Tariq Ramadan fait son cinéma au Gaumont

Tariq Ramadan fait son cinéma au Gaumont

RAPPEL

L’intellectuel controversé était hier l’invité de l’Union des musulmans de l’Hérault

En courant.   Tous voiles au vent, femmes et hommes se sont pressés, hier matin, au Gaumont multiplexe, pour assister à la conférence de l’hyper médiatique Tarik Ramadan. Presque mieux qu’Harry Potter, le penseur suisse d’origine égyptienne a fait déborder la salle de cinéma. Pour les organisateurs Abdelkader El Marraki et Mohammed Khay,   « le frère Ramadan tient un discours en accord total avec notre vision de l’islam. Il défend une religion très souple et en a une lecture moderne. Qu’il s’agisse de l’individu, de la famille ou de la société, nous partageons son éthique musulmane. Nous sommes pour un islam de France. »

Ils n’étaient pas seuls à boire ce qui s’apparentait plus à un prêche qu’à une conférence. Très clairement, le professeur Ramadan a séduit son public. Il s’agissait, hier, de parler éthique, morale, détermination du bien et du mal. En clair, comment bien se comporter en accord avec la révélation. Et Ramadan de commencer par un appel à la prise de notes et à l’enregistrement.   « Ne devenez pas des consommateurs de conférences. Il ne sert à rien d’écouter sans en tirer profit. » Et l’homme de citer le Prophète, puis Paul Ricœur, Emmanuel Kant et de poursuivre :   « La morale vient de la religion et l’éthique de la raison. (…) La morale serait du révélé, l’éthique serait du négocié rationnel. Vous suivez ? » Silence dans le public.   « Si vous vous dites que c’est difficile, ne me demandez pas de descendre, c’est à vous de vous élever. Il faut qu’on soit exigeant les uns avec les autres. » Applaudissements dans la salle obscure. Un élan que Ramadan stoppe net.   « Surtout on n’applaudit jamais ! Ce n’est pas un meeting politique, on est dans une réflexion fondamentale sur Allah ! Quand vous applaudissez, c’est l’émotion qui parle et vous vous concentrez moins, c’est inversement proportionnel à vos applaudissements. Faites silence et essayez de comprendre. Et puis, en plus, c’est pas bon pour l’ego d’applaudir car vous êtes en train de me renvoyer un message qui dirait : ‘Ce que tu as dit, je pourrais y croire.’ » Réfutant   « le jugement à géométrie variable », celui que ses détracteurs accusent de tenir un   « double discours » a terminé sa conférence sur   « l’éthique de l’intimité ». Sur le baiser que l’on se devrait tous de déposer sur le front de ceux que l’on aime. Une certaine idée de paix.

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Comments (1)

  • Philippe Molle Répondre

    Il y aurait beaucoup à dire sur votre compte-rendu de la conférence de Tarik Ramadan à Montpellier.
    Comment bien se comporter en accord avec la révélation. Cela semble peu compatible avec la révélation de l’Islam, qui n’est si je suis bien informé que l’inspiration donnée par Allah à Mahomet, pour répondre à un de ses désirs ou pour juger une situation nouvelle. Ce qui entraîne à des contradictions bien commodes permettant de juger blanc ou noir selon l’humeur ou l’intérêt du moment. « La morale serait du révélé », assure Ramadan. Jolie morale, et joli Allah !
    Dans votre article de philosophie politique de février dernier (Le choc des civilisations) vous avez largement démontré que la transcendance du Dieu chrétien n’a rien à voir avec la transcendance musulmane : c’est une transcendance qui élève au lieu d’abaisser, et je partage entièrement votre analyse.
    Et dans ces conditions je suis tenté d’assimiler Allah, non pas au Dieu unique et tout puissant, ce qui est la version couramment répandue, mais bien plutôt à celui que nous nommons le Malin, ou le diable, ou Satan. Et à ce moment-là tout s’explique ! Et les chrétiens doivent peut-être changer de stratégie, ce qui n’empêche pas de conserver l’Amour.
    Mais Tarik Ramadan continue sur un autre ton : « Si vous vous dites que c’est difficile, ne me demandez pas de descendre, c’est à vous de vous élever. Il faut qu’on soit exigeant les uns avec les autres. » Et la foule d’applaudir !
    Soyez aimable de donner une suite à la conférence de Montpellier.
    Bien cordialement vôtre.

    1 décembre 2010 à 18 h 07 min

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