L’islam, les caricatures et la critique

L’islam, les caricatures et la critique

Depuis quelques jours, l’islam est, de nouveau, au centre de toutes les préoccupations, avec l’impressionnante violence qui a répondu à la « découverte » opportune, le 11 septembre, de la version arabe du film « L’innocence des musulmans », et avec la publication de caricatures de Mahomet par « Charlie Hebdo ».

Et, depuis quelques jours, tous les médias bruissent d’un passionnant débat sur les limites de la liberté d’expression. Au risque de surprendre, je trouve que ce débat a un goût légèrement frelaté.

Il est assez extravagant de parler de liberté d’expression, au moment même où les bonnes consciences ont fêté avec solennité les 40 ans de la loi Pleven, première d’une longue série de lois liberticides interdisant de décrire la réalité autrement que par périphrases ou expressions codées.

Si, vraiment, la liberté d’expression était importante pour la société française, ça se saurait !
La réalité, c’est que, sous divers prétextes, nous nous sommes plus ou moins interdit de tenir un discours clair et net sur l’islam.

Et, comme l’islam est une réalité difficilement contournable de notre monde, la chape de plomb du politiquement correct explose à intervalles irréguliers.

Cela donne soit le curieux navet qu’est « L’innocence des musulmans », soit les grossières provocations de « Charlie Hebdo ».
S’agissant des caricatures de ce journal, je dois dire que je n’éprouve aucune sympathie pour cet humour gras, volontiers au-dessous de la ceinture, et systématiquement insultant pour tout ce qui a fait la civilisation française.

Cependant, je vois mal pourquoi il serait interdit à ce journal de caricaturer Mahomet une fois par an, alors qu’il insulte bien plus souvent, et bien plus bassement, la France et le catholicisme – dans ce registre, je me souviens avoir vu naguère en « une » de ce journal, un appel au meurtre, censément humoristique, à l’encontre des chrétiens qui n’avait guère scandalisé les bonnes consciences. Et je vois mal pourquoi le sujet de la liberté d’expression ne concernerait que l’islam.

Personnellement, je critique volontiers le Coran et l’attitude contemporaine de bon nombre de musulmans,
mais il ne me viendrait pas à l’idée de les insulter
. Mais, curieusement, c’est la critique, et non l’insulte, qui se trouve le plus souvent disqualifiée par les bien-pensants du jour. Sans doute parce que les caricatures de « Charlie Hebdo » gênent moins l’avancée de l’islam que l’examen attentif des versets aberrants ou criminels du Coran…

Mais ce qui me frappe surtout dans ce débat surréaliste, c’est que tout se passe comme s’il était évident que les musulmans n’étaient pas des êtres rationnels.

Je ne sais pas si les médias politiquement corrects s’en rendent compte, mais il est souverainement insultant pour un interlocuteur de considérer que sa seule réaction prévisible soit le massacre, le pillage et le lynchage. Or, c’est exactement ce que l’on dit des musulmans de France et d’ailleurs. Sans, d’ailleurs, que cela empêche quiconque de vanter régulièrement la parfaite compatibilité de l’islam et de la démocratie !

Il est vrai que cette insulte, qui consiste à considérer les musulmans comme incapables d’un dialogue rationnel,
ne s’avère pas complètement infondée, puisque, de fait, la réaction aux attaques n’est pas un débat, mais des massacres…

Il n’empêche que je trouve singulièrement paradoxal que les mêmes journalistes qui dénoncent doctement « l’islamophobie » – sans être capables de dire de quoi il s’agit… – soient aussi ceux qui nous annoncent, avant même les massacres, qu’il n’y a rien d’autre à attendre des musulmans !

Entre le « deux poids, deux mesures » qui caractérise le traitement de l’islam et le traitement des autres religions ou idéologies et l’espèce d’assentiment qui ne s’avoue pas aux réactions musulmanes les plus violentes, il faut avouer que le débat médiatique de ces derniers jours nous a comblés. Comme beaucoup d’éléments de l’actualité, j’en rirais volontiers s’il n’était question de mort d’hommes et s’il n’était question de mon pays.

En tout cas, cela n’aura certainement pas contribué à me rendre la corporation des journalistes français plus facile à comprendre.

Et il me semble évident qu’à défaut de participer au palpitant débat « respect des religions » contre « liberté d’expression », il est de plus en plus impératif que des journalistes et intellectuels français aient une parole libre et claire sur l’islam !

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Comments (13)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    @ Daniel

    Que de sages paroles !  Mais , sans doute , vous constaterez avec  moi que les " grands " sont durs envers les faibles et faibles envers les durs et c’est ainsi que disparait la hiérarchie des valeurs morales

    2 octobre 2012 à 17 h 34 min
  • Daniel Répondre

    Considérer les musulmans comme  "incapables d’un dialogue rationnel"…
    Point essentiel qui fait que cette histoire n’a ni queue ni tête.
    Le dialogue avec les musulmans n’aurait que des avantages et nous aurions tous à y gagner pour que chacun reste ou revienne à sa place… à moins que ceux qui légifèrent aient surtout intérêt à laisser pourrir le non dialogue et même à l’envenimer. Car dans un dialogue constructif,  si les musulmans  étaient obligés de faire le point sur les contradictions de leur coran sacré, nos politicards laïcs et nos prétentieux planqués verraient leurs malhonnêtetés décortiquées par un peuple qui n’est pas habitué culturellement à tolérer  leurs mensonges. Mais ça occupe et ça divise le peuple qui s’inquiète pour son avenir et ne peut imaginer qu’en trés haut lieu de la bêtise humaine,  on lui peaufine une anticivilisation bien pire que le Coran et cela en jouant sur tous les tableaux et tous les conflits.   

    1 octobre 2012 à 21 h 56 min
  • F Répondre

      Quinctius

      Possible, mais je répondais à Elias qui parlait "d’interprétation du coran".

      Si interprétation il y a, elle ne peut être le fait que de non musulmans.

    28 septembre 2012 à 17 h 53 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    @ F

    il n’y a pas que le Coran ( stricto sensu ) qui serve de référence , il y a aussi les hadiths et là c’est plutôt le tout et son contraire et inversement

    28 septembre 2012 à 9 h 55 min
  • Fucius Répondre

    @Shadok Excellente lecture en effet. Les points communs évoqués entre islam et marxisme expliquent selon moi leur connivence – avec leur haine commune contre le christianisme, précisément parce qu’il enseigne la distinction entre lui-même et le politique. Je n’aime pas l’expression “distinction entre politique et religieux” parce qu’elle présume l’existence d’une définition de la religion, alors que la religion est précisément ce qui pose les concepts de base de manière autonome. Une religion ne peut pas être durablement bornée, et encore moins altérée, de l’extérieur, ou alors c’en est une nouvelle. Ainsi, les institutions procèdent des religions et non l’inverse; il est donc absurde et puéril de parler de séparation des religions et de l’État: Cela consiste à prendre ses désirs pour des réalités. On peut donc dire que l’autorité religieuse chrétienne est distincte de l’État régalien, qui est lui-même une notion proprement chrétienne. Avec la religion musulmane, l’autorité religieuse ne permet même pas l’existence d’un État au sens occidental, c’est-à-dire détenteur du monopole de la coercition sur son territoire, puisqu’elle a la faculté d’émettre des fatwa de mort et d’enjoindre tout “bon musulman” en s’en faire le bourreau.

    27 septembre 2012 à 18 h 26 min
  • Fucius Répondre

    Sur “le curieux navet qu’est « L’innocence des musulmans »”: Primo: Comment tournerait-on clandestinement un fil de qualité sans que les acteurs en connaissent le sujet ? C’est la violence de l’islam qui condamne la vie de Mahomet à être ainsi traitée. Deuxio: Si l’islam interdit de filmer la vie de son soi-disant prophète, ce n’est pas tant par interdiction de le représenter que pour éviter que sa biographie soit connue. Assassinats d’opposant(e)s (asma bint marwan), exécution d’apostat, pillage, viol, lapidation, pédophilie, et même génocide (Banu Qurayza): Le film de la vie de Mahomet le ferait haïr, à juste titre . Les musulmans ne permettront jamais qu’il voie le jour.

    27 septembre 2012 à 18 h 13 min
  • F Répondre

      Helias: "Lorsqu’on lit le coran, on est responsable de sa propre interprétation…"

      Vous faites erreur. Le coran, ayant été écrit par Allah, pour les musulmans, toute interprétation est proscrite et même sacrilège.
      Il n’y a donc AUCUNE interprétation du coran par les musulmans.
      Contrairement à ce qui se passe dans d’autres religions…

    27 septembre 2012 à 10 h 30 min
  • Shadok Répondre

    ” Islam, ce communisme du désert “, ” Le communisme, cet islam sans Dieu ” Jules Monnerot dit du communisme qu’il est l’« Islam » du XXe siècle. LA RÉÉDITION DE SOCIOLOGIE DU COMMUNISME Il fallait rééditer “Sociologie du communisme” parce que les Français sont malades d’une maladie qui prend ses racines dans le communisme et qu’ils l’ignorent. Ils croient que le communisme c’est fini parce que l’URSS s’est effondrée et que le parti communiste français n’a plus que quelques députés. La vérité serait plutôt que, chez nous, en ce début de XXIe siècle, l’idéologie marxiste a gagné la partie. Aucun gouvernement en France ne l’a jamais combattue. Tous, depuis la Libération, ont laissé les communistes investir les rouages essentiels du pays, en particulier l’Enseignement et l’Information. Le résultat en est une marxisation généralisée des esprits, génératrice d’une pensée unique, qui nous conduit progressivement, à l’ombre d’un État-Providence qui s’essouffle, vers un totalitarisme masqué. Cette marxisation généralisée des esprits explique aussi la paralysie générale devant des syndicats, qui entravent l’économie comme l’enseignement, et dont un ancien ministre socialiste a dit publiquement qu’ils sont de “véritables organisations staliniennes centralisées”. Deuxième raison de rééditer Sociologie du Communisme : Monnerot dit du communisme qu’il est l’« Islam » du XXe siècle. Il retrouve dans le communisme la confusion du politique et du religieux qui caractérise l’Islam, dont le réveil, aujourd’hui aide à comprendre le phénomène. M. Maxime Rodinson, orientaliste et ancien communiste, qui considérait comme “paradoxales, presque hérétiques” les vues de Monnerot, reconnaît aujourd’hui qu’en matière “d’orthodoxie coercitive”, “l’Islam et le communisme présentent une ressemblance frappante”. Les communistes ont porté les méthodes de la subversion à un très haut niveau. les mondialistes qui tendent à enserrer les peuples dans leurs filets sont à leur école. Pour pouvoir réagir intelligemment il faut s’instruire, et c’est pourquoi il faut lire Sociologie du communisme. L’« Islam » du XXe siècle, première partie de Sociologie du communisme par Jules Monnerot a été publiée en tant que Tome Ier de la nouvelle édition. Un volume de 192 pages au prix de 20 euros « Dialectique » Marx Hegel Héraclite seconde partie de Sociologie du communisme par Jules Monnerot a été publiée en tant que Tome II de la nouvelle édition . Un volume de 192 pages au prix de 20 euros « Les Religions séculières et l’Imperium mundi » troisième partie de Sociologie du communisme par Jules Monnerot a été publiée en tant que Tome III de la nouvelle édition. Un volume de 304 pages au prix de 20 euros Aux Éditions du Trident, 39 rue du Cherche Midi, 75006 Paris Vu sur http://www.europelibre.com/TR/monnerot.htm

    27 septembre 2012 à 7 h 23 min
  • IOSA Répondre

    Chaque fois que je vois un barbu de blanc habillé, j’imagine avec horreur ce qu’il fait aux fillettes et aux femmes pour atteindre le paradis d’hallah.

    Je ne caricature pas, je dis ce qu’ils font cultuellement au vu et au su du monde entier.

    IOSA

    27 septembre 2012 à 0 h 22 min
  • F Répondre

       Les lois Pleven sont le premier pas vers la négation de la liberté d’expression.
       Elles permettent de punir des propos n’ayant fait de tort à personne et dont personne n’est en mesure de démontrer qu’elles en causeraient.

       Elles permettent de punir, non plus l’acte ( ce qui serait normal), ni même l’intention (ce qui est déjà plus discutable), mais l’idée qu’on se fait de l’intention du propos ou même l’arrière pensée supposée (ce qui est typiquement bolchevique ou Khmer rouge).

       Elles ont malheureusement été suivies des lois Gayssot, Taubira, loi sur la Halde…après avoir donné le pouvoir exorbitant à des officines auto proclamées "gardiennes de la démocratie" de poursuivre ( et faire condamner) de supposés coupables sans victimes identifiées et d’en tirer bénéfice sans qu’elles aient subi de préjudice!…

       Plus totalitaire, ce n’est pas possible.

    26 septembre 2012 à 16 h 23 min
  • Elias Répondre

    Pour la partie critique de l’islam. Le Coran est un texte qui doit être pris dans sa globalité et avec sa propre langue, pour saisir le sens des versets. Ce n’est pas un roman ou un livre politique ou philosophique ou autre… Lorsqu’on lit le coran on est responsable de sa propre interprétation, vous allez trouver beaucoup d’interprétations…dans le monde et a travers les âges.

    26 septembre 2012 à 15 h 00 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    L’islam est une fleur qui s’épanouit le mieux dans le désert. Faisons en sorte qu’elle y retourne. Les fleurs locales se sentiront enfin libérées.

    26 septembre 2012 à 14 h 15 min
  • Huluberlu Répondre

    Enfin un article de haute qualité qui tranche avec les commentaires qui se contentent d’enfoncer des portes ouvertes. Bravo !

    26 septembre 2012 à 14 h 06 min

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