Victoire des extrémistes islamistes en Egypte
Jugés trop extrémistes, les salafistes n’eurent pas l’autorisation de se présenter aux élections sous Moubarak . Dans la nouvelle Egypte libérée par la révolution, ils viennent d’obtenir d’après les premiers résultats environ 20 % des suffrages.
Le parti Al-Nour soutenu par l’organisation Al Dawa Al-Salafiyya , née vers 1970, est arrivé en tête du courant salafiste lors de la première phase du scrutin national. Son président Yasser Bourhami, dans un entretien sur la chaîne télévisée Al-Khalijiyaya, a défini sa stratégie électorale.
- Les ultras salafistes
Selon leur doctrine, la politique n’ a d’autre but que le rétablissement de l’autorité originelle de l’islam. Tout acte de gouvernement, toute législation relève du seul pouvoir d’Allah. L’idée de participer à une élection est une offense au prophète, «un crime politique ».
- Le parti Al-Nour
La décision qu’ a prise Al-Nour d’entrer en campagne électorale est, pour les purs et durs , une trahison de la foi. Afin de désamorcer la critique des ultras, Yasser Bourhami rappelle la vérité du dogme musulman : « les lois découlent du Coran, vouloir s’écarter de cette vérité représente un geste de rébellion, une hérésie ». Nous musulmans, dit-il, sommes convaincus que « l‘islam est source d’autorité dans tous les domaines de l’existence ».
Bourhami réclame un certain droit à l’opportunisme : « la révolution nous permet de tirer avantage de la démocratisation tout en restant fidèles à la ligne de l’islam. » En dernière instance, c’est le respect des valeurs islamiques qui guide l’action : « la jour où nous serons forcés de renoncer aux impératifs de notre religion, nous cesserons de participer au processus de changement politique ». Les salafistes d’Al-Nour annoncent la couleur: comme les Frères Musulmans, ils font de la démocratie un instrument au service de l’islamisation.
Le pseudo printemps arabe aura permis aux intégristes obscurantistes de s’installer en force dans le paysage politique. La veille de quitter le Caire, Moubarak adressa un ultime message à un ministre israélien: « maintenant on va découvrir le visage de l’intégrisme». Le vieil autocrate avait vu juste.
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