Petite histoire des Frères Musulmans
En Egypte, le parti des Frères Musulmans est grand favori pour les élections parlementaires. En Europe, dans l’inattention à peu près générale, l’ordre des Frère Musulmans est devenu le fer de lance de la doctrine islamique.
- 1973 : Munich s’affirme comme un des centres de l’islamisme européen . Avec le chef religieux Galeb Himmat à sa tête, la mosquée de la capitale bavaroise est rebaptisée « Communauté islamique d’Allemagne » pour mieux se positionner a niveau national.
Avant l’inauguration de la mosquée, G. Himmat avait pris part à une conférence en Angleterre des « centres culturels islamiques en Europe ». L’objectif de la rencontre consistait à bâtir «un réseau des groupes organisés liés par une identité d’esprit».
- Années 1980 : Galeb Himmat est l’un des initiateurs d’une réunion, en Suisse, de hauts dirigeants des Frères Musulmans en vue « d’étendre l’islam en Occident ». Avec l’appui de la « Communauté islamique d’Allemagne »
de Munich, les Frères décident de créer des mosquées dans les principales villes allemandes.
- Années 1990 : dans une vingtaine de pays européens, les Frères Musulmans ont implanté des antennes de leur mouvement, reliées au sein d’une « Fédération des organisations d’Europe » .
La structure fédérale dispose d’un appareil de financements « EuropeTrust » basé à Londres, recevant les fonds en provenance des pays du Golfe. Europe Trust a servi à construire des mosquées et permis le fonctionnement d’instituts de formation des imams en France en particulier et en Grande Bretagne.
- Selon le journaliste allemand Ian Johnson, spécialiste des questions d’ islam en Europe, les Frères l’ont emporté sur les autres forces islamiques dans l’espace européen , grâce à la solidité de leur organisation et leurs ressources
financières. Ils se comportent comme une avant-garde musulmane en pays adverses, « une minorité, écrit I. Johnson , de pionniers investissant la chrétienté ».
Les Frères ont privilégié, depuis l’origine (1928) de leur action , une stratégie orientée vers les pouvoirs de l’idéologie, du dogme. Ils visent la suprématie dans le domaine de l’éducation , non la puissance des armes. Ils cherchent à conquérir les esprits. Leur schéma d’extension en Europe s’est imposé avec l’aide et le conseil de Youssouf Al Qaradawi, le plus prestigieux des « maîtres de la spiritualité islamique » ( Ian Johnson ).
- Les Frères pratiquent l’expansionnisme dans la légalité. Leurs plans de développement restent dans le cadre des lois et réglementations des Etats européens.
Ils ne sont ni promoteurs, ni instigateurs du terrorisme. Cependant le climat politico-religieux qui règne dans leurs rangs nourrit le fanatisme des terroristes.
Deux exemples :
Mahmoud Salim, responsable des finances de Al-Qaïda, est arrêté en 1998, dans la région munichoise. Régulièrement il rencontrait son guide spirituel Ahmed Al-Khalifa à la mosquée de Munich.
Mohamed Atta, le responsable des attentats contre les tours de New York , fréquenta assidûment la mosquée en 1999.
Les Frères Musulmans n’entrent pas dans la logique militaire. Il n’empêche que l’apologie de la violence est au coeur de leur propagande. Al Qaradawi dit son admiration pour les kamikazes islamistes. La guerre des religions et des civilisations lui paraît inéluctable et même souhaitable. A l’écouter, Hitler a accompli un acte « d’inspiration divine » en programmant l’anéantissement des Juifs. Il va jusqu’à exprimer publiquement son désir de « mourir en martyr, des mains d’un non musulman ».
- Toutes ces réalités ont de quoi nous alerter. Or elles comptent à peine pour les responsables politiques occidentaux qui veulent se persuader (en oubliant le rôle et l‘autorité majeurs de l’extrémiste Al Qaradawi) que les Frères Musulmans
sont dans le camp des modérés.
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