Quand l'Amérique sera islamiste

Quand l'Amérique sera islamiste

Du côté occidental, l’élimination de Ben Laden  donne lieu  à  un  exercice d’auto désinformation. Ou,  selon le mot de Jean-François Revel, une nième démonstration d’aveuglement volontaire.

  • « l’Arabe héros de la guerre sainte »

Les  médias et les responsables politiques répètent qu’ entre l’esprit  du printemps démocratique arabe et la doctrine d’Al Qaïda, l’ opposition des valeurs et des choix politiques est absolue.

Cette interprétation   gomme  une  part de réalité.  C’est le prix du  conformisme.   On ne veut pas savoir   que le premier ministre de Gaza et chef du Hamas Ismaïl Hanyieh  a condamné l’opération américaine au Pakistan et rendu hommage au  «  héros Arabe de la guerre sainte ». La réaction d’ I. Hanyieh est une donnée importante. Sous la pression des Frères Musulmans, l’Egypte de l’après Moubarak en voie de démocratisation pactise avec  le  Hamas. Les Frères qui viennent  de fonder un parti dans l’optique  des élection égyptiennes sont reliés aux intégristes de Gaza par l’idéologie théocratique : assujettir   le  pouvoir,  l’Etat à  la charia.

Les révolutions arabes renforcent ainsi la position des partisans de l’ islamisme . Dogmatisme  et violence gagnent du terrain . Les insurrections ont un double visage :  quelques  commentateurs lucides disent que  le printemps arabe pourrait bien être   une illusion  masquant   l’ hiver de la démocratie  trahie.

Les chrétiens d’Egypte,  selon la Fédération égyptienne des droits de l‘homme, se résignent  à l’exil par peur d’un regain  d’islamisation. Notre monde médiatique se dispense de relayer l’inquiétude des Coptes qui devrait être la nôtre,  comme il  préfère ignorer le rapprochement politico-religieux entre l’Egypte libérée  et le Hamas pro Ben Laden.

  • « Charia4America »

La nébuleuse islamique  mérite son nom. L’éventail des   stratégies d’implantation, de persuasion  que mènent  en Occident de multiples  réseaux  islamistes  ne cesse de s’élargir.

Par exemple, sur internet, « Charia4America » décrit  (en anglais)  les actes politiques mêlés de religion   qui  marqueront l’ islamisation des Etats-Unis.

« C4A » est une source de contacts opérationnels  et de mobilisation militante  appartenant à un réseau international. Au point de départ, il y eut  « Charia4United Kingdom» créé par un idéologue intégriste Anjem Choudary. A cause de son extrémisme, « C4UK» fut interdit en 2010 par les autorités britanniques. Choudary a par ailleurs aidé à l’ organisation de «Charia4Belgium»,  chargée de répandre  une version guerrière de l’islam en  Belgique et en Hollande.

  • « l’islam est la solution »

Le slogan fondateur de « C4A » joue sur le registre sociétal: «  le communisme est mort, le capitalisme est mourant, l’islam est  la solution ». Choudary apparaît  devant la Maison-Blanche sur une photo accompagnée de ce   commandement : « n’obéis pas à la  loi du pays,   la souveraineté n’a qu’un nom :  celui d’ Allah ».

La futurologie rêvée selon  « Charia4America »  est jalonnée de repères  institutionnels.   A New-York,  on verra « la démolitionislamique de la statue de la Liberté ». La Maison-Blanche sera transformée en  mosquée.  Un immense minaret s’élèvera à Manhattan. Le siège de l’ONU  deviendra la « cour de justice internationale de la Charia ». Là devront être jugés des ennemis comme Obama, David Cameron, Netanyahu .

A travers ce récit d’avenir, c’est la brutalité  totalitaire qui s’exprime. Pour  galvaniser les  combattants   fidèles d’Allah, la propagande de « C4A »  décrit les contours d’une Amérique islamisée, débarrassée des impies. Comme les nazis ou les staliniens prophétisaient un modèle de société conforme à leurs convictions tout en promettant  l’élimination des opposants.

« Le communisme est l’islam du XXème»,  a écrit  vers 1950 Jules Monnerot dans son livre  « Sociologie du communisme».  Raymond Aron soutenait aussi l’idée de la parenté entre les deux systèmes dictatoriaux . Ils appartiennent « à la même famille », relevait Aron, parce qu’ils prétendent « régenter la société civile ».

Le totalitarisme rouge s’est disloqué ; le totalitarisme vert prend le relais.  Pour parler le langage de Monnerot,  l’islam fondamentaliste  est une sorte de communisme du XXIème siècle .      

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