacrée par un groupe de vigiles affilié aux minutemen (qui tirent leur nom des soldats-citoyens mobilisés pour défendre les premières colonies américaines). De son poste d’observation, Byrd s’est habituée à une scène dont les résidents du sud de l’Arizona sont familiers depuis des générations : celle d’êtres déguenillés venant du sud, souvent si mal en point qu’ils réclament immédiatement d’être arrêtés par les agents de la Border Patrol. Dans cette contrée désertique, la géographie et le climat inhospitaliers ne pardonnent pas.

Il y a un an, Byrd s’est mise à recevoir des menaces de membres des milices qui patrouillent la frontière, armés jusqu’aux dents, pour donner la chasse aux illégau

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