Le Parti islamique français

Le Parti islamique français

Le point de départ du dernier livre de Guy Millière, « Qui a peur de l’islam ! », se situe en septembre 2003 alors que l’auteur était en vacances à Istanbul. C’est là-bas qu’il apprend qu’il est l’objet, lui et quelques autres publicistes, d’une campagne haineuse et diffamatoire d’un certain Mouloud Aounit, président d’une officine qui s’appelle le Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples), qui l’accuse, citations tronquées à l’appui, de faire partie d’un groupe « islamophobe ». La polémique est reprise par différents sites internet et quelques journaux. Je crois même que des procédures judiciaires sont en cours, avec des plaintes déposées des deux côtés…

Or, le charmant Mouloud Aounit, 53 ans, était tête de liste du parti communiste aux dernières élections régionales, en Ile-de-France, au titre du département de la Seine-Saint-Denis. Dans ce département où Robert Hue n’avait recueilli que 6,27 % des voix au premier tour de la présidentielle de 2002, lui en a obtenu 14,3 %. Il a même atteint 32 % à Stains, 29 %

à Bobigny, 24 % à Saint-Denis,

21 % à La Courneuve et 20 % à Aubervilliers.

Cette alliance entre le PCF de Marie-George Buffet et le Mrap de Mouloud Aounit a été, pour les deux protagonistes, un accord gagnant-gagnant : le second est maintenant conseiller régional d’Ile-de-France (il serait même vice-président de la région si le président Jean-Paul Huchon n’avait pas mis son veto personnel à son élection) ; tandis que la première a ainsi requinqué son parti lui permettant de franchir la barre fatidique des 5 % (7,20 % en Ile-de-France).

Mais cela veut dire, en clair, que, pour survivre politiquement, le parti communiste, qui ne peut plus compter beaucoup sur les prolétaires (on sait que, depuis plusieurs années, le premier parti ouvrier de France est le Front national) veut maintenant s’appuyer sur les immigrés en prenant la défense des islamistes. Mouloud Aounit a d’ailleurs, en ce qui le concerne, toujours pris position contre la loi interdisant le foulard à l’école…

Mais revenons, après ce petit détour d’actualité, au livre de Guy Millière. Il met carrément les pieds dans le plat et répond par avance aux bonnes âmes qui vont, répétant : « Mais l’islam n’est pas l’islamisme ! ». Le premier serait une religion de paix et de fraternité tandis que le second ne serait qu’un dévoiement du premier…

Le problème, c’est que tous les islamistes sont musulmans et puisent leur inspiration dans la lettre même du Coran ou dans les Hadith, ces livres qui sont censés retracer les faits et gestes du prophète. C’est cet ensemble qui fonde une théocratie guerrière intolérante, bloquée sur elle-même, et incapable d’évoluer depuis huit siècles.

Certes, le peuple de l’islam a toujours compté quelques penseurs réformateurs. Mais ils ont toujours été très minoritaires, incapables de couvrir les clameurs des islamistes violents, y compris des défenseurs du terrorisme.

« Je réclame le droit de dire qu’entre islam et islamisme, la cloison est poreuse, perforée, disloquée pour partie par la terreur physique et mentale, et que les tenants de l’islam aujourd’hui, quels qu’ils soient, doivent se poser des questions et tenter d’apporter des réponses, et vite » écrit alors Guy Millière, page 75.

Un seul pays musulman, en effet, a rompu le lien entre l’islam et l’État (pour être bien sûr que les religieux musulmans resteraient à leur place, il en a fait des fonctionnaires étroitement surveillés) : c’est la Turquie laïque, transformée par Kemal Ataturk. Guy Millière est d’ailleurs partisan d’accepter la Turquie dans l’Union européenne alors que, nous semble-t-il, une simple association serait bien suffisante…

Les lecteurs des « Quatre Vérités » le savent : Guy Millière se fait une certaine idée de l’Occident. Pour lui ce mot signifie : respect de l’individu, droit d’avoir des droits, liberté d’agir et de penser, esprit d’entreprise, science, humanisme. Il s’oppose à un anti-humanisme dont l’islam militant d’aujourd’hui est l’une des composantes matricielle. C’est le principal danger du monde d’aujourd’hui. Il n’y a pas d’autres solutions que de le combattre, y compris en aidant tous ceux qui se battent, même désespérément, pour qu’il change profondément, en rompant clairement avec les éléments de sa doctrine qui explique sa situation actuelle de coma.

Attention : les ennemis constants de l’Occident et de l’humanisme, de l’intérieur comme de l’extérieur, professionnels des manifestations de rue, ont bel et bien rejoint l’islam militant, comme le prouve la récente ascension politique de Mouloud Aounit.

Partager cette publication

Comments (6)

  • chevalier de la Liberté Répondre

    Tout à fait logique que l’Islam et le communisme s’allient. Les cocos n’ont jamais été que des réactionnaires pur jus…

    30 avril 2004 à 10 h 43 min
  • quincy Répondre

    Que le parti communiste, se base sur l’électorat islamique alors qu’il fut le parti le plus laïciste de France ne doit pas surprendre.En Corse il se présente comme un parti ultra-jacobin, alors que dans les D.O.M. il appuie les indépendantistes, ou joue sur la fibre régionaliste (ex: le Parti communiste réunionnais). Cela montre surtout que la “ligne du parti” n’existe pas et que les communistes ne sont que des opportunistes prêts à dire tout et son contraire. Plus encore aujourd’hui où ils ne survivent que grâce au clientélisme (vers les populations extra-européennes)et les subsides de l’U.M.P.S. (voir les subventions étatiques pour renflouer “l’Huma”)

    27 avril 2004 à 18 h 44 min
  • Aude Répondre

    Et le plus amusant dans tout ça c’est que l’Islam est contre le communisme… Comme quoi ces gens sont vraiment prêts à tout pour créer une République Islamo-Communiste de France. Entre la peste et le choléra…

    26 avril 2004 à 9 h 48 min
  • Agenor Répondre

    la france républicaine de trés courte mémoire, eu des attentions toutes particuliéres pour ce parti communiste qui pactisait dés 1939 avec le nazisme (pacte Germano-Soviétique)qui, les allemands à peine installés à Paris, négociaient la re-parution de son journal “l’humanité” ect…ect… France molle déjà en 1946 qui nommait ministre d’Etat: un Secrétaire général de parti, Maurice Thorez de retour d’une retraite Moscovite confortable, France qui de ce jour devenait une sorte de “démocrature” aux apparences de libéralisme mais aux structures soviétiques. France, qui comme ces 60 derniéres années, passera sous toutes les fourches caudines d’un parti qui n’a nul besoin de militants et danse avec le Diable

    25 avril 2004 à 17 h 26 min
  • dolf Répondre

    les historiens dans 50 ans pourront alors dire: les islamistes ont pris le pouvoir en france en infiltrant la gauche et en prenant finalement sa place… a part ca, 84% de la france est a gauche. vive la france!

    25 avril 2004 à 13 h 40 min
  • SIRIUS Répondre

    Le tropisme soudain des apparatchiks du “Parti communiste et républicain” (sic) pour l’Islam (c’est qu’il y va de leur réélection, avec toutes les prébendes qui s’y attachent) serait risible de la part de ceux qui fustigeaient il y a peu la religion comme étant “l’opium du peuple”, s’il ne montrait une fois de plus le cynisme sans borne des “camarades”.

    25 avril 2004 à 7 h 45 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *